
Assistance technique : témoignage de deux bénéficiaires de la Facilité Africaine
En 2013, aux côtés de l’Agence Française de Développement (AFD), la Fondation a lancé son premier programme d’assistance technique : la Facilité Africaine. L’objectif de ce dispositif est d’accompagner des institutions de microfinance rurales de petite et moyenne taille, mais à fort impact social, en Afrique subsaharienne. Plus de huit ans après son lancement, le bilan de la Facilité témoigne de l’importance d’apporter un soutien non seulement financier mais aussi technique aux institutions de microfinance partenaires.
Via la Facilité Africaine, la Fondation et l’AFD ont accompagné 26 institutions de microfinance qui ont elles-mêmes financé les activités génératrices de revenus de plus de 500 000 emprunteurs avec des prêts moyens d’environ 200 euros. Avec 328 missions d’assistance technique réalisées, le programme a couvert de nombreux domaines d’expertise, de l’élaboration de stratégies environnementales à la digitalisation du processus d’octroi de crédit, en passant par le renforcement de la gouvernance.
Dans ce cadre BIMAS et MicroLoan Fondation Malawi, deux institutions de microfinance Africaine, ont reçu plusieurs missions d’assistance technique. Coup de projecteur sur leur bilan avec la Facilité Africaine. Découvrez l’interview d’Elizabeth Karinga, Directrice Financière de BIMAS et Randall Williams, ancien Directeur de MicroLoan Malawi qui reviennent sur ce dispositif.
Quel bilan faites-vous de la Facilité Africaine?
Elizabeth : La Facilité Africaine a été une aventure extraordinaire pour BIMAS. Les progrès réalisés par notre institution sont clairs. Par exemple, lorsque nous avons commencé à être accompagnés par la Facilité Africaine, nos processus de gestion des opérations étaient encore manuels alors que, via le soutien du programme, nous avons pu entamer un processus de digitalisation. Grâce à la Facilité Africaine, nous avons aussi amélioré notre gestion de la performance sociale et notre communication auprès des clients.
Randall : MLF Malawi a rejoint la Facilité Africaine en 2018 et a bénéficié de plusieurs missions, notamment en matière de digitalisation. Par exemple, avec l’aide de la Facilité, nous avons mis en place une nouvelle plateforme RH qui a permis d’automatiser certaines procédures RH et d’assurer une gestion du personnel plus efficace comme la gestion des congés du personnel. Avant la mise en œuvre de la plateforme, il fallait deux jours et quatre feuilles de papier au personnel de l’agence pour pouvoir valider leurs demandes de congé. Cela prend maintenant moins de cinq minutes et aucun papier pour cette même validation. Nous avons également pu mettre en place une nouvelle plateforme comptable basée sur le cloud pour remplacer l’ancien système que nous avions. Cela est arrivé au bon moment car cela a permis à notre équipe financière de travailler à distance pendant la crise COVID-19, ce qui n’était pas possible auparavant. Je dois également souligner que les deux plateformes disposent de capacités d’archivage de fichiers centralisées qui permettent aux équipes d’accéder aux fichiers numériques en toute sécurité et à distance. Ainsi, outre des gains de productivité significatifs, nous sommes également devenus une organisation plus agile puisque la Direction est désormais en mesure d’avoir accès en temps réel aux informations sur les plateformes pour prendre plus rapidement des décisions stratégiques.
Elizabeth : La Facilité Africaine nous a vraiment aidés en termes de développement de nos activités. Une des choses primordiales en microfinance est d’arriver à évaluer combien de personnes on touche, quel type de déboursement on fait et comment accroître l’inclusion financière du plus grand nombre. Au début du programme, BIMAS comptait à peu près 18 000 clients, aujourd’hui on en sert 42 000, grâce aux nouveaux processus que l’on a mis en place dans le cadre de la Facilité Africaine. Nous sommes passés de 21 à 40 agences et cela a permis de créer des emplois dans nos nouveaux terrains d’intervention, notamment en zone rurale. Cette croissance démontre l’impact positif du programme et du partenariat avec la Fondation Grameen Crédit Agricole.
Randall : Nous sommes vraiment reconnaissants du soutien que nous avons reçu dans le cadre de la Facilité Africaine pour mettre en œuvre ces initiatives de renforcement des capacités. Ces missions d’assistance technique ont vraiment contribué à renforcer nos opérations en améliorant la structure de gouvernance et en augmentant la résilience globale de notre organisation. Plus important encore, cela nous a aidés à minimiser les perturbations liées à la pandémie de la COVID-19 et nous a également permis d’étendre notre portée à un rythme beaucoup plus rapide qu’auparavant. Concernant le contexte, nous avons pu développer notre réseau d’agences en passant de 15 à 22 au cours des deux dernières années (malgré la pandémie) et cela est en grande partie dû aux améliorations de la productivité qui ont permis à notre personnel de mieux se concentrer sur le développement, l’amélioration de la satisfaction client, ainsi que sur l’atteinte d’autres objectifs clés de gestion de la performance sociale. J’espère que la Fondation Grameen Crédit Agricole pourra poursuivre cette initiative très importante car, comme vous pouvez le voir, il y a des avantages évidents non seulement pour l’institution elle-même, mais aussi pour la base de clients pyramidaux que nous servons.
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Plus d’informations sur notre programme d’assistance technique ici.

Newsletter #41 : La Fondation consolide son action en faveur de l’inclusion financière
La Fondation Grameen Crédit Agricole publie sa Newsletter N. 41 qui met en avant l’action de la Fondation et l’utilité de son action.
En 2021, La Fondation a encore démontré l’utilité de son activité : elle a soutenu 81 institutions de microfinance et entreprises à impact qui servent plus de 9 millions de bénéficiaires, notamment des femmes et des populations rurales, dans 37 pays. Ce sont quelques chiffres clés que nous vous présentons dans le Rapport intégré 2021.
Dans cette édition de la Newsletter, vous découvrirez également le témoignage d’un Banquier Solidaire de Crédit Agricole CIB parti au Kirghizstan et l’interview croisée de deux dirigeants d’institutions de microfinance bénéficiaires de la Facilité Africaine, le premier programme d’assistance technique lancé par la Fondation en partenariat avec l’Agence Française de Développement.

Publication du Rapport annuel du Fonds FIR du Crédit Agricole
Le FIR (Finance Inclusive en milieu Rural), exclusivement réservé aux entités du groupe Crédit Agricole, permet d’investir dans le financement des institutions de microfinance rurales qui servent des populations traditionnellement exclues du secteur bancaire dans les pays émergents.
À ce jour, le FIR a enregistré les souscriptions de 21 Caisses régionales*, d’Amundi et de CA Assurances. Le FIR a soutenu de nouvelles institutions en 2021. Il a octroyé 1 million d’euros de prêt à ACF au Kazakhstan, 800 000 euros à Lazika en Géorgie, 1 million d’euros à Montecredit au Monténégro et 500 000 euros à Furuz au Tadjikistan.
À fin décembre 2021, le FIR soutient 6 institutions de microfinance dans 6 pays : Géorgie, Kazakhstan, Kirghizstan, Kosovo, Monténégro et Tadjikistan. Malgré la crise sanitaire, qui a augmenté le risque de crédit et obéré leur rentabilité, ces institutions ont su faire preuve de résilience. Elles continuent de contribuer au développement d’activités génératrices de revenus et notamment les productions agricoles villageoises (71% des bénéficiaires vivent en zones rurales).
*Alpes Provence, Alsace-Vosges, Brie Picardie, Centre-est, Centre-France, Centre Loire, Centre-Ouest, Champagne-Bourgogne, Charente-Périgord, Finistère, Franche-Comté, Ille-et-Vilaine, Languedoc, Loire-Haute Loire, Martinique-Guyane, Normandie-Seine, Provence Côte-d’Azur, Réunion, Savoie, Sud Rhône Alpes et Touraine Poitou

Carnet de voyage d’un Banquier Solidaire au Kirghizstan
Lancé par la Fondation Grameen Crédit Agricole et Crédit Agricole S.A. en 2018, Banquiers solidaires est un programme de volontariat de compétences ouvert à tous les collaborateurs du groupe Crédit Agricole en faveur d’institutions de microfinance et d’entreprises à impact soutenues par la Fondation. Découvrez la tribune de Marc Diakhaté, Chargé d’affaires dans l’équipe de Distribution de Financements Structurés chez CACIB, qui est parti au Kirghizstan en septembre 2021 en tant que Banquier Solidaire afin d’accompagner Salym, institution de microfinance soutenue par la Fondation.
La découverte du programme et la préparation
J’ai toujours eu un vif intérêt pour la lutte contre la pauvreté. En effet, j’avais participé à des projets associatifs s’appuyant sur le microcrédit au Vietnam en 2008 puis au Sénégal en 2016, et j’avais suivi un cours de microfinance lors mon échange universitaire à Manille en 2011, mais je n’avais pas encore eu l’opportunité de travailler dans une véritable institution financière proposant ce type de produits. Postuler au programme Banquiers Solidaires et en particulier à la mission auprès de Salym au Kirghizstan était une évidence pour moi.
Salym est une institution de microfinance qui fournit des services financiers à des populations à faible revenu au Kirghizstan et la mission consistait à lancer la démarche de gestion des risques environnementaux et sociaux (E&S) dans le processus de prêt.
Pour le cadrage de la mission, j’ai pu m’appuyer sur mes compétences en contrôle interne et en gestion des risques –ayant été auditeur interne puis analyste crédit– et j’ai bénéficié d’une formation de la Fondation Grameen Crédit Agricole sur Salym et le Kirghizstan. Dès mi-juillet, nous avons initié la préparation de la mission avec Salym afin que je prenne connaissance de leur organisation et de leurs procédures. En outre, j’ai recherché des ressources diverses sur le microcrédit et j’ai pris quelques cours particuliers de russe –qui était ma troisième langue pendant mes études– afin d’être en mesure d’avoir des conversations simples sur place en l’absence d’interprète.
La mission au Kirghizstan
Je me suis rendu sur place dans les locaux de Salym à Bichkek pendant deux semaines en septembre 2021.
Je suis arrivé à Bichkek le premier dimanche de septembre et dès le lundi matin, j’ai présenté la mission au cours d’une réunion de lancement avec l’ensemble du Comité de Direction. Au cours de la première semaine j’ai rencontré les principaux managers mais également quelques emprunteurs, dans le but de prendre connaissance des conditions d’exercice l’activité de Salym et de cartographier les principaux risques E&S inhérents aux activités de prêt.
Au cours de la seconde semaine, j’ai échangé avec la direction sur une première version de la cartographie des risques, puis sur les évolutions possibles du processus de crédit afin d’y intégrer la gestion des risques E&S. A la fin de la deuxième semaine, j’ai conduit une formation sur la gestion des risques E&S auprès du Comité de Direction de Salym et présenté la feuille de route pour déployer le dispositif de gestion des risques E&S. Le rythme au cours de la mission était soutenu. Ainsi, j’ai pu finaliser les livrables initialement prévus (matrice de risques E&S, proposition d’un nouveau processus de crédit, formation, feuille de route) pendant mon séjour sur place.
Le retour à la maison
De retour à Paris, à la demande du Directeur général de Salym, j’ai proposé une nouvelle version plus exhaustive de la politique E&S de l’institution de microfinance kirghize. Mi-octobre, nous avons effectué une dernière réunion en vidéoconférence afin d’échanger sur ma proposition, en vue du déploiement du dispositif de gestion des risques E&S courant 2022.
J’ai été ravi de pouvoir mettre mes compétences au service d’une entreprise à impact, dans un environnement culturel méconnu (l’Asie centrale demeurant une zone enclavée et peu touristique) et particulièrement dépaysant. Je suis revenu avec l’image d’un pays dynamique, riche de nombreuses opportunités entrepreneuriales.
Je remercie sincèrement Carolina Viguet, Maxime Borgogno, Gabrielle Ferhat de la Fondation mais également ma hiérarchie chez RPC (Natacha Gallou, Hubert Frédéric, Michael Beucher) et les Ressources Humaines de CACIB (Virginie Halipré, Nawel Frioui), qui m’ont permis de participer à cette mission en tant que Banquier Solidaire.

SFA : une Banquière Solidaire au Sénégal
La Sénégalaise des Filières Alimentaires (SFA) est une entreprise sociale qui encourage la production de riz de qualité par les petits exploitants de la Vallée du fleuve Sénégal, dans le cadre d’un partenariat de longue durée. La SFA leur donne accès à des financements et à un appui technique, puis transforme le paddy en riz blanc et le commercialise sur le marché sénégalais.
L’ORGANISATION ET LA FONDATION
Depuis 2013, la Fondation Grameen Crédit Agricole est actionnaire de la Sénégalaise des Filières Alimentaires. La SFA a bénéficié du programme Banquiers Solidaires : une experte de haut niveau, Responsable du pôle Maîtrise d’Ouvrage du Système d’Information Achats Groupe chez Crédit Agricole S.A, est ainsi partie pendant deux semaines sur le terrain afin d’accompagner la SFA dans l’optimisation de son système d’information.
LE CONTEXTE DE LA MISSION
Dans une volonté de développement de ses activités, la SFA souhaitait bénéficier d’un regard extérieur et de l’appui d’un expert en système d’information pour développer une application technologique destinée aux équipes locales afin de mieux gérer et d’optimiser leurs opérations et le suivi des producteurs. Notre experte du Crédit Agricole a pu se rendre dans les usines de la SFA à Saint Louis et à Dakar et a réalisé un état des lieux du système d’information via des entretiens avec les différentes parties prenantes de la SFA. Elle a également travaillé avec eux sur la digitalisation de la chaîne de collecte de riz afin d’optimiser la productivité et les rendements.
LES RÉSULTATS
En se rendant sur le terrain, elle a pu comprendre les différentes étapes de collecte et transformation du riz et proposer ses recommandations. Grâce à la mise en place du système d’information de gestion en développement et une application pour le pesage intégré dans le logiciel Sage, la Banquière Solidaire a permis à SFA d’améliorer son activité industrielle, les conditions de production, le suivi technique et financier des producteurs. Depuis l’amélioration de son système de production, l’ambition de la SFA est de doubler son volume d’activité d’ici 2022, tout en soutenant la filière locale du riz au Sénégal.
Cette article a été publié dans « Notre dispositif d’assistance technique », accessible ici

La Fondation publie son Rapport intégré 2021
La Fondation Grameen Crédit Agricole publie son Rapport intégré 2021 qui retrace les moments forts et les chiffres clés de l’année. Au 31 décembre 2021, la Fondation gérait 78,5 millions d’euros d’encours en faveur de 71 institutions de microfinance et 10 entreprises sociales dans 37 pays. L’entrepreneuriat des femmes et le développement des économies rurales restent au cœur de l’action de la Fondation : 90% des 9,2 millions de bénéficiaires des institutions soutenues sont des femmes et 81% vivent en zones rurales.
Pour accroître la résilience de nos partenaires, nous avons coordonné 130 missions d’assistance technique, la plus forte activité dans ce domaine de l’histoire de la Fondation. La Facilité Africaine développée avec l’Agence française de développement, s’est clôturée avec succès, accompagnant depuis son lancement 26 institutions de microfinance de petite taille, à forte vocation sociale, dans 13 pays d’Afrique Subsaharienne. C’est dans ce contexte que la Fondation a décidé d’effectuer en 2021 un bilan de son offre d’assistance technique, huit ans après le lancement de ses premières missions, avec la publication de « Notre dispositif d’assistance technique ».
La Fondation a poursuivi tout au long de l’année son travail d’enquêtes trimestrielles, permettant un suivi continu de l’impact de crise sanitaire sur la microfinance. En parallèle, la Fondation a publié, avec ADA et Inpulse, un Rapport Covid-19 qui rassemble les enseignements de cette période et les perspectives d’avenir pour le secteur. Grâce à ce suivi régulier, nos réponses ont pu être mieux adaptées à chaque situation, combinant nouveau financement, assistance technique, report d’échéances et, de manière très exceptionnelle, restructuration de la dette. La Fondation a également continué de promouvoir les initiatives en faveur de la protection de la clientèle et du personnel des institutions de microfinance
L’année a été aussi marquée par la confiance renouvelée des bailleurs des fonds. La Fondation a bénéficié d’une nouvelle subvention de la Banque européenne d’investissement pour promouvoir l’inclusion financière en Afrique Subsaharienne. Nous avons également lancé un nouveau programme pour développer la microassurance en Afrique et en Asie avec PROPARCO et l’Organisation International du Travail (OIT).
Elle a également renforcé les liens avec le groupe Crédit Agricole, en particulier via Banquiers Solidaires. Avec ce dispositif de volontariat de compétences, ouvert à tous les collaborateurs du Groupe, la Fondation renforce son soutien technique aux institutions et entreprises financées. Ce sont près de 30 missions lancées en faveur d’une vingtaine d’organisations depuis la création du dispositif en 2018.
La Fondation a également renforcé ses engagements pour le climat. Elle a rejoint le Manifeste de la Coalition Française des Fondations pour le Climat et obtenu un financement du Fonds pour l’environnement mondial (Global Environment Facility – GEF) pour soutenir les projets d’adaptation au changement climatique des clients des institutions partenaires.

Interviews métiers de la Fondation : Chargé d’investissement
Dans les premières années de son existence, la Fondation s’est concentrée sur l’activité de financement des institutions de microfinance en se spécialisant peu à peu sur les institutions de plus petite taille, situées en zones rurales et principalement au profit des femmes développant des petites activités génératrices de revenus.
Dans cette interview vous découvrirez le témoignage de Sébastien Simonot, Chargée d’investissement, qui nous éclaire sur son métier.
Votre métier de Chargé d’investissement en quelques mots ?
Le métier de Chargé d’investissement consiste à nouer et à développer des partenariats durables avec les institutions de microfinance, des organisations qui accordent des services financiers et non financiers à des populations à faible revenu.
Une grande partie de notre temps de travail est consacrée à la détection de ces partenaires potentiels, à travers une analyse poussée de leur performance financière, sociale, et environnementale. D’abord en phase de desk review sur la base des documents qu’elle nous envoie, et puis sur site à l’occasion de nos missions de dues diligences. Nous échangeons aussi régulièrement avec les institutions que nous avons déjà en portefeuille, pour évaluer l’évolution de leurs performances tant financières que sociales et environnementales et apprécier leurs besoins financiers et techniques afin de renforcer nos partenariats.
Quel est votre parcours ? Il y a un parcours type pour un Chargé d’investissement ?
J’ai débuté mon parcours dans la banque commerciale d’entreprises, d’abord au Crédit Lyonnais puis chez Crédit Agricole CIB. Après un détour par les terrains humanitaires, je me suis dirigé vers la microfinance, il y a une douzaine d’années, à peu près à l’époque où la Fondation Grameen Crédit Agricole se créait. Durant ces douze années, j’ai conduit des missions de direction et de conseil pour des institutions de microfinance en Haïti et en Afrique. J’ai rejoint la Fondation à l’été 2020, et je couvre pour elles plusieurs zones en Afrique, ainsi que sur le Moyen Orient.
Je dirais qu’il n’y a pas de parcours type à la Fondation. Les profils des Chargé d’investissement sont variés, mais ils ont un trait commun: c’est que nous avons tous une formation, une expérience en économie et en finance, doublée d’une exposition au terrain du développement et de l’humanitaire.
Quels sont les points forts de votre métier ?
Ce métier donne l’opportunité d’observer l’innovation dont font preuve les institutions de microfinance pour apporter leurs services aux publics vulnérables, malgré la difficulté des contextes dans lesquels elles doivent opérer. L’analyse en profondeur de ces institutions, notamment à travers les visites qu’on leur fait sur place et la rencontre avec leurs clients, rappelle tout le sens des ambitions de la Fondation : promouvoir l’entrepreneuriat social et l’inclusion financière. Enfin, le caractère transversal du métier : un chargé d’investissement travaille avec l’ensemble des équipes de la Fondation : Middle Office, Risque, Assistance Technique et Communication.
Pourquoi avez-vous choisi la Fondation ?
L’industrie de l’inclusion financière s’est considérablement développée ces dernières décennies et nombre de fonds existent pour accompagner ces institutions tant financièrement que techniquement. Dès le départ, La Fondation a su se doter d’outils pour d’une part être en mesure d’intervenir auprès de petites institutions à fort impact social, d’autre part, elle a été en mesure d’intervenir dans des zones où beaucoup d’autres opérateurs n’intervenaient pas, dans des pays fragiles, d’un point de vue économique, social et climatique. Nous avons aujourd’hui un retour d’expérience conséquent dans beaucoup de pays, notamment africains, qui nous est reconnu et qui participe à la force de notre identité.

Interviews métiers de la Fondation : l’assistance technique
A partir de 2013, la Fondation a souhaité compléter son approche par une capacité d’intervention en expertise ciblée afin de renforcer la performance opérationnelle de ses partenaires. Depuis neuf ans maintenant, nous élaborons, coordonnons et réalisons des programmes d’assistance technique.
Dans cette interview vous découvrirez le témoignage de Victoire Binson, chargée de l’assistance technique, qui nous éclaire sur son métier et son impact.
En quelques mots, quelle est l’offre d’assistance technique de la Fondation ?
L’assistance technique est un dispositif d’accompagnement additionnel destiné aux partenaires de la Fondation, que ce soit des institutions de microfinance ou des entreprises sociales. Les modalités d’intervention sont variées, ça peut être la participation à des formations, des missions d’accompagnement mais aussi du cofinancement pour l’acquisition d’équipement. La Fondation joue un rôle de coordination d’assistance technique dans le cadre de programmes en lien avec nos partenaires techniques et financiers. Donc, à fin décembre 2021, c’est presque 380 missions d’assistance technique qui ont été lancées et coordonnées par la Fondation.
Quels sont les programmes développés par la Fondation ?
L’offre de la Fondation Grameen Crédit Agricole n’a cessé de s’étoffer depuis le lancement de son programme historique : la Facilité Africaine en 2008 visant à renforcer de petites IMFs en milieu rural. Depuis nous avons également lancé un programme d’assistance technique financé par le gouvernement du Luxembourg et coordonné par la BEI afin de renforcer les capacités d’institutions de microfinance en Afrique Subsaharienne. Et en Ouganda, avec le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés et grâce au financement de la Coopération suédoise nous avons aussi lancé un programme afin de permettre aux populations réfugiées d’accéder à des services financiers et non financiers.
Quels sont les programmes d’assistance technique de la Fondation ouverts aux entreprises sociales ?
Nous avons aussi d’autres programmes ouverts aux entreprises sociales. D’abord avec le programme Banquiers Solidaires qui vise à valoriser les compétences des collaborateurs du groupe Crédit Agricole et qui permet à nos partenaires, institutions de microfinance et entreprises sociales, de bénéficier de missions pro bono sur le terrain en Afrique en Asie et en Europe de l’Est. Et enfin nous avons un dernier programme qui s’appelle le programme SSNUP et dont l’objectif et de renforcer la résilience des petits producteurs et la structuration des chaines de valeurs agricole en Afrique et en Asie.
Quels sont les principaux impacts de ces programmes ?
La Fondation vient de publier un rapport sur son dispositif d’assistance technique au sein duquel elle a identifié trois impacts directs :
D’abord, l’assistance permet de renforcer la performance opérationnelle de ses partenaires ; ensuite l’assistance technique permet de développer de nouveaux services, comme la digitalisation ou la microassurance, et de toucher de nouvelles cibles, comme les réfugiées. Enfin, via ces programmes d’assistance technique, la Fondation Grameen Cédit Agricole promeut des pratiques innovantes et renforce ses liens avec les acteurs du secteur de la finance inclusive.
Quels sont les projets à venir ?
L’assistance technique fait partie intégrale du nouveau Plan stratégique 2022-2025 de la Fondation et constitue un axe fort de son développement. En 2022, nous lançons aussi un programme avec le Bureau International du Travail et financé par PROPARCO qui va nous permettre d’accompagner 12 de nos institutions de microfinance en Afrique et en Asie pour développer des produits de microassurances. Nous avons à la fois des ambitions fortes sur le digital et sur la résilience face au changement climatique et nous allons travailler à mettre en place de nouveaux dispositifs d’accompagnement pour aider nos partenaires à faire face à cette transition majeure.

Assistance technique : la microfinance verte avec RENACA au Bénin
RENACA propose des crédits individuels et de groupe à une clientèle majoritairement féminine dans six régions du Bénin. Dans le cadre du programme Facilité Africaine, RENACA a bénéficié d’un accompagnement pour le renforcement de ses actions en matière de finance verte inclusive.
L’ORGANISATION ET LA FONDATION
Dans le cadre de la Facilité Africaine, RENACA a bénéficié d’une subvention de 182 000 € de l’Agence Française de Développement pour la mise en place de 18 missions d’assistance technique dans des domaines variés (système d’information, plan d’affaires, etc.), dont une mission de renforcement de la finance verte inclusive. La Fondation a également accordé trois prêts à RENACA depuis 2013, pour un montant total de 1 738 000 €.
LE CONTEXTE DE LA MISSION
Face à la détérioration des écosystèmes, RENACA souhaitait s’engager dans des activités de financement vert inclusif, notamment via le financement d’activités agricoles préservant les forêts et la biodiversité et d’activités contribuant à réduire la vulnérabilité des clients face au changement climatique. L’institution a ainsi bénéficié de l’appui d’un cabinet international (YAPU Solutions) pour développer une stratégie verte, évaluer et développer son offre de produits verts.
LES RÉSULTATS
Grâce à cette mission, un diagnostic a été établi sur les actions du RENACA dans le domaine du financement vert inclusif et l’institution a bénéficié de conseils pour le développement de son offre de produits. La mission a également permis de sensibiliser le personnel et la gouvernance sur la thématique de la finance verte inclusive et sur l’agriculture intelligente face au climat. Une stratégie verte institutionnelle et un plan d’actions ont également été formulés, permettant à RENACA de clarifier ses objectifs en matière de finance verte inclusive.
LES PERSPECTIVES
Suite à la mission, plusieurs actions prioritaires ont été définies, notamment l’organisation de sensibilisations sur la finance verte inclusive pour les agents du RENACA, la définition d’une liste d’activités exclues du financement car nuisibles à l’environnement, l’élaboration d’une politique environnementale et sociale ainsi que le développement d’une offre de produits agricoles respectueux de l’environnement.
Cette article a été publié dans « Notre dispositif d’assistance technique », accessible ici

Chamroeun Microfinance : un Banquier Solidaire au Cambodge

Chamroeun Microfinance Plc est une institution cambodgienne qui met la vocation sociale au cœur de son modèle économique. Elle fournit des services financiers aux populations démunies, exclues de l’offre des autres institutions de microfinance plus commerciales.
L’ORGANISATION ET LA FONDATION
La Fondation a accordé 8 prêts depuis 2010 à Chamroeun Microfinance Plc pour un montant total de 5 054 000 €. L’institution a également bénéficié du programme Banquiers Solidaires en 2018. Un expert en Ressources Humaines Internationales du groupe Crédit Agricole est parti deux semaines sur le terrain pour accompagner les équipes de Chamroeun Microfinance Plc dans l’identification et la mise en place d’une stratégie ressources humaines.
LE CONTEXTE DE LA MISSION
Confrontée à des défis de transformation, Chamroeun Microfinance Plc devait adapter son modèle économique, sa stratégie et ses politiques RH. En 2017, malgré une restructuration, l’institution était toujours confrontée à des problématiques RH, telles que le renouvellement de ses équipes, le besoin de renforcer les compétences du personnel opérationnel ainsi que des problèmes de supervision dans certaines agences. L’objectif de la mission était donc d’accompagner la fonction RH de l’institution dans l’adaptation et l’amélioration de sa stratégie, de ses politiques, de ses procédures et de ses outils de gestion.
LES RÉSULTATS
Le Banquier Solidaire a évalué les outils et les procédures RH existants pour ensuite proposer une stratégie en Ressources Humaines sur deux ans et des moyens de promouvoir le leadership au sein de l’organisation. Grâce à ce soutien opérationnel, Chamroeun Microfinance Plc, en phase de transformation complète de son business model et de renouvellement de son équipe de direction, a pu mettre en place une politique de ressources humaines efficace. Après sa mission et grâce aux relations de confiance créées avec le management de Chamroeun Microfinance Plc, l’expert du Crédit Agricole a été aussi en mesure d’apporter un appui ponctuel, à la demande, pour la mise en oeuvre de ses recommandations.
Cette article a été publié dans « Notre dispositif d’assistance technique », accessible ici

Podcasts Banquiers Solidaires : épisode N.3
Interview de Vaselina PETROVA, Analyste normes comptables, CACIB
et Ali LHAF, Analyste risque de crédit, CACIB
Réalisée par : Mireille de Kerleau, Communications Manager, CACEIS
Lancé par la Fondation Grameen Crédit Agricole et Crédit Agricole S.A. en 2018, Banquiers solidaires est un programme de volontariat de compétences ouvert à tous les collaborateurs du groupe Crédit Agricole en faveur d’institutions de microfinance et d’entreprises à impact soutenues par la Fondation. Voici le 3e épisode de la série de podcasts consacrée à Banquiers Solidaires, le dispositif de volontariat de compétences porté par la Fondation Grameen Crédit Agricole et Crédit Agricole SA. Le premier épisode donnait la parole à Carolina Viguet, Directrice Communication & Partenariat de la Fondation et co-initiatrice de ce programme, et le deuxième à Andreas Brunner, Superviseur Inspection au sein d’Amundi à Paris, Banquier Solidaire parti en mission au Kirghizstan. Avec ce 3e épisode, nous allons partager l’expérience de Veselina PETROVA, Analyste normes comptable, et de Ali LHAF, Analyste risque de crédit, tous deux chez CACIB.
Ils ont effectué une mission terrain en binôme en faveur de Faten, une institution de microfinance créée en 1999 et qui est supervisée par l’autorité monétaire palestinienne. La mission de Faten est de répondre aux besoins en services financiers des entrepreneurs et des particuliers palestiniens, à faibles et moyens revenus. Elle opère dans toute la Palestine, Cisjordanie et Gaza, à travers un réseau de 37 agences et de 277 employés.
Avant de donner la parole à nos intervenants, laissez-moi faire un point rapidement sur la situation économique et sociale de la Palestine.
Dans un contexte marqué par les conflits et les tensions géopolitiques, l’accès aux service essentiels en Palestine est une problématique majeure. Avec un taux de bancarisation à peine supérieur à 25% et une économie fortement dépendante de l’agriculture, la microfinance joue un rôle essentiel pour soutenir les activités génératrices de revenus et le développement rural. Faten s’inscrit comme un acteur incontournable de l’inclusion financière dans les territoires palestiniens par le financement des activités économiques, agricoles et l’amélioration de l’habitat avec ses quelques 26 000 clients. Institution de taille désormais importante avec près de 140 millions de dollars en portefeuille, Faten s’engage dans un processus de structuration et de transformation en banque multicanal et multi-produits nécessitant une expertise de pointe. C’est pour accompagner cette transformation que Veselina et Ali, spécialistes en évaluation des risques, standards de reporting et normalisation comptable chez CACIB, l’appuient dans le cadre d’une mission Banquiers Solidaires en tandem.
Bonjour Veselina, bonjour Ali. Alors pour débuter cet entretien j’aimerais que vous vous présentiez à nos auditeurs.
Veselina : Je m’appelle Veselina et je travaille au sein de l’équipe en charge de l’analyse comptable chez CACIB depuis maintenant cinq ans. Je suis originaire de Bulgarie et je viens de Varna, qui est une ville au bord de la Mer Noire, où j’ai fait une partie de mes études. J’ai terminé mes études en France et depuis je travaille en ici. Par ailleurs, je suis la maman de deux jeunes garçons. J’aime apprendre et partager et cette mission est l’occasion pour moi de me plonger dans un environnement nouveau qui est la microfinance, avec des problématiques qui n’ont rien à voir avec celles d’une banque telle que CACIB.
Ali : Je m’appelle Ali Lhaf. Je suis arrivé en France en 2005 pour mes études et depuis 2010 je travaille chez CACIB où je suis analyste de risques de crédit depuis 2017. En parallèle, je suis aussi professeur. Je donne des cours de finance au CNAM à Paris. De mon côté, c’est extrêmement important d’aller vers l’autre, d’essayer vraiment de partager ce que l’on a et ce type de mission me permet d’utiliser mes compétences techniques pour aider les autres.
Est-ce que vous vous connaissiez avant la mission, étant donné que vous travaillez dans la même société, ou est-ce que vous vous êtes rencontrés à cette occasion ?
Ali : On s’est rencontrés effectivement sur cette mission et il fallait, pour cette mission en particulier, quelqu’un d’un peu expert en IFRS, c’est le cas de Veselina, et quelqu’un qui ait plus le profil d’analyste crédit et qui parle arabe, ce qui est mon cas. On a un travail complémentaire Veselina et moi.
Vous êtes situés dans les mêmes bâtiments, vous êtes à Paris tous les deux, à Montrouge ?
Oui, nous sommes à Montrouge
Vous vous êtes rencontrés physiquement du coup.
Veselina : Oui nous nous sommes rencontrés lors de la présentation de la mission. Ali, je crois que tu étais le premier à avoir contacté la Fondation Grameen Crédit Agricole pour la mission car lorsque j’ai pris contact avec eux ils m’ont dit qu’il y avait déjà quelqu’un, un arabophone qui s’était proposé pour la mission, et donc ils attendaient une personne qui avait des connaissances en normes comptables IFRS.
Ali : Effectivement, moi j’ai une ancienne collègue qui est maintenant côté communication, et c’est elle qui m’a parlé en fait de cette mission. Elle m’a dit que la Fondation Grameen Crédit Agricole cherchait quelqu’un parlant arabe et qui s’y connait un peu dans le contexte du crédit. Et voilà, je lui ait dit, si je peux faire quelque chose, c’est avec grand plaisir, et ça a commencé comme ça.
Et vous Veselina, comment cela s’est passé pour vous ?
Veselina : Alors moi j’avais assisté à une présentation en visio conférence des missions en cours de la Fondation Grameen Crédit Agricole et donc j’ai vu qu’il y avait cette mission pour laquelle on cherchait quelqu’un qui correspondait à mon profil. Cette mission était la seule où on demandait des compétences que j’avais et je trouvais ça intéressant. J’ai donc pris contact avec la Fondation et voilà. Cela s’est fait comme ça.
Donc vous avez passé un processus de sélection chacun de votre côté puis vous avez été sélectionnés.
Veselina : En ce qui me concerne, quand j’ai contacté la Fondation et que j’ai manifesté mon intérêt, ils m’ont demandé d’envoyer mon CV, avec une brève description par rapport à ce que je pouvais apporter et après ils m’ont bien confirmé que mon CV correspondait à une partie des compétences recherchées. Ça pouvait être complémentaire par rapport au profil d’Ali, et je les ai rencontrés. Et j’ai rencontré Ali par la suite.
Et à partir de ce moment-là, est ce que vous avez commencé tout de suite à travailler sur cette mission ?
Ali : En fait, la mission était à distance. Ce n’est pas facile de commencer tout de suite. Donc on a fait le point avec Faten et ils ont expliqué ce qu’ils font. Après nous avons reçu une bonne partie de leurs documents. On a passé pas mal de temps avec Veselina pour comprendre vraiment ce que fait l’institution et essayer de détailler leur mission pour qu’on puisse avoir vraiment une idée assez globale de leurs comptes, de leur business model. Et ça a commencé comme ça. Et on a traduit aussi parce qu’il y a des documents en arabe, en anglais, donc il fallait comprendre leurs documents. Et puis petit à petit on a fait deux, trois réunions avec Faten et là on a commencé à rentrer dans la partie technique IFRS / NAF et là c’est Veselina qui a apporté ses compétences dans ce domaine-là.
Vous avez échangé avec plusieurs personnes de Faten ou vous avez un correspondant en particulier ? Qui sont vos correspondants là-bas ?
Veselina : On a deux correspondants principaux pour le moment. Aux réunions de présentation ils étaient trois ou quatre si je ne me trompe pas. Donc on a la responsable financière de l’institution de microfinance, un de ses collaborateurs compétent sur la partie établissement des comptes aux normes IFRS et pour les modèles de risque des crédits qu’ils souhaitent que l’on revoie. Donc voilà, deux interlocuteurs principaux et ensuite on verra si pour les autres sujets que l’on doit revoir on aura d’autres personnes.
Ces personnes parlent principalement arabe ou elles parlent également anglais ?
Ali : Elles parlent anglais aussi.
Comme ça cela permet aussi à Veselina de suivre j’imagine.
Veselina : Oui en anglais c’est plus facile pour moi, en effet
Je me demandais si vous aviez une idée de la culture du pays ou pas du tout ? Ou vous apprenez au fur-et-à-mesure en étant en relation avec ces personnes ?
Ali : Moi personnellement je connais un peu. Je viens du Liban. Le Liban ce n’est pas très loin des territoires palestiniens, effectivement. Ce n’est pas identique à 100% mais il y a beaucoup de points en commun. C’est l’Orient, … je connais un petit peu. Cela facilite effectivement la communication. Franchement pour le moment ça s’est bien passé avec eux. Ils étaient très disponibles … Je ne sais pas Veselina quel est ton feeling mais …
Veselina : Oui, oui, ils sont réactifs. Moi dans mon cas je ne connais pas trop l’environnement culturel ou autre là-bas. Ils sont très réactifs, ils communiquent de manière naturelle et professionnelle comme nous donc moi je ne vois pas d’obstacle par rapport à ça.
Je vois que la mission aura lieu un jour par semaine pendant 15 semaines. C’est plus ou moins ça l’idée ?
Veselina : Oui ça c’est un cadre général, c’est à titre indicatif. Et après on module aussi en fonction de notre propre charge de travail tous les jours chez CACIB.
Ali : Effectivement. Je note que c’est une mission assez technique, honnêtement, qui sollicite un peu de travail personnel de notre côté aussi. Ce ne sont pas forcément des sujets à 100% de notre quotidien parce que nous travaillons dans une banque d’investissement. Là on parle vraiment de la microfinance donc ce n’est pas le même genre de boulot. De notre côté ça prend un peu de temps.
Veselina : Oui c’est ça. On a nos connaissances, le cadre général, enfin pas que général. On a des connaissances spécifiques aussi qui peuvent être utiles pour la mission. Mais en revanche, de par l’activité de l’entité, en fait il y a des points très spécifiques qui nécessitent d’autres expertises supplémentaires. Et par exemple là on essaye de solliciter quelqu’un au niveau de Crédit Agricole plus pour la partie banque de détail. Enfin on a besoin d’une expertise supplémentaire. Alors il y a des plus et des moins. Le moins c’est qu’on ne peut pas directement nous travailler le sujet à 100% dès le départ. Mais après, l’avantage c’est que ça nous permettra d’apprendre d’autres choses et puis d’échanger aussi avec d’autres équipes chez Crédit Agricole et on espère que les personnes pourront nous apporter ce qui nous manque.
Ali : La première partie c’est vraiment la partie technique sur les normes comptables et la deuxième partie c’est plus l’organisation entre leur holding à Ramallah et les filiales autour. Donc c’est la communication entre la holding et les petites filiales. Donc je pense que ce sont les deux gros sujets à travailler avec Faten.
Et lorsque vous faites des réunions avec eux vous êtes systématiquement tous les deux ou bien parfois vous êtes en alternance, une fois l’un, une fois l’autre ?
Veselina : Pour l’instant on a essayé d’être tous les deux. Après, il n’y a pas d’obligation en soi mais au début c’est important que l’on soit deux s’il y a besoin de switcher en langue arabe, Ali peut le faire, pas moi.
Quand la mission sera terminée, j’imagine que vous ferez un peu de suivi de ce qui se passe et comment cela est mis en place ?
Veselina : Oui, oui. C’est ce que la Fondation nous disait. Que généralement la mission se termine par une réunion qui conclut justement sur la réalisation des objectifs. Et sur la réalisation des objectifs, on peut toujours garder le contact.
Et peut-être une dernière question qui me vient. J’avais envie de parler d’une manière plus générale sur la mission de dons de compétences. Vous ressentez déjà ça, que c’est un don de vos compétences et que vous allez être utiles, que ça vous fait plaisir ? Qu’est-ce que ça vous apporte de faire ça ?
Veselina : Déjà on l’espère, que l’on sera utiles. Mais encore une fois, on n’est même pas encore à la moitié de la mission. Donc on espère fortement que l’on pourra aboutir avec un résultat qui sera utile à Faten. En ce qui me concerne, ça m’intéressait à la base de pouvoir participer dans une mission comme ça, de bénévolat. Je pense que cela sera vraiment gratifiant à la fin, une fois que l’on a constaté que le résultat de ce que l’on a pu produire correspond aux attentes, je l’espère, de nos interlocuteurs.
Ali, vous avez peut-être aussi un sentiment là-dessus ?
Ali : En attendant le résultat, j’espère que l’on apportera de belles choses à Faten. Mais à titre personnel, de donner et de partager, c’est quelque chose qui me touche beaucoup, donc j’essaie vraiment, sur pas mal de niveaux de le faire, soit en tant que prof si je donne des cours, ou bien je fais de l’interprétariat pour les réfugiés ici à Paris, … Je pense que si l’on a quelque chose, il faut surtout partager avec les autres.
Veselina : Oui et puis nous aussi on apprendra surement beaucoup de choses.
Ali : En fait à titre personnel et aussi technique, oui vraiment.
Et bien merci beaucoup pour cet échange. Je vous remercie d’avoir écouté ce podcast et vous donne rendez-vous pour le quatrième épisode qui portera, cette fois-ci, sur une mission de terrain au Sénégal, mission réalisée par deux Banquières Solidaires de Crédit Agricole SA et de EFL en Pologne. A bientôt !

Assistance technique : l’élaboration du plan stratégique de MLF Zambie

L’ORGANISATION ET LA FONDATION
Dans le cadre de la Facilité Africaine, MLF Zambie a bénéficié d’une subvention de 49 000€ par l’Agence Française de Développement pour la mise en place de 10 missions d’assistance technique dans des domaines variés (gestion des risques, digitalisation, formation du personnel, etc.), dont l’élaboration d’un nouveau plan d’affaires. La Fondation a également accordé un prêt à MLF Zambie, en 2020, pour un montant total de 250 000 €.
LE CONTEXTE DE LA MISSION
Dans un contexte de fort développement de ses activités, MLF Zambie souhaitait bénéficier d’un regard extérieur et de l’appui d’un expert, pour se positionner plus clairement sur le marché et renforcer sa compétitivité. L’institution a ainsi bénéficié de l’appui d’un prestataire d’assistance technique local pour élaborer un nouveau plan stratégique sur cinq ans (2021-2025), un plan d’actions et des projections financières.
LES RÉSULTATS
Grâce à cette mission, MLF Zambie a pu mieux cerner le secteur local de la microfinance, mais aussi définir précisément ses objectifs et ses projections de croissance à moyen terme. L’institution est désormais outillée pour faire face à la concurrence, prioriser ses actions et réaliser des projections. L’élaboration du plan d’affaires a également permis à MLF Zambie de communiquer plus clairement sur ses objectifs organisationnels auprès de son personnel, et auprès de potentiels nouveaux investisseurs.
LES PERSPECTIVES
MLF Zambie cible une croissance significative de ses activités, avec pour objectif de servir 80 000 clients actifs d’ici à cinq ans. L’institution souhaite également renforcer son efficacité opérationnelle grâce à des méthodologies de prêt affinées et à la technologie intelligente, mais aussi accroître la motivation de son personnel, développer des produits dédiés au financement des activités agricoles et fidéliser ses clients, toujours dans le but final d’améliorer les conditions de vie des femmes.
Cette article a été publié dans « Notre dispositif d’assistance technique », accessible ici

Assistance technique : l’amélioration de la gestion des risques d’ACFIME (Burkina Faso)

ACFIME est une institution de microfinance burkinabé qui vise les populations très vulnérables, exclues des grandes institutions de microfinance intervenant sur l’ensemble du pays. Les prêts accordés par ACFIME présentent donc un très fort potentiel d’impact social.
L’ORGANISATION ET LA FONDATION
Dans le cadre de la Facilité Africaine, ACFIME a bénéficié d’une subvention de 131 000 € par l’Agence Française de Développement pour la mise en place de 13 missions d’assistance technique dans des domaines variés (plan d’affaires, gestion des ressources humaines, gestion des risques, formation, etc.), dont la réalisation d’une cartographie des risques et la formation du département Audit Interne. La Fondation a également accordé trois prêts, depuis 2014, à ACFIME pour un montant total de 732 000€.
LE CONTEXTE DE LA MISSION
La structuration des procédures et la gestion des risques sont des facteurs déterminants pour consolider et assurer la durabilité d’une institution. Dans le cadre de la première phase du programme de la Facilité Africaine, ACFIME avait bénéficié d’une mise à niveau de l’essentiel de ses procédures. Dans la lignée de cette mission, ACFIME a reçu une autre mission d’assistance technique afin de poursuivre le renforcement de la gestion des risques. L’organisation a été accompagnée par un prestataire d’assistance technique local pour la réalisation d’une cartographie des risques opérationnels, financiers et stratégiques et la formation du département Audit Interne.
LES RÉSULTATS
Grâce à l’approche participative du prestataire d’assistance technique et à la formation du département Audit Interne, ACFIME a gagné en autonomie dans l’identification des risques internes et externes auxquels elle fait face afin de les mesurer et de mettre en œuvre des mesures de mitigation si nécessaire. Un comité de gestion des risques est désormais en charge de la mise à jour de la cartographie et des plans de mitigation des risques y afférents.
LES PERSPECTIVES
Suite à ces premiers résultats positifs, ACFIME souhaite désormais réaliser une cartographie des risques pour chaque agence et point de service, afin de pouvoir identifier et prévenir l’ensemble des risques, à chaque échelon de l’institution. ACFIME souhaite également élaborer un plan de continuité des activités.
Cette article a été publié dans « Notre dispositif d’assistance technique », accessible ici

Nouvelle mission Banquiers Solidaires au Bénin

A l’initiative de la Fondation Grameen Crédit Agricole et de Crédit Agricole S.A, des missions de volontariat de compétences Banquiers Solidaires sont proposées aux collaborateurs du groupe Crédit Agricole pour le compte d’organisations soutenues par la Fondation. Une nouvelle mission Banquiers Solidaires est à pourvoir en faveur de l’Association des Caisses de Financement à la Base (ACFB) au Bénin. C’est une institution de microfinance créée en 1995 dans le cadre d’un projet de l’ONG locale GRAPAD.
ACFB a pour mission d’offrir des services financiers et non financiers de qualité aux populations actives, économiquement faibles, et majoritairement féminine en vue de leur promotion. ACFB propose à ses clients des services de prêts et d’épargne à travers des méthodologies de groupe et individuelle.
Aujourd’hui, ACFB dispose d’un Département Ressources Humaines, au sein du Service Administration Générale, composé de deux agents : une Chargée de suivi RH, promue en 2019 pour préparer le départ à la retraite de l’ancien Chargé de suivi et une Assistante. L’institution dispose également d’un manuel de gestion des ressources humaines, d’outils de gestion RH ainsi que d’un logiciel pour gérer les salaires. Toutefois, ACFB manque d’un système formalisé d’évaluation du personnel ainsi que d’un plan de gestion des carrières afin d’exploiter les aptitudes et le potentiel de ses collaborateurs, tout en identifiant et en satisfaisant leurs attentes.
Pour découvrir l’offre détaillée de la mission cliquez ici.
Comment y postuler
Envoyez votre CV ainsi qu’un ou deux paragraphes exprimant votre motivation ainsi que votre expertise à carolina.viguet@credit-agricole-sa.fr
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Créée en 2008, sous l’impulsion conjointe des dirigeants de Crédit Agricole S.A. et du Professeur Yunus, Prix Nobel de la Paix 2006 et fondateur de la Grameen Bank, la Fondation Grameen Crédit Agricole est un opérateur multi-métiers qui contribue à la lutte contre la pauvreté par l’inclusion financière et l’entrepreneuriat à impact social. Investisseur, prêteur, coordinateur d’assistance technique et conseiller de Fonds, la Fondation soutient des institutions de microfinance et entreprises sociales dans près de 40 pays.

72 institutions de microfinance rejoignent le premier index d’inclusion financière
La mesure de l’impact de la performance des institutions de microfinance dans 41 pays sera lancée au deuxième trimestre 2022 avec le soutien des leaders du secteur.
13 avril 2022 – Dans un effort mondial visant à promouvoir des données d’impact standard et comparables pour le secteur de la microfinance, 60 Decibels publiera dans le courant du trimestre le premier indice de microfinance entièrement basé sur les réponses des clients finaux. Cette initiative révolutionnaire inclura des données agrégées des clients des 72 institutions de microfinance (IMF) participantes, soutenues par 19 partenaires fondateurs. Collectées par le biais d’enquêtes téléphoniques, les données et les informations qui en résultent seront partagées dans un rapport public et un tableau de bord afin d’établir des références de performance pour la mesure et la gestion continue de l’impact par les IMF et les bailleurs de fonds travaillant avec elles.
La participation globale des IMF a été rendue possible grâce au soutien et à la collaboration de 19 partenaires fondateurs de l’initiative : Accion, Advans, BRAC, ECLOF, FMO, Fundación Netri, Global Partnerships, Grameen Foundation, Kiva, LeapFrog Investments, MCE Social Capital, Nordic Microfinance Initiative, Opportunity International, Pro Mujer, ResponsAbility, SPTF, Symbiotics, WaterEquity et Women’s World Banking. Le parrainage catalytique et structurant de cet effort inaugural est venu de la Tipping Point Foundation on Impact Investing et de Ceniarth. Ensemble, ces sponsors et partenaires fondateurs ont financé des projets et engagé leurs portefeuilles pour inclure des IMF de 41 pays dans cette recherche.
« En tant qu’investisseur dans la microfinance depuis 14 ans, la Fondation Grameen Crédit Agricole est vraiment ravie de participer à cette initiative et de soutenir ses partenaires dans la collecte de ces données. Lors de la publication de son modèle d’impact en 2020, la Fondation s’est engagée à surveiller davantage son impact. Nous sommes donc heureux que notre équipe dispose pour la première fois de données d’impact comparables », a déclaré Alice Rullier, analyste d’impact à la Fondation.
Pour chaque IMF participante, les chercheurs de 60 Decibels ont enquêté auprès d’un échantillon représentatif (200 à 250 répondants) de clients d’IMF et ont mené une enquête téléphonique standardisée pour recueillir des données quantitatives et qualitatives selon cinq dimensions clés de l’impact. L’enquête, développée par 60 Decibels et basée sur son expérience de travail avec des centaines d’entreprises dans le domaine de l’inclusion financière, a recours à des questions éprouvées pour évaluer et comparer les résultats sociaux sur cinq thèmes d’impact : accès, impact sur les entreprises, impact sur les ménages, gestion financière et résilience. Les données agrégées de toutes les IMF participantes établiront des références à partager dans le rapport public, fournissant un aperçu essentiel de la gamme de performances sur ces résultats clés à utiliser dans l’ensemble du secteur de la microfinance.
« Nous avons commencé à écouter les clients finaux il y a huit ans parce que la norme de pratique – des choses comme compter le nombre de clients touchés – ne nous donnait pas des indications sur le fait de savoir si la vie des gens s’améliorait », a déclaré Sasha Dichter, PDG et cofondatrice de 60 Decibels. « Nous sommes ravis de la réponse à cette initiative et de la collaboration de tant de leaders de l’industrie pour mieux écouter et établir une nouvelle norme dans la compréhension des résultats sociaux. Cet indice porte la valeur de nos références d’impact à un nouveau niveau et aide les IMF et les investisseurs à comprendre les résultats des clients avec une comparabilité de 100 % pour chaque mesure ».
En plus de fournir des informations qui seront directement applicables à la gestion de l’impact dans le secteur de la microfinance, l’indice signale et démontre la valeur des données rigoureuses sur les résultats des parties prenantes finales pour comprendre la performance de l’impact. Au cours de l’année à venir, 60 Decibels produira des références au niveau sectoriel grâce à des efforts d’indexation similaires dans d’autres secteurs afin d’accroître l’importance d’écouter les parties prenantes finales pour avoir un impact plus important.
L’indice est conçu pour compléter et s’intégrer aux cadres et normes existants en matière de microfinance, d’investissement d’impact et de développement international. La participation à l’indice des IMF pour mener des enquêtes auprès des clients fournit aux IMF et aux investisseurs un retour d’information sur les pratiques recommandées par la SPTF et CERISE dans les normes universelles et les principes de protection des clients, ainsi que les normes d’impact des ODD, et fournit des données alignées sur les mesures IRIS+ et les cinq dimensions de l’orientation de l’impact établies par l’Impact Management Project.
Pour plus d’informations et pour recevoir l’indice d’inclusion financière de 60 Decibels, cliquez ici.
A propos de 60 Decibels
60 Decibels est une société internationale de mesure d’impact basée sur la technologie, qui apporte rapidité et répétabilité à la mesure de l’impact social et aux informations sur les clients. Nous fournissons de véritables références de performance d’impact, permettant aux organisations de comprendre l’impact par rapport à leurs pairs et de fixer des objectifs de performance. Nous avons un réseau de plus de 850 chercheurs dans plus de 70 pays et avons travaillé avec plus de 800 des principaux investisseurs d’impact, entreprises, fondations, sociétés, ONG et organisations du secteur public à travers le monde. 60 Decibels permet d’écouter facilement les personnes qui comptent le plus.
A propos de la Fondation Grameen Crédit Agricole
Créée en 2008 sous l’impulsion conjointe des dirigeants de Crédit Agricole S.A. et du professeur Yunus, la Fondation Grameen Crédit Agricole accompagne des institutions de microfinance et des entreprises à impact dans 37 pays à fin 2021. Acteur reconnu du secteur, la Fondation Grameen Crédit Agricole a pour objectif de travailler dans les pays où la pauvreté et l’exclusion financière sont les plus importantes. En tant qu’investisseur, prêteur, coordinateur d’assistance technique et conseiller en fonds, la Fondation accompagne 81 partenaires dans 37 pays avec plus de 78 millions d’euros d’engagement.

Banquiers Solidaires : un levier à impact fort pour Crédit Agricole
Le programme de mécénat et de bénévolat de compétences Banquiers Solidaires, lancé par Crédit Agricole S.A. et la Fondation Grameen Crédit Agricole en juin 2018, a permis à une trentaine de collaborateurs du Groupe d’effectuer des missions d’assistance technique auprès d’entreprises à impact et d’institutions de microfinance dans plus d’une dizaine de pays. Trois questions à Bénédicte Chrétien, Directrice des Ressources Humaines Groupe de Crédit Agricole S.A.
Quel bilan tirez-vous de l’initiative Banquiers Solidaires pour les collaborateurs du Groupe et pour le Crédit Agricole en tant que marque employeur ?
Depuis 2018, ce programme a permis à 39 collaborateurs d’effectuer 357 jours de mission dans 21 pays, au profit de 29 organisations. Pour chaque mission, nos Banquiers Solidaires sont présents durant une à deux semaines sur le terrain ou accessibles à distance pour apporter leurs expertises (stratégie marketing, logistique, reporting financier, appui à la levée de fonds, achats, RH, etc.) aux équipes opérationnelles.
Les retours d’expérience sont très positifs pour chacune des parties. Les organismes bénéficiaires apprécient fortement l’apport d’expertises techniques nécessaires pour sécuriser le déploiement de leur projet. Les managers considèrent l’engagement de leurs collaborateurs comme un véritable levier de développement des compétences, notamment de leurs “soft skills” ou compétences comportementales. Les collaborateurs volontaires sont fiers de participer aux projets solidaires initiés par le Groupe, de vivre une expérience humaine inédite et de valoriser leur expérience professionnelle.
De récentes études ont confirmé que l’engagement solidaire des salariés, que ce soit à leur initiative ou à celle de l’entreprise, est fortement corrélé à leur engagement professionnel. En répondant à leur quête de sens et d’utilité sociale, ces missions sont un puissant moteur d’attractivité, de motivation et de cohésion pour nos collaborateurs.
Pensez-vous que ce programme répond à la demande d’engagement sociétal de vos collaborateurs et collaboratrices ?
Le Groupe s’est donné l’ambition d’être un employeur responsable dans une entreprise citoyenne. L’utilité est le marqueur de notre Raison d’Être et l’éducation un axe fort de notre contribution sociale et sociétale. Ce programme, en est la parfaite illustration. La crise sanitaire a amplifié les attentes de la société civile, qui portent de plus en plus sur le développement du capital humain de nos entreprises. L’engagement solidaire n’est plus l’apanage des milleniums. Il est donc légitime et incontournable que le Groupe accompagne de tels programmes de volontariat qui sont un symbole fort de son engagement sociétal.
La finance inclusive s’intègre-t-elle dans le plan stratégique de la Banque ?
Le Crédit Agricole s’engage à être le partenaire de confiance de tous ses clients. Son ambition est d’être au service des ménages les plus modestes comme les plus fortunés, des professionnels de proximité comme des grandes entreprises internationales. Sa solidité et la diversité de ses expertises lui permettent d’accompagner dans la durée chacun de ses clients dans leur quotidien et leurs projets de vie, en les aidant notamment à se prémunir contre les aléas et à prévoir sur le long terme. La finance inclusive est donc au cœur de la Raison d’Être du Crédit Agricole et fait partie intégrante de nos objectifs stratégiques, en France comme à l’international.
Cette article a été publié dans « Notre dispositif d’assistance technique », accessible ici

Assistance technique : COOPEC-SIFA (Togo), partenaire de la Facilité Africaine depuis 2013

Parallèlement au soutien financier apporté par la Fondation Grameen Crédit Agricole, la Coopec-Sifa a bénéficié d’un accompagnement du programme de la Facilité Africaine. Philippe Fori, Directeur Général de l’IMF, revient sur cette relation de confiance avec la Fondation Grameen Crédit Agricole.
Pourriez-vous nous présenter la Coopec-Sifa ?
Créée en 1997, la Coopec-Sifa est une institution de microfinance de type Tier 3 qui propose des services financiers et non-financiers aux populations vulnérables. A fin décembre 2020, l’institution comptait 43 232 clients pour un encours de crédit de 5,37 millions d’euros. Agréée en 2011 par le Ministère de l’Economie et des Finances togolais, la Coopec-Sifa intervient dans la région des Savanes, dans le Nord du Togo. Nos clients sont organisés de manière individuelle ou collective et sont en majorité des femmes (72 %) vivant en milieu rural (70 %).
Comment se sont déroulées les différentes missions d’assistance technique dont vous avez bénéficié ?
Dans le cadre du programme Facilité Africaine, la Coopec-Sifa a bénéficié depuis 2013 de 16 missions d’assistance technique ayant pour objectif le renforcement institutionnel de notre organisation. Ces dernières ont pour la plupart été menées par des experts locaux, toujours avec rigueur et réalisées en étroite collaboration avec nos équipes. Dédiées à la stratégie, au renforcement organisationnel, aux ressources humaines ou au système d’information, chaque mission nous a fait progresser.
Parmi les missions menées, l’analyse pertinente de notre environnement a permis l’élaboration des plans d’affaires 2014-2018 et 2019-2021, intégrant nos objectifs stratégiques, des projections financières détaillées et un plan d’action. Une mission de renforcement de la gestion des risques a par ailleurs débouché sur la création d’un manuel de procédures de contrôle interne et sur une formation des contrôleurs internes et des membres du Conseil de surveillance, pour leur permettre de jouer leurs rôles de manière satisfaisante. Enfin, un autre projet essentiel a été l’amélioration du système d’information et l’interconnexion des bases de données de chaque agence avec le siège.
En quoi ces missions vous ont-elles permis de renforcer vos capacités institutionnelles et opérationnelles ?
La gestion d’une IMF nécessite un véritable savoir-faire. Le partenariat avec la Fondation Grameen Crédit Agricole nous a permis d’intégrer les bonnes pratiques et les connaissances nécessaires au bon fonctionnement de notre institution. L’élaboration des plans d’affaires a posé les bases d’une croissance maitrisée, d’une meilleure gestion des risques et d’une meilleure gouvernance. Par ailleurs, l’interconnexion des bases de données est une véritable valeur ajoutée tant en interne qu’en externe. Nous disposons désormais d’une information financière et opérationnelle fiable et en temps réel, d’un contrôle des activités de terrain renforcé, et d’une gestion institutionnelle professionnalisée. Nos clients peuvent quant à eux réaliser des opérations sans se déplacer, ce qui est un véritable avantage concurrentiel.
Quel regard portez-vous sur l’accompagnement global fourni par la Fondation ?
Les outils déployés pour faciliter le décollage de la Coopec-Sifa se sont révélés extrêmement efficaces. Malgré une faible couverture géographique, nous sommes souvent cités par les Autorités comme un modèle de gestion coopérative. Notre institution n’aurait jamais atteint sa position actuelle sans l’accompagnement de la Fondation Grameen Crédit Agricole. Au-delà de l’assistance technique, la Fondation favorise les rencontres et le partage d’expériences entre pairs. Les Forums annuels de la Facilité Africaine rassemblent tous les partenaires du programme et sont d’excellentes occasions pour échanger et apprendre.
Cette article a été publié dans « Notre dispositif d’assistance technique », accessible ici

Podcasts Banquiers Solidaires : épisode N.2
Interview de Andréas BRUNNER, Superviseur Inspection, Amundi
Réalisée par : Mireille de Kerleau, Communications Manager, CACEIS
Lancé par la Fondation Grameen Crédit Agricole et Crédit Agricole S.A. en 2018, Banquiers solidaires est un programme de volontariat de compétences ouvert à tous les collaborateurs du groupe Crédit Agricole en faveur d’institutions de microfinance et d’entreprises à impact soutenues par la Fondation. Voici le 2e épisode de la série de podcasts consacrée à Banquiers Solidaires, le dispositif de volontariat de compétences porté par la Fondation Grameen Crédit Agricole et Crédit Agricole SA. Le premier épisode donnait la parole à Carolina Viguet, Directrice Communication & Partenariat de la Fondation et co-initiatrice de ce programme. Nous avons aujourd’hui le plaisir de recevoir Andreas Brunner, Superviseur Inspection au sein d’Amundi à Paris. Andreas est un Banquier Solidaire. Il a effectué une mission de terrain en faveur d’Oxus au Kirghizstan en octobre 2021 quand il travaillait chez CA Assurances.
Quelques données financières concernant le Kirghizstan. C’est une ancienne république de l’URSS, qui appartient aux pays les plus pauvres d’Asie Centrale. Avec plus de 12% de son PIB dédié au secteur de l’agriculture et une forte dépendance aux extractions minières, l’économie Kirghiz est peu diversifiée et repose en grande partie sur les transferts d’argent venant de l’étranger. Même si des progrès importants ont été faits ces dernières années en matière d’inclusion financière, selon les derniers chiffres disponibles, à peine 40% de la population âgée de plus de 15 ans a un compte auprès d’une institution financière formelle. Les institutions de microfinance tentent de combler ces retards en ciblant notamment les populations rurales exclues du secteur bancaire traditionnel, des institutions comme OXUS Kyrgyzstan que Andreas a soutenue en 2021 dans le cadre d’une mission de Banquiers Solidaires.
Peux-tu, Andreas, nous parler de l’institution et de l’objectif de ta mission ?
Oui, bien sur. OXUS Kyrgyzstan est une institution de microfinance avec environ 10 000 clients. Elle est présente dans les différentes régions du pays, à travers un réseau d’une quinzaine d’agences. Elle emploie 130 collaborateurs avec environ 30 personnes au siège qui se trouve à Bishkek, la capitale du Kirghizstan. Par rapport à la mission, il y avait deux objectifs. Le premier c’est d’établir un plan marketing pour l’année 2022 et également un programme de fidélisation de leurs clients.
Si on revient un peu en arrière, comment as-tu entendu parler de la mission et qu’est-ce qui t’a poussé à y postuler ?
Cela commence à dater déjà. En 2019, j’ai eu la chance de rencontrer un ancien Banquier Solidaire qui m’a parlé de sa propre mission et qui me disait qu’il allait y avoir d’autres missions proposées par la Grameen. Il m’a parlé de son expérience et je lui ai dit que j’étais aussi intéressé. J’ai donc contacté la Fondation Grameen qui avait, à ce moment-là, plusieurs missions à proposer. J’ai regardé les termes de référence, c’est une petite description de ce qu’il y avait à faire. Et j’ai tout de suite dit ok, ça m’intéresse, et en plus c’est dans un pays d’Asie Centrale que je ne connaissais absolument pas. C’était donc une bonne opportunité de partir aider cette entité, de me plonger dans le sujet de la microfinance, et en même temps, découvrir un autre pays.
Suite à ça, tu as été sélectionné. Comment s’est passé la préparation de la mission et la mission sur le terrain ?
J’ai passé quelques entretiens pour être sélectionné. Je n’étais pas du tout sûr d’être sélectionné parce que c’est vrai qu’il y avait d’autres personnes qui voulaient également faire cette mission. Une fois sélectionné j’étais super content. Je devais partir d’ailleurs début 2020. Vous savez tous ce qui s’est passé par la suite donc je n’ai pas pu partir en mars. Je ne suis parti que fin 2021 mais la préparation oui…. D’abord, je ne connaissais pas du tout le sujet de la microfinance. Il fallait que je me documente, il fallait que je lise. Il y avait beaucoup d’éléments sur internet pour comprendre les enjeux de la microfinance. Bien sûr, il y a l’aide à l’inclusion financière, ça c’est un peu l’objectif global, et après il fallait comprendre comment ça fonctionne, comment les crédits sont distribués à des personnes qui en ont besoin. Et ensuite, la mission, il fallait la préparer aussi, donc comprendre l’entité. Je leur ai demandé qu’ils m’envoient un certain nombre de documents pour que je puisse prendre connaissance de l’entité, son fonctionnement, son positionnement, ses produits, ses clients, etc … Donc j’ai analysé tout ça et défini un plan de travail. J’ai défini aussi une approche presque de conseil, quelle était mon approche de conseil avec cette entité. Ensuite j’ai présenté cela et je me suis documenté encore avant de partir.
Comment ça s’est passé, ton arrivée dans le pays et les rencontres ? Comment s’est passée la mission sur le terrain ?
Petite anecdote : en arrivant à 2 heures du matin après douze heures de vol, avec aussi un petit stop-over en Turquie, finalement on arrive assez fatigué et, la bonne surprise, normalement il devait y avoir un chauffeur donc j’étais un peu inquiet parce que je ne voyais personne. Mais c’était le directeur général en personne qui est venu me chercher à l’aéroport. Déjà, avec cette arrivée là, nous sommes partis sur de bonnes bases de collaboration sur deux semaines et j’étais dans de bonnes mains.
On a démarré la mission le jour même après un peu de repos à l’hôtel. La première semaine s’est passée très très vite. Il y avait un certain nombre d’entretiens qui étaient planifiés déjà. J’ai rencontré les différents directeurs, le directeur financier, le directeur commercial, une personne qui était en charge du marketing, donc j’ai pu prendre connaissance d’un certain nombre d’éléments. J’ai pu poser toutes mes questions, dont j’avais besoin pour établir un document structuré sur justement l’approche marketing que je voulais apporter à cette entité. Donc la mission de terrain c’est surtout beaucoup d’entretiens, c’est aussi du travail un peu le soir pour remettre tout ça sur papier, et de construire un livrable, plusieurs livrables d’ailleurs.
Comme je disais tout à l’heure, il y avait deux objectifs. Le premier objectif c’était de construire un plan marketing et le deuxième une approche de fidélisation, un programme de fidélisation. Il y avait deux livrables clés. Ces livrables il fallait les construire, les produire. Les livrables je les ai construits en anglais. En fin de première semaine j’ai fait une première restitution en disant voilà, je travaille sur ça, est ce que cela vous va, est ce que l’on va dans la bonne direction ? Ils étaient très contents avec cela et cela nécessitait d’être affiné la deuxième semaine.
La question que l’on se pose quand on t’entend c’est que on se demande comment se passaient les échanges avec les personnes de l’institution et les clients, sachant que la langue et la culture sont très différentes des nôtres.
Oui, tout à fait ! Au siège, j’ai eu la chance d’avoir des personnes qui parlaient anglais, donc c’était plus facile. Par contre, la deuxième semaine j’ai passé quelques entretiens en agence. J’ai pu rencontrer aussi un ou deux clients et là, effectivement, c’est plus compliqué. Heureusement, il y avait une traductrice qui m’accompagnait lors de ces échanges tout au long de la journée, parce que même pour aller déjeuner, par exemple, il fallait soit parler russe ou kirghize. Donc heureusement j’avais cette personne avec moi, parce que c’est que sinon c’est difficile pour communiquer, et c’est vrai aussi que les personnes au siège qui parlent anglais, même parfois pour eux, c’était plus facile qu’eux me répondent en russe et ensuite la personne traduise. Du coup, cela rajoutait éventuellement un peu de temps aussi pour bien échanger, c’était un peu plus long qu’en échange classique lorsqu’on maîtrise la langue, mais c’était très très intéressant.
Donc tu as parcouru un peu le pays, tu as été voir dans d’autres villes et villages j’imagine. Est-ce que tu as eu un peu de temps pour faire une visite de ce magnifique pays ?
Oui c’est vrai que les principaux échanges étaient dans la capital et aux alentours. Et entre les deux semaines de travail, j’ai pu prendre deux jours le weekend pour découvrir le pays. Il y a un très grand lac qui s’appelle Issyk-Koul, qui est un lac qui fait presque 200 km de longueur et 60 km de largeur, donc c’est presque comme une mer.
C’est presque aussi grand que le Luxembourg !
Ces deux jours j’ai fait le tour du lac. Donc cet énorme lac, quand on regarde à gauche on voit une chaine de montagnes, quand on regarde à droite, il y a l’autre chaîne de montagnes. Donc c’est vrai qu’en faisant tout le parcours, tout un petit circuit autour du lac, j’ai pu découvrir ce pays. J’ai même pu dormir dans une yourte, ça aussi c’est une expérience inoubliable. Par ailleurs, j’ai pu voir quelqu’un qui fabrique les yourtes, donc on m’a expliqué comment ça fonctionne. Là j’avais également un guide avec moi. J’ai pu échanger un tout petit peu en russe aussi, parce que j’ai quelques notions de russe. Quand j’étais au collège j’ai appris un tout petit peu donc c’était agréable aussi pour me remettre là-dedans. Comme on disait tout à l’heure, c’est tout à fait une expérience humaine.
Si tu voulais savoir ce que je retiens de tout ça, c’est surtout aussi ces expériences, cette relation humaine, ces rencontres avec les différentes personnes, pas seulement à travers la mission, avec les équipes, mais aussi avec les personnes qu’on a pu rencontrer le weekend en traversant un peu le pays. Un peuple très chaleureux.
Même sans la langue, il y a toujours moyen de se comprendre, avec des gestes, des sourires, des regards j’imagine.
C’est vrai, c’est vrai ! Nous avons pu faire une petite dance locale un soir dans une yourte, dans une grande yourte d’ailleurs, c’était la yourte où on dinait et en fait il n’y avait que des locaux et c’était très difficile pour se faire comprendre mais il y avait le téléphone, il y avait les applications et on mettait une musique et tout de suite ça mettait en confiance et ça permettait de communiquer aussi à travers la musique parce qu’on trouvait des chansons qu’ils connaissaient et …
Un super partage donc ! En écoutant tout ça, ma dernière question c’est, est-ce que tu repartirais en mission ? J’imagine que … oui !
Tout à fait, tout à fait, oui. Tout de suite ! Peut-être pas demain parce que cela se prépare un petit peu mais de toutes façons oui, avec grand plaisir. Le mécénat de compétences est appliquer des connaissances que l’on a et les partager avec d’autres, et ne pas être rémunéré pour ça parce que là tous les jours on travaille, on est rémunérés, c’est notre job. Là, pouvoir le partager avec d’autres c’est gratifiant, ça donne du sens.
Merci, merci beaucoup d’avoir accepté de participer à cette interview. Je donne quant à moi rendez-vous à nos auditeurs pour la prochaine édition de cette série de podcast, consacrée cette fois non pas à un banquier, mais deux, qui préparent actuellement une mission à distance en faveur d’une institution de microfinance en Palestine. A bientôt.

Le programme SSNUP soutient les coopératives de cacao en Côte d’Ivoire

SSNUP est un programme coordonné par l’ONG ADA, dont l’objectif est d’accroître la productivité et la résilience des petits exploitants agricoles en Asie, en Afrique et en Amérique latine grâce à une meilleure gestion des risques et le développement des chaînes de valeur agricoles durables. Financé par les gouvernements du Luxembourg, de la Suisse et du Liechtenstein, le SSNUP a pour ambition d’améliorer les conditions de vie et la sécurité alimentaire de plus de 10 millions de petits producteurs. La Fondation Grameen Crédit Agricole est l’un des investisseurs à impact en charge de la mise en place du projet.
Les coopératives de producteurs, un levier de développement
En Côte d’Ivoire, où plus de la moitié des producteurs de cacao vivent sous le seuil de pauvreté, les coopératives de producteurs constituent un levier de développement fort. Au-delà de l’aspect commercial qu’elle offre aux producteurs, elles offrent à ses membres des services allant des intrants et la fourniture de petits matériels à l’amélioration de la vie de la communauté via des actions telles que la mise en place d’écoles et de dispensaires. Toutefois, les coopératives se heurtent parfois à des difficultés de remboursement de la part de leurs membres et les impayés sont alors pris en charge par les coopératives sur leurs fonds propres, ce qui les empêche de mener leur mission de développement social.
C’est ce qu’a souhaité accompagner Advans Côte d’Ivoire, dès sa création en 2012, en étant la première institution financière à donner accès au crédit intrant aux coopératives de cacao. Le crédit intrant d’Advans Côte d’Ivoire consiste à accorder aux coopératives de cacao un financement qui leur permet de faire des crédits à leurs membres pour l’achat d’engrais et de produits phytosanitaires.
Renforcer les capacités des coopératives de cacao en Côte d’Ivoire et de leurs membres
Advans Côte d’Ivoire a reçu une subvention du SSNUP pour accompagner les coopératives de cacao dans l’amélioration du niveau de remboursement des producteurs membres. Grâce au financement reçu, l’institution a recruté des prestataires d’assistance technique afin de développer des outils de gestion et de suivi des crédits intrants pour les coopératives et des modules d’éducation financière sur la gestion du crédit à destination des petits producteurs de cacao.
A terme, le renforcement des capacités des petits producteurs en éducation financière aidera à limiter le risque d’impayés auprès des coopératives. Celles-ci, pourront sécuriser leurs revenus grâce à une meilleure gestion du risque-crédit et ainsi remplir leur rôle de facilitateur sur la chaîne de valeur et accomplir leurs actions sociales au bénéfice de la communauté. Cela permettra aussi aux coopératives de renouveler plus facilement leur prêt auprès d’Advans Côte d’Ivoire et aux producteurs d’avoir accès aux intrants nécessaires pour assurer un bon rendement agricole et ainsi accroître leurs revenus et améliorer leurs conditions de vie.
Enfin, Advans Côte d’Ivoire renforcera son profil de risque, ce qui contribuera à consolider les relations existantes avec ses partenaires actuels et attirer de nouveaux investisseurs.

La Fondation publie la 2e édition de “Prises de Parole”
La Fondation Grameen Crédit Agricole promeut, depuis treize ans, l’inclusion financière et l’entrepreneuriat social et continue d’agir en priorité en faveur du développement du milieu rural et des femmes entrepreneurs. Fin 2021, la Fondation cumule près de 300 millions d’euros de financements, 379 missions d’assistance technique en cours ou réalisées et 136 organisations financées.
Nous sommes heureux de partager avec vous cette seconde édition de nos prises de parole. Elles parlent de notre accompagnement au quotidien au service des entrepreneurs, des communautés rurales, des réfugiés, des agriculteurs. Permettre aux réfugiés du camp Nakivale d’accéder au crédit en Ouganda, moderniser les pratiques agricoles en Moldavie, financer l’accès à l’eau et assurer la paie des éleveurs au Sénégal, ce sont quelques illustrations qui sont évoquées dans cette seconde édition.
Ces prises de paroles démontrent la résilience du secteur de la microfinance, cette capacité à faire face au contexte sanitaire, aux difficultés économiques et aux effets du réchauffement climatique. La résilience désigne aussi l’aptitude à transformer les obstacles en opportunités pour se renforcer. La transformation numérique, la coordination entre les acteurs et l’innovation dont ont fait preuve nos partenaires tout au long de ces derniers mois difficiles le démontrent clairement.

Nouvelle mission Banquiers Solidaires au Kosovo

A l’initiative de la Fondation Grameen Crédit Agricole et de Crédit Agricole S.A, des missions de volontariat de compétences Banquiers Solidaires sont proposées aux collaborateurs du groupe Crédit Agricole pour le compte d’organisations soutenues par la Fondation. Une nouvelle mission Banquiers Solidaires est à pourvoir en faveur de l’Agence pour les finances (AFK) au Kosovo. C’est une institution créée en 2000, qui a obtenu le statut d’institution de microfinance en 2011.
AFK a pour but d’améliorer les conditions de vie au Kosovo en fournissant un accès aux services financiers durables aux petites et micro-entreprises. En décembre 2021, AFK comptait 24 agences implantées sur l’ensemble du territoire national et employait 225 collaborateurs. L’institution dessert 20 733 emprunteurs actifs (23% de femmes et 50% en milieu rural) et gère un portefeuille de financements de 40,2 millions d’euros.
AFK a développé une politique de maîtrise des risques essentiellement axée sur le risque de crédit. Compte tenu de sa croissance, l’institution souhaite à présent se doter d’un dispositif idoine de gestion des risques en vue d’améliorer l’identification et l’analyse des risques, notamment opérationnels. Le(a) Banquier(ère) Solidaire aura pour mission d’accompagner AFK dans le diagnostic des procédures et des outils actuels de gestion des risques, et plus particulièrement des risques opérationnels.
Pour découvrir l’offre détaillée de la mission cliquez ici.
Comment y postuler
Envoyez votre CV ainsi qu’un ou deux paragraphes exprimant votre motivation ainsi que votre expertise à carolina.viguet@credit-agricole-sa.fr
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Créée en 2008, sous l’impulsion conjointe des dirigeants de Crédit Agricole S.A. et du Professeur Yunus, Prix Nobel de la Paix 2006 et fondateur de la Grameen Bank, la Fondation Grameen Crédit Agricole est un opérateur multi-métiers qui contribue à la lutte contre la pauvreté par l’inclusion financière et l’entrepreneuriat à impact social. Investisseur, prêteur, coordinateur d’assistance technique et conseiller de Fonds, la Fondation soutient des institutions de microfinance et entreprises sociales dans près de 40 pays.

De nouvelles missions Banquiers Solidaires au Cambodge et au Kenya
A l’initiative de la Fondation Grameen Crédit Agricole et de Crédit Agricole S.A, des missions de volontariat de compétences labellisées « Banquiers Solidaires » sont proposées aux collaborateurs du groupe Crédit Agricole pour le compte d’organisations soutenues par la Fondation. Deux nouvelles missions Banquiers solidaires sont à pourvoir en faveur de PPSE au Cambodge et de ACRE Africa au Kenya.
PPSE est une entreprise sociale qui emploie des jeunes artistes issus de milieux défavorisés à qui elle offre des opportunités de carrière dans les métiers du cirque en alliant le meilleur des traditions culturelles cambodgiennes et du cirque contemporain. PPSE prolonge et amplifie le travail de l’ONG Phare Ponleu Selpak en offrant de véritables perspectives de carrière à des artistes professionnels issus de l’Ecole Phare tout en apportant des ressources financières supplémentaires à l’ONG pour l’aider à développer sa mission sociale.
PPSE a aujourd’hui besoin de développer et d’agrandir sa communauté numérique et de positionner sa nouvelle gamme de services et d’activités. L’organisation souhaite explorer et maximiser l’utilisation des médias sociaux et traditionnels, former son personnel et étendre au maximum son périmètre d’action. Le(a) Banquier(ère) solidaire aura pour mission d’accompagner PPSE notamment dans le diagnostic et la mise en place d’une nouvelle stratégie marketing et communication.
ACRE Africa est une entreprise sociale qui intervient au Kenya, au Rwanda et en Tanzanie. L’organisation rend accessible l’assurance agricole pour des exploitations agricoles de petite taille et pour des montants assurés très faibles, grâce à une triple innovation : l’assurance indicielle ; la distribution par des agrégateurs ; le paiement par mobile money. ACRE permet ainsi aux petites exploitations agricoles d’accéder au crédit à des conditions plus favorables.
Après avoir décidé de diversifier ses activités pour offrir des services de conseil, ACRE a aujourd’hui besoin d’élargir sa clientèle et de marquer sa nouvelle gamme de services et d’activités. L’organisation souhaite, entre autres, explorer et maximiser l’utilisation des médias sociaux et traditionnels, et former son personnel. Le(a) Banquier(ère) solidaire aura pour mission d’accompagner ACRE Africa dans le diagnostic de la stratégie et des outils marketing et communication de l’organisation afin de proposer une nouvelle stratégie et des outils adaptés.
D’autres missions sont par ailleurs toujours à pourvoir :
- Mission risques et conformité pour le compte de l’institution de microfinance SEF (Afrique du Sud)
- Mission stratégie digitale pour le compte de l’institution de microfinance OXUS Kirgyzstan (Kirghizistan)
- Mission risques et conformité pour le compte de l’institution de microfinance Bimas Ltd (Kenya)
Comment y postuler
Pour découvrir les offres détaillées des missions :
- Allez sur le site CA Solidaires “Trouver sa mission”
- Rentrez dans la barre de recherche : “Fondation Grameen”. Toutes les offres de Congés Solidaires apparaîtront !
- Cliquez sur l’offre de votre choix, vous y trouverez toutes les informations nécessaires à votre candidature.
Plus d’information : carolina.viguet@credit-agricole-sa.fr
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Créée en 2008, sous l’impulsion conjointe des dirigeants de Crédit Agricole S.A. et du Professeur Yunus, Prix Nobel de la Paix 2006 et fondateur de la Grameen Bank, la Fondation Grameen Crédit Agricole est un opérateur multi-métiers qui contribue à la lutte contre la pauvreté par l’inclusion financière et l’entrepreneuriat à impact social. Investisseur, prêteur, coordinateur d’assistance technique et conseiller de Fonds, la Fondation soutient des institutions de microfinance et entreprises sociales dans près de 40 pays.

La Fondation Grameen Crédit Agricole en 2021
Eric Campos, Fondation Grameen Crédit Agricole
En 2021, la Fondation Grameen Crédit Agricole a soutenu 81 institutions de microfinance et entreprises sociales dans 37 pays. Dans un contexte de crise Covid-19, la Fondation a accompagné ses partenaires avec des financements et de l’assistance technique. Coup de projecteur sur l’interview d’Eric Campos, Délégué général de la Fondation et Directeur RSE de Crédit Agricole SA.
Comment avez-vous accompagné les institutions de microfinance ?
Contrairement à ce que nous pensions, toute l’année 2021 a été marquée par la crise du Covid et les effets économiques, et les mesures prises par les états pour protéger les populations. La Fondation est donc intervenue de trois façons auprès des partenaires. D’abord nous avons conservé un volume de financement assez élevé, avec 45 millions d’Euros prêtés aux institutions de microfinance. Nous avons également accordé des reports d’échéances, pour donner de l’air aux institutions, leur permettre de faire face à leurs propres reports d’échéances qu’elles accordaient à leurs bénéficiaires. Et enfin, nous avons accru notre capacité, notre coordination en matière d’assistance technique puisque, et c’est un record, nous avons coordonnée 130 missions d’assistance technique, principalement pour accompagner les institutions en matière de risques, de risques de contrepartie, de renforcement de leur équipe risque, de leur organisation, et aussi en termes de management de leur trésorerie.
Comment le secteur de la microfinance se porte à la fin 2021 ?
2020 a été une année Covid et les institutions ont fait face, ont su faire face à cette crise systémique. 2021 a été plus rude. Elles avaient été un peu épuisées par cette première année 2020 et elles ont dû poursuivre leurs efforts, leur résistance. Et donc, effectivement, la Fondation a pu accompagner ces institutions mais on a vu apparaitre quelques cas difficiles pour lesquels, non seulement il a fallu accorder des reports mais aussi des restructurations.
C’est important de dire que l’ensemble du secteur de la microfinance, les fondations, les fonds d’investissement, ont su se parler pour accompagner au mieux les institutions qui connaissaient les difficultés les plus importantes. Le secteur est encore résilient. C’est un secteur qui est attractif. On peut dire qu’il a fait face à cette crise systémique avec une résilience qui a été probablement au-dessus même de ce que nous pensions.
Quel est l’agenda de la Fondation en 2022 ?
2022 va être l’année de préparation de notre plan à moyen terme, 2022-2025. Il va s’articuler autour de cette crise climatique qui frappe durement les territoires d’intervention de la Fondation.
Mieux accompagner les populations rurales, renforcer leur résilience économique, au lendemain d’une crise économique extrêmement grave ; ce sera le premier axe sur lequel nous allons travailler. Et le second c’est l’accompagnement des populations les plus vulnérables, celles qui ont, elles aussi, souffert de cette crise économique et qui ont besoin que l’on puisse les accompagner dans l’accès aux financements, dans le développement d’activités génératrices de revenus. Ce seront les deux axes de notre plan à moyen terme 2022-2025.

Nouvelle mission Banquiers Solidaires en Afrique du Sud
A l’initiative de la Fondation Grameen Crédit Agricole et de Crédit Agricole S.A, des missions de volontariat de compétences labélisées « Banquiers Solidaires » sont proposées aux collaborateurs du groupe Crédit Agricole pour le compte d’organisations soutenues par la Fondation.
Une nouvelle mission Banquiers solidaires est à pourvoir en faveur de la Fondation Phakamani, en Afrique du Sud. Phakamani est une institution de microfinance qui donne aux femmes pauvres les moyens de réussir dans le domaine de la microentreprise. Son programme microentrepreneurial est inspiré de la Grameen Bank. Son système de formation, d’emprunt collectif et de soutien continu apporte à la fois une responsabilisation et une aide pratique au développement des microentreprises.
L’institution compte près de 35 000 emprunteurs actifs, exclusivement des femmes situées en zone rurale, avec un portefeuille d’une valeur de 3,12 millions €. Le(a) Banquier(ère) solidaire aura pour mission d’accompagner la Fondation Phakamani notamment dans la mise en place d’un plan d’action pour améliorer la gestion des risques.
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Pour découvrir les offres détaillées des missions :
- Allez sur le site CA Solidaires “Trouver sa mission”
- Rentrez dans la barre de recherche : “Fondation Grameen”. Toutes les offres de Congés Solidaires apparaîtront !
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Plus d’information : carolina.viguet@credit-agricole-sa.fr
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Créée en 2008, sous l’impulsion conjointe des dirigeants de Crédit Agricole S.A. et du Professeur Yunus, Prix Nobel de la Paix 2006 et fondateur de la Grameen Bank, la Fondation Grameen Crédit Agricole est un opérateur multi-métiers qui contribue à la lutte contre la pauvreté par l’inclusion financière et l’entrepreneuriat à impact social. Investisseur, prêteur, coordinateur d’assistance technique et conseiller de Fonds, la Fondation soutient des institutions de microfinance et entreprises sociales dans près de 40 pays.

Podcasts Banquiers Solidaires : Episode N.1
Interview de Carolina VIGUET, Directrice Communication & Partenariats, FGCA
Réalisée par : Mireille de Kerleau, Communications Manager, CACEIS
1. Quelques mots sur la Fondation Grameen Crédit Agricole ?
La Fondation a été créée en 2008 par le Crédit Agricole et Muhammad Yunus Prix Nobel de la Paix qui a fondé au Bangladesh la toute première banque de microfinance au monde. Notre mission est de lutter contre la pauvreté via l’inclusion financière et l’entrepreneuriat à impact.
Concrètement, nous allons financer et accompagner avec des missions d’assistance technique des institutions de microfinance et des entreprises sociales qui servent en priorité des femmes et des populations rurales en Afrique, en Asie et en Europe.
2. Qu’est que le programme Banquiers Solidaires ?
Banquiers Solidaires fait justement partie de cette offre d’assistance technique. C’est un dispositif de volontariat de compétences lancé par la Fondation Grameen Crédit Agricole et Crédit Agricole S.A. en 2018 qui est ouvert à tous les collaborateurs du groupe Crédit Agricole, entités et Caisses régionales, en faveur des organisations financées par la Fondation.
Ce sont des missions pro bono de 2 semaines sur le terrain ou de missions plus longues mais à distance qui sont réalisées par 1 ou 2 collaborateurs du Crédit Agricole pour accompagner une organisation financée par la Fondation sur un besoin spécifique. Il peut s’agir donc de construire un business plan d’un nouveau projet, d’établir le plan marketing des 3 prochaines années de l’organisation ou de renforcer le plan financier de l’entreprise bénéficiaire.
3. Qui peut être Banquier Solidaire ?
Tous les collaborateurs des entités Crédit Agricole et Caisses régionales en France et à l’international. Mais il y a quand même une condition sine qua non : avoir une expertise solide dans le sujet de la mission. Nous avons vraiment tous types de profils ; des Directeurs et profils Senior mais aussi des collaborateurs avec 2-3 ans d’expérience mais experts quand même dans le sujet de la mission.
4. Comment fonctionne le dispositif ?
Je dirais qu’il y a 4 étapes :
ETAPE 1. DETERMINER LA MISSION ET SELECTIONNER LE BANQUIER SOLIDAIRE
- Nous déterminons la mission suite à une demande spécifique de l’entreprise que nous finançons
- Nous lançons un appel à candidatures pour la mission sur notre site internet et aussi sur la plateforme de mécénat du Crédit Agricole SA, CA Solidaires
- Nous lançons ensuite tout un processus de recrutement classique via des entretiens conduits par l’équipe de la Fondation pour sélectionner un ou deux collaborateurs du Crédit Agricole (cela dépend de la complexité de la mission) pour la mission
ETAPE 2. CONTRACTUALISATION ET PREPARATION DE LA MISSION
- Une convention est à signer par l’employeur du Banquiers Solidaire, l’organisation bénéficiaire et le Banquier Solidaire
- Pour les mission terrain, il y a aussi une préparation à faire avant de partir en mission : il a des entretiens, des documents à lire, pour que la mission terrain de 2 semaines soit vraiment la plus efficace possible
ETAPE 3. MISSION TERRAIN OU A DISTANCE
- Il y a beaucoup d’échanges, de points d’étape, d’ateliers, de formations et beaucoup de rencontres aussi avec les équipes de l’entreprise ou institution de microfinance bénéficiaire ainsi que les clients finaux.
ETAPE 4. FINALISER LES LIVRABLES
- Par exemple, le Banquier Solidaire va finaliser le plan RH qui a été demandé ou le business plan du nouveau produit à lancer dans les 3 ou 4 semaines après la mission.
5. Le collaborateur doit prendre des congés pour faire une mission Banquiers Solidaires ?
Pas forcément. Il y a 3 options possibles : soit la mission est réalisée en bénévolat (pendant les congés du collaborateur), soit elle se fait en mécénat de compétences (dans le cadre du contrat de travail), soit c’est mixte, donc une partie de la mission est faite pendant les congés et une autre dans le cadre du contrat de travail. Cela est décidé par l’employeur du Banquier Solidaire, il n’y a pas d’obligation côté employeur, mais la réalité est que toutes les entités du Crédit Agricole et Caisses régionales participantes ont toujours donné des jours en mécénat.
6. Quel bilan faites-vous, au sein de la Fondation, du programme Banquiers Solidaires ?
Cela fait déjà trois ans. Le programme a été lancé en 2018. Trois ans après son lancement, le succès du programme confirme l’engagement des collaborateurs et la volonté du Groupe de soutenir des projets à impact social. Le programme compte aujourd’hui une trentaine de missions lancées dans une quinzaine de pays en faveur d’une vingtaine d’organisations soutenues par la Fondation. Ce sont plus de 300 jours de missions prévus ou réalisés en volontariat de compétences par une trentaine de Banquiers Solidaires.
D’ailleurs, quelques missions sont toujours à pourvoir, lancées en 2021, et une dizaine de missions seront lancées cette année. Donc à tous les potentiels Banquiers Solidaires qui nous écoutent, allez sur notre site internet ou contactez-moi, parce que de belles missions à impact vous attendent.

“Mettre la finance au service des réfugiés” par l’OIT
Chaque mois, l’Organisation Internationale du Travail (OIT) publie « Social Finance Brief », une publication qui retrace le parcours de prestataires de services financiers partout dans le monde. Dans l’édition de janvier 2022, l’OIT a documenté le parcours l’Uganda Agency for Development Limited (UGAFODE), organisation soutenue par la Fondation Gramen Crédit Agricole.
UGAFODE est une des institutions de microfinance bénéficiaires d’un programme lancé par la Fondation, le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) et l’Agence suédoise de coopération internationale au développement (Sida) pour favoriser l’inclusion financière et non-financière des réfugiés et des communautés d’accueil en Ouganda.
Grâce au programme, UGAFODE a ouvert une mini-agence dans le camp de réfugiés de Nakivale en Ouganda. Elle a reçu un appui financier pour l’ouverture de l’agence à Nakivale et un soutien technique, coordonné par la Fondation Grameen Crédit Agricole, pour développer une offre de produits et services adaptée aux besoins des réfugiés.
La publication « Social Finance Brief » de l’OIT décrit l’évolution du processus décisionnel et opérationnel d’UGAFODE pour devenir un acteur d’inclusion au service des réfugiés et des communautés d’accueil. UGAFODE est un exemple de bonnes pratiques pour le secteur de la microfinance et une belle histoire de l’impact de l’action de la Fondation et ses partenaires sur le terrain.

Partenariat de 10M€ en faveur de l’entrepreneuriat africain entre la BEI et la Fondation

16 février 2022
De petits entrepreneurs du continent Africain vont bénéficier d’un partenariat de 10 millions d’euros entre la Banque européenne d’investissement et la Fondation Grameen Crédit Agricole
- Coopération continue visant à renforcer l’accès à la microfinance des entrepreneurs ruraux défavorisés qui ont été touchés par la pandémie de COVID-19
- Programme visant à soutenir les institutions de microfinance dans différents pays d’Afrique, en mettant l’accent sur l’égalité des sexes
- Le secteur privé africain bénéficiera d’un financement en devise locale et du soutien aux petites institutions de microfinance
L’accès au financement des entrepreneurs et des entreprises touchés par la COVID-19 dans les régions rurales des pays subsahariens sera renforcé par une nouvelle initiative de financement ciblée de 10 millions d’euros lancée par la Banque européenne d’investissement (BEI) et la Fondation Grameen Crédit Agricole en amont du premier sommet UE-Afrique tenu depuis la pandémie.
Cette toute dernière coopération entre la Banque européenne d’investissement, la plus grande banque publique internationale au monde, et la Fondation Grameen Crédit Agricole, l’un des principaux bailleurs de fonds en microfinance dans toute l’Afrique, s’attachera à veiller à ce que les petites entreprises puissent accéder au financement, créer des emplois et lutter contre la pauvreté.
« Il est essentiel de s’assurer que les entrepreneurs et les communautés d’Afrique puissent accéder au financement afin de générer de nouvelles opportunités, d’accélérer l’inclusion sociale et de renforcer la résilience économique face aux défis engendrés par la pandémie de COVID-19. La BEI s’est engagée à soutenir la microfinance dans toute l’Afrique et nous sommes heureux de renforcer la coopération de longue date avec la Fondation Grameen Crédit Agricole. L’engagement de 10 millions d’euros lancé aujourd’hui profitera directement à de petites entreprises sur le continent », a déclaré Ambroise Fayolle, Vice-président de la Banque européenne d’investissement.
« Il est fondamental de procurer des financements ciblés dans les régions fragiles pour lutter contre la pauvreté, prévenir l’exclusion sociale et générer de nouvelles opportunités qui stimulent la croissance économique. Cette nouvelle coopération entre la BEI et notre Fondation renforcera l’accès des entrepreneurs au financement dans les secteurs touchés par la COVID et dans les communautés isolées et rurales », a déclaré Éric Campos, Directeur général de la Fondation Grameen Crédit Agricole.
Le nouveau partenariat panafricain en faveur de la microfinance a été officiellement convenu à Bruxelles en début de journée en amont du sommet UE-Afrique lors du Forum des affaires UE-Afrique.
Améliorer l’accès du secteur privé au financement dans les communautés défavorisées
La nouvelle coopération entre la BEI et la Fondation Grameen Crédit Agricole contribuera à renforcer l’activité de microfinance dans toute l’Afrique en fournissant des financements à long terme et en devise locale aux institutions de microfinance locales.
L’investissement devrait financer plus de 147 000 prêts destinés à des travailleurs indépendants et micro-entreprises, tout en maintenant jusqu’à 36 000 emplois. Compte tenu de l’importance de l’autonomisation des femmes et des filles dans toute l’Afrique, le programme permettra de financer environ 98 000 prêts destinés à des femmes entrepreneures.
Relever les défis qui freinent la microfinance en Afrique
Cette nouvelle initiative soutiendra des institutions de microfinance plus petites que celles que la BEI peut directement financer. Ces partenaires de microfinance sont souvent incapables de bénéficier du financement des banques commerciales locales et ne peuvent se développer.
Cette initiative contribuera à l’inclusion financière et sociale et devrait soutenir les entrepreneurs des régions reculées, les micro-entreprises gérées par des femmes et les jeunes qui ont un accès limité ou inexistant aux services financiers. Ces segments vulnérables et mal desservis sont également les plus touchés par la pandémie de COVID-19.
Soutenir les régions fragiles en Afrique
La Fondation Grameen Crédit Agricole pourra allouer le prêt aux nombreuses institutions de microfinance d’Afrique subsaharienne. Le réseau d’institutions de microfinance partenaires couvre seize pays de la région, dont des pays fragiles comme le Bénin, le Togo, le Niger et le Malawi.
S’appuyer sur une coopération de longue date entre les partenaires de la microfinance
La Banque européenne d’investissement et la Fondation Grameen Crédit Agricole coopèrent depuis 2018 pour renforcer la microfinance en Afrique et s’efforcent d’améliorer les bonnes pratiques en matière de microfinance et d’aider les entrepreneurs à améliorer leurs compétences professionnelles grâce à des projets d’assistance technique.
La Banque européenne d’investissement est la plus grande banque publique internationale et a consacré plus de 8 milliards d’euros à de nouveaux investissements en Afrique depuis le début de la pandémie.
La Banque européenne d’investissement (BEI) est l’institution de prêt à long terme de l’Union européenne détenue par ses États membres. Elle met à disposition des financements à long terme destinés à des investissements sains afin de contribuer à la réalisation des objectifs politiques de l’UE.
Créée en 2008 à l’initiative conjointe du Crédit Agricole et du Prix Nobel de la Paix le professeur Muhammad Yunus, la Fondation Grameen Crédit Agricole finance et soutient avec de l’assistance technique des institutions de microfinance et des entreprises sociales dans près de 40 pays.

Plastic Odyssey Lab : rencontre avec les entrepreneurs du recyclage plastique
Plastic Odyssey collecte et développe des technologies et solutions de recyclage du plastique pour les diffuser en open-source au plus grand nombre. Elles sont embarquées sur un navire-laboratoire qui partira en 2022 pour un tour du monde le long des côtés les plus polluées de la planète. À chaque escale de son expédition autour du monde, l’atelier de recyclage flottant de Plastic Odyssey accueillera des entrepreneurs du monde entier pour les aider à tester, prototyper et développer leurs solutions de recyclage du plastique.
Plastic Odyssey et son partenaire Crédit Agricole organisent “PO Lab : rencontre avec les entrepreneurs du recyclage plastique” au Village By CA à Paris le 16 février de 15h30 à 18h.
Au programme :
1 – Pitch des projets lauréats du PO Lab
Retour sur la 1e édition du PO Lab, avec les pitchs des 5 lauréats :
- Conchyl’Innov, Charlotte Rhone
- Plasti-Cycle, Daovone Sribouavong
- Skateboard en plastique recyclé, Jason Knight
- Purple Alternative Surface, Pierre Quinonero & Sebastien Molas
- Mon empreinte plastique, Alban Desbarax & David Le Gall
`2 – Table-Ronde : Pollution plastique & solutions de recyclage en Afrique et en Asie : contexte, enjeux et perspectives
Avec des intervenants inspirants :
- Matthieu Witvoet : Eco-aventurier de 27 ans, membre de Circul’R, qui a effectué en 2017 un tour du monde à vélo pour aller à la rencontre des bonnes pratiques en matière de recyclage du plastique.
- Pascale Martel Naquin : Ancienne Directrice de l’association CEFREPADE, qui accompagne des actions de renforcement de compétences et de valorisation des déchets depuis plus de 20 ans, surtout en Haïti et en Afrique subsaharienne.
- Said Benhamida : Directeur et co-fondateur de Mika, startup qui collecte et valorise de déchets plastiques le long du littoral marocain.
- Jean-Baptiste Grassin : Directeur de Nomad Plastic et Chargé de la recherche et de la stratégie de Plastic Odyssey.
Cette rencontre pourra être suivi sur Webex.
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Le Village by CA est un réseau d’accélérateurs de start-up porté par le Crédit Agricole. Il s’appuie sur des écosystèmes d’innovation pour accompagner la transformation des entreprises en région. En savoir plus : //www.levillagebyca.com/

Covid-19 : Evolution de la crise dans certains de nos pays d’intervention
Depuis le début de la pandémie, la Fondation Grameen Crédit Agricole suit l’évolution de la crise sanitaire dans ses pays d’intervention afin de mieux comprendre ses effets sur les institutions de microfinance soutenues et leurs clients. Après Covid-19 : l’impact de la crise sur la microfinance, cette nouvelle publication compile les données et les analyses de certains pays où la Fondation intervient.
La Fondation a fait le choix d’analyser des outils de mesure accessibles, quantitatifs et qualitatifs. Les indicateurs quantitatifs se centrent notamment sur le nombre de cas Covid et le nombre de décès, qui sont analysés en moyenne sur 7 jours et en proportion sur 1 million d’habitants afin d’avoir de données comparatives. Le pourcentage d’habitants entièrement vaccinés est aussi pris en compte pour évaluer l’efficacité de la campagne vaccinale dans le pays. Les outils de mesure qualitatifs reposent sur les actions du gouvernement en réponse à la crise, l’impact de la pandémie sur l’économie et la cartographie sanitaire (pays rouge, orange ou vert) développé par la France.
Les sources proviennent exclusivement d’entités compétentes telles que le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies, le Fonds monétaire international, le Ministère Français des Affaires étrangères, le Ministère de la Santé publique, l’Organisation de la coopération et du développement économiques, la Banque Mondiale et l’Organisation Mondiale de la Santé.
Avec cette publication, destinée aux décideurs publics, financeurs, opérateurs et institutions de microfinance, nous espérons contribuer à la compréhension des effets de la Covid-19 sur le secteur de la microfinance pour mieux se préparer, innover et répondre à la crise.

Le digital au cœur des orientations stratégiques des institutions de microfinance
ADA, Inpulse et la Fondation Grameen Crédit Agricole se sont associés en 2020 pour suivre et analyser les effets de la crise Covid-19 sur leurs institutions de microfinance (IMF) partenaires dans le monde. Ce suivi a été réalisé périodiquement en 2020 et 2021 afin d’avoir une meilleure vision de l’évolution de la crise à l’international. Les conclusions exposées dans cet article font suite à la dernière étude menée en novembre 2021. Avec cette analyse régulière, nous espérons contribuer, à notre niveau, à la construction de stratégies et de solutions adaptées aux besoins de nos partenaires, ainsi qu’à la diffusion et à l’échange d’informations entre les différents acteurs du secteur.
Les résultats présentés proviennent de la 8e enquête de la série commune (1) à ADA, Inpulse et la Fondation Grameen Crédit Agricole. Les 70 institutions qui ont répondu sont situées dans 39 pays d’Europe de l’Est et d’Asie centrale (EAC-24%), d’Afrique subsaharienne (ASS-38%), d’Amérique latine et Caraïbes ( ALC-20%), d’Asie du Sud et du Sud-Est (ASSE-9%) et du Moyen-Orient et Afrique du Nord (MOAN-9%) (2) .
1. Malgré la reprise des opérations, la croissance est limitée par une faible demande
Au cours du 2e semestre 2021, le contexte Covid-19 s’est largement amélioré pour nos institutions de microfinance partenaires. En effet, en novembre 2021, 64% d’entre elles indiquent que les mesures d’endiguement de l’épidémie dans leurs pays s’étaient allégées par rapport à celles connues dans l’été et 70% des répondants (49 IMF) ne rencontrent plus de contraintes liées à la Covid-19 dans leurs activités.
Les IMF d’Europe de l’Est (Bulgarie, Lituanie, Moldavie et Roumanie) ressortent comme une exception à cette dynamique puisqu’une partie d’entre elles (7 IMF sur 13 dans cette sous-région) témoignent d’un contexte durci lors de cette période, en lien avec le regain épidémique dans la région au dernier trimestre. Cela se matérialise notamment par des difficultés à rencontrer les clients sur le terrain ou en agence et donc à mener les activités de manière générale (collecte et déboursement de prêts).
C’est dans ce contexte changeant que les IMF opèrent depuis près de deux ans désormais. Bien que la tendance soit à l’amélioration des conditions, les performances opérationnelles restent inférieures aux prévisions au fur et à mesure des enquêtes : 53% des sondés (37 IMF) indiquent ne pas avoir atteint leurs objectifs de déboursements depuis le début de l’année. Ce phénomène se retrouve globalement dans chaque région, à l’exception de la zone ALC (dont la plupart des partenaires sont situés en Amérique Centrale).
Les faibles niveaux de décaissements sont liés avant tout aux difficultés que connaissent les clients des IMF. Parmi les IMF qui n’ont pas les niveaux de croissance attendus cette année, les deux raisons les plus avancées (respectivement 54% et 49%) sont le profil de risque détérioré de la clientèle et la réticence des clients à prendre de nouveaux prêts. Cette justification se confirme d’ailleurs par le fait que 53% des répondants ont encore un portefeuille à risque plus élevé qu’avant la crise. Cette augmentation du risque persistante et la situation d’une partie des clients des IMF dont les besoins sont faibles, voire inexistants, limite donc les possibilités de développement des IMF.
2. La digitalisation reste la grande priorité des institutions de microfinance
Malgré une reprise économique à la fois progressive et contrastée, la proactivité des IMF pour s’adapter aux enjeux ponctuels et futurs continue de se vérifier au fil des mois. Dès le début de la crise, nous avions remarqué que la crise avait nourri la réflexion autour de sujets stratégiques. En fin d’année 2021, 47% des IMF confirment que les pistes importantes de travail pour les années à venir ont émergé avec la crise. Surtout, les thématiques les plus mentionnées au début de la pandémie (développement de produits pour l’agriculture, adaptation de l’offre, digitalisation) sont toujours au cœur des orientations que devraient prendre les institutions partenaires.
La mise en place de solutions digitales (internes et externes) ressort comme l’axe de développement principal. La digitalisation est en effet incontournable pour pallier les difficultés de contact direct avec les emprunteurs, sujet mis en exergue dès le début de la pandémie. Nous notons d’ailleurs que l’attrait pour le digital se retrouve dans toutes les régions mais qu’il est plus ou moins prononcé en fonction de la taille des IMF : 69% (9 IMF) des institutions de Tiers 1 (3) pensent lancer des nouveaux produits et service digitaux alors que cela ne concerne que 47% (15 IMF) des Tiers 2 et 24% (5 IMF) des Tiers 3.
Les autres axes stratégiques mentionnés le sont dans une moindre mesure. Cependant, 30% des répondants prévoient de s’orienter davantage vers le secteur de l’agriculture. Les réponses à ce sujet ne font pas ressortir de corrélation marquée que ce soit en termes de taille des IMF ou de localisation ; seule la région ASSE montre un intérêt particulier (67%). Cette piste fait écho aux témoignages que nous avions récoltés il y a un an et demi : ce secteur était alors apparu comme l’un des moins touchés par la crise de la Covid-19. Cette intention de plus investir dans le secteur agricole est particulièrement positive tant ce secteur représente à la fois un enjeu économique, social et environnemental pour les années à venir.
Enfin, un autre point saillant parmi les réponses de nos partenaires est la formation et la sensibilisation des clients sur différentes thématiques : l’usage des solutions digitales (27%), l’éducation financière (27%), la santé (11%) ou la protection de l’environnement (11%). Si ces sujets sont moins plébiscités, ils sont en lien avec les axes de développement des IMF mentionnés ci-dessus et mettent en avant la nécessité d’accompagner les clients pour qu’ils s’adaptent à ces changements.
3. La capacité de mise en œuvre de ces stratégies varie en fonction de la taille des IMF
Nous notons que 76% des IMF ont déjà démarré la mise en place de mesures en lien avec ces axes stratégiques et 16% prévoit de lancer des actions dans ce sens dans les mois à venir. Ainsi, seul 7% de l’échantillon présente des perspectives moins évidentes sur ce point. Un certain décalage dans la mise en place de ces mesures émerge toutefois en fonction de la taille des institutions : les IMF de Tiers 1 ont pour la très vaste majorité (93%) déjà mis en place de telles mesures alors que cette proportion baisse à 77% pour les Tiers 2 et 64% pour les IMF de Tiers 3.
Ces différences par taille d’IMF (que nous constations déjà dans des travaux de 2020 sur les conséquences directes de la crise sur les IMF (4)) se retrouvent aussi sur le niveau du soutien attendu de la part des parties prenantes externes (investisseurs, donateurs, etc.). Alors que l’assistance technique (69% des réponses) et le financement dédié (66%) sont les deux composantes qui ressortent le plus pour avancer sur ces thématiques, elles sont bien plus sollicitées par les IMF de Tiers 2 et 3. De même, les IMF de la zone EAC sont les seuls à marquer une certaine indépendance à ce sujet, un tiers des répondants de la zone ne soulignant aucun besoin de soutien.
Les IMF de plus grande taille paraissent donc plus armées et autonomes après la crise pour relever leurs prochains défis, comme elles le furent au pic de la crise. En parallèle, même si c’est dans une moindre mesure, une partie de celles de plus petite taille confirme également des orientations fortes pour les années à venir. Malgré des moyens moins importants, elles n’en sont donc toutefois pas moins ambitieuses.
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(1) Les résultats des sept premières enquêtes sont accessibles ici : //www.gca-foundation.org/observatoire-covid-19/, //www.ada-microfinance.org/fr/crise-du-covid-19/ et //www.inpulse.coop/news-and-media/
(2) Nombre d’IMF répondantes par région : EAC : 17 IMF ; ASS 27 IMF ; ALC : 14 IMF ; ASSE 6 IMF ; MOAN : 6 IMF.
(3) Les IMF de Tiers 3 ont un encours de crédit inférieur à 5 millions USD, les Tiers 2 entre 5 et 50 millions USD et les Tiers 1 supérieur à 50 millions USD.
(4) //www.gca-foundation.org/la-crise-covid-19-des-impacts-varies-selon-la-taille-des-imf/

La Facilité Africaine : retour sur notre premier dispositif d’assistance technique en microfinance
En 2013, aux côtés de l’Agence Française de Développement (AFD), la Fondation a lancé son premier programme d’assistance technique : la Facilité Africaine. L’objectif de ce dispositif est d’accompagner des institutions de microfinance rurales de petite et moyenne taille, mais à fort impact social, en Afrique subsaharienne. Huit ans après son lancement, le bilan de la Facilité témoigne de l’importance d’apporter un soutien non seulement financier mais aussi technique aux institutions de microfinance partenaires.
Via la Facilité Africaine, la Fondation et l’AFD ont accompagné 26 institutions de microfinance qui ont elles-mêmes financé les activités génératrices de revenus de plus de 500 000 emprunteurs avec des prêts moyens d’environ 200 euros. Avec 328 missions d’assistance technique réalisées, le programme a couvert de nombreux domaines d’expertise, de l’élaboration de stratégies environnementales à la digitalisation du processus d’octroi de crédit, en passant par le renforcement de la gouvernance.
La Facilité a permis de renforcer le profil de risque et de consolider les organisations partenaires. Bien qu’il soit complexe d’isoler les effets de l’assistance technique sur l’évolution des performances, la Fondation a pu constater l’impact de la Facilité dans le cadre de l’étude « Notre dispositif d’assistance technique », réalisée avec le soutien de CERISE, organisation spécialisée dans la mesure de l’impact. Une augmentation globale du nombre d’emprunteurs actifs et de l’encours du crédit, une amélioration de l’autosuffisance opérationnelle ainsi que des gains en efficacité ont été visibles auprès des institutions bénéficiaires.
Pour clôturer le programme, la Fondation a organisé en octobre 2021 à Kigali, en marge de la Semaine Africaine de la Microfinance, le dernier et 6e Forum de la Facilité avec tous les bénéficiaires et partenaires. Ce fut l’occasion d’en faire le bilan et de valoriser les bonnes pratiques du dispositif.
Aujourd’hui l’assistance technique fait partie des métiers phares de la Fondation. Ce qui a commencé comme une seule et belle aventure avec la Facilité Africaine est aujourd’hui un ensemble de 6 dispositifs d’assistance technique, avec un montant de subvention sous gestion de 7,1 millions d’euros en 2021. Vecteur de changement et de résilience, l’assistance technique constitue un axe fort de développement de la Fondation et fera partie intégrale du Plan stratégique 2022-2025.

La microfinance doit jouer un rôle plus important pour aider les populations vulnérables face aux effets du changement climatique
“La nécessité d’agir face aux risques environnementaux est une conséquence logique de la mission que s’est fixée notre institution : venir en aide aux populations les plus vulnérables.”
Les acteurs du secteur de la microfinance historiquement organisés pour favoriser l‘accès au financement des populations fragiles doivent faire évoluer leurs outils et leurs modalités d’intervention dans un contexte d’urgence climatique et environnementale que l’on ne peut plus ignorer. Les populations rurales, vivant dans des zones économiquement fragiles, sont en effet très exposées à ces effets dans leur dépendance à l’agriculture et leurs difficultés d’accès aux services de base (accès à l’eau, à l’énergie, à des conditions sanitaires acceptables, etc.).
Pour mieux comprendre ces mécanismes, nous avons conduit une série d’entretiens qualitatifs auprès des institutions de microfinance partenaires de la Fondation Grameen Crédit Agricole qui sont venus compléter des questionnaires régulièrement adressés et analysés depuis plusieurs mois. Cette démarche nous a permis d’identifier les principaux risques environnementaux appréhendés par ces institutions et les moyens mis en œuvre pour les prévenir et les traiter. Nous partageons ici quelques éléments d’analyse ainsi que les pistes de réflexion que nos partenaires ont d’ores et déjà engagées.
1. Les risques météorologiques sont ceux auxquels il est le plus urgent de répondre
Catastrophes naturelles d’origine météorologique et dérèglement du cycle des saisons impactent de manière croissante les activités des clients des IMF. Pour 65% de nos partenaires, les risques météorologiques constitueront la menace environnementale la plus importante dans le futur proche. Les populations vulnérables et rurales en particulier sont davantage exposées du fait de leur dépendance à l’agriculture, de la fragilité de leurs infrastructures ou encore de leurs difficultés d’accès aux soins. Nos institutions partenaires partagent ainsi de nombreux exemples de perturbations qui impactent l’activité de leurs clients. Les sécheresses affectent les rendements et réduisent l’accès à l’eau potable, et les inondations détruisent les récoltes et les infrastructures et interrompent les chaînes d’approvisionnement.
L’ampleur et la nature des risques environnementaux sont très variables en fonction des régions. L’Afrique subsaharienne est la zone géographique dans laquelle nos partenaires souffrent le plus du risque météorologique : il est déjà matérialisé pour 40% d’entre elles. Dans cette région sont également rapportés plus qu’ailleurs des risques importants d’érosion et de pollution des sols. En revanche, les risques sanitaires liés à la pollution de l’air sont plus préoccupants pour nos partenaires en Europe de l’Est et en Asie du Sud-Est.
2. Une prise de conscience forte, mais une mise en œuvre encore peu significative
Nos partenaires sont largement conscients des risques environnementaux qui pèsent sur leurs activités. La grande majorité, 88% des répondants, considère que la protection de leurs bénéficiaires contre les risques environnementaux fait partie de leur mission. Cependant, cela ne se traduit pas nécessairement en actions concrètes pour le moment. L’engagement de la gouvernance de l’institution apparaît comme un pré-requis indispensable : de nombreuses institutions indiquent que les décisions en ce sens ne sont prises et les décisions mises en œuvre que lorsque la gouvernance est réellement impliquée dans le suivi des thématiques environnementales. Parmi les 88% des sondés qui estiment que les aspects environnementaux sont inclus dans leur mission, 16% n’ont pas encore d’implication tangible de leur gouvernance dans ces sujets.
3. Les Institutions ne sont pas encore suffisamment proactives sur les sujets environnementaux
Un des leviers pour inciter la gouvernance des institutions à prendre des mesures est la demande des clients : de nombreuses institutions ont ainsi observé que lorsque des clients exprimaient leurs attentes sur des services ou des financements spécifiques liés à la transition climatique (équipements d’irrigation, semences adaptées, accès à l’énergie, etc.), les conseils d’administration étaient plus enclins à vouloir développer de nouvelles offres et à demander davantage d’implication à leurs équipes sur ce thème. Pour autant, seul 40% de nos IMF partenaires observent des demandes explicites de leurs clients sur ces sujets environnementaux, ce qui laisse présupposer d’un véritable potentiel sur ce point.
L’influence que peuvent également avoir les bailleurs de fonds vient renforcer cet engagement des institutions. Parmi nos partenaires les plus avancés sur ces sujets, nombreux sont ceux qui ont été incité ou accompagné par leurs propres financiers pour définir une stratégie environnementale ou encore concevoir des produits de finance verte inclusive. C’est le cas de 4 partenaires de la Fondation Grameen Crédit Agricole sur les 7 avec lesquels nous avons mené des entretiens qualitatifs.
4. Des initiatives inspirantes ont déjà été mises en place par certaines institutions
Plusieurs de nos partenaires ont déjà mis en place des initiatives intéressantes afin de renforcer la résilience de leurs activités face aux risques environnementaux et limiter la contribution du portefeuille à ces risques.
Afin de protéger les clients et ainsi leur activité, 51% de nos institutions partenaires sensibilisent leurs clients à la vulnérabilité de leur activité face aux effets du changement climatique (baisse des rendements, impact des aléas météorologiques, etc.). 35% d’entre elles ont des listes d’exclusion, qui bannissent le financement de pratiques qui affaiblissent les activités des clients, telles que l’utilisation de pesticides ou la surexploitation agricole, qui polluent et appauvrissent les sols. Le tiers de nos IMF partenaires forment leurs clients aux pratiques plus résilientes, notamment dans le secteur de l’agriculture. Enfin, l’une des actions parmi les plus courantes est celle consacrée à favoriser la constitution d’une épargne de précaution, proposée par 25% des institutions. Elle permet aux petits producteurs de provisionner et d’anticiper des aléas climatiques potentiels (sécheresse, inondations, cyclones, etc.).
Une autre action efficace pour protéger les clients est la proposition d’offres d’assurance spécifique, notamment agricole, mais leur mise en place s’avère le plus souvent difficile et complexe. Un nombre plus faible propose des prêts d’urgence et des prêts avec des conditions suspensives flexibles afin de répondre rapidement aux besoins des clients en cas de catastrophe naturelle.
Pour limiter la contribution des activités des clients aux risques environnementaux, 65% de nos partenaires ont adopté ce qui pourrait s’apparenter à des « politiques sectorielles ». Elles permettent d’exclure des activités qui favorisent la déforestation, la pollution de l’eau ou de l’air ou la génération de déchets. Plus de 50% de nos partenaires sensibilisent leurs clients à l’impact de leur activité, par exemple la surconsommation de l’eau ou de l’énergie. 51% des IMF sondées financent des équipements à faible consommation ou des transitions vers des énergies propres. Cela concerne par exemple des modes de cuisson basse consommation, des équipements solaires ou encore l’isolation des maisons. Enfin, 47% financent des pratiques agricoles et d’élevage respectueuses de l’environnement. Ce financement est souvent complémentaire des actions de formation et de sensibilisation des clients dans le cadre du renforcement des chaînes de valeur agricoles.
5. Les IMF rencontrent de nombreux obstacles dans la mise en œuvre de leurs offres environnementales
Si nous sommes en mesure de donner de nombreux exemples d’initiatives chez nos institutions partenaires, celles-ci concernent encore un nombre limité d’entre elles. Bien que 64% des institutions ayant répondu à notre enquête aient des projets futurs sur ces thématiques, celles-ci sont confrontées à des obstacles financiers et techniques : 78% d’entre elles affirment manquer de ressources financières et 52% d’expertise pour mettre en place leurs projets. En termes de soutien financier, les IMF souhaitent des lignes de financement de plus de 3 ans, ainsi que des prêts à des taux avantageux indexés à des objectifs de performance environnementale. L’assistance technique est aussi un outil efficace pour accompagner les entreprises dans la conception de nouveaux produits, la sensibilisation et la formation de leurs clients, et l’adaptation de leur activité vers plus de résilience et de respect de l’environnement. D’après nos entretiens, recevoir de l’assistance technique joue un rôle clé dans leur développement, et les besoins des IMF en assistance technique sont importants. Notamment, beaucoup de nos partenaires sont intéressés par le développement d’une offre de micro-assurance agricole, qui demande beaucoup de moyens et des connaissances spécifiques.
6. En conclusion
Afin de faire avancer le secteur de la microfinance sur les thématiques environnementales, il apparait nécessaire de mobiliser les instances de gouvernance des institutions de microfinance. Au-delà de l’accompagnement proposé par les bailleurs de fonds, à renforcer, cette mobilisation peut se provoquer en approfondissant et en répliquant à grande échelle les pratiques efficaces existantes, le partage d’expériences entre institutions, l’organisation de forums et de groupes de réflexion, la conception de produits financiers adaptés comme la microassurance ou le financement de chaînes de valeur agricoles.
Un « parcours de protection de l’environnement » reste à construire ensemble avec nos pairs et nos partenaires (à l’image du parcours de protection de la clientèle de SPTF-CERISE) en nous appuyant sur les initiatives existantes dans le secteur (Green Index, ALINUS). La pratique de « prêts verts », dont l’usage s’accélère rapidement dans d’autres secteurs, devrait être davantage promue dans celui de la microfinance. Il s’agit par exemple de proposer des taux préférentiels indexés à des objectifs de performance environnementale.
L’assistance technique est essentielle pour permettre aux institutions de mettre en place des actions concrètes. La nécessité d’adapter l’offre aux besoins des institutions est un des principaux apprentissages de l’évaluation approfondie de « Notre dispositif d’assistance technique ». En ce qui concerne la Fondation Grameen Crédit Agricole, la nécessité d’adaptation s’applique tout particulièrement aux missions sur des thématiques environnementales : les risques environnementaux qui pèsent sur l’activité des partenaires varient grandement d’une région à l’autre, et même d’une IMF à l’autre. Il s’agit donc de concevoir un dispositif d’accompagnement d’assistance technique flexible et modulable en fonction des spécificités des institutions et de la conjoncture, sans imposer de thématiques trop précises et de méthodologies standardisées. Celui-ci doit être accompagné d’une large variété de financements possibles pour divers types de missions d’assistance technique. Un autre apprentissage répertorié dans la publication est la nécessité de réfléchir à des modèles de mesure de l’impact des missions autour des enjeux environnementaux, avec la formulation d’objectifs et d’indicateurs précis.
Pour définir des indicateurs communs pertinents, à la fois en termes d’impact direct et indirect à travers l’activité du portefeuille, il est nécessaire de s’accorder collectivement sur les bonnes pratiques et définitions communes. En particulier, le secteur peut porter une réflexion sur l’accompagnement et le développement d’une agriculture plus durable qui est sans aucun doute l’un des enjeux majeurs des pays les plus fragiles du continent africain.

Les Banquiers Solidaires du Crédit Agricole, un beau succès pour ce dispositif à impact
Par Carolina Viguet, Directrice Communication & Partenariats, FGCA
Trois ans après son lancement, le succès du dispositif Banquiers Solidaires confirme l’engagement des collaborateurs et la volonté du Groupe de soutenir des projets à impact social. Depuis 2018, le programme compte 28 missions lancées dans une quinzaine de pays en faveur de 19 organisations soutenues par la Fondation Grameen Crédit Agricole. Ce sont 316 jours de missions prévus ou réalisés par 34 Banquiers Solidaires.
Un projet à impact avec la Fondation Grameen Crédit Agricole
Lancé par la Fondation Grameen Crédit Agricole et Crédit Agricole S.A. en 2018, Banquiers Solidaires est un programme de volontariat de compétences ouvert à tous les collaborateurs du groupe Crédit Agricole en faveur d’institutions de microfinance et d’entreprises à impact soutenues par la Fondation.
L’objectif du programme « Banquiers solidaires » est double : il permet de valoriser les compétences des collaborateurs du groupe Crédit Agricole et, d’autre part, d’apporter un soutien complémentaire aux institutions de microfinance et entreprises partenaires de la Fondation Grameen Crédit Agricole. C’est la première fois qu’un partenariat de ce type est lancé par le groupe Crédit Agricole.
Sénégal, Maroc, Cambodge… un beau succès
Quelques missions emblématiques du programme :
- Avec le soutien du Crédit Agricole de Franche-Comté, un Banquier solidaire est parti pour deux ans aider la Laiterie à structurer la filière lait au Sénégal. Une autre Banquière solidaire de Crédit Agricole CIB est partie deux semaines accompagner KOSSAM SDE, une filiale de la Laiterie, dans le déploiement d’une application digitale. D’autres missions en faveur de La Laiterie sont prévues en 2022.
- Une Banquière solidaire de Crédit Agricole S.A. a réalisé une mission en coopération avec Crédit du Maroc, pour améliorer les systèmes de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme (LCB-FT) de la Fondation Al Karama, qui octroie des microcrédits à des personnes à faible revenu au Maroc.
- Au Cambodge, un Banquier solidaire est parti deux semaines, avec le soutien de Crédit Agricole Val de France, pour accompagner le Cirque Phare (PPSE), entreprise sociale qui promeut l’insertion sociale et l’autonomisation des jeunes via la culture et les arts cambodgiens, dans sa gestion financière et sa structure organisationnelle.
« Incontestablement, cette expérience a dépassé mes attentes, tant en lien avec la mission réalisée que sur le plan humain. » Olivier Mancini, responsable Recouvrement au Crédit Agricole du Languedoc qui a effectué en septembre 2021 une mission en faveur d’OXUS au Tadjikistan. Découvrez son témoignage ici.
« Je retiens surtout un accueil chaleureux et de belles rencontres. » Andreas Brunner, Superviseur Audit interne chez Crédit Agricole Assurances qui a effectué en octobre 2021 une mission en faveur d’OXUS au Kirghizistan. Découvrez son témoignage ici.
Missions à pourvoir
Quelques missions sont toujours à pourvoir et d’autres sont en cours de programmation pour 2022 :
- Mission « LCB-FT » en faveur de SEF en Afrique du Sud
- Mission « Stratégie digitale » en faveur d’OXUS au Kirghizistan
- Mission « LCB-FT » en faveur de Bimas au Kenya
Avec ce dispositif, le groupe Crédit Agricole renforce son Projet Sociétal aux côtés de la Fondation Grameen Crédit Agricole en faveur d’une finance plus inclusive.
Vous trouverez plus d’information sur les missions ici.
Pour postuler, envoyez votre CV et un paragraphe de motivation à Carolina Viguet : carolina.viguet@credit-agricole-sa.fr

Les derniers financements de la Fondation en Europe et Asie Centrale

Au second semestre 2021, la Fondation Grameen Crédit Agricole a accordé de nouveaux financements en Europe et Asie Centrale dont un auprès de Furuz, un nouveau partenaire au Tadjikistan. A fin décembre 2021, la Fondation Grameen Crédit Agricole comptait 81 partenaires répartis dans 37 pays et gère un portefeuille de 82 millions d’euros dont 46% dans des pays fragiles.
En Moldavie, la Fondation a accordé un nouveau prêt à l’institution de microfinance Smart Credit pour un montant équivalent à 580 000 euros. Smart Credit est une institution de microfinance créée en 2010 afin d’aider les clients à améliorer leurs conditions de vie notamment auprès des petits entrepreneurs socialement défavorisés. L’institution offre des prêts selon la méthodologie individuelle. A ce jour, Smart Credit compte 3 253 clients dont 54% de femmes et 69% de clients en zone rurale.
La Fondation a également accordé deux nouveaux prêts à Lazika en Géorgie pour un montant total équivalent à 1,4 millions d’euros. Lazika est une institution de microfinance créée en 2000 par Oxfam Grande-Bretagne. Sa mission est de faciliter l’accès des entrepreneurs à revenu faible et intermédiaire à des services financiers adaptés à leurs besoins. Actuellement, Lazika compte près de 15 000 clients dont 49% sont de femmes et 69% vivent en zone rurale.
Au Kazakhstan, la Fondation a également accordé un nouveau financement à Asian Credit Fund (ACF) pour un montant en monnaie locale équivalent à 1 million d’euros. ACF est une institution de microfinance créée en 1997 dont mission est de fournir des produits et services financiers et de développement aux ménages les plus pauvres au Kazakhstan. Les services financiers d’ACF sont conçus pour promouvoir le développement des ménages ruraux, la croissance des petites entreprises et l’accession à la propriété. L’institution compte près de 27 000 clients qui vivent à 93% en zone rurale et dont 70% sont des femmes.
Au Tadjikistan, la Fondation a accordé un premier financement à Furuz, un nouveau partenaire, pour un montant en monnaie locale équivalent à 500 000 euros. Furuz est une institution de microfinance qui a débuté ses activités en 1999 dans le cadre du programme de développement de microentreprises de l’ONG Millenium Relief and Development Services. L’institution propose des services financiers à destination des petites entreprises. Furuz compte plus de 5 000 clients dont 30% de femmes et 81% de clients en zone rurale.
Pour en savoir plus, cliquez ici.

La Fondation octroie 7 nouveaux financements en Afrique Subsaharienne

Au cours du second semestre 2021, la Fondation Grameen Crédit Agricole a accordé 7 nouveaux financements en Afrique subsaharienne. A ce jour, la Fondation gère un portefeuille de 83 millions d’euros dont 34% en Afrique Subsaharienne.
Au Kenya, la Fondation a accordé un nouveau prêt à l’institution de microfinance Bimas pour montant en monnaie locale équivalent à 800 000 euros. Bimas est une institution de microfinance dont la mission est d’offrir des services financiers et non financiers innovants aux personnes habitant en zone rurale. Bimas compte près de 18 400 clients dont 59% de femmes et 86% de clients ruraux. La Fondation a également accordé un nouveau prêt à ECLOF Kenya pour un montant en monnaie locale équivalent à 1,2 millions d’euros. ECLOF Kenya est une institution de microfinance dont mission est de permettre aux clients de réaliser leurs projets grâce à l’offre de services financiers et non financiers connexes. A ce jour, l’institution compte plus de 38 000 client dont 63% de femmes.
Au Bénin, la Fondation a accordé un nouveau prêt à l’institution de microfinance Renaca pour un montant en monnaie locale équivalent à 1,5 millions d’euros. Renaca est une institution de microfinance qui cherche à renforcer la base économique des populations rurales, périurbaines et urbaines vulnérables. L’institution compte près de 41 000 clients qui vivent à 40% en zone rurale et dont 57% sont des femmes.
Au Burkina, la Fondation a également accordé un nouveau prêt à l’institution de microfinance ACEP Burkina pour un montant en monnaie locale équivalent à 2 millions d’euros. ACEP Burkina est une institution de microfinance qui propose des services financiers aux personnes exclues du secteur bancaire traditionnel. ACEP Burkina s’adresse principalement aux micro, petites et moyennes entreprises (TPE et PME) des zones urbaines et périurbaines. Elle finance près e 18 000 clients dont 21% de femmes et intervient uniquement en zone urbaine.
Au Cameroun, la Fondation a accordé un prêt à une autre institution du réseau ACEP, ACEP Cameroun, pour un montant en monnaie locale équivalent à 2 millions d’euros. ACEP Cameroun est une institution de microfinance dont la mission est d’accompagner le développement des Très Petites Entreprises (TPE) dans les centres urbains du pays. A ce jour, l’institution compte environ 15 000 clients dont 34% de femmes et 28% en zone rurale.
En Ouganda, VisionFund Uganda a reçu un prêt d’un montant équivalent à 400 000 euros. VisionFund Uganda est une institution de microfinance, filiale de World Vision. L’institution opère à l’échelle nationale en Ouganda avec 23 agences. VisionFund a étendu son action dans la région du Nil occidental pour servir les réfugiés et leurs communautés d’accueil dans le cadre d’un projet pilote développé par la Fondation Grameen Crédit Agricole. Aujourd’hui, l’institution compte près de 45 000 clients, 95% en zone rurale et 59% de femmes.
Enfin, la Fondation a accordé un nouveau prêt à l’institution de microfinance LAPO, en Sierra Leone, pour un montant équivalent à 600 000 euros. L’institution octroie essentiellement des microcrédits aux femmes des zones défavorisées. Aujourd’hui, LAPO est l’une des institutions les plus importantes du pays avec une couverture de 80% du territoire national. Elle comte près de 23 000 clients dont 93% de femmes et 84% de clients en zone rurale.
Pour en savoir plus, cliquez ici.

Oxus Kirghizstan, bénéficiaire du programme Banquiers Solidaires
Banquiers Solidaires est un programme de volontariat de compétences lancé par la Fondation Grameen Crédit Agricole et Crédit Agricole S.A. en 2018 avec un double objectif : d’une part, accompagner avec de l’assistance technique les institutions de microfinance et les entreprises à impact social financées par la Fondation, d’autre part, valoriser les compétences des collaborateurs du Groupe qui souhaitent s’investir dans des projets à fort impact social.
OXUS Kirghizstan est une institution de microcrédit qui fournit des services financiers aux travailleurs pauvres et aux personnes sous-bancarisées au Kirghizstan. Andreas Brunner, Superviseur Audit interne chez Crédit Agricole Assurances a accompagné l’institution dans la définition d’un plan marketing annuel.
Retour sur le programme avec l’interview de Denis Khomyakov, CEO d’OXUS Kirghizstan.
- Présentation : Pouvez-vous présenter votre institution de microfinance ? (Chiffres clés, mission, approche, clients, structure…)
La société a été créée en 2006 par le groupe OXUS et l’ONG ACTED (actionnaire principal). La mission de notre institution est d’être une entreprise transparente et responsable engagée à fournir des services financiers aux travailleurs pauvres et aux personnes sous-bancarisées au Kirghizstan. L’entreprise est située dans 5 des 7 régions du Kirghizistan, compte 15 succursales et 135 employés. Nous comptons aujourd’hui environ 9 500 clients, avec un portefeuille de prêts en cours de 800 millions de KGS (9,4 millions de USD). 50% des clients d’OXUS sont des femmes et 63% viennent de zones rurales.
- Vous avez bénéficié du programme Banquiers Solidaires en 2021 afin de construire un plan marketing et la création d’un programme de fidélisation de vos clients. Pourquoi cela était-il important pour votre institution ?
Un programme de fidélisation bien conçu et fonctionnel permettra d’augmenter le taux de rétention des clients, tout en attirant de nouveaux clients. Le plan marketing doit permettre à l’entreprise de structurer de manière plus efficace les ressources allouées aux activités marketing. Ces deux livrables de la mission Banquiers Solidaires nous permettront de mieux valoriser l’offre d’OXUS Kirghizstan.
- Comment avez-vous préparé la mission avant l’arrivée du Banquier Solidaire ?
Nous avons passé beaucoup de temps à prioriser les points que nous voulions aborder avec le Banquier Solidaire. Nous avons préparé la documentation complète sur l’entreprise, ses clients, ses activités, le fonctionnement actuel de l’entreprise et la liste des personnes impliquées dans les projets futurs. Nous avons également beaucoup échangé avec Andreas pour définir ce que nous voulions faire en termes de marketing. La phase de préparation a été capitale pour la réussite de la mission.
- Qu’attendiez-vous du Banquier Solidaire ? Les résultats ont-ils été à la hauteur de vos attentes ?
Je m’attendais à une mission de conseil avec comme livrables, certains documents. Ce que nous avons reçu : une formation détaillée d’un spécialiste du marketing ! Andreas, le Banquier Solidaire, a mené des entretiens et formé toutes les personnes impliquées dans le processus de commercialisation (des agents de crédit et directeurs d’agence au Directeur Financier et Directeur des Opérations) ! Le résultat est formidable et nous utilisons désormais les documents créés avec Andreas. Ces documents sont complètement adaptés à notre réalité. La mission a été excellente et a dépassé nos attentes.
- Quelles ont été les priorités définies suite aux recommandations formulées ?
La priorité est d’affiner le plan marketing pour 2022 et de le mettre en œuvre. Le travail sur le programme de fidélité est également en cours, mais présuppose la mise en œuvre du plan marketing 2022. Nous sommes impatients de mettre en œuvre les deux projets.

Mission terrain des administrateurs de la Fondation en Bosnie
Du 23 au 27 Novembre dernier, les administrateurs de la Fondation Grameen Crédit Agricole ont participé à une mission de terrain en Bosnie au cours de laquelle ils ont pu rencontrer les institutions de microfinance soutenues et leurs clients. Présente en Bosnie depuis 2018, la Fondation a financé trois partenaires travaillant principalement en zone rurale et qui comptent un pourcentage élevé de femmes parmi leur clientèle : Partner, Mi Bospo et Mikra.
Durant la mission, les administrateurs de la Fondation ont pu échanger avec les institutions partenaires et en apprendre plus sur le secteur de la microfinance en Bosnie, un pays encore très marqué par la guerre 1992-1995. Ils ont également rencontré les clients de ces institutions qui grâce aux microcrédits obtenus développent des activités génératrices de revenus et peuvent améliorer leurs conditions de vie. Ces échanges ont mis en évidence la place importante qu’occupe la microfinance dans le développement du microentrepreneuriat en Bosnie.
Outre la rencontre avec les partenaires de la Fondation, cette mission de terrain en Bosnie a également été l’occasion pour les administrateurs de mener une réflexion sur le positionnement de la Fondation et sur les axes thématiques du prochain plan stratégique 2022-2025. Cette réflexion se poursuivra au cours des prochains mois avec les équipes et d’autres parties prenantes de la Fondation.
Découvrez les témoignages vidéo de Raphaël Appert, Président de la Fondation Grameen Crédit Agricole et Vice-président de Crédit Agricole SA, et Bernard Lepot, Président du Comité d’investissement de la Fondation, sur cette mission terrain.

Découvrez la dernière Newsletter de la Fondation
La Fondation Grameen Crédit Agricole publie sa Newsletter N. 40 qui met en avant les engagements auprès de ses partenaires et l’impact de ses actions sur le terrain dans un contexte de crise sanitaire. Dans cette Newsletter, la Fondation vous présente les résultats de la 7e enquête de la série menée avec ADA et Inpulse pour suivre et analyser les effets de la crise Covid-19 sur les institutions de microfinance partenaires dans le monde.
Vous découvrirez le témoignage d’Olivier Mancini, Banquier Solidaire de la Caisse régionale Crédit Agricole Languedoc, parti au Tadjikistan pour accompagner l’institution de microfinance OXUS Tadjikistan. Lancé par la Fondation Grameen Crédit Agricole et Crédit Agricole S.A. en 2018, Banquiers Solidaires est un programme de volontariat de compétences ouvert à tous les collaborateurs du groupe Crédit Agricole en faveur d’institutions de microfinance et d’entreprises à impact soutenues par la Fondation.
Découvrez également les résultats du soutien de la Fondation en faveur de l’institution de microfinance RENACA au Bénin, qui a bénéficié d’un accompagnement pour le renforcement de ses actions en matière de finance verte inclusive.

La Fondation s’engage pour les petites entreprises agricoles

Le Council on Smallholder Agricultural Finance (CSAF) est le principal réseau mondial de financeurs sociaux qui promeut un marché financier inclusif pour les organisations de producteurs et les petites et moyennes entreprises (PME) du secteur agricole. Depuis 2013, les 16 membres et affiliés du CSAF ont accordé 5 milliards de dollars de prêts à des PME agricoles, offrant un accès au marché à 3,4 millions de petits exploitants dans 65 pays d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine.
Après avoir été acceptée en tant qu’affilié au CSAF en juin 2020, la Fondation Grameen Crédit Agricole poursuit son engagement en 2021 en participant à la construction d’un mémorandum d’entente afin de préciser les principes et protocoles de restructuration et de redressement des prêts.
La nécessité d’un mémorandum d’entente
La coopération accrue des membres du CSAF a généré une collaboration positive entre les prêteurs, entraînant des fonds supplémentaires et une assistance technique pour les emprunteurs. Dans certains cas cependant, il y a eu un manque de coordination avec des résultats sous-optimaux tant pour les prêteurs que pour les emprunteurs. La crise de la Covid-19 a accru la nécessité de principes clairement énoncés sur la restructuration des prêts.
Travail collectif
Les membres du CSAF ont organisé plusieurs ateliers en mars 2021 afin de développer et formuler des attentes explicites en matière de restructuration de prêts. À la suite de ces ateliers, un groupe de travail a été établi pour développer des principes de base, énoncés dans le mémorandum d’entente, que les membres peuvent suivre pendant les restructurations de prêts. La Fondation Grameen Crédit Agricole a contribué à cette réflexion et l’Engagement « Principes clés pour protéger les institutions de microfinance et leurs clients dans la crise du Covid-19 » a été une ressource utile.
Téléchargez le mémorandum d’entente ici.

Carnet de mission d’un Banquier Solidaire au Kirghizistan
Lancé par la Fondation Grameen Crédit Agricole et Crédit Agricole S.A. en 2018, Banquiers Solidaires est un programme de volontariat de compétences ouvert à tous les collaborateurs du groupe Crédit Agricole en faveur d’institutions de microfinance et d’entreprises à impact soutenues par la Fondation. Découvrez la tribune d’Andreas Brunner, Banquier Solidaire de Crédit Agricole Assurances, qui a effectué en octobre 2021 une mission terrain en faveur d’Oxus au Kirghizistan.
Un engagement social en faveur de l’inclusion financière
Dès mes débuts au Crédit Agricole (il y a 14 ans !), j’ai été sensible aux actions solidaires proposées par le groupe. J’ai découvert le programme Banquiers Solidaires pour la première fois lorsqu’un collègue m’a partagé l’appel à candidatures pour une mission de conseil en marketing. Lui-même avait effectué une mission Banquiers Solidaires en Afrique et son retour d’expérience m’a motivé à postuler. J’ai ainsi candidaté en octobre 2019 pour cette mission Marketing en faveur d’OXUS, institution de microfinance au Kirghizistan.
Après plusieurs entretiens, j’ai été ravi d’apprendre que j’étais sélectionné pour la mission. Cette dernière correspondait pleinement à mes attentes : mettre mes compétences au profit d’un projet solidaire et découvrir une nouvelle culture et activité. Ma mission était initialement prévue en mars 2020 et nous y avons cru … jusqu’au confinement. Puis nouvelle tentative en avril 2021 qui s’est à nouveau soldée par un report. Finalement, j’ai pu partir en octobre 2021.
Préparation de la mission
Ma mission en faveur d’OXUS Kirghizistan reposait sur deux volets principaux : la définition d’un plan marketing annuel et la création d’un programme de fidélisation permettant d’accroitre le taux de rétention de leurs clients. Quelques entretiens avec les équipes de la Fondation Grameen Crédit Agricole et d’OXUS m’ont permis de mieux évaluer et comprendre les enjeux et objectifs de la mission. Afin de préparer ma venue sur le terrain, j’ai analysé en amont du départ des documents sur la stratégie de l’institution et sur le marché de la microfinance au Kirghizistan. J’ai également longuement échangé avec un collaborateur du principal actionnaire d’OXUS, l’ONG ACTED. Après avoir défini mon planning sur place, il ne me restait plus qu’à partir !
Sur les traces de la route de la soie
Je dois admettre que je ne connaissais pas grand-chose de ce magnifique pays d’Asie centrale, pas même sa capitale. En plus de m’être documenté avant mon départ, le long vol était une bonne occasion pour réviser la géographie et en apprendre plus sur l’histoire du pays. J’arrive déjà à Istanbul : l’aéroport me rappelle l’affluence avant la crise Covid-19 et j’ai l’impression d’embarquer sur la route de la soie. Après un deuxième vol de 5 heures, j’arrive enfin à Bichkek (code IATA : FRU, pour les connaisseurs) où je suis accueilli – par le Directeur Général en personne ! Première pierre posée de notre amitié.
S’en suivent deux semaines de travail intense : entretiens, visites d’agences, analyses … Le temps passe très vite mais je peux compter sur une grande disponibilité de mes interlocuteurs. Les échanges se font principalement en anglais, mais je suis content de pouvoir placer quelques mots en russe, ce qui m’aide non seulement dans les entretiens, mais surtout au restaurant. J’ai consacré la deuxième semaine de la mission à la finalisation de mes livrables (analyses stratégique et tactique, plan annuel, programme de fidélité et outils pratiques à destination des équipes) et au test de mes propositions. C’était également l’occasion de se projeter avec les équipes d’OXUS Kirghizistan sur les travaux qu’ils auront à mener dans les prochains mois. Grâce à l’appui du DG et du Conseil d’administration, je repars confiant sur le fait qu’ils pourront, d’une part, réaliser un grand nombre d’actions prévues dans le plan marketing 2022, d’autre part, mettre en œuvre leur nouveau programme de fidélisation.
Une expérience humaine inédite
Je retiens surtout un accueil chaleureux et de belles rencontres. Les kirghizes m’ont initié à leur culture et ont fait preuve d’une grande hospitalité. J’ai pu découvrir la capitale avec son histoire, son architecture, son héritage russe. Une excursion organisée le week-end m’a permis de mieux connaître ce pays avec ses yourtes, sa cuisine, son agriculture, ses pétroglyphes, son énorme lac salé à 1600m d’altitude, et surtout, ses hautes montagnes culminant à plus de 7000 m et qui entourent la ville.
Je remercie le DG D’OXUS Kirghizistan, Denis Khomyakov, pour sa générosité et sa confiance, toute l’équipe de la Fondation Grameen Crédit Agricole pour l’accompagnement (Carolina Viguet, Cécile Delhomme, Julie Serret, Philippe Guichandut), Aurélie Cacciotti de Crédit Agricole S.A. pour l’aspect logistique ainsi que toutes les personnes de Crédit Agricole Assurances ayant contribué à rendre cette mission possible.

[INTERVIEW] Humo, bénéficiaire du programme Banquiers Solidaires

Banquiers Solidaires est un programme de volontariat de compétences lancé par la Fondation Grameen Crédit Agricole et Crédit Agricole S.A. en 2018 avec un double objectif : d’une part, accompagner avec de l’assistance technique les institutions de microfinance et les entreprises à impact social financées par la Fondation, d’autre part, valoriser les compétences des collaborateurs du Groupe qui souhaitent s’investir dans des projets à fort impact social.
HUMO est une institution de microfinance au Tadjikistan qui vise à soutenir les populations vulnérables et mal desservies vivant dans les zones rurales grâce à des services financiers et de conseil pour les petites entreprises. Elle a été accompagnée en 2020 par Julien Leroy, leader innovation chez CA-CIB.
Retour sur le programme avec l’interview de Firdavs Mayunusov, Responsable financier chez HUMO.
1) Pourquoi l’optimisation de votre business model était-elle importante pour votre institution ?
Le secteur financier a longtemps été l’une des industries les plus conservatrices et non numérisées au monde. L’expérience montre que l’introduction d’innovations et de nouvelles technologies augmente considérablement la compétitivité et améliore l’expérience client. Cependant, afin de développer des innovations et solutions de pointe, il est nécessaire de repenser le business model et la structure organisationnelle de notre institution.
Humo a été créée il y a 17 ans pour améliorer l’accès au financement et au développement social au Tadjikistan. Aujourd’hui, les exigences en matière de produits financiers évoluent rapidement. Effectuer une transition pour devenir une entreprise technologique et pas seulement une institution de microfinance est essentiel. C’est la clé pour atteindre notre mission et libérer le potentiel de la région. Par conséquent, nous avons débuté notre transformation numérique et rendons la structure de l’entreprise plus flexible et orientée produit.
2) Qu’attendiez-vous du Banquier Solidaire ? Les résultats correspondent-ils à vos attentes ?
Nous attendions du Banquier Solidaire qu’il nous donne des conseils et des orientations sur la transformation de l’entreprise. Grâce à lui, nous avons pu non seulement comprendre nos faiblesses, mais aussi trouver de nouvelles opportunités de croissance et renforcer notre business model. Aujourd’hui, deux ans plus tard, nous avons mis en œuvre la plupart des recommandations et lancé la transformation numérique. Nous avons pu jeter un regard neuf sur le business model et développer une stratégie de transformation. Les résultats de la mission ont dépassé nos attentes.
3) Quelles ont été les priorités définies suite aux recommandations formulées ?
Nous avons réfléchi au rôle de l’innovation et du changement organisationnel dans le développement des entreprises. Flexibilité et rapidité sont nécessaires afin que notre entreprise soit compétitive sur le marché. Nous avons donc ouvert un nouveau Département Produits pour gérer des solutions financières de pointe. Puis, nous avons commencé à repenser l’expérience client et avons ouvert un service commercial. Enfin, nous avons amorcé la transformation numérique et mis en place des méthodologies agiles. Cela nous a permis de devenir l’un des acteurs les plus technologiques du marché.
4) 2 ans et quelques vagues de Covid-19 plus tard, que reste-il du Banquier Solidaire chez Humo ?
Au fil des ans, Humo a modifié la structure organisationnelle, renforcé le modèle commercial et identifié des opportunités. Processus commerciaux de base optimisés et bureaucratie minimisée. L’entreprise est devenue plus agile, axée sur la stratégie et a lancé plusieurs produits numériques. Nous avons attiré de nouveaux segments d’utilisateurs et sommes devenus l’une des principales FinTech au Tadjikistan. Grâce au Banquier Solidaire, Humo a pu choisir la bonne voie de développement et réaliser son potentiel de croissance. Aujourd’hui, Humo est incontestablement l’un des leaders du marché malgré les défis du Covid-19, de la législation et du développement socio-économique.

BANQUIERS SOLIDAIRES : TROIS MISSIONS A POURVOIR AUPRES DE PARTENAIRES DE LA FONDATION

Banquiers Solidaires est un programme de volontariat de compétences lancé par la Fondation Grameen Crédit Agricole et Crédit Agricole S.A. en 2018 avec un double objectif : d’une part, accompagner avec de l’assistance technique les institutions de microfinance et les entreprises à impact social financées par la Fondation, d’autre part, valoriser les compétences des collaborateurs du Groupe qui souhaitent s’investir dans des projets à fort impact social.
Les missions peuvent se dérouler pendant le temps de travail du Banquier Solidaire (mécénat de compétences) et/ou pendant les congés (volontariat).
Actuellement, trois missions sont à pourvoir sur le terrain (les missions sur le terrain durent 2 semaines et s’organisent dans le respect des règles de déplacement à l’international édictées par le groupe Crédit Agricole) :
- Mission « Stratégie digitale » en faveur de Smart Credit (Moldavie)
Smart Credit est une institution de microfinance créée en 2010 par 5 professionnels locaux ayant une même vision : fournir des services financiers à des personnes socialement défavorisées et des petits entrepreneurs moldaves. L’institution compte plus de 3 000 emprunteurs actifs et gère un portefeuille de 4,4 millions d’euros.
Le/la Banquier.e Solidaire sélectionné.e aura pour mission d’évaluer la stratégie numérique de l’institution et de contribuer à la construction d’un plan d’action pour la mise en œuvre d’une nouvelle stratégie digitale. Une expérience en gestion de projets informatiques et la maîtrise de l’anglais sont nécessaires.
Pour plus d’informations, consultez les termes de référence de la mission.
- Mission « Communication et Marketing » en faveur de Lazika (Géorgie)
Lazika Capital est une institution de microfinance créée en 2000 par Oxfam Grande-Bretagne en Géorgie. Sa mission est de faciliter l’accès des entrepreneurs à revenu faible et intermédiaire à des services financiers adaptés à leurs besoins. L’institution se situe aujourd’hui parmi les leaders du secteur géorgien de la microfinance et compte près de 14 000 clients.
La mission se déroulera en binôme. Le/la Banquier.e Solidaire sélectionné.e aura pour mission d’évaluer les actions et la stratégie marketing de l’organisation ainsi que d’élaborer un plan marketing fin-2021/2022. Une première Banquière Solidaire a été sélectionnée pour la mission, nous cherchons désormais son binôme, profil junior accepté.
Pour plus d’informations, consultez les termes de référence de la mission.
- Mission « LCB-FT » en faveur de SEF (Afrique du Sud)
SEF est une institution de microfinance créée en 1992 qui travaille activement à l’élimination de la pauvreté en mettant à disposition des pauvres et des très pauvres une gamme de services financiers et non financiers pour leur permettre de réaliser leur potentiel. En décembre 2020, l’institution compte 225 317 emprunteurs actifs dont 100% de femmes en milieu rural et gère un portefeuille de 45 153 765 €.
Le/la Banquier.e Solidaire sélectionné.e aura pour mission d’analyser l’environnement, le cadre réglementaire et les risques LCB-FT auxquels SEF fait face, d’actualiser la procédure et d’animer une formation pour toutes les catégories de collaborateurs (top management, middle management, opérationnels) sur les risques et les dispositifs de prévention LCB-FT. Une expérience d’au moins 5 ans dans des fonctions de conformité est exigée.
Pour plus d’informations, consultez les termes de référence de la mission.
Pour postuler : envoyez votre CV et lettre de motivation (ou 2 paragraphes présentant vos motivations et expertises) à :
- Cécile DELHOMME, Responsable Communication et Partenariats: cecile.delhomme@credit-agricole-sa.fr
- Violette CUBIER, Chargée de programme Assistance Technique: violette.cubier@credit-agricole-sa.fr

LA FONDATION EST LAURÉATE DU PROGRAMME POUR L’INNOVATION EN MATIÈRE D’ADAPTATION DU GEF

La Fondation Grameen Crédit Agricole est l’un des 10 lauréats du Programme pour l’innovation en matière d’adaptation du Global Environment Facility (GEF) [Fonds pour l’Environnement Mondial]. Ce concours fournit un financement de démarrage pour des initiatives innovantes destinées à aider les pays vulnérables face à l’aggravation de la crise climatique.
Le Programme du GEF : Soutenir les innovations face au changement climatique
Le Programme pour l’innovation en matière d’adaptation du GEF accélère l’innovation et l’action du secteur privé en faveur des populations vulnérables. Ouvert aux soumissions directes des innovateurs du secteur technologique et du secteur privé, ce programme soutient des solutions d’adaptation aux effets néfastes du changement climatique, financièrement viables et évolutives.
Le GEF a annoncé 10 nouveaux lauréats, parmi les 418 candidats, de son Programme pour l’innovation en matière d’adaptation. Chaque concept gagnant pourra bénéficier de subventions du Fonds spécial pour les changements climatiques [Special Climate Change Fund – SCCF] et du Fonds pour les pays les moins avancés [Least Developed Countries Fund – LDCF], hébergés par le GEF, qui ont permis, au cours des 20 dernières années, de financer de manière ciblée des projets de résilience climatique dans les pays en développement et à faible revenu.
Le projet de la Fondation Grameen Crédit Agricole
Il existe aujourd’hui peu de financements publics et privés pour l’adaptation au changement climatique et la conservation de la biodiversité, notamment dans le secteur de la finance inclusive. L’une des principales raisons est que le secteur manque de cadre et d’indicateurs communs pour évaluer l’opportunité des prestataires de services financiers (PSF) de développer et de mettre à l’échelle ce type d’offre.
En coordination avec cinq autres organisations, dont son partenaire YAPU Solutions, le projet de la Fondation vise à fournir aux acteurs publics et privés des cadres d’intervention communs, des indicateurs et des produits spécifiques pour les aider à coordonner leur méthodologie, leurs activités et à proposer une offre concrète. Cela permettra aux PSF de recevoir un soutien financier, technique et technologique pour accompagner les projets d’adaptation au changement climatique et de conservation de la biodiversité de leurs clients, en particulier les plus vulnérables : les petits producteurs et les communautés rurales.
L’approche s’appuie sur les méthodologies existantes et éprouvées du projet « Microfinance pour l’adaptation fondée sur les écosystèmes » du Programme des Nations unies pour l’environnement et sur le Green Index 3.0 du groupe d’action Green Inclusive and Climate Smart Finance (GICSF). L’objectif est d’aider les PSF à surveiller et à améliorer la résilience au changement climatique et les impacts sur la biodiversité de leur institution et de leurs clients. Le présent projet s’appuie sur ces expériences préliminaires et vise à déployer cette approche au profit de l’ensemble du secteur de la finance inclusive.
« Dans un premier temps, la Fondation va mettre en place un véhicule de financement mixte et piloter ce triple programme d’assistance (financière, technique et technologique) avec quatre institutions de microfinance. Nous souhaitons ensuite encourager d’autres acteurs à utiliser ce véhicule et les outils proposés. Cela s’inscrit pleinement dans notre stratégie de soutien de nos partenaires pour renforcer l’adaptation au changement climatique des petits exploitants et des communautés rurales. » – Eric Campos, Délégué Général, Fondation Grameen Crédit Agricole.

Un Banquier Solidaire au Tadjikistan

Lancé par la Fondation Grameen Crédit Agricole et Crédit Agricole S.A. en 2018, Banquiers Solidaires est un programme de volontariat de compétences ouvert à tous les collaborateurs du groupe Crédit Agricole en faveur d’institutions de microfinance et d’entreprises à impact soutenues par la Fondation. Olivier Mancini, Banquier Solidaire du Crédit Agricole Languedoc, a réalisé en septembre 2021 une mission terrain en faveur d’Oxus Tadjikistan (OTJ).
Tribune d’Olivier Mancini, responsable Recouvrement, Crédit Agricole du Languedoc
Une motivation à toutes épreuves
J’ai découvert le programme Banquiers Solidaires à travers un appel à candidature lancé par la Fondation Grameen Crédit Agricole fin 2019 sur le site creditagricole.info. La mission proposée, en faveur d’Oxus, une institution de microfinance au Tadjikistan, avait retenu mon attention et motivé une première prise de contact.
Après une expérience enrichissante au Zimbabwe en 2018 dans le cadre d’un dispositif de congé solidaire je cherchais à m’investir à nouveau dans des missions de volontariat de compétences ou de formation auprès d’adultes, de préférence à l’étranger. L’immersion dans un contexte nouveau, la découverte d’une culture différente et l’opportunité de pratiquer une langue étrangère m’animaient tout autant que le souhait de partager mes connaissances.
Lorsque la mission en faveur d’Oxus Tadjikistan (OTJ) a été lancée début 2020, il ne m’a donc pas fallu longtemps pour postuler ! L’objectif de la mission coïncidant avec mon activité, mon profil a été retenu. J’ai alors effectué plusieurs entretiens avec les équipes de la Fondation avant d’être définitivement sélectionné. C’était sans compter sur la Covid-19 : impossible d’échapper au report de la mission. Qu’à cela ne tienne, j’avais amplement le temps de préparer en amont la réalisation de la mission sur le terrain.
Préparation de la mission
Créée en 2006, à l’initiative d’ACTED et à la suite de l’adoption au Tadjikistan de lois sur la microfinance, OTJ est un organisme de microcrédit qui octroie des prêts essentiellement aux micro entrepreneurs et agriculteurs des zones rurales. Partenaire de la Fondation Grameen Crédit Agricole depuis 2012, OTJ vise à améliorer les conditions économiques et sociales des populations à faibles revenus exclues du système bancaire classique.
L’objectif de la mission était de revoir le processus de valorisation des différentes typologies de garanties et d’envisager l’introduction de méthodes supplémentaires de valorisation afin de se rapprocher dans la mesure du possible des meilleures pratiques en la matière. Pour arriver à ce résultat, la mission devait être bien cadrée et préparée en amont du départ. Je me suis donc initié aux principes de la microfinance et j’ai étudié la documentation interne de l’institution afin de me familiariser avec leurs procédures. J’ai également échangé à de nombreuses reprises avec OTJ et la Fondation afin de formuler au mieux les attentes de la mission.
Les termes de références finalisés et la situation sanitaire s’améliorant, il ne me restait plus que 5 000 km à parcourir et 18h de vol afin de concrétiser la mission !
Direction le Tadjikistan
Arrivé à 3h00 du matin à Dushanbe, je suis accueilli par Bakhtyior et suis tout de suite confronté à la barrière de la langue. Je ne parle (malheureusement) ni russe, ni tadjik, mais à la faveur de quelques mots d’anglais partagés nous avons réussi à communiquer sur l’essentiel.
Dès le lendemain matin, rencontre avec Vantasho, Directeur Général, puis avec les responsables des différents pôles pour parvenir à une bonne compréhension de la conduite des activités. J’ai également pu m’entretenir avec des bénéficiaires afin d’évoquer avec eux les demandes de financement et les caractéristiques des biens proposés en garantie. La documentation et l’information ainsi collectées sur place, en complément des documents étudiés antérieurement, m’ont permis de construire et de soumettre mes recommandations à Vatansho. Avec sa validation, j’ai poursuivi le travail entamé avec Umedjon, Directeur Risques, et Shurhat, Directeur Financier, afin d’établir les bases d’une nouvelle méthodologie de valorisation des garanties pour ensuite fournir les éléments servant d’appui à cette nouvelle méthode à mettre en oeuvre.
La durée sur le terrain (10 jours) s’est révélée suffisante pour répondre aux termes de référence de la mission et élaborer les supports nécessaires à la mise en œuvre des recommandations prévue quelques semaines après mon départ. Dans cette perspective, la mission se poursuivra à distance pour quelques jours d’appui supplémentaires afin d’apporter les éclairages et la vision complémentaire sur les modalités de mise en place et l’évaluation de la pertinence de la méthodologie.
Une expérience inoubliable
Incontestablement, cette expérience a dépassé mes attentes, tant en lien avec la mission réalisée que sur le plan humain.
Confronté, sur une durée courte, à la volonté exprimée de remplir les objectifs de la mission afin d’apporter des réponses concrètes et adaptées, j’ai pu compter sur une grande disponibilité de tous les employés d’OTJ quelle que soit leur fonction. J’ai pu également m’appuyer sur l’expression d’un regard critique mutuel dans un réel esprit d’ouverture de la part de mes principaux interlocuteurs. La co-construction des solutions proposées n’en a été que plus gratifiante, d’autant qu’il fallait parvenir à la même exigence en terme de cohérence et de solidité des préconisations que celle que je peux connaître dans mon activité, mais avec nettement moins d’outils externes facilitateurs. C’est ainsi une réelle satisfaction d’avoir pu contribuer à l’évolution des pratiques de l’organisation avec les équipes d’OTJ.
A l’évidence, et malgré la brièveté du séjour, l’expérience sur le plan humain est inoubliable grâce à leur sens de l’hospitalité. Les (nombreux) moments de convivialité ont été de réelles occasions de partage qui m’ont permis d’en savoir plus sur l’histoire de l’Asie centrale, du Tadjikistan et même sur leur histoire personnelle. Je repartirais avec grand plaisir et je garde ainsi le souvenir précieux de personnes qui saluent avec une main sur le coeur mais qui ont aussi le coeur sur la main.
J’adresse mes remerciements aux personnes de la Caisse régionale de Crédit Agricole du Languedoc qui ont soutenu ma démarche; à Caroline Brandt, Carolina Viguet, Cécile Delhomme de la Fondation Grameen Crédit Agricole qui ont rendu cette mission possible ; à Aurélie Cacciotti de Crédit Agricole SA pour l’appui logistique; et bien sûr à Vatansho Vatanshoev, CEO d’OTJ et Umedjon shodiev, responsable des Risques d’OTJ, Shurhat Zoidoc (CFO) ainsi qu’à l’ensemble des équipes d’OTJ pour leur aide et accueil, avec un salut spécial à Bakhtyior et Yosuman.

La Fondation Grameen Crédit Agricole va conduire un nouveau programme d’assistance technique pour développer la micro-assurance en zones rurales

La Fondation Grameen Crédit Agricole obtient une nouvelle subvention d’assistance technique de 900 000 € de la part de PROPARCO afin de faciliter l’accès des communautés rurales aux produits d’assurance.
Les produits d’assurance sont des outils de protection des personnes contre une série de risques, notamment liées aux maladies ou catastrophes naturelles. Ils sont moteurs du développement économique et du bien-être social. Pourtant, le taux de pénétration de l’assurance en Afrique est inférieur à 2%. Pour y remédier, il est fondamental d’assurer la durabilité des produits d’assurance pour les personnes exclues des marchés d’assurance traditionnels.
Nouveau programme d’assistance technique : la formation des institutions de microfinance à la micro-assurance
La Fondation Grameen Crédit Agricole obtient une subvention d’assistance technique de 900 000 € de la part de PROPARCO, filiale du groupe AFD, afin de mettre en place un programme de micro-assurance avec l’Organisation Internationale du Travail (OIT).
Ce nouveau programme d’assistance technique permettra à la Fondation de former et d’accompagner ces institutions de microfinance partenaires pour qu’elles puissent ajouter de nouveaux services d’assurance à leurs produits, notamment l’assurance agricole. Leurs clients, des personnes vulnérables souvent exclues des produits d’assurance (les ménages à faible revenu, les femmes, les petits exploitants, les microentreprises et les petites et moyennes entreprises) seront ainsi mieux protégés et pourront accroître leur résilience face aux chocs climatiques, économiques et sanitaires.
La Fondation Grameen Crédit Agricole pourra s’appuyer sur l’expertise du programme Impact Insurance de l’OIT pour développer ce programme et former près d’une douzaine d’institutions de microfinance partenaires en Afrique et en Asie du Sud-Est.
Fin 2020, la Fondation avait déjà obtenu une garantie de 10 millions d’euros de la part du groupe AFD pour soutenir ces institutions partenaires en Afrique subsaharienne pendant la crise Covid-19. Cette garantie, ainsi que la présente subvention, s’inscrivent dans le cadre du long partenariat développé entre la Fondation et l’AFD / PROPARCO depuis 2013 avec le lancement du programme de la Facilité Africaine qui arrive à échéance fin décembre 2021.
Télécharger le communiqué de presse
Plus d’informations sur l’offre d’assistance technique de la Fondation: //www.gca-foundation.org/notre-dispositif-assistance-technique/

Des signaux de reprise économique encore contrastés

ADA, Inpulse et la Fondation Grameen Crédit Agricole se sont associés en 2020 pour suivre et analyser les effets de la crise liée à la Covid-19 sur leurs institutions de microfinance partenaires dans le monde. Ce suivi a été réalisé périodiquement tout au long de l’année 2020 afin d’avoir une meilleure vision de l’évolution de la crise à l’international. Nous prolongeons ces travaux cette année, à un rythme trimestriel. Les conclusions exposées dans cet article font suite au deuxième trimestre 2021. Avec cette analyse régulière, nous espérons contribuer, à notre niveau, à la construction de stratégies et de solutions adaptées aux besoins de nos partenaires, ainsi qu’à la diffusion et à l’échange d’informations entre les différents acteurs du secteur.
En résumé
Les résultats présentés dans les pages suivantes proviennent de la septième enquête de la série commune[1] à ADA, Inpulse et la Fondation Grameen Crédit Agricole. Les réponses de nos institutions de microfinance (IMF) partenaires ont été rassemblées lors de la deuxième quinzaine de juillet 2021. Les 78 institutions qui ont répondu sont situées dans 40 pays d’Afrique subsaharienne (SSA-32%), d’Amérique latine et Caraïbes (LAC-30%), d’Europe de l’Est et d’Asie centrale (EAC-22%), , du Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA-9%) et d’Asie du Sud et du Sud-Est (SSEA-6%)[2].
La tendance générale assez positive cache malgré tout des réalités très contrastées entre institutions qui repartent en croissance (les plus nombreuses), et d’autres continuant à rencontrer des conditions économiques difficiles. Le premier groupe affiche une croissance de leurs encours et des projections de développement en tendance positive pour la fin d’année 2021. Ces perspectives restent néanmoins mesurées (majoritairement entre 0 et 10% de croissance de portefeuille) puisque certains facteurs comme la demande des clients ou la gestion du risque se répercutent toujours sur les possibilités d’expansion.
En revanche, quelques institutions se heurtent à des difficultés propres à des contextes sanitaires dont les effets pèsent sur la vie économique et se répercutent très fortement sur les volumes d’opérations. Partant, la rentabilité de leurs performances financières s’en trouve affectée au point de se matérialiser négativement, pour les plus fragiles, sur leurs fonds propres.
- Un contexte opérationnel qui continue globalement à s’améliorer
La réduction des contraintes opérationnelles et la reprise graduelle des activités se confirment à nouveau dans cette dernière enquête. Bien sûr, cette tendance cache quelques disparités moins bien orientées en raison des mesures prises pour lutter contre la propagation du virus. Début juillet 2021, 47% des institutions interrogées déclarent ne plus rencontrer de contraintes opérationnelles au quotidien (figure 1). Egalement, toutes les contraintes liées au déplacement dans le pays et à la rencontre des clients ne concernent pas plus de 20% des sondés.
Cela se reflète de fait dans le niveau d’activité des institutions : 72% des IMF ont soit repris un rythme semblable à celui d’avant la crise, soit connaissent une reprise progressive sans interruption majeure (figure 2). Ce phénomène est particulièrement visible dans la région ECA où le niveau d’activité n’a pas baissé pour la quasi-totalité des institutions. Dans les régions LAC et SSA, une majorité d’organisations est dans la même situation (respectivement 63% et 68%). Dans ces régions, les difficultés se font particulièrement ressentir en Afrique de l’Est, au Panama et au Honduras. Enfin, pour les IMF de la région MENA, la tendance est à la reprise tandis que celles situées en SSEA font largement face à de nouvelles difficultés (Cambodge, Laos, Myanmar, Sri Lanka).
- Une partie des institutions de microfinance a retrouvé la croissance
C’est dans ce contexte que les IMF continuent de débourser des prêts à leurs clients. Alors que la hausse du portefeuille à risque (PAR) et la réduction du portefeuille de crédits ont été les conséquences financières majeures de la crise en 2020, seules 36% des IMF sondées en juillet indiquent encore constater le recul de leur encours de prêt (figure 5).
Cette analyse positive dissimule néanmoins un processus lent, comme montré par les réponses de nos partenaires concernant l’atteinte ou non de leurs objectifs de déboursements au Q2 2021. Plus de la moitié (53%) indique ne pas avoir atteint ses objectifs de déboursements sur cette période, un chiffre relativement proche de celui obtenu au premier trimestre. Ce résultat n’est d’ailleurs pas totalement corrélé avec le niveau des opérations d’une organisation : plus de la moitié des IMF dans les régions LAC et SSA font état d’objectifs non-remplis malgré un environnement opérationnel favorable. Notons que trois raisons majeures sont citées par les IMF qui n’ont pas atteint leurs objectifs de croissance lors de ce trimestre : la baisse des montants demandés par les clients (45% d’entre elles), la réticence des clients à s’engager pour de nouveaux prêts (43%) et la gestion du risque en se concentrant seulement sur les clients existants (38%). Ainsi, les IMF de la région EAC font figures d’exception avec des excellentes performances au Q2 2021.
Même si ces indicateurs montrent un rythme de développement inconstant, l’année 2021 devrait cependant bien se terminer sur une croissance de l’encours de crédits pour la vaste majorité des IMF. En effet, 86% des institutions interrogées prévoient d’avoir un encours supérieur à celui de décembre 2020 à la fin de l’année 2021. Cette croissance sera d’ailleurs raisonnable pour une grande partie d’entre elles : 44% des répondants prévoient une croissance entre 0 et 10% du portefeuille, en particulier dans les régions MENA et LAC. Pour un peu plus d’un tiers des IMF (36%), elle sera entre 10 et 30%. Les projections sont partagées entre ces deux estimations dans les trois autres régions analysées. Notons enfin qu’une proportion de 10 à 20% des IMF dans chaque zone prévoit une réduction de leur encours.
- Bien que toujours présent, le risque de crédit demeure maitrisé
Malgré ces indices rassurants concernant la croissance du portefeuille, les IMF doivent toujours gérer un risque de crédit élevé, vestige pour l’instant persistant de la crise. En effet, 58% des sondés au Q2 2021 témoignent du fait que leur portefeuille à risque actuel reste supérieur à celui de début 2020. Si certaines institutions ont toujours un moratoire actif (seulement 5%), les prêts des clients en difficultés au début de la crise apparaissent désormais dans le PAR, en tant que prêt restructuré ou en retard de paiement. A cela s’ajoutent les clients en retard de paiement qui n’ont pas eu de moratoire. L’ensemble de ces prêts fait l’objet d’un provisionnement pour couvrir le risque avéré de défaut. Dès lors, nous retrouvons la baisse de la profitabilité comme une autre conséquence financière majeure de la crise, alimentée par la forte hausse des dépenses de provisionnement et la réduction de l’encours.
Dans le détail, il apparait que 59% de nos partenaires ont augmenté leur niveau de provisionnements par rapport à l’avant crise (figure 6). Pour la plus grande partie d’entre eux (71% de ces 59%), la hausse se situe entre 0 et 25% du montant habituel, situation que l’on retrouve dans chaque zone exceptée la région SSEA. A l’inverse, il existe un groupe d’IMF (40%) ne constatant plus de hausse majeure du risque de crédit et dont les dépenses de provisionnement sont similaires au passé, voire à la baisse. Dans cette optique, la zone ECA se démarque à nouveau puisque c’est le cas pour près de 60% des organisations sondées de la région.
Néanmoins, comme nous le remarquions lors de nos récentes études, cela ne s’est pas encore matérialisé par une très forte hausse de la radiation de prêts. A la fin du deuxième trimestre 2021, 59% des répondants indiquaient en effet que les niveaux de prêts radiés pour l’année était soit en baisse par rapport aux années précédentes, soit au même niveau. Néanmoins, 13% des IMF ont dû radier au moins le double de ce qu’elles avaient connu avant la crise.
- Des fonds propres jusqu’ici majoritairement épargnés
La profitabilité des institutions de microfinance se retrouve affectée par le retour des activités, la variation de l’encours de crédit et la couverture du risque (facteurs présentés dans les paragraphes ci-dessus). Pour 51% de nos partenaires, la tendance est à la baisse (figure 5). Cependant, les informations récoltées à fin juin 2021 sont rassurantes : 80% des sondés ont un niveau de profitabilité au moins à l’équilibre, ce qui n’a donc pas de conséquences sur le capital de leur structure (figure 7). Dans le même sens, malgré un résultat négatif, 11% des sondés ne sentent pas de pression au niveau de leurs fonds propres. La situation est néanmoins plus critique pour 8% des partenaires interrogés, dont le niveau de capitalisation se retrouve en danger, entrainant un potentiel bris de covenant avec leurs bailleurs ou le régulateur.
Face aux difficultés de certains clients, qui doivent faire face à de nouvelles vagues de complications liées à la pandémie de Covid-19 ou à d’autres facteurs, de potentielles pertes pourraient atteindre la solvabilité d’institutions de microfinance. Certaines nécessitent déjà l’intervention de leurs actionnaires ou investisseurs. Nous apprenions dans notre dernière étude que le type d’actionnaires vers lesquels les institutions souhaitent s’orienter dépend de la raison pour laquelle cet appui est nécessaire (couvrir des pertes ou bien, croître). Il ressort de cette enquête que la question se pose déjà pour 20% des sondés : des besoins peuvent apparaitre malgré un soutien récent au niveau du capital, mais certaines IMF sont également sans solution face à ce sujet (10%). Ces cas montrent que l’impact de la crise se manifestera encore sur des institutions déjà durement affectées par cette période inédite, mais aussi sur des IMF moins robustes. La vigilance aux besoins en capital demeure de mise puisque l’impact à long terme du risque de crédit pourrait faire basculer la donne pour d’autres organisations si la situation générale ne s’améliore pas, par exemple avec l’arrivée de nouvelles vagues épidémiques.
[1] Les résultats des cinq premières enquêtes sont accessibles ici : //www.gca-foundation.org/observatoire-covid-19/, //www.ada-microfinance.org/fr/crise-du-covid-19/ et //www.inpulse.coop/news-and-media/
[2] Nombre d’IMF répondantes par région : EAC 17 IMF ; SSA 25 IMF ; LAC 24 IMF ; SSEA 5 IMF ; MENA : 7 IMF.

La Fondation publie son rapport « Notre dispositif d’assistance technique »
Afin de partager l’expérience accumulée depuis 2013, la Fondation Grameen Crédit Agricole publie son rapport « Notre dispositif d’assistance technique ».
Des programmes d’assistance technique au service de nos partenaires
En 2013, la Fondation Grameen Crédit Agricole a pris la décision stratégique de se lancer dans l’activité de coordination de programmes d’assistance technique afin de renforcer sa capacité d’impact. Financé par l’Agence Française de Développement (AFD), « la Facilité Africaine » est le premier programme d’accompagnement impulsé par la Fondation. Il vise à accompagner de petites institutions de microfinance à fort potentiel et à vocation sociale en leur accordant un prêt associé à des activités d’assistance technique.
La Fondation propose désormais six grands programmes d’assistance technique, en coopération avec de grandes organisations internationales, pour renforcer le réseau d’institutions de microfinance et d’entreprises à impact en Afrique, au Moyen-Orient, en Europe et en Asie. Cette activité d’accompagnement est devenue l’un des quatre métiers de la Fondation, aux côtés du financement, de l’investissement et du conseil en investissement.
Diversifier et structurer ses programmes d’accompagnement
Depuis le lancement de cette activité, la Fondation mobilise des financements adaptés auprès d’acteurs institutionnels. Elle respecte également des procédures claires, reposant sur les bonnes pratiques internationales et le respect des critères des bailleurs sur les règles de passation de marché.
La richesse de l’assistance technique se matérialise par la variété des programmes coordonnés, à la fois généralistes et thématiques. Avec huit années d’expérience, elle dispose désormais d’une capacité éprouvée de renforcement de ses partenaires.
Une contribution à son modèle d’impact
Au-delà d’un renforcement opérationnel de ses partenaires, la Fondation les soutient également pour faire face aux nombreux enjeux auxquels elles sont confrontées, dans des environnements et marchés en constante évolution. Les programmes d’assistance technique permettent de développer des stratégies de finance verte inclusive, de digitalisation, d’inclusion financière des réfugiés etc.
La Fondation joue également un rôle dans la promotion des pratiques bancaires à impact social. Le programme Banquiers Solidaires y contribue fortement au sein du groupe Crédit Agricole.
Enseignements et recommandations
En 2020, avec l’aide méthodologique du cabinet Cerise, organisme indépendant, la Fondation a souhaité mener une évaluation approfondie de son assistance technique. Elle tire désormais les leçons de ce modèle à travers des enseignements concernant l’ensemble du processus : procédures internes, modalités d’intervention, implication des organisations bénéficiaires, choix du prestataire, reporting, suivi post-mission etc.
À travers ce rapport, la Fondation rend compte de ce travail en partageant son expérience avec toutes celles et ceux qui contribuent à la consolidation du secteur de la finance inclusive.
Découvrir le rapport

Une assistance technique pour le renforcement de la finance verte inclusive

La Facilité Africaine est un programme d’assistance technique mis en place en 2013 par la Fondation Grameen Crédit Agricole, en partenariat avec l’Agence Française de Développement (AFD), pour accompagner des institutions de microfinance rurales en Afrique subsaharienne.
RENACA est une institution de microfinance de type Tier 2 créée en 2005. Située au Bénin, elle a pour mission de renforcer significativement la base économique des populations rurales, périurbaines et urbaines vulnérables engagées dans des activités économiques de travail indépendant. Elle propose des crédits individuels et de groupe à une clientèle majoritairement féminine dans six régions du Bénin. Dans le cadre du programme Facilité Africaine, RENACA a bénéficié d’une assistance technique, avec l’appui du cabinet YAPU Solutions, pour le renforcement de ses actions en matière de finance verte inclusive.
Retour sur le dispositif avec Thomas DOVONOU, Chef Service Crédit, en charge de la Promotion des Nouveaux Produits chez RENACA.
- En quoi cette mission était-elle importante pour votre institution ?
Cette mission consistait en une première intervention auprès du RENACA-Bénin (Réseau National des Caisses Villageoises d’Epargne et de Crédit Autogérées du Bénin) pour développer notre agenda vert et définir nos objectifs organisationnels. D’une part, nous avons souhaité bénéficier d’une sensibilisation introductive sur le concept de finance verte inclusive. D’autre part, une évaluation institutionnelle était nécessaire pour faire l’état des lieux de nos actions dans le domaine du financement vert inclusif et pour identifier et pour exploiter les opportunités de marché.
Le RENACA opérant principalement en milieu rural, l’une de nos priorités était de bénéficier de conseils pour développer notre offre de produits de crédit agricole, en termes de portée, de productivité et de gestion des risques liés au changement climatique. Le cabinet nous a aussi spécifiquement formé sur le concept d’Agriculture Intelligente face au Climat.
- Comment la relation avec le consultant s’est-elle passée tout au long de la mission ?
Le cabinet YAPU a réalisé une évaluation du RENACA sur son niveau de mise en œuvre initiale de la finance verte inclusive, en se basant sur une revue de notre documentation, de nos processus et en interrogeant nos équipes. Le cabinet a véritablement travaillé avec l’ensemble des acteurs du Réseau (responsables de la direction générale, agents opérationnels, élus, clients) pour définir nos enjeux et structurer nos priorités dans un plan d’actions. Celui-ci nous a permis d’avoir un cadre pour renforcer nos activités vers une organisation plus active et responsable d’un point de vue environnemental.
Nous avons particulièrement apprécié l’approche participative de YAPU, ainsi que la bonne préparation de la mission et la qualité de la documentation fournie.
- Quelles actions avez-vous mis en place suite à cette mission ?
Nous avons d’abord complété un Green Index et diffusé les résultats au sein du Réseau. Ainsi, les équipes ont été prévenues de notre situation actuelle en termes de niveau d’implémentation de la finance verte inclusive et ont pris conscience de nos axes d’amélioration et des opportunités possibles.
Ensuite, les résultats de la mission ont été exploités pour améliorer le dispositif de finance verte inclusive à travers la mise en œuvre de certaines recommandations.
Par exemple, nous avons élaboré une liste d’activités exclues du financement car nuisibles à l’environnement et au bien-être des clients (production de charbon de bois, activités d’extraction entrainant la pollution des plans d’eau, etc.). Cette liste a été également complétée d’une liste des comportements pour un changement durable attendus de la part de nos clients.
Nous avons aussi développé notre offre de produits financiers agricoles à travers la mise en place d’un dispositif approprié en termes de stratégie, de profil d’acteur (agents opérationnels et pool de spécialistes en financement agricole), de procédures et politiques, d’outils, de ressources financières, de partenariats, etc.
Pour terminer, le RENACA a élaboré une politique environnementale et sociale qui a été adoptée par son Conseil d’Administration. La prochaine étape consistera à la diffuser auprès des acteurs du réseau (agents opérationnels, clients, élus, etc.).
En fin de compte, grâce à l’intervention du cabinet YAPU, nous avons mieux compris les opportunités et les défis liés au financement vert inclusif. Cette mission a donc permis une vraie prise de conscience des équipes du Réseau, de la direction générale aux agents de terrain.

Phare, The Cambodian Circus est en tournée en France !

Phare Performing Social Enterprise (PPSE) est une entreprise sociale créée en 2012 à l’initiative de Phare Ponleu Selpak (« La Lumière des Arts »), ONG cambodgienne qui agit depuis plus de 20 ans pour l’accès à une instruction de qualité et une éducation artistique pour les enfants en grande précarité. Aujourd’hui, l’ONG scolarise plus de 1 000 enfants et compte plus de 300 élèves dans son école des arts de la scène située à Battambang. Elle offre à ces jeunes artistes des cours de cirque, de théâtre, de musique et de danse grâce à des programmes de professionnalisation en 4 à 6 ans.
La Fondation Grameen Crédit Agricole est actionnaire de PPSE depuis 2013 et l’accompagne financièrement dans le développement de ses projets dont le Phare Cafe, la Phare Boutique et Phare, The Cambodian Circus. PPSE a également bénéficié d’assistance technique grâce au programme Banquiers Solidaires en 2019 et 2020.
Phare, The Cambodian Circus a été créé pour offrir des opportunités d’emplois aux jeunes étudiants et diplômés des programmes Cirque de Phare Ponleu Selpak (PPSA). 80% des dividendes réalisés sont reversés à l’association PPSA afin d’assurer la pérennité du projet. L’initiative est un succès : les artistes Phare se produisent tous les soirs sous un chapiteau à Siem Reap et leurs performances ont rassemblé plus de 100 000 spectateurs depuis l’ouverture en 2013. Ils ont également effectué de nombreuses tournées à travers le monde : en Asie, en Australie, aux Etats-Unis mais aussi en Europe. Le groupe Crédit Agricole avait également eu le privilège d’accueillir la troupe sur son campus à Montrouge en 2015. En 8 ans, Phare, The Cambodian Circus est devenu l’un des modèles d’entreprise sociale les plus innovants du Cambodge.
Ne manquez pas l’occasion de découvrir leur travail lors de leur tournée française entre novembre et décembre 2021. « L’Or Blanc », intitulé de leur spectacle, est une périphrase pour désigner le riz, omniprésent dans le quotidien et l’imaginaire cambodgien. Il est l’élément central de la scénographie et apporte une dimension poétique aux prouesses des artistes qui exécutent avec poésie et énergie jonglages et acrobaties. Bien plus qu’un spectacle de cirque, les performances Phare sont uniques au monde : elles mêlent danse, théâtre, musique en live et arts du cirque. A couper le souffle.
Réservez vos billets : //pharecircus.org/or-blanc-france-2021/

La Fondation Grameen Crédit Agricole participe à la Semaine Africaine de la Microfinance 2021
La 5ème édition de la Semaine Africaine de la Microfinance (SAM), dédiée au développement de l’inclusion financière en Afrique, aura lieu du 18 au 22 octobre 2021 à Kigali, au Rwanda, sur le thème de la résilience.
Organisée par ADA Microfinance (Appui au Développement Autonome) au Luxembourg, l’objectif principal de la SAM 2021 est de fédérer les réflexions et les engagements des différentes catégories d’acteurs du secteur africain de la finance inclusive. Des conférences et formations sont organisées tout au long de la semaine afin d’échanger sur les stratégies et les actions à mener pour, d’une part, renforcer les capacités de résilience des opérateurs des services financiers et des populations bénéficiaires, d’autre part, accélérer leur progression vers les objectifs de développement durable.
La conférence SAM : “On ne naît pas résilient on le devient : renforcer la finance inclusive pour surmonter les crises”
Cette conférence se tiendra sur deux jours et sera structurée en sessions plénières.
C’est dans ce cadre que Philippe Guichandut, Directeur Développement Finance Inclusive à la Fondation Grameen Crédit Agricole, interviendra lors de deux sessions portant sur « Les IMF et la traversée de la crise Covid-19 en Afrique : Résultats d’enquêtes et enseignements » ainsi que « Le financement du secteur de la finance inclusive en période de crise : quel rôle pour les investisseurs et bailleurs dans le renforcement de la résilience du secteur ? ». A cette occasion, Philippe Guichandut partagera l’expérience de la Fondation Grameen Crédit Agricole pendant la crise liée à la Covid-19 et les résultats des enquêtes menées, en partenariat avec Inpulse et ADA, auprès de leurs institutions de microfinance partenaires.
Violette Cubier, chargée de programmes d’assistance technique à la Fondation, interviendra quant à elle lors d’une session de partage d’expériences portant sur les innovations financières favorisant la résilience des populations réfugiées.
Formations et ateliers
La SAM 2021 propose également une vingtaine de formations sur différentes thématiques : finance agricole, finance digitale, assurance inclusive, performance sