
Senegal

Financement octroyé
Investissement de 807 000€
Prêt de 457 000€ *
(équivalent en monnaie locale)
Partenaire Fondation
depuis 2010
*Encours à la valeur d’octroi
Site du partenaire


Contexte :
« 90% du lait consommé au Sénégal est importé sous forme de poudre, alors que 30% de la population vit traditionnellement de l’élevage et peut produire du lait C’est ce constat qui a conduit à la création de la Laiterie du Berger. » Bagoré Bathily, Fondateur de la Laiterie.
Organisation :
L’entreprise sociale a été créée en 2006 avec l’objectif de valoriser la production laitière locale. La Laiterie collecte le lait des éleveurs Peuls de la zone de Richard Toll, au Nord du Sénégal, pour élaborer ensuite des produits laitiers, au lait local et naturel. En 2019, une nouvelle filiale a été créée, Kossam SDE, qui vise à structurer la filière lait au Nord du Sénégal en apportant des ressources matérielles et des formations aux éleveurs et en développant un modèle innovant de « mini-fermes » pilotes.
Impact :
L’entreprise travaille avec 432 éleveurs Peuls, emploie 300 salariés et produit 6 000 tonnes de yaourt chaque année. « Ce sont plus de 432 familles d’éleveurs qui sont impactées par le développement de la filière lait local qui ont vu leurs revenus augmenter de plus de 50% entre 2018 et 2019», déclare Jonathan Michaud, Directeur de Kossam, un ingénieur agronome issue de Crédit Agricole Franche-Comté, qui, après une mission « Banquiers solidaires » de volontariat de compétences en 2018, est parti 2 ans pour diriger le projet.
Les actualités

















KOSSAM et le paiement digital pour les éleveurs au Sénégal
Soutenue par la Fondation Grameen Crédit Agricole, CA Franche Comté et Amundi, Kossam SDE est une filiale de la Laiterie du Berger qui vise à structurer et renforcer la filière laitière au Sénégal. En février 2020, Kossam SDE lance avec succès la dématérialisation de la « paie » auprès de plus de 850 éleveurs, contribuant ainsi à l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail. Coup de projecteur sur l’interview pour Portail FinDev de Jonathan Michaud (ancien Banquier Solidaire [1] de CA Franche Comté) Directeur depuis 3 ans de Kossam SDE), et Mamadou Fall, son Directeur adjoint, qui reviennent sur cette transformation.
1. Comment se déroulait une journée de paie typique avant la transition vers la paie digitale?
Jonathan Michaud & Mamadou Fall : Jusqu’en février 2020, tous les éleveurs étaient payés en espèces lors d’une ou deux journées de paie bien définies. Les éleveurs se déplaçaient jusqu’à l’usine à Richard Toll pour récupérer l’argent qui leur était dû. Premièrement, la paie en espèce était contraignante pour les éleveurs. En effet, ces derniers devaient arriver tôt le matin et attendre parfois toute la journée sous de fortes températures. De plus, les éleveurs étaient obligés de se déplacer jusqu’à Richard Toll un jour bien précis pour être payés, sans pouvoir le faire coïncider avec leurs autres déplacements. C’était également laborieux pour Kossam SDE, puisque les équipes devaient manipuler pendant deux jours de l’argent liquide avec une certaine pression liée au temps d’attente des éleveurs, ce qui peut engendrer des erreurs.
En novembre 2019, l’équipe de Kossam SDE a pris la décision de digitaliser et la première paie digitale a eu lieu en février 2020.
2. Quels sont les bénéfices concrets de la digitalisation pour les éleveurs ?
JM & MF : Nous avons identifié 5 bénéfices pour les éleveurs :
- Le gain de temps. Aujourd’hui, un éleveur n’a plus besoin d’attendre des heures pour recevoir sa paie.
- La sécurité. Tout le monde savait quel jour les éleveurs recevaient leur paie, ce qui pouvait créer potentiellement un contexte d’insécurité avec des risques de vol.
- La flexibilité. Maintenant, tous les éleveurs reçoivent leur argent à la même date mais vont le chercher quand ils le souhaitent.
- Le coût. La majorité des éleveurs n’habitent pas à Richard Toll et s’y rendre a un coût. Ils peuvent maintenant optimiser le coût de leur trajet en décidant quel jour ils vont retirer leur argent.
- La traçabilité. Chaque éleveur est identifié dans notre base de données avec son numéro de téléphone et sa carte d’identité. On a donc la certitude que c’est bien l’éleveur qui reçoit son argent puisqu’on sait sur quel numéro de téléphone on envoie les fonds.
3. Quelle solution avez-vous mis en place avec Wizall Money pour payer les éleveurs ?
JM & MF : La très grande majorité de nos éleveurs ne sont pas équipés de smartphone. Ils disposent d’un téléphone de base qui peut seulement recevoir et émettre des appels et des SMS. Nous avons donc opté pour un code envoyé directement sur le téléphone des éleveurs. Munis de ce code et de leur pièce d’identité, les éleveurs se rendent dans le kiosque Wizall Money de leur choix pour retirer leur argent. Les frais liés à ce service sont à la charge des bénéficiaires (éleveurs).
La mise en place de cette solution a clairement enlevé un nombre considérable de contraintes aux éleveurs, notamment de temps et d’organisation. En outre, nous craignions que les éleveurs ne soient réticents à l’idée de payer pour recevoir leur argent. Hors la question du coût n’a pas été abordée. Au contraire, ça leur coûte beaucoup moins cher que de payer les transports pour se rendre à Richard Toll un jour spécifique dans le mois. Nous n’avons eu aucune réclamation dans ce sens.
4. Plus d’un an après la mise en place de la digitalisation, où en êtes-vous ? Quelle est la prochaine étape ?
JM & MF : La digitalisation de la paie a été mise en place juste avant l’arrivée de la Covid-19 au Sénégal en mars 2020, où des mesures drastiques ont été rapidement prises : couvre-feu, rassemblements interdits etc. Sans digitalisation, les éleveurs n’auraient pas pu se déplacer et n’auraient pas pu être payés. Aujourd’hui, nous passons à la deuxième et dernière étape de transformation de la paie. En effet, il y a 2 inconvénients aux codes SMS que nos éleveurs reçoivent sur leurs téléphones : il faut avoir un téléphone à soi, ce qui n’est pas le cas de tous nos éleveurs, ainsi que du réseau. Le principal problème rencontré, c’est que certaines personnes ne recevaient jamais le code, donc nous devions continuer à les payer en espèces.
Pour faire face à cette situation, nous avons fourni à tous nos éleveurs une carte NFC individuelle. La paie sera envoyée sur cette carte dans un porte-monnaie électronique. Les éleveurs pourront ensuite se rendre dans un kiosque Wizall Money, donner leur carte, taper leur code confidentiel et retirer tout leur argent ou seulement une partie. Il n’y a donc plus de contraintes de réseau et plus d’obligation de retirer toute la somme versée. C’est une grande nouveauté qui nous permet de rentrer dans de nouveaux usages et services qui sont une forme de micro-épargne et d’épargne passive.
Nous allons dorénavant travailler sur différents sujets que la digitalisation nous permet d’aborder avec plus d’efficacité et de sérénité : accès aux assurances santé, développement de l’épargne et de l’éducation financière.
Interview complète sur FinDev
___________________________________________________________________
[1] La Fondation Grameen Crédit Agricole et Crédit Agricole Franche Comté, actionnaires de la Laiterie du Berger, ont soutenu la création de Kossam SDE dans le cadre d’une mission d’assistance technique Banquiers Solidaires, un programme de volontariat de compétences du groupe Crédit Agricole. Un ingénieur agronome de la Caisse régionale qui a mené en 2018 la mission, est parti pour 3 ans coordonner le lancement de Kossam SDE. Il s’agit de Jonathan Michaud, aujourd’hui Directeur général de Kossam SDE
La Laiterie du Berger et Kossam reçoivent 5M USD de la Fondation Mastercard

