La Fondation s’engage pour les petites entreprises agricoles

© Godong

Le Council on Smallholder Agricultural Finance (CSAF) est le principal réseau mondial de financeurs sociaux qui promeut un marché financier inclusif pour les organisations de producteurs et les petites et moyennes entreprises (PME) du secteur agricole. Depuis 2013, les 16 membres et affiliés du CSAF ont accordé 5 milliards de dollars de prêts à des PME agricoles, offrant un accès au marché à 3,4 millions de petits exploitants dans 65 pays d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine.

Après avoir été acceptée en tant qu’affilié au CSAF en juin 2020, la Fondation Grameen Crédit Agricole poursuit son engagement en 2021 en participant à la construction d’un mémorandum d’entente afin de préciser les principes et protocoles de restructuration et de redressement des prêts.

La nécessité d’un mémorandum d’entente

La coopération accrue des membres du CSAF a généré une collaboration positive entre les prêteurs, entraînant des fonds supplémentaires et une assistance technique pour les emprunteurs. Dans certains cas cependant, il y a eu un manque de coordination avec des résultats sous-optimaux tant pour les prêteurs que pour les emprunteurs. La crise de la Covid-19 a accru la nécessité de principes clairement énoncés sur la restructuration des prêts.

Travail collectif

Les membres du CSAF ont organisé plusieurs ateliers en mars 2021 afin de développer et formuler des attentes explicites en matière de restructuration de prêts. À la suite de ces ateliers, un groupe de travail a été établi pour développer des principes de base, énoncés dans le mémorandum d’entente, que les membres peuvent suivre pendant les restructurations de prêts. La Fondation Grameen Crédit Agricole a contribué à cette réflexion et l’Engagement « Principes clés pour protéger les institutions de microfinance et leurs clients dans la crise du Covid-19 » a été une ressource utile.

 

Téléchargez le mémorandum d’entente ici.

Carnet de mission d’un Banquier Solidaire au Kirghizistan

Lancé par la Fondation Grameen Crédit Agricole et Crédit Agricole S.A. en 2018, Banquiers Solidaires est un programme de volontariat de compétences ouvert à tous les collaborateurs du groupe Crédit Agricole en faveur d’institutions de microfinance et d’entreprises à impact soutenues par la Fondation. Découvrez la tribune d’Andreas Brunner, Banquier Solidaire de Crédit Agricole Assurances, qui a effectué en octobre 2021 une mission terrain en faveur d’Oxus au Kirghizistan.

Un engagement social en faveur de l’inclusion financière

Dès mes débuts au Crédit Agricole (il y a 14 ans !), j’ai été sensible aux actions solidaires proposées par le groupe. J’ai découvert le programme Banquiers Solidaires pour la première fois lorsqu’un collègue m’a partagé l’appel à candidatures pour une mission de conseil en marketing. Lui-même avait effectué une mission Banquiers Solidaires en Afrique et son retour d’expérience m’a motivé à postuler. J’ai ainsi candidaté en octobre 2019 pour cette mission Marketing en faveur d’OXUS, institution de microfinance au Kirghizistan.

Après plusieurs entretiens, j’ai été ravi d’apprendre que j’étais sélectionné pour la mission. Cette dernière correspondait pleinement à mes attentes : mettre mes compétences au profit d’un projet solidaire et découvrir une nouvelle culture et activité. Ma mission était initialement prévue en mars 2020 et nous y avons cru … jusqu’au confinement. Puis nouvelle tentative en avril 2021 qui s’est à nouveau soldée par un report. Finalement, j’ai pu partir en octobre 2021.

Préparation de la mission

Ma mission en faveur d’OXUS Kirghizistan reposait sur deux volets principaux : la définition d’un plan marketing annuel et la création d’un programme de fidélisation permettant d’accroitre le taux de rétention de leurs clients. Quelques entretiens avec les équipes de la Fondation Grameen Crédit Agricole et d’OXUS m’ont permis de mieux évaluer et comprendre les enjeux et objectifs de la mission. Afin de préparer ma venue sur le terrain, j’ai analysé en amont du départ des documents sur la stratégie de l’institution et sur le marché de la microfinance au Kirghizistan. J’ai également longuement échangé avec un collaborateur du principal actionnaire d’OXUS, l’ONG ACTED. Après avoir défini mon planning sur place, il ne me restait plus qu’à partir !

Sur les traces de la route de la soie

Je dois admettre que je ne connaissais pas grand-chose de ce magnifique pays d’Asie centrale, pas même sa capitale. En plus de m’être documenté avant mon départ, le long vol était une bonne occasion pour réviser la géographie et en apprendre plus sur l’histoire du pays. J’arrive déjà à Istanbul : l’aéroport me rappelle l’affluence avant la crise Covid-19 et j’ai l’impression d’embarquer sur la route de la soie. Après un deuxième vol de 5 heures, j’arrive enfin à Bichkek (code IATA : FRU, pour les connaisseurs) où je suis accueilli – par le Directeur Général en personne ! Première pierre posée de notre amitié.

S’en suivent deux semaines de travail intense : entretiens, visites d’agences, analyses … Le temps passe très vite mais je peux compter sur une grande disponibilité de mes interlocuteurs. Les échanges se font principalement en anglais, mais je suis content de pouvoir placer quelques mots en russe, ce qui m’aide non seulement dans les entretiens, mais surtout au restaurant. J’ai consacré la deuxième semaine de la mission à la finalisation de mes livrables (analyses stratégique et tactique, plan annuel, programme de fidélité et outils pratiques à destination des équipes) et au test de mes propositions. C’était également l’occasion de se projeter avec les équipes d’OXUS Kirghizistan sur les travaux qu’ils auront à mener dans les prochains mois. Grâce à l’appui du DG et du Conseil d’administration, je repars confiant sur le fait qu’ils pourront, d’une part, réaliser un grand nombre d’actions prévues dans le plan marketing 2022, d’autre part, mettre en œuvre leur nouveau programme de fidélisation.

Une expérience humaine inédite

Je retiens surtout un accueil chaleureux et de belles rencontres. Les kirghizes m’ont initié à leur culture et ont fait preuve d’une grande hospitalité. J’ai pu découvrir la capitale avec son histoire, son architecture, son héritage russe. Une excursion organisée le week-end m’a permis de mieux connaître ce pays avec ses yourtes, sa cuisine, son agriculture, ses pétroglyphes, son énorme lac salé à 1600m d’altitude, et surtout, ses hautes montagnes culminant à plus de 7000 m et qui entourent la ville.

 

Je remercie le DG D’OXUS Kirghizistan, Denis Khomyakov, pour sa générosité et sa confiance, toute l’équipe de la Fondation Grameen Crédit Agricole pour l’accompagnement (Carolina Viguet, Cécile Delhomme, Julie Serret, Philippe Guichandut), Aurélie Cacciotti de Crédit Agricole S.A. pour l’aspect logistique ainsi que toutes les personnes de Crédit Agricole Assurances ayant contribué à rendre cette mission possible.

 

[INTERVIEW] Humo, bénéficiaire du programme Banquiers Solidaires

© EBRD

Banquiers Solidaires est un programme de volontariat de compétences lancé par la Fondation Grameen Crédit Agricole et Crédit Agricole S.A. en 2018 avec un double objectif : d’une part, accompagner avec de l’assistance technique les institutions de microfinance et les entreprises à impact social financées par la Fondation, d’autre part, valoriser les compétences des collaborateurs du Groupe qui souhaitent s’investir dans des projets à fort impact social.

HUMO est une institution de microfinance au Tadjikistan qui vise à soutenir les populations vulnérables et mal desservies vivant dans les zones rurales grâce à des services financiers et de conseil pour les petites entreprises. Elle a été accompagnée en 2020 par Julien Leroy, leader innovation chez CA-CIB.

Retour sur le programme avec l’interview de Firdavs Mayunusov, Responsable financier chez HUMO.

1) Pourquoi l’optimisation de votre business model était-elle importante pour votre institution ?

Le secteur financier a longtemps été l’une des industries les plus conservatrices et non numérisées au monde. L’expérience montre que l’introduction d’innovations et de nouvelles technologies augmente considérablement la compétitivité et améliore l’expérience client. Cependant, afin de développer des innovations et solutions de pointe, il est nécessaire de repenser le business model et la structure organisationnelle de notre institution.

Humo a été créée il y a 17 ans pour améliorer l’accès au financement et au développement social au Tadjikistan. Aujourd’hui, les exigences en matière de produits financiers évoluent rapidement. Effectuer une transition pour devenir une entreprise technologique et pas seulement une institution de microfinance est essentiel. C’est la clé pour atteindre notre mission et libérer le potentiel de la région. Par conséquent, nous avons débuté notre transformation numérique et rendons la structure de l’entreprise plus flexible et orientée produit.

2) Qu’attendiez-vous du Banquier Solidaire ? Les résultats correspondent-ils à vos attentes ?

Nous attendions du Banquier Solidaire qu’il nous donne des conseils et des orientations sur la transformation de l’entreprise. Grâce à lui, nous avons pu non seulement comprendre nos faiblesses, mais aussi trouver de nouvelles opportunités de croissance et renforcer notre business model. Aujourd’hui, deux ans plus tard, nous avons mis en œuvre la plupart des recommandations et lancé la transformation numérique. Nous avons pu jeter un regard neuf sur le business model et développer une stratégie de transformation. Les résultats de la mission ont dépassé nos attentes.

3) Quelles ont été les priorités définies suite aux recommandations formulées ?

Nous avons réfléchi au rôle de l’innovation et du changement organisationnel dans le développement des entreprises. Flexibilité et rapidité sont nécessaires afin que notre entreprise soit compétitive sur le marché. Nous avons donc ouvert un nouveau Département Produits pour gérer des solutions financières de pointe. Puis, nous avons commencé à repenser l’expérience client et avons ouvert un service commercial. Enfin, nous avons amorcé la transformation numérique et mis en place des méthodologies agiles. Cela nous a permis de devenir l’un des acteurs les plus technologiques du marché.

4) 2 ans et quelques vagues de Covid-19 plus tard, que reste-il du Banquier Solidaire chez Humo ?

Au fil des ans, Humo a modifié la structure organisationnelle, renforcé le modèle commercial et identifié des opportunités. Processus commerciaux de base optimisés et bureaucratie minimisée. L’entreprise est devenue plus agile, axée sur la stratégie et a lancé plusieurs produits numériques. Nous avons attiré de nouveaux segments d’utilisateurs et sommes devenus l’une des principales FinTech au Tadjikistan. Grâce au Banquier Solidaire, Humo a pu choisir la bonne voie de développement et réaliser son potentiel de croissance. Aujourd’hui, Humo est incontestablement l’un des leaders du marché malgré les défis du Covid-19, de la législation et du développement socio-économique.

BANQUIERS SOLIDAIRES : TROIS MISSIONS A POURVOIR AUPRES DE PARTENAIRES DE LA FONDATION

© Didier Gentilhomme

Banquiers Solidaires est un programme de volontariat de compétences lancé par la Fondation Grameen Crédit Agricole et Crédit Agricole S.A. en 2018 avec un double objectif : d’une part, accompagner avec de l’assistance technique les institutions de microfinance et les entreprises à impact social financées par la Fondation, d’autre part, valoriser les compétences des collaborateurs du Groupe qui souhaitent s’investir dans des projets à fort impact social.

Les missions peuvent se dérouler pendant le temps de travail du Banquier Solidaire (mécénat de compétences) et/ou pendant les congés (volontariat).

Actuellement, trois missions sont à pourvoir sur le terrain (les missions sur le terrain durent 2 semaines et s’organisent dans le respect des règles de déplacement à l’international édictées par le groupe Crédit Agricole) :

  • Mission « Stratégie digitale » en faveur de Smart Credit (Moldavie)

Smart Credit est une institution de microfinance créée en 2010 par 5 professionnels locaux ayant une même vision : fournir des services financiers à des personnes socialement défavorisées et des petits entrepreneurs moldaves. L’institution compte plus de 3 000 emprunteurs actifs et gère un portefeuille de 4,4 millions d’euros.

Le/la Banquier.e Solidaire sélectionné.e aura pour mission d’évaluer la stratégie numérique de l’institution et de contribuer à la construction d’un plan d’action pour la mise en œuvre d’une nouvelle stratégie digitale. Une expérience en gestion de projets informatiques et la maîtrise de l’anglais sont nécessaires.

Pour plus d’informations, consultez les termes de référence de la mission.

  • Mission « Communication et Marketing » en faveur de Lazika (Géorgie)

Lazika Capital est une institution de microfinance créée en 2000 par Oxfam Grande-Bretagne en Géorgie. Sa mission est de faciliter l’accès des entrepreneurs à revenu faible et intermédiaire à des services financiers adaptés à leurs besoins. L’institution se situe aujourd’hui parmi les leaders du secteur géorgien de la microfinance et compte près de 14 000 clients.

La mission se déroulera en binôme. Le/la Banquier.e Solidaire sélectionné.e aura pour mission d’évaluer les actions et la stratégie marketing de l’organisation ainsi que d’élaborer un plan marketing fin-2021/2022. Une première Banquière Solidaire a été sélectionnée pour la mission, nous cherchons désormais son binôme, profil junior accepté.

Pour plus d’informations, consultez les termes de référence de la mission.

  • Mission « LCB-FT » en faveur de SEF (Afrique du Sud)

SEF est une institution de microfinance créée en 1992 qui travaille activement à l’élimination de la pauvreté en mettant à disposition des pauvres et des très pauvres une gamme de services financiers et non financiers pour leur permettre de réaliser leur potentiel. En décembre 2020, l’institution compte 225 317 emprunteurs actifs dont 100% de femmes en milieu rural et gère un portefeuille de 45 153 765 €.

Le/la Banquier.e Solidaire sélectionné.e aura pour mission d’analyser l’environnement, le cadre réglementaire et les risques LCB-FT auxquels SEF fait face, d’actualiser la procédure et d’animer une formation pour toutes les catégories de collaborateurs (top management, middle management, opérationnels) sur les risques et les dispositifs de prévention LCB-FT. Une expérience d’au moins 5 ans dans des fonctions de conformité est exigée.

Pour plus d’informations, consultez les termes de référence de la mission.

Pour postuler : envoyez votre CV et lettre de motivation (ou 2 paragraphes présentant vos motivations et expertises) à :

 

La Fondation est lauréate du programme pour l’innovation en matière d’adaptation du GEF

© Didier Gentilhomme

La Fondation Grameen Crédit Agricole est l’un des 10 lauréats du Programme pour l’innovation en matière d’adaptation du Global Environment Facility (GEF) [Fonds pour l’Environnement Mondial]. Ce concours fournit un financement de démarrage pour des initiatives innovantes destinées à aider les pays vulnérables face à l’aggravation de la crise climatique.

Le Programme du GEF : Soutenir les innovations face au changement climatique

Le Programme pour l’innovation en matière d’adaptation du GEF accélère l’innovation et l’action du secteur privé en faveur des populations vulnérables. Ouvert aux soumissions directes des innovateurs du secteur technologique et du secteur privé, ce programme soutient des solutions d’adaptation aux effets néfastes du changement climatique, financièrement viables et évolutives.

Le GEF a annoncé 10 nouveaux lauréats, parmi les 418 candidats, de son Programme pour l’innovation en matière d’adaptation. Chaque concept gagnant pourra bénéficier de subventions du Fonds spécial pour les changements climatiques [Special Climate Change Fund – SCCF] et du Fonds pour les pays les moins avancés [Least Developed Countries Fund – LDCF], hébergés par le GEF, qui ont permis, au cours des 20 dernières années, de financer de manière ciblée des projets de résilience climatique dans les pays en développement et à faible revenu.

Le projet de la Fondation Grameen Crédit Agricole

Il existe aujourd’hui peu de financements publics et privés pour l’adaptation au changement climatique et la conservation de la biodiversité, notamment dans le secteur de la finance inclusive. L’une des principales raisons est que le secteur manque de cadre et d’indicateurs communs pour évaluer l’opportunité des prestataires de services financiers (PSF) de développer et de mettre à l’échelle ce type d’offre.

En coordination avec cinq autres organisations, dont son partenaire YAPU Solutions, le projet de la Fondation vise à fournir aux acteurs publics et privés des cadres d’intervention communs, des indicateurs et des produits spécifiques pour les aider à coordonner leur méthodologie, leurs activités et à proposer une offre concrète. Cela permettra aux PSF de recevoir un soutien financier, technique et technologique pour accompagner les projets d’adaptation au changement climatique et de conservation de la biodiversité de leurs clients, en particulier les plus vulnérables : les petits producteurs et les communautés rurales.

L’approche s’appuie sur les méthodologies existantes et éprouvées du projet « Microfinance pour l’adaptation fondée sur les écosystèmes » du Programme des Nations unies pour l’environnement et sur le Green Index 3.0 du groupe d’action Green Inclusive and Climate Smart Finance (GICSF). L’objectif est d’aider les PSF à surveiller et à améliorer la résilience au changement climatique et les impacts sur la biodiversité de leur institution et de leurs clients. Le présent projet s’appuie sur ces expériences préliminaires et vise à déployer cette approche au profit de l’ensemble du secteur de la finance inclusive.

« Dans un premier temps, la Fondation va mettre en place un véhicule de financement mixte et piloter ce triple programme d’assistance (financière, technique et technologique) avec quatre institutions de microfinance. Nous souhaitons ensuite encourager d’autres acteurs à utiliser ce véhicule et les outils proposés. Cela s’inscrit pleinement dans notre stratégie de soutien de nos partenaires pour renforcer l’adaptation au changement climatique des petits exploitants et des communautés rurales. » – Eric Campos, Délégué Général, Fondation Grameen Crédit Agricole.

 

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Un Banquier Solidaire au Tadjikistan

Banquier Solidaire – OXUS Tadjikistan ©Olivier Mancini

Lancé par la Fondation Grameen Crédit Agricole et Crédit Agricole S.A. en 2018, Banquiers Solidaires est un programme de volontariat de compétences ouvert à tous les collaborateurs du groupe Crédit Agricole en faveur d’institutions de microfinance et d’entreprises à impact soutenues par la Fondation. Olivier Mancini, Banquier Solidaire du Crédit Agricole Languedoc, a réalisé en septembre 2021 une mission terrain en faveur d’Oxus Tadjikistan (OTJ).

Tribune d’Olivier Mancini, responsable Recouvrement, Crédit Agricole du Languedoc

Une motivation à toutes épreuves

J’ai découvert le programme Banquiers Solidaires à travers un appel à candidature lancé par la Fondation Grameen Crédit Agricole fin 2019 sur le site creditagricole.info. La mission proposée, en faveur d’Oxus, une institution de microfinance au Tadjikistan, avait retenu mon attention et motivé une première prise de contact.

Après une expérience enrichissante au Zimbabwe en 2018 dans le cadre d’un dispositif de congé solidaire je cherchais à m’investir à nouveau dans des missions de volontariat de compétences ou de formation auprès d’adultes, de préférence à l’étranger. L’immersion dans un contexte nouveau, la découverte d’une culture différente et l’opportunité de pratiquer une langue étrangère m’animaient tout autant que le souhait de partager mes connaissances.

Lorsque la mission en faveur d’Oxus Tadjikistan (OTJ) a été lancée début 2020, il ne m’a donc pas fallu longtemps pour postuler ! L’objectif de la mission coïncidant avec mon activité, mon profil a été retenu. J’ai alors effectué plusieurs entretiens avec les équipes de la Fondation avant d’être définitivement sélectionné. C’était sans compter sur la Covid-19 : impossible d’échapper au report de la mission. Qu’à cela ne tienne, j’avais amplement le temps de préparer en amont la réalisation de la mission sur le terrain.

Préparation de la mission

Créée en 2006, à l’initiative d’ACTED et à la suite de l’adoption au Tadjikistan de lois sur la microfinance, OTJ est un organisme de microcrédit qui octroie des prêts essentiellement aux micro entrepreneurs et agriculteurs des zones rurales. Partenaire de la Fondation Grameen Crédit Agricole depuis 2012, OTJ vise à améliorer les conditions économiques et sociales des populations à faibles revenus exclues du système bancaire classique.

L’objectif de la mission était de revoir le processus de valorisation des différentes typologies de garanties et d’envisager l’introduction de méthodes supplémentaires de valorisation afin de se rapprocher dans la mesure du possible des meilleures pratiques en la matière. Pour arriver à ce résultat, la mission devait être bien cadrée et préparée en amont du départ. Je me suis donc initié aux principes de la microfinance et j’ai étudié la documentation interne de l’institution afin de me familiariser avec leurs procédures. J’ai également échangé à de nombreuses reprises avec OTJ et la Fondation afin de formuler au mieux les attentes de la mission.

Les termes de références finalisés et la situation sanitaire s’améliorant, il ne me restait plus que 5 000 km à parcourir et 18h de vol afin de concrétiser la mission !

Direction le Tadjikistan

Arrivé à 3h00 du matin à Dushanbe, je suis accueilli par Bakhtyior et suis tout de suite confronté à la barrière de la langue. Je ne parle (malheureusement) ni russe, ni tadjik, mais à la faveur de quelques mots d’anglais partagés nous avons réussi à communiquer sur l’essentiel.

Dès le lendemain matin, rencontre avec Vantasho, Directeur Général, puis avec les responsables des différents pôles pour parvenir à une bonne compréhension de la conduite des activités. J’ai également pu m’entretenir avec des bénéficiaires afin d’évoquer avec eux les demandes de financement et les caractéristiques des biens proposés en garantie. La documentation et l’information ainsi collectées sur place, en complément des documents étudiés antérieurement, m’ont permis de construire et de soumettre mes recommandations à Vatansho.  Avec sa validation, j’ai poursuivi le travail entamé avec Umedjon, Directeur Risques, et Shurhat, Directeur Financier, afin d’établir les bases d’une nouvelle méthodologie de valorisation des garanties pour ensuite fournir les éléments servant d’appui à cette nouvelle méthode à mettre en oeuvre.

La durée sur le terrain (10 jours) s’est révélée suffisante pour répondre aux termes de référence de la mission et élaborer les supports nécessaires à la mise en œuvre des recommandations prévue quelques semaines après mon départ. Dans cette perspective, la mission se poursuivra à distance pour quelques jours d’appui supplémentaires afin d’apporter les éclairages et la vision complémentaire sur les modalités de mise en place et l’évaluation de la pertinence de la méthodologie.

Une expérience inoubliable

Incontestablement, cette expérience a dépassé mes attentes, tant en lien avec la mission réalisée que sur le plan humain.

Confronté, sur une durée courte, à la volonté exprimée de remplir les objectifs de la mission afin d’apporter des réponses concrètes et adaptées, j’ai pu compter sur une grande disponibilité de tous les employés d’OTJ quelle que soit leur fonction. J’ai pu également m’appuyer sur l’expression d’un regard critique mutuel dans un réel esprit d’ouverture de la part de mes principaux interlocuteurs. La co-construction des solutions proposées n’en a été que plus gratifiante, d’autant qu’il fallait parvenir à la même exigence en terme de cohérence et de solidité des préconisations que celle que je peux connaître dans mon activité, mais avec nettement moins d’outils externes facilitateurs. C’est ainsi une réelle satisfaction d’avoir pu contribuer à l’évolution des pratiques de l’organisation avec les équipes d’OTJ.

A l’évidence, et malgré la brièveté du séjour, l’expérience sur le plan humain est inoubliable grâce à leur sens de l’hospitalité. Les (nombreux) moments de convivialité ont été de réelles occasions de partage qui m’ont permis d’en savoir plus sur l’histoire de l’Asie centrale, du Tadjikistan et même sur leur histoire personnelle.  Je repartirais avec grand plaisir et je garde ainsi le souvenir précieux de personnes qui saluent avec une main sur le coeur mais qui ont aussi le coeur sur la main.

J’adresse mes remerciements aux personnes de la Caisse régionale de Crédit Agricole du Languedoc qui ont soutenu ma démarche;  à Caroline Brandt, Carolina Viguet, Cécile Delhomme de la Fondation Grameen Crédit Agricole qui ont rendu cette mission possible ; à Aurélie Cacciotti de Crédit Agricole SA pour l’appui logistique; et bien sûr à Vatansho Vatanshoev, CEO d’OTJ et Umedjon shodiev, responsable des Risques d’OTJ, Shurhat Zoidoc (CFO) ainsi qu’à l’ensemble des équipes d’OTJ pour leur aide et accueil, avec un salut spécial à Bakhtyior et Yosuman.