La Fondation Mastercard vient d’allouer une subvention de 5 millions USD pour la période 2019-2022 à Kossam pour permettre à Kossam et à la Laiterie du Berger de créer 5 000 emplois directs ou indirects sur la région de Richard Toll.
La Laiterie du Berger, la force de l’entrepreneuriat africain
La Laiterie du Berger est un exemple de la force de l’entrepreneuriat en Afrique. L’entreprise sociale a été créée en 2006 par Bagoré Bathily et un pool d’actionnaires actifs, avec l’objectif de valoriser la production laitière locale. « 90% du lait consommé au Sénégal est importé sous forme de poudre, alors que 30% de la population vit traditionnellement de l’élevage et peut produire du lait. C’est ce constat qui a conduit à la création de la Laiterie du Berger », nous apprend Bagoré Bathily.
La Laiterie collecte le lait des éleveurs Peuls de la zone de Richard Toll au Nord du Sénégal pour élaborer ensuite des produits laitiers, au lait local et naturel. L’entreprise travaille avec 800 éleveurs Peuls, emploie 300 salariés et produit 6 000 tonnes de yaourt chaque année. Après 12 ans d’existence, avec le soutien de la Fondation Grameen Crédit Agricole et Crédit Agricole Franche-Comté, un deuxième chapitre s’est ouvert avec la création d’une nouvelle filiale, Kossam SDE.
Kossam vise à structurer la filière lait au Nord du Sénégal en favorisant l’accès à des ressources matérielles pour la production laitière, en apportant des formations aux éleveurs et en développant un modèle innovant de « mini-fermes » pilotes. « Ce sont plus de 600 familles d’éleveurs qui sont impactées par le développement de la filière lait local qui ont vu leurs revenus augmenter de plus de 50% entre 2018 et 2019 », déclare Jonathan Michaud, Directeur de Kossam, un ingénieur agronome issu de Crédit Agricole Franche-Comté, qui, après une mission « Banquiers solidaires » de volontariat de compétences en 2018, est parti pour 2 ans diriger le projet.
Un changement d’échelle sans précédents pour l’entreprise
Une nouvelle étape va commencer pour la Laiterie et Kossam. Conquis par le modèle d’entreprise sociale de la Laiterie du Berger, La Fondation Mastercard vient d’allouer une subvention de 5 millions USD pour la période 2019-2022 à Kossam. L’objectif de cette subvention est de permettre à Kossam et à la Laiterie du Berger de créer 5 000 emplois directs ou indirects sur la zone. Le montant alloué servira notamment à augmenter la collecte du lait à 4000 T et à valoriser la restructuration du système de collecte. Cet appui financier cible particulièrement les femmes, qui sont traditionnellement les responsables de l’activité de production et collecte du laitau Sénégal.
Ce nouveau projet est intitulé MéLiTeJi, les lettres (M, L, T, J), qui représentent symboliquement en Wolof le lait (Meew), l’emploi (Ligueey), la réussite(Tekki) et les femmes (Djiguen). Ce financement vient renforcer les objectifs de l’entreprise de développer l’élevage dans une optique durable, responsable et sociale et de construire une filière laitière sénégalaise pérenne, établie sur les base d’une économie moderne et génératrice d’emploi.
Cette subvention est déjà en soi un formidable succès qui démontre la force de ce modèle d’entreprise sociale et la confiance en son potentiel de structuration de filière et de création d’emplois.
Laiterie du Berger : une expérimentation prometteuse
Par Jonathan Michaud, CA Franche Comté

Les Peuls, éleveurs nomades, ont toujours produit du lait principalement destiné à l’autoconsommation et considéré comme un sous-produit d’un troupeau allaitant. L’ambition de la LDB est de faire de ce lait une production à part entière, destinée à la vente, générant un revenu stable pour le foyer.
La raison d’être de la Laiterie du Berger
Transformer le lait collecté auprès des éleveurs Peuls de la zone de Richard Toll au Nord du Sénégal est inscrit dans le projet d’entreprise de la Laiterie du Berger (LDB) et ce depuis ses débuts en 2008. Les Peuls, éleveurs nomades, ont toujours produit du lait principalement destiné à l’autoconsommation et considéré comme un sous-produit d’un troupeau allaitant. L’ambition de la LDB est de faire de ce lait une production à part entière, destinée à la vente, générant un revenu stable pour le foyer.
Cette idée forte d’un développement intégré et durable à travers la valorisation d’une production agricole par une entreprise de social business a fait converger de nombreuses initiatives autour de la LDB qu’elles soient portées par des acteurs de la recherche, du développement ou par la Laiterie elle-même. Bien que souffrant quelquefois d’un manque de cohérence entre-elles, toutes les actions menées ont cependant permis de tirer de nombreux enseignements, d’élaborer des outils de suivi et de contribuer ainsi aux prémices d’une véritable dynamique territoriale autour de la production laitière. La Laiterie du Berger et ses actionnaires ont souhaité aujourd’hui capitaliser et valoriser toute cette riche expérience pour repartir sur une nouvelle étape du développement de la filière lait au Sénégal.
Un partenariat ambitieux pour développer la filière laitière au Sénégal
Aux côtés de la Fondation Grameen Crédit Agricole, La Caisse Régionale de Crédit Agricole Franche-Comté a souhaité s’investir pour accompagner la Laiterie du Berger dans ce projet enthousiasmant. C’est donc dans ce contexte qu’une mission d’appui a été menée dans le cadre du programme de volontariat de compétences « Banquier Solidaire by CA ». L’objectif : élaborer un plan de développement de la filière laitière visant à concilier les besoins de la Laiterie du Berger, son impact social et les attentes des éleveurs et du territoire.
Le plan d’action proposé au terme des deux semaines de travail a été validé par le Conseil d’administration de la Laiterie du Berger en juin dernier. Il est fruit d’un travail collaboratif avec les équipes de la Laiterie et de la Fondation, et des échanges avec les autres actionnaires, capitalisant sur les expériences passées et bénéficiant de l’analyse des principales parties prenantes.
La mini-ferme : point d’entrée du plan stratégique
Le plan d’action se structure en deux phases. Dans un premier temps, le projet est de déployer 15 mini-fermes pour éprouver et fiabiliser le modèle tout en construisant les conditions matérielles et immatérielles nécessaires (chantier de récolte de fourrage, mise en place de conseils en élevage, formation des éleveurs, structuration des acteurs). Dans un second temps, et de manière progressive, le plan vise à déployer 100 mini-fermes à l’échelle du territoire pour impacter le plus grand nombre d’éleveurs.
Une mini-ferme est un pôle de spécialisation laitière au sein du troupeau dominant allaitant. C’est le lieu où l’ensemble des facteurs de production matériels et immatériels sont réunis pour optimiser et maximiser la production laitière : alimentation, abreuvement, suivi de la reproduction, conseil. D’un point de vue très pratique pour les éleveurs, la mini-ferme consiste à stabuler les quatre meilleures vaches laitières du troupeau à chaque instant de l’année, le point de départ étant constitué par l’achat de quatre zébus maures (animaux à meilleur potentiel laitier que les zébus locaux) et d’un taureau métisse (croisement entre une race laitière européenne et un zébu). En réunissant les conditions zootechniques (eau, complémentation, suivi de la production et de la reproduction) et en l’accompagnant dans l’appropriation des pratiques d’élevage requises, l’éleveur pourra quotidiennement produire 20 litres de lait.
Le prix du lait payé par la LDB permettra de dégager une rentabilité pour payer l’investissement de départ tout en assurant un revenu au foyer (cf. schéma ci-contre). Cette trajectoire technique se double d’une trajectoire financière, la valeur du capital étant largement améliorée au bout d’un cycle de 4 ans, temps d’entrée en lactation des femelles métisses issues du croisement des zébus maures et du taureau métisse.
La mini-ferme permet ainsi de réunir les trois facteurs clés de succès du développement d’une filière laitière autour de la LDB : la temporalité, en laissant le temps aux éleveurs et au territoire de s’approprier et de valoriser les changements ; la trajectoire, en mettant à disposition des moyens matériels (animaux, fourrages,…) et immatériels (formation, accompagnement) pour que chaque éleveur s’inscrive dans une trajectoire de progression technique ; et la levée progressive des facteurs limitants dans le territoire (manque d’accès à l’eau, difficultés dans l’alimentation du bétail, etc.) pour permettre au plus grand nombre d’éleveurs d’améliorer et d’augmenter la production laitière de leur troupeau.
Vers un mode de développement territorial innovant
La mise en œuvre de ce plan de développement ne sera efficace et pertinente si et seulement si le projet est porté conjointement par la LDB (qui achète et valorise le lait) et par les éleveurs (qui produisent le lait). Cette approche de type filière ou interprofession doit se matérialiser sur le territoire. Nous proposons donc la création d’une entité détenue à la fois par la LDB, les éleveurs ainsi qu’éventuellement d’autres parties prenantes du territoire. Cette entreprise aura sa propre gouvernance et aura pour mission de satisfaire les besoins des éleveurs (production de fourrages, négoce d’aliments du bétail, conseils techniques, formation) et les besoins de la LDB (vente de lait) avec une obligation de résultat. Elle sera le bras armé des éleveurs et de la LDB au service d’un développement territorial équilibré basé sur la production et la valorisation du lait et pouvant demain élargir son champ d’action pour accompagner la transition vers une ruralité durable au Sénégal.
La Fondation renforce son soutien à la Laiterie du Berger

La Fondation Grameen Crédit Agricole a renforcé son soutien à la Laiterie du Berger dont elle détient 11,5% du capital, avec un nouvel investissement. La Fondation Grameen Crédit Agricole a renforcé son soutien commencé en 2010 à la Laiterie du Berger dont elle détient 11,5% du capital, avec un nouvel investissement sous forme de compte courant d’actionnaires et une nouvelle prise de participation au capital. Avec ce nouvel investissement, le montant de l’investissement de la Fondation auprès de la Laiterie du Berger est de 758 000 euros, soit 16% des engagements Social Business de la Fondation.
La Laiterie du Berger est une entreprise sociale qui valorise le lait collecté auprès des éleveurs peuls, au Nord du Sénégal, en le transformant en yaourts et autres produits laitiers vendus sous la marque Dolima. En assurant un revenu fixe aux éleveurs et en les aidant à améliorer la productivité de leurs troupeaux, la Laiterie du Berger contribue au renforcement du tissu économique local et à une plus grande sécurité alimentaire du pays qui importe plus de 90% du lait consommé.
___________________________________________________________
Créée en 2008, sous l’impulsion conjointe des dirigeants de Crédit Agricole S.A. et du Professeur Yunus, Prix Nobel de la Paix 2006 et fondateur de la Grameen Bank, la Fondation Grameen Crédit Agricole SA est un opérateur multi-métiers qui contribue à la lutte contre la pauvreté par l’inclusion financière et l’entrepreneuriat à impact social. Investisseur, prêteur, coordinateur d’assistance technique et conseiller de Fonds, la Fondation soutient des institutions de microfinance et entreprises sociales dans près de 40 pays.
CA Franche Comté et la Fondation soutiennent La Laiterie du Berger

Début 2005, alors qu’au Sénégal, 30% des familles vivent de l’élevage dans des zones rurales dont la population a des revenus inférieurs de 19% au seuil de pauvreté du pays (1,90$ par jour selon données de 2015 de la Banque mondiale), le constat est que 90% du lait consommé est reconstitué à partir de lait en poudre importé. Créé en 2005, La Laiterie du Berger a commencé à structurer une filière de production de lait collecté auprès de 800 éleveurs Peuls autour de la ville de Richard Toll (ville située au nord-ouest du Sénégal, proche de la Mauritanie).
Aujourd’hui, la Laiterie du Berger produit et distribue des produits laitiers frais à partir notamment de ce lait collecté. Cette société est une entreprise sociale ou « social business » dont l’utilité sociale consiste à accroître et stabiliser les revenus des éleveurs. A ce jour, la Laiterie du Berger permet à 800 éleveurs de vivre de leur élevage, leur offrant ainsi une capacité de sédentarisation et une augmentation de leurs revenus pour tâcher de mettre un terme au cercle vicieux de l’appauvrissement et de ses conséquences en termes d’exode rural. La Laiterie du Berger emploie 200 salariés dans l’usine de Richard Toll et à Dakar : c’est le seul acteur industriel de la filière laitière au Sénégal qui fabrique ses produits à partir du lait de collecte et le 2ème acteur en terme de produits vendus (16% de part de marché). Avec 1,5 millions de yaourts vendus par mois, la Laiterie du Berger propose aux consommateurs des produits de qualité à un prix abordable.
Amundi, au travers de ses fonds d’épargne solidaire, investit pour ses clients dans des entreprises non cotées, innovantes, en croissance et générant un impact social et environnemental positif. Cette nouvelle opération permet à la Laiterie du Berger, acteur clé du secteur laitier, de se développer et de renforcer la résilience de la filière laitière au Sénégal.
Cet investissement a été réalisé aux cotés de la Fondation Grameen Crédit Agricole, partenaire de la Laiterie du Berger depuis 2010 et dont elle détient 11,5% du capital. Acteur international de finance inclusive ou services de microfinance, la Fondation travaille avec un réseau de près de 70 institutions de microfinance et entreprises sociales situées dans une trentaine de pays, principalement en zones rurales. C’est au travers de ce réseau que la Fondation contribue à l’inclusion sociale par le financement d’activités génératrices de revenus.
___________________________________________________________
Source : AMUNDI
Autour du lait, une dynamique territoriale s'instaure au Nord du Sénégal

Acteur engagé pour la professionnalisation de la filière lait, à partir de son usine laitière située dans la région de Saint-Louis au Nord du Sénégal, la Laiterie du Berger repose sur une organisation d’approvisionnement local qui fait figure de modèle en Afrique sahélienne. Entreprise à impact social dont la Fondation est actionnaire, elle continue de s’épanouir grâce à la création de sa filiale Kossam SDE, société de développement de l’élevage. Coup de projecteur sur l’interview de Bagoré Bathily, Fondateur et PDG de la Laiterie du Berger.
– Vous avez créé Kossam SDE, une filiale de la Laiterie du Berger, de quoi s’agit-il ?
Bagoré Bathily, PDG de la Laiterie du Berger : Le projet Kossam SDE a démarré en 2017 par une mission Banquiers solidaires, programme de volontariat de compétences du Crédit Agricole, menée par Jonathan Michaud, un ingénieur agronome de Crédit Agricole Franche-Comté, qui dirige aujourd’hui Kossam.
L’objectif de Kossam est de structurer la filière lait au Nord du Sénégal. Son fonctionnement s’articule autour de quinze mini-fermes qui éprouvent et fiabilisent le modèle.
– Que sont exactement ces mini-fermes ? Quel est leur impact sur la région ?
Ce sont des pôles de spécialisation laitière. Concrètement, les éleveurs y placent en stabulation les meilleures vaches productrices de lait de leurs troupeaux à chaque instant de l’année. Kossam leur fournit les meilleures conditions de production en termes d’alimentation, d’abreuvement, de suivi de reproduction, de conseil.
Ces actions donnent cohérence à la filière, valorisent le secteur et freinent les transhumances. La filière s’organise et devient plus attractive. Les jeunes s’impliquent, se forment à de nouveaux métiers, accèdent à des responsabilités. Cela a aussi des retombées pour les familles. Grâce aux revenus tirés de l’élevage laitier, elles se sédentarisent, améliorent leurs conditions de vie, scolarisent les enfants. Autour de Kossam, toute une dynamique territoriale s’instaure.
– Avec Kossam, la Laiterie du Berger étend son périmètre de compétences. Quels bilans et perspectives tirez-vous de la filière lait sénégalaise ?
Aujourd’hui, notre niveau de production de lait local a atteint des niveaux industriels. Avec des perspectives de revenus plus élevés, la filière est maintenant structurée et notre modèle d’entrepreneuriat social continue de faire ses preuves. Nous avons trouvé des débouchés pour nos produits dans la région de Dakar. À sa création il y a dix ans, la Laiterie du Berger réalisait un chiffre d’affaires de 30 000 euros. À présent, il est de 10 millions d’euros. Nous prévoyons de toucher 2 000 familles d’ici 2022 et de déployer 100 mini-fermes à l’échelle du territoire. Chaque avancée est un nouveau défi !
– La Laiterie du Berger est accompagnée par la Fondation Grameen Crédit Agricole, par Crédit Agricole Franche-Comté et par Amundi. Quelle importance représentent vos partenaires ?
La Laiterie du Berger et Kossam sont des entreprises fondées sur le modèle de l’entrepreneuriat à impact social, l’une pour la fabrication et la distribution de produits laitiers, l’autre pour l’élevage et la production de lait. Notre modèle va de paire avec une culture d’alliance et de coopération. Toutes nos parties prenantes s’impliquent en bonne intelligence : collectivités locales, agriculteurs, partenaires financiers. Nous travaillons tous avec le même objectif : permettre aux éleveurs Peuls de la zone sahélienne, qui représentent plus de la moitié de la population, de vivre de ce qu’ils font. C’est fondamental pour la stabilité de la région.
Quelles sont les prochaines étapes pour la Laiterie et Kossam ?
Kossam a reçu une subvention de 5 millions de dollars de la Fondation Mastercard. Elle contribuera à accélérer l’activité de la Laiterie et de Kossam et à générer plus de 5 000 emplois dans la filière lait au Sénégal. Cette subvention permettra également d’augmenter la collecte du lait à 4000 tonnes et de valoriser la restructuration du système de collecte.
___________________________________________________________
Banquiers Solidaires
Découvrez aussi le témoignage en vidéo d’Haoly Basse, Banquière solidaire de Crédit
Agricole CIB, partie accompagner Kossam dans le déploiement d’une application digitale.
La Fondation accorde sept nouveaux financements en Afrique subsaharienne
Durant le premier semestre de l’année, la Fondation Grameen Crédit Agricole a accordé sept nouveaux financements en Afrique subsaharienne à des partenaires historiques.
Au Bénin, l’institution de microfinance RENACA a reçu un prêt d’un montant en monnaie locale équivalent à 762 000 euros. RENACA est une institution mutualiste dont la mission est de renforcer de manière significative la base économique des populations rurales. A ce jour l’institution compte 27 000 clients situés à 80% en zone rurale et 59,5% de femmes.
Au Kenya, la Fondation a accordé un nouveau prêt en monnaie locale équivalent à 2 millions d’euros à l’institution de microfinance Musoni. L’institution exploite fortement les technologies de l’information et de la communication afin de gérer ses activités de manière efficace et s’adapter rapidement. A ce jour l’institution compte 44 000 clients dont 66,3% de femmes et 63,3% de clients en zone rurale.
En Ouganda, ENCOT a reçu un nouveau prêt en monnaie locale équivalent à 296 000 euros. Ce prêt a été réalisé dans le cadre de la Facilité Africaine, programme développé par la Fondation Grameen Crédit Agricole en partenariat avec l’Agence Française de Développement pour soutenir les institutions de microfinance de petite taille en Afrique subsaharienne. ENCOT est une institution qui offre des services financiers et de développement entrepreneurial. A ce jour l’institution compte 6 200 clients dont 56% de femmes et 88,4% de clients en zone rurale.
En République Démocratique du Congo, la Fondation a accordé un prêt de 540 000 euros dans le cadre de la Facilité Africaine à l’institution de microfinance Paidek, dont le rôle est de financer le développement de petites activités de commerce ou d’élevage. A ce jour, Paidek compte 15 500 clients dont 51% de femmes et 31,2% de clients en zone rurale.
En Zambie, la Fondation a accordé, également dans le cadre de la Facilité Africaine, un nouveau prêt en monnaie locale équivalent à 300 000 euros à l’institution de microfinance Agora Microfinance Zambia (AMZ). AMZ est une institution de microfinance qui s’adresse tout particulièrement aux personnes ayant de faibles revenus, avec des produits financiers appropriés. A ce jour elle compte 37 100 clients dont 58% de femmes et 85% de clients en zone rurale.
Enfin, au Sénégal, la Fondation a accordé un prêt à CAURIE Microfinance en monnaie locale équivalent à 1,14 millions d’euros. CAURIE a pour mission de contribuer durablement à la promotion économique et sociale des microentrepreneurs. L’institution compte aujourd’hui 72 200 clients dont 99% de femmes et 55% en zone rurale. Un second investissement a été réalisé au Sénégal sous forme de prise de participation au capital de la Laiterie du Berger pour un montant équivalent à 99 700 euros. La Laiterie du Berger, dont la Fondation est actionnaire depuis 2010, est une entreprise sociale qui valorise le lait collecté auprès des éleveurs peuls, au Nord du pays, en le transformant en yaourts et autres produits laitiers vendus sous la marque Dolima.
Avec ces nouveaux investissements, la Fondation porte le montant de ses engagements en Afrique subsaharienne à près de 41 millions d’euros, soit 41% du montant total des engagements de la Fondation à fin août 2019.
Pour plus d’informations : Organisations soutenues
Carnets solidaires : une Banquière solidaire au Sénégal
Par Haoly Basse, Crédit Agricole CIB

Lancé par la Fondation Grameen Crédit Agricole et Crédit Agricole S.A. en 2018, Banquiers solidaires est un programme de volontariat de compétences ouvert à tous les collaborateurs du groupe Crédit Agricole en faveur d’institutions de microfinance ou d’entreprises à impact soutenues par la Fondation. Découvrez la tribune d’Haoly Basse, Banquière solidaire de CACIB qui est partie en juillet au Sénégal accompagner KOSSAM, entreprise sociale soutenue par la Fondation Grameen Crédit Agricole.
Quand j’ai découvert le programme Banquiers solidaires, je me suis sentie en connexion avec les valeurs d’engagement, de solidarité, de partage portées par les missions proposées. J’ai pris conscience que les valeurs véhiculées par Crédit Agricole n’étaient pas que « de beaux mots » affichés et qu’elles se traduisaient aussi par des actions inspirantes, visibles et concrètes.
J’ai donc choisi de postuler à une mission « numérique » en faveur de KOSSAM Société de développement de l’élevage (KSDE) au Sénégal, une mission qui me tenait davantage au cœur étant originaire du Nord du Sénégal. KOSSAM est une entreprise sociale, filaire de la Laiterie du Berger, qui travaille avec près de 450 éleveurs locaux et vise à développer une filière laitière durable au Nord du pays. L’objectif de la mission était d’accompagner l’entreprise dans le déploiement de l’application digitale « Com care » qui permettra d’améliorer les conditions de collecte et la connaissance de l’entreprise sur ses éleveurs-fournisseurs.
Après une série d’entretiens avec l’équipe de la Fondation, j’étais confirmée en tant que Banquière solidaire avec en plus le soutien de mon employeur Crédit Agricole CIB, qui a pris en charge 50% du temps de mission en mécénat de compétences. L’aventure commençait.
Visites matinales, rencontres et apprentissage
Les échanges en amont de la mission avec l’équipe de la Fondation et de KOSSAM m’ont permis de bien me préparer pour la mission intense qui s’annonçait. Je suis arrivée le samedi 29 juin à Dakar, accueillie à l’aéroport par Jonathan Michaud, un des premiers Banquiers solidaires issu de Crédit Agricole Franche Comté, parti en mission deux ans comme Directeur général de KOSSAM.
Le lendemain j’ai participé à la Convention annuelle des éleveurs fournisseurs organisée à Saly par la Laiterie du Berger. Une belle occasion pour moi de participer à un temps fort pendant lequel j’ai observé une forte cohésion des éleveurs et des équipes de La Laiterie du Berger et de KOSSAM autour de défis de la filière lait.
Le lundi suivant fût ma première journée de travail à Richard Toll. Comme c’était le jour de paie, j’ai pu rencontrer la plupart des éleveurs qui travaillent avec KOSSAM. Les jours suivants, j’ai fait plusieurs visites de terrain qui commençaient à 5h du matin pour aider les équipes de KOSSAM au déploiement de l’application digitale « Com Care », destinée à collecter les volumes de lait auprès des éleveurs et à alimenter la base de données de l’entreprise. Les besoins des utilisateurs sont divers : gagner du temps dans leurs travaux, disposer des données fiables et partagées en temps réel, automatiser des tâches répétitives, mettre en place des procédures et disposer d’un système d’information fiable. Les échanges avec les éleveurs ont été riches et instructifs, notamment concernant la mise en place des mini-fermes, un des piliers de développement de KOSSAM.
En plus de visiter plusieurs fermes, j’ai également visité l’usine de la Laiterie du Berger. La description par le chef d’atelier des procédés industriels de conception des produits laitiers m’a captivé ; j’ai été marquée par son professionnalisme et sa technicité. J’ai aussi participé à l’inauguration de fontaines à eau dans un des magasins de vente d’aliments en brousse. Un beau moment de partage et de fête.
10 jours après, les prochaines étapes
Grâce à toutes les données collectées, j’ai pu alimenter mon analyse de l’existant et produire des recommandations pour accélérer la digitalisation de l’entreprise. Les prochaines étapes consisteront à mettre en place un système d’information fiable pour KOSSAM qui permettra de s’appuyer sur des données en temps réel et partagées pour piloter l’activité au quotidien et développer l’activité de l’entreprise.
Cette mission a été révélatrice pour moi, car je n’aurais jamais imaginé qu’être près du monde agricole m’aurait autant plu. J’ai apprécié d’être proche des éleveurs et des équipes locales, de partager leur quotidien, de les écouter et de voir l’impact de leurs actions et leur travail collectif sur le terrain. Une expression africaine dit « on est fauché mais pas fâché », je la trouve très révélatrice de l’entraide, de la solidarité, que j’ai pu observer tout au long de ma mission. Ces valeurs sont très ancrées au Sénégal et c’est revigorant de les partager.
Je reviens sur Paris transformée avec le désir de retourner au Sénégal car il y a un potentiel énorme de développement. Je retiens une riche expérience professionnelle ainsi qu’une belle aventure humaine qui a renforcé mes attaches au sein du groupe Crédit Agricole.
_______________________________________________
Remerciements : A Eric Campos, Céline Hyon-Naudin et Carolina Herrera de la Fondation Grameen Crédit Agricole et Jonathan Michaud et les équipes de KOSSAM d’avoir partagé avec moi cette belle aventure. Merci également à Martine Boutinet, Gwenael Le Rosec, Vanessa Ferreira et Marion Longchambon de la Direction Ressources Humaines ainsi que Pierre-Yves Bollard, Aude Richard, Stéphanie Prigent et Sylvain Lefebvre de la Direction GIT de Crédit Agricole CIB pour leur soutien.
Suivez les collaborateurs du Groupe engagés dans les missions Banquiers solidaires

Banquiers solidaires est un programme de volontariat de compétences ouvert à tous les collaborateurs du groupe Crédit Agricole en faveur des organisations financées par la Fondation Grameen Crédit Agricole. Créée en 2018, la Fondation soutient plus de 75 institutions de microfinance et entreprises sociales dans une trentaine des pays.
Depuis le début du programme en juin 2018, 12 missions ont été lancées. C’est une belle réussite qui démontre l’engagement des collaborateurs et du Groupe pour soutenir des projets à impact social.
Cet été, nous suivrons trois Banquiers solidaires tout au long de leurs missions : une première « numérique » pour soutenir une entreprise sociale sénégalaise, une mission « business plan » en faveur d’une entreprise sociale haïtienne et une mission « Prévention du blanchiment d’argent et de financement du terrorisme (LAB-FT) » pour appuyer une institution de microfinance au Maroc.
Une Banquière solidaire de Crédit Agricole CIB au Sénégal
Dès dimanche 30 juin, suivez Haoly Basse, qui appuyée par Crédit Agricole CIB, partira au Sénégal à soutenir KOSSAM, entreprise sociale qui travaille avec près de 450 éleveurs locaux et vise à développer une filière laitière durable au Nord du pays. Haoly accompagnera Kossam dans le déploiement d’une application digitale qui permettra d’améliorer les conditions de collecte et la connaissance de KOSSAM des éleveurs-fournisseurs.
Une belle histoire à ajouter : KOSSAM est aujourd’hui dirigée par Jonathan Michaud, un ingénieur agronome issu de Crédit Agricole Franche Comté qui, après une mission Banquier solidaire en faveur de la Laiterie du Berger, a été détaché pour 2 ans afin d’accompagner le développement du projet.
Une Banquière solidaire de Crédit Agricole SA au Maroc
Le samedi 13 juillet, Sarah Belbachir de Crédit Agricole SA est partie au Maroc appuyer la Fondaiton Al Karama, une institution de microfinance partenaire de la Fondation Grameen Crédit Agricole. La mission, qui est réalisée avec le soutien de Crédit du Maroc, qui a organisé une formation et a mis à disposition d’autres collaborateurs de l’entité en mécénat de compétences, et de Crédit Agricole SA, vise à améliorer les systèmes de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme (LAB-FT) de la Fondation Alkarama. L’institution, soutient aujourd’hui plus de 26 200 clients au Maroc.
Rendez-vous sur le compte Instagram du Groupe @groupecreditagricolecareers !
Plus d’information : //gca-foundation.org/banquiers-solidaires
Contact : carolina.herrera@credit-agricole-sa.fr
Kossam SDE : réinspirer la jeunesse, investir dans le développement
Par Chloé Chevrand & Evelyne Offroy, Fondation Grameen Crédit Agricole

Après une mission Banquier solidaire en faveur de la Laiterie du Berger, Jonathan Michaud est aujourd’hui Directeur de Kossam SDE, un projet porté par la Laiterie qui vise à structurer la filière lait au Nord du Sénégal. Coup de projecteur sur nos échanges avec cet ingénieur agronome issu de Crédit Agricole Franche-Comté, qui a été détaché pour 2 ans afin de soutenir le développement de ce projet à fort impact social.
Structurer la filière lait au Sénégal
Etre des moteurs du développement territorial du bassin laitier de Richard Toll au Nord du Sénégal : c’est l’ambition partagée de la Laiterie du Berger et de sa filiale Kossam SDE. Dès sa création en 2005, la Laiterie du Berger s’est affirmée comme une entreprise sociale pionnière dans le pays.
Aujourd’hui, La Laiterie est devenue le second acteur du marché sénégalais des yaourts et la principale entreprise nationale de transformation du lait local. Elle travaille avec la Coopérative des éleveurs de Dagana qui regroupe 800 éleveurs Peuls, emploie 300 salariés et produit chaque année 6000 tonnes de yaourt. Début 2019, afin de consolider l’activité et la filière laitière, la Laiterie du Berger et la Coopérative des éleveurs de Dagana ont cofondé l’entreprise sociale Kossam – Société de Développement de l’Elevage (Kossam SDE).
Kossam SDE vise à structurer et renforcer la filière laitière en fournissant de services de proximité (aliments du bétail, fourrages,…) et de la formation et du conseil aux éleveurs locaux. L’entreprise développe un modèle de « mini-fermes » actuellement en phase pilote (15 unités en fonctionnement) et ambitionne la mise en place de 100 mini-fermes à horizon 2022 (plus d’information sur le projet ici).
Les jeunes, acteurs du développement
Au coeur de ce plan de développement, la jeunesse occupe une place importante. Dans un contexte où l’emploi des jeunes est un vrai défi au Sénégal, Kossam met en place un dispositif ambitieux pour accompagner les jeunes dans une trajectoire de professionnalisation en production laitière.
Ainsi, les formations offertes aux éleveurs sont également ouvertes à leurs familles. En effet, les éleveurs de la Laiterie sont principalement des familles, ou plutôt des organisations familiales, constituées d’un ‘responsable de bidon’, homme ou femme, derrière lequel travaille toute une structure familiale. « Il y une vraie volonté des éleveurs formés par Kossam d’impliquer et de responsabiliser leurs enfants dans le travail de la ferme, Kossam SDE a prévu d’intensifier les formations et l’accompagnement des éleveurs et les jeunes locaux, sur les aspects techniques et la gestion économique de la ferme et de la famille », affirme le Directeur général de Kossam SDE, Jonathan Michaud, ingénieur agronome de Crédit Agricole Franche Comté, détaché pour 2 ans pour développer le projet.
Par ailleurs, les jeunes ne sont pas uniquement impliqués pour le métier d’éleveur, mais dans d’autres maillons de la filière laitière. De nombreux jeunes sont élus en tant que responsables des pôles laitiers (qui sont des sections locales de la coopérative). Alors que ces postes étaient jadis réservés à des responsables senior, aujourd’hui l’implication des jeunes dans des fonctions de responsabilités agricoles et locales est une des bases du modèle de la filière en structuration.
Enfin, l’emploi des jeunes est favorisé au niveau de la collecte du lait. Kossam SDE a ainsi permis la création du métier de « collecteur », exercé aujourd’hui par des jeunes locaux. Jonathan Michaud affirme que le développement de la collecte du lait et la génération de revenus croissants par l’activité laitière contribuent grandement à la stabilisation des populations jeunes du bassin laitier de Richard Toll. En outre, le projet a permis un changement d’image de l’industrie laitière vis-à-vis de jeunes : la production laitière est devenue pour les populations locales une activité valorisante, rémunératrice et attractive pour les nouvelles générations.
Avec l’augmentation de la productivité des exploitations, la création de nouveaux métiers autour de l’élevage va devenir primordiale (par exemple la création de métiers de conseillers en élevage, technicien d’élevage). Comme le souligne Jonathan Michaud, c’est la suite logique du mouvement déjà engagé par la Laiterie du Berger depuis plus de 10 ans autour de la professionnalisation laitière, qui demande de l’accompagnement, de l’encadrement, des structures et donc crée de l’emploi par et autour de la production laitière.
Avec Kossam le mouvement se renforce, en s’appuyant sur les formations, l’entrepreneuriat et l’implication des jeunes, porteurs d’innovations et acteurs clés du développement au Sénégal.
Une première année de succès pour le programme Banquiers solidaires
Par Carolina Herrera, Fondation Grameen Crédit Agricole

A l’initiative de la Fondation Grameen Crédit Agricole et de Crédit Agricole S.A, des missions de volontariat de compétences labélisées « Banquier Solidaire » sont proposées aux collaborateurs du groupe Crédit Agricole pour le compte d’institutions de microfinance ou d’entreprises à impact social soutenues par la Fondation.
Sénégal, Maroc, Haïti… : un beau succès pour la première année
Moins d’un an après son lancement en 2018, le succès du programme confirme l’engagement et la volonté des collaborateurs à soutenir de projets à impact social. C’est la première fois qu’un partenariat de ce type est lancé par Crédit Agricole et la Fondation Grameen Crédit Agricole. L’objectif est double : d’une part, valoriser les compétences des collaborateurs du groupe Crédit Agricole et d’autre part, apporter un soutien complémentaire aux institutions de microfinance et entreprises partenaires de la Fondation avec des missions d’une à deux semaines sur le terrain.
En 2018, six missions ont été lancées dont trois réalisées en 2018 et trois prévues en 2019. A ce jour, quatre missions sont déjà à pourvoir lors du troisième trimestre 2019. En 2018, six missions ont été lancées dont trois réalisées en 2018 et trois prévues en 2019. Par exemple, une mission a eu lieu au Cambodge avec le soutien de la Banque de proximité à l’international (BPI) de Crédit Agricole, pour appuyer la gestion des ressources humaines de Chamroeun, une institution de microfinance partenaire qui sert plus de 27 500 clients. Une autre mission a été menée au Sénégal, en partenariat avec Crédit Agricole Franche-Comté, en faveur de la Laiterie du Berger, entreprise sociale dont la Fondation est actionnaire. Par ailleurs, avec le soutien de la Caisse régionale, le Banquier solidaire qui a réalisé la mission est parti pour 2 ans appuyer Kossam, le projet de la Laiterie pour structurer la filière lait au Sénégal.
Une mission lancée en 2018 sera réalisée en juillet 2019 en coopération avec Crédit du Maroc et Crédit Agricole SA pour améliorer les systèmes de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme (LAB-FT) de la Fondation Al Karama. L’institution, soutient aujourd’hui plus de 26 200 clients au Maroc. Une autre mission lancée en 2018 sera réalisée en Haïti pour soutenir Palmis Enèji, entreprise sociale qui propose des solutions propres et accessibles de cuissons et d’éclairages aux ménages haïtiens. Crédit Agricole Corporate Investment Bank soutient le Banquier solidaire qui réalisera la totalité de la mission en mécénat de compétences.
Cambodge, Kenya, Tadjikistan… en 2019 le programme change d’échelle
A ce jour, six missions ont été lancées en 2019. Une mission en faveur de Kossam, le projet de la Laiterie du Berger qui vise à développer une filière laitière durable au Sénégal. Le/la Banquier solidaire aura pour mission d’accompagner Kossam dans le déploiement d’une application digitale « commcare collecte ». Une autre mission est prévue pour soutenir la gestion financière et la structure organisationnelle du Cirque Phare (PPSE) au Cambodge. PPSE vise à promouvoir l’insertion sociale et l’autonomisation des jeunes via la culture et les arts cambodgiens. Une mission aura lieu en faveur d’ACRE Africa qui propose des services d’assurance-récolte aux petits exploitants. La/le Banquier solidaire aura pour mission d’analyser la nouvelle stratégie business de l’organisation.
Pour ces premières missions lancées en 2019, le processus de sélection des Banquiers solidaires est finalisé. A ce jour, trois nouvelles missions sont à pourvoir : une « business model » en faveur de l’institution de microfinance Humo au Tadjikistan, une « Contrôle de gestion » pour soutenir l’institution Musoni au Kenya et une « numérique » pour soutenir l’entreprise social SFA au Sénégal.
D’autres missions sont en cours de programmation avec le soutien des entités et Caisses régionales du groupe Crédit Agricole. Avec ce dispositif, le Groupe réaffirme son engagement pour soutenir les initiatives solidaires des collaborateurs et travailler aux côtés de la Fondation en faveur d’une finance plus inclusive et durable.
Pour plus d’information, cliquez ici.
Au cours du 1er trimestre, la Fondation réalise cinq investissements en Afrique

Au cours du premier trimestre 2019, la Fondation Grameen Crédit Agricole a intensifié sa présence auprès de ses partenaires africains avec l’octroi de 5 nouveaux financements, notamment sous la forme de prêts senior. A fin mars 2019, compte 40 partenaires en Afrique Subsaharienne, ce qui représente 42% de l’encourt total.
La Fondation a ainsi accordé, dans le cadre du programme de la Facilité Africaine, un prêt en monnaie locale équivalent à 800 000 euros à l’institution de microfinance Eclof Kenya qui propose des services financiers et non financiers aux micro, petites et moyennes entreprises du pays, tout en favorisant activement l’épargne. A ce jour, l’institution qui finance 58% de femmes, compte plus de 30 000 clients, à 60% en zone rurale.
Toujours en Afrique de l’Est, la Fondation a également accordé un nouveau prêt d’un montant en monnaie locale équivalent à 1 million d’euros à UGAFODE, une institution de microfinance ougandaise dont la mission principale est d’offrir à ses clients des services financiers primaires abordables. L’institution compte à ce jour 17 300 clients dont près de 20% de femmes et environ 80% de clients ruraux.
En Afrique de l’ouest, la Fondation a accordé un nouveau prêt à l’institution de microfinance togolaise Coopec Sifa pour un montant de 305 000 euros en monnaie locale. Coopec Sifa, qui est financée dans le cadre de la Facilité Africaine, est une institution de microfinance qui propose des petits prêts à ses près de 38 000 clients, principalement des femmes (86%) dans le nord du pays.
Par ailleurs, ACEP Burkina s’est également vue accorder un nouveau prêt d’un montant de 2,3 millions d’euros en francs CFA. Cette institution de microfinance, partenaire de la Fondation depuis 2016, est spécialisée dans le financement des microentreprises et des toutes petites entreprises dans les centres urbains et proches banlieues. Elle compte à ce jour 12 300 clients dont 20% de femmes.
Pour finir, au Sénégal, la Fondation a renforcé son partenariat avec la Laiterie du Berger dont elle est actionnaire depuis 2010, avec l’octroi d’un prêt sous forme de compte courant d’actionnaires, pour un montant en francs CFA équivalent à 229 000 euros. La Laiterie du Berger est une entreprise sociale qui valorise le lait collecté auprès des éleveurs peuls, au Nord du pays, en le transformant en yaourts et autres produits laitiers vendus sous la marque Dolima.
Pour en savoir plus sur les partenaires de la Fondation, cliquez ici.
L'harmonie entre la performance sociale et la performance économique est possible
Par Hélène Sananikone, Fondation Grameen Crédit Agricole

« Social » et « business », deux termes qui ont longtemps été considérés antinomiques et qui continuent de l’être pour beaucoup. Pourtant, il existe des modèles économiques qui structurellement se fixent comme objectif de concilier sur un même plan impact social et développement économique. Au début des années 2000, le professeur Yunus a posé les fondements d’un modèle présentant ces caractéristiques : le « social business » que l’on peut traduire par le terme générique « entreprise sociale ». Comme toute entreprise classique, elle cherche à atteindre la profitabilité financière mais elle doit, dans le même temps, répondre à son objectif d’utilité sociale qui est intégrée au cœur de sa gouvernance et de son fonctionnement.
Afficher un profil de rentabilité lorsque l’on se préoccupe de l’impact social n’est pas une équation simple car cet objectif entraîne des coûts supplémentaires pour l’entreprise. Le point mort est nécessairement plus long à atteindre, mécaniquement, le besoin en fonds propres est souvent plus important mais l’équation est loin d’être impossible.
En effet, lorsque les dirigeants sont animés par la profonde détermination de créer des externalités positives au moyen de la création de valeur de leur entreprise, ils trouvent des moyens pour générer de l’impact social et pérenniser leur action. De plus en plus recherché, ce modèle alliant impact et profitabilité s’impose de plus en plus comme un modèle d’avenir. A la Fondation, nous voyons de plus en plus d’entreprises qui cherchent à servir des clients à faibles revenus (Base of Pyramid, BoP) en jouant sur l’effet volume mais aussi en mutualisant les couts sur une gamme étendue de produits. Dans ces cas, l’objectif social s’avère être un levier de création de richesses. Une success story qui illustre ce propos : la Laiterie du Berger, entreprise sociale sénégalaise dont la Fondation Grameen Crédit Agricole est actionnaire.
La Laiterie du Berger, une aventure entrepreneuriale
La Laiterie du Berger est une histoire de famille et d’amis sénégalais qui ont cru dans la possibilité de structurer une filière de production de lait au Sénégal. Le projet, à l’origine, fut donc celui de proposer un modèle économique aux éleveurs Peuls pour leur permettre d’augmenter leurs revenus et, donc, leur niveau de vie grâce à un modèle de production, de collecte et de valorisation du lait sénégalais.
Lorsque ce projet fut élaboré, beaucoup pensèrent qu’il était impossible : l’utilisation du lait frais sénégalais dans la fabrication des produits laitiers est un peu comme construire une oasis dans le désert : très cher et peu compétitif vis-à-vis des concurrents qui utilisent uniquement du lait en poudre importé directement de grandes nations productrices.
Face à ces difficultés, les porteurs du projet ont cherché à s’associer à des partenaires industriels et financiers à long terme puis à bâtir ensemble un modèle de chaine de valorisation du lait. La Laiterie du Berger a ainsi développé un modèle hybride en conjuguant mise en valeur du lait produit localement et utilisation du lait en poudre pour faire baisser le cout de production industrielle. L’entreprise a par ailleurs développé une marque ombrelle « Dolima » couvrant une gamme de produits laitiers à un prix abordable destinée à des populations aux revenus variés mais toutes soucieuses de consommer des produits laitiers. L’entreprise a récemment accompagné sa croissance autour du slogan « Bon pour moi, bon pour mon pays », ce qui a permis à la marque « Dolima » de devenir une référence nationale
Après 12 ans d’activité, la Laiterie du Berger propose une gamme élargie de produits laitiers bien segmentée et a désormais atteint le point d’équilibre économique. L’usine fonctionne à plein régime et de nouveaux investissements sont envisagés pour suivre la demande en produits Dolima.
Grâce à la ténacité de son fondateur et de ses co-actionnaires, l’entreprise a toujours été vigilante quant à sa mission sociale tout en faisant face à de longues années de mise en place de son propre modèle économique. C’est grâce à la maitrise de la chaine de valeur agricole, de « la fourche à la fourchette » ou « de l’éleveur au consommateur » que ce projet a pu non seulement voir le jour mais surtout atteindre son point d’équilibre. 10 ans ont été nécessaires pour cela.
Un avenir à partager entre la Franche-Comté et le Sénégal
Désormais un deuxième chapitre va s’ouvrir grâce à l’entrée d’un nouvel actionnaire : Crédit Agricole Franche Comté. Suite à une mission « Banquier solidaire » en juin 2018, la Caisse régionale a accepté de détacher un ingénieur agronome pendant deux ans pour rejoindre KOSAM 2, un projet dont l’ambition est de structurer une filière lait. Les problématiques territoriales du Nord du Sénégal sont en réalité proches de l’histoire vécue en Franche-Comté lors de la création de l’appellation d’Origine Contrôlée du Comté (AOC) et la valorisation de la production du lait d’élevage. L’objectif est de pérenniser le revenu des éleveurs en renforçant leur capacité de production et en assurant ainsi à la Laiterie du Berger l’approvisionnement nécessaire au développement de sa gamme spécifique.
L’histoire de la Laiterie du Berger nous montre que, bien que complexe, le mariage entre rentabilité et impact social est possible. A la Fondation Grameen Crédit Agricole, nous y sommes convaincus et continuerons, aux côtés de nos partenaires, à promouvoir cette vision d’avenir de l’entreprise et de la Finance durable.
La Fondation fête ses 10 ans

Le 20 novembre dernier, Crédit Agricole S.A. et la Fondation Grameen Crédit Agricole ont organisé une soirée pour marquer le dixième anniversaire de la Fondation. L’évènement a eu lieu à la Salle Wagram, à Paris, et a rassemblé près de 200 invités. Après 10 ans d’action, la Fondation et ses partenaires reafirment leur engagement pour une finance inclusive et durable.
Une soirée pour marquer les 10 ans de la Fondation
L’évènement organisé pour marquer le dixième anniversaire de la Fondation a rassemblé près de 200 personnes à la Salle Wagram à Paris, et a été l’occasion de célébrer les 10 ans de la Fondation aux côtés des fondateurs, administrateurs et partenaires de la Fondation. Le Président de la Fondation Jean-Marie Sander a ouvert la soirée en rappelant l’origine de la Fondation et comment, 10 ans après avec plus de 200 millions de financements octroyés et 100 partenaires soutenus, la Fondation et ses fondateurs Crédit Agricole et la Grameen Trust continuent à agir ensemble pour une finance socialement responsable.
Eric Campos, Délégué général de la Fondation et Directeur RSE de Crédit Agricole SA, a ensuite fait le bilan des 10 ans d’activité de la Fondation et de son impact, mettant en avant la particularité de l’alliance entre la Fondation et un groupe bancaire aux racines mutualistes. La soirée s’est déroulée autour de deux tables rondes et de discours prononcés par deux administrateurs de la Fondation : SAR la Grande-Duchesse de Luxembourg et Jean-Michel Severino, Président d’Investisseurs & Partenaires.
Les femmes et les Afriques, au cœur des actions de la Fondation
L’enjeu de l’inclusion financière des femmes, sujet prioritaire pour la Fondation depuis son origine, a été le sujet de la première table ronde. Soukeyna Bâ, ancienne Ministre du Sénégal administratrice de la Fondation, Nejira Nali, Directrice de Mi Bospo, institution de microfinance soutenue par la Fondation en Bosnie, et Bagoré Bathily, Fondateur de la Laiterie du Berger, entreprise sociale sénégalaise dont la Fondation est actionnaire, ont échangé autour de l’importance de l’émancipation des femmes comme levier de développement. Dans son discours, SAR la Grande-Duchesse de Luxembourg a également souligné le rôle phare des femmes dans le secteur de la microfinance et de l’entrepreneuriat en souhaitant une participation plus active de la part des acteurs du monde de la finance dans la lutte contre la pauvreté.
La deuxième table ronde de la soirée a été sur le bilan des 10 ans d’action de la Fondation et a réuni le Pr. Muhammad Yunus, Prix Nobel de la Paix 2006, Raphaël Appert, Directeur général de Crédit Agricole Centre-est et Premier Vice-président de la Fédération Nationale de Crédit Agricole, et Philippe Brassac, Directeur général de Crédit Agricole S.A. Les fondateurs de la Fondation ont réaffirmé leur engagement pour démultiplier l’impact de la Fondation et mieux répondre aux nouveaux défis de la lutte contre la pauvreté. Les propos de Jean-Michel Severino ont ensuite porté sur les enjeux de développement en Afrique et les perspectives du secteur de la finance inclusive dans ce continent pluriel.
2019-2022 : Un plan d’action ambitieux pour plus d’impact
Transformation digitale, transition écologique et structuration des filières agricoles seront au cœur des actions de la Fondation dans les quatre prochaines années. Avec un objectif de 160 millions d’euros de financements d’ici 2022, la Fondation continuera à s’adapter en renforçant ses expertises, en élargissant ses champs d’intervention et en travaillant en partenariat. C’est le message adressé par Jean-Marie Sander dans son discours de clôture qui a été suivi par un spectacle du cirque Phare, entreprise sociale au Cambodge dont la Fondation est actionnaire.
Les 10 ans de la Fondation signent un magnifique projet porté collectivement. Un nouveau chapitre de l’histoire de la Fondation, collectif, ambitieux et engagé vient de commencer.
Banquiers solidaires, le programme de volontariat du groupe Crédit Agricole

A l’initiative de la Fondation Grameen Crédit Agricole et de Crédit Agricole S.A, des missions de bénévolat de compétences labélisées « Banquier Solidaire » sont proposées aux collaborateurs pour le compte d’institutions de microfinance ou d’entreprises de type « social business », partenaires de la Fondation.
Les collaborateurs du groupe Crédit Agricole sont nombreux à s’engager bénévolement en faveur de projets solidaires. Pour soutenir cette dynamique, le Groupe a lancé « CA Solidaires », un programme qui promeut l’engagement des collaborateurs en faveur de projets à impact sociétal positif. C’est dans ce cadre qu’un nouveau format d’engagement est désormais proposé aux collaborateurs du groupe : les Congés Solidaires. A l’initiative de la Fondation Grameen Crédit Agricole et de Crédit Agricole S.A, des missions de bénévolat de compétences labélisées « Banquier Solidaire » sont proposées aux collaborateurs pour le compte d’institutions de microfinance ou d’entreprises de type « social business », partenaires de la Fondation.
C’est un partenariat unique dans l’histoire de Crédit Agricole et de la Fondation Grameen Crédit Agricole. Avec « Banquier Solidaire », le Groupe et la Fondation exploitent leurs synergies et renforcent leur action en faveur d’une finance durable. L’objectif : valoriser les compétences des collaborateurs du groupe Crédit Agricole et apporter un soutien complémentaire aux institutions de microfinance et entreprises sociales accompagnées par la Fondation via des missions pro bono réalisées par les collaborateurs.
Premières missions au Burkina Faso, Sénégal et Cambodge
La première mission réalisée dans le cadre du dispositif « Banquier Solidaire » a eu lieu au Burkina Faso, en coopération avec Crédit Agricole Assurances. Eduardo Cardoso de Miranda, expert en assurance des emprunteurs au sein de CA Assurances, a accompagné la Fondation lors d’une due diligence auprès de l’entreprise CIF-VIE. Créé en 2013 avec le soutien du RCPB, le principal réseau coopératif de microfinance Burkinabé, et de l’ONG ADA, CIF-VIE intervient dans le secteur de la microassurance et détient 6% des parts du marché local. Franchissant actuellement une nouvelle étape dans sa croissance, CIF-VIE ouvre son capital à des nouveaux actionnaires. Grâce aux contributions apportées par CA Assurances, la Fondation a pu mieux comprendre la structure et évaluer la possibilité d’y investir. L’évaluation du dossier de financement CIF-VIE est en cours.
Une deuxième mission a eu lieu au Sénégal, en faveur de la Laiterie du Berger, entreprise sociale dont la Fondation est actionnaire et qui soutient aujourd’hui plus de 800 éleveurs Peuls dans le Nord du pays. Avec le soutien de Crédit Agricole Franche-Comté (actionnaire de la Laiterie du Berger), Jonathan Michaud, ingénieur agronome de la Caisse Régionale, est parti en mission d’assistance technique pendant 2 semaines. L’objectif : structurer un cadre opérationnel permettant le passage de l’expérimentation au déploiement de 15 mini-fermes pilotes de la Laiterie. Le résultat de la mission a été la formalisation d’un plan d’action et une collaboration plus ambitieuse entre Crédit Agricole Franche Comté et la Laiterie est envisagée.
Avec la Banque de Proximité à l’International (BPI), une mission a eu lieu entre septembre et octobre au Cambodge en faveur de Chamroeun, institution de microfinance soutenue par la Fondation. François Galland, Directeur de Ressources Humaines internationales, a passé deux semaines sur le terrain afin d’apporter son aide à l’amélioration de la gestion RH de Chamroeun, institution de microfinance soutenue par la Fondation. La stratégie RH qui sera élaborée suite à la mission viendra appuyer la restructuration organisationnelle de Chamroeun qui sert aujourd’hui plus de 25 200 clients au Cambodge, dont 82% de femmes.
Des missions à venir au Maroc et au Kazakhstan
Avant la fin de l’année 2018, deux autres missions pourraient être lancées en faveur d’Al-Karama au Maroc et de KMF au Kazakhstan. Al-Karama sert aujourd’hui plus de 26 200 clients au Maroc. Elle devrait pouvoir bénéficier d’un financement et d’une assistance technique dans le cadre d’un schéma de coopération entre la Fondation et Crédit du Maroc, incluant une mission de « Banquier Solidaire » pour améliorer ses systèmes de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme (LAB-FT). KMF, est la principale institution de microfinance au Kazakhstan avec plus de 220 000 emprunteurs actifs et un portefeuille de 257 millions d’euros. L’institution recevra un expert du Crédit Agricole pour l’aider à développer son offre de produits et services.
L’engagement du groupe Crédit Agricole aux côtés de la Fondation Grameen Crédit Agricole se renforce ainsi avec le dispositif « Banquier Solidaire » qui marque l’engagement du Groupe mutualiste en faveur d’une finance durable, apte à promouvoir une économie plus responsable et mieux partagée.
Comment y postuler ?
Plusieurs missions sont à venir sur CA Solidaires. Pour les découvrir :
– Allez sur le site CA Solidaires “Trouver sa mission”
– Rentrez dans la barre de recherche : “Fondation Grameen”. Toutes les offres de Congés Solidaires apparaîtront !
– Cliquez sur l’offre de votre choix, vous y trouverez toutes les informations nécessaires à votre candidature.
Plus d’information : carolina.herrera@credit-agricole-sa.fr
Rencontre N.2 du Cercle des Amis de la Fondation

La deuxième rencontre du Cercle des Amis de la Fondation, première de l’année 2018, a eu lieu le 26 juin, et a rassemblé des collaborateurs du groupe Crédit Agricole et de la Fondation.
Cet évènement a été l’occasion d’échanger autour de l’action de la Fondation et de ses projets avec le Groupe. La rencontre s’est déroulée autour de trois présentations qui ont porté sur l’activité de la Fondation en 2017, le programme « Banquier solidaire by CA », et les schémas de coopération avec les entités du Groupe à l’international.
Eric Campos, Délégué général de la Fondation, a ouvert l’évènement avec une brève présentation de la Fondation et du Rapport intégré 2017. Avec 49,3 millions en financements octroyés en 2017 et 69 institutions de microfinance et social business accompagnés dans plus d’une trentaine de pays, la Fondation a affiché un bon bilan et réaffirmé son positionnement comme un acteur engagé pour une économie mieux partagée.
Ensuite, la rencontre s’est tournée vers les synergies entre la Fondation et le groupe Crédit Agricole. Carolina Herrera, Directrice Communication & Relations Investisseurs et Partenaires, a présenté le Programme de volontariat de compétences « Banquier Solidaire by CA », récemment établi entre la Fondation et Crédit Agricole SA. Cette initiative unique dans l’histoire du Groupe et de la Fondation vise à renforcer le soutien de la Fondation aux institutions de microfinance et entreprises sociales et de valoriser les compétences des collaborateurs du groupe Crédit Agricole.
C’est le cas de Jonathan Michaud, ingénieur agronome de Crédit Agricole Franche-Comté, venu partager l’expérience de sa mission à la Laiterie du Berger au Sénégal, entreprise sociale dont la Fondation et la Caisse Régionale sont actionnaires.
Lors de cette rencontre du Cercle des Amis, Hélène Sananikone, Equity Investment Manager de la Fondation, et Jonathan Michaud ont présenté la Laiterie du Berger qui promeut le développement de la filière laitière dans le Nord du Sénégal à partir d’un mode de production coopératif.
Au-delà de l’engagement sociétal de Crédit Agricole Franche-Comté, ce sont les ressemblances entre le business model de la Laiterie du Berger et le paradigme de développement de la région Franche-Comté qui ont motivé le soutien de la Caisse Régionale envers ce projet. L’aboutissement de cette mission se traduit par l’élaboration d’ un plan d’action détaillé et approuvé par le Conseil d’administration de la Laiterie. L’objectif de ce plan est d’ améliorer la productivité de cette entreprise sociale et d’assurer la pérennité de son business model.
La dernière partie de cette rencontre du Cercle des Amis de la Fondation a porté sur les coopérations entre la Fondation et le Groupe à l’international. Caroline Brandt et Violette Cubier, Chargées d’investissement à la Fondation ont présenté les schémas de coopération mis en place en Egypte et en cours de négociation en Inde, en Serbie et au Maroc. Ces partenariats favoriseront le financement des institutions de microfinance locales, permettant à la Fondation de démultiplier son action et aux entités du Groupe de se positionner en financeur de l’économie sociale et solidaire.
La rencontre a fini avec l’invitation au prochain rendez-vous du Cercle des Amis le 2 octobre sur le Campus de Crédit Agricole Montrouge. Plus d’actualités seront à suivre sur les engagements de la Fondation et du Groupe en faveur de la finance inclusive et le développement des économies rurales partout dans le monde.
Les Entrepreneurs qui changent le monde
Matthieu Dardaillon et Jonas Guyot l’affirment dès les premières pages de leur livre : « Le futur appartient à ceux qui ne se résignent pas. » Encore étudiants dans une prestigieuse école de commerce, les deux amis sont donc partis, trois ans durant, à la rencontre d’entrepreneurs sociaux, dirigeants éclairés et citoyens engagés qui utilisent leur entreprise pour être utiles à la société.
De l’Europe à l’Asie en passant par l’Afrique, ils racontent leurs échanges avec ces « visionnaires en action » : Antonio Meloto, fondateur de Gawad Kalinga, qui lutte contre la pauvreté aux Philippines ; Bagoré Bathily, de la Laiterie du berger au Sénégal ; ou Arnaud Poissonnier, fondateur du réseau de microcrédit Babyloan… *
De ce tour du monde, ils ont surtout ramené la conviction qu’il est toujours possible d’agir, à son niveau et à sa façon. De ce tour du monde, ils ont surtout ramené la conviction qu’il est toujours possible d’agir, à son niveau et à sa façon. « Devant l’ampleur des défis que nous avons à relever, nous pouvons être tentés par le cynisme, qui mène à l’immobilisme. Pourtant, il nous semble qu’il n’y ait jamais eu de meilleur moment pour agir », écrivent les deux auteurs, aujourd’hui âgés de 27 et 28 ans, et qui ont tous deux fondé leur propre structure – l’association Ticket for change et l’entreprise Corporate for change.
Au-delà de ces récits, ce livre interpelle par les interrogations que porte cette génération. D’un dynamisme sans pareil, armée de solides convictions et d’un optimisme inébranlable, elle cherche souvent sa place dans le monde qu’elle découvre. Comment puis-je donner du sens à mon travail ? Comment puis-je avoir un impact positif sur la société ? Dois-je me méfier des entreprises ? Le système est-il réformable de l’intérieur ? Leurs éléments de réponse ne sont certainement pas les plus mauvais.
_________________________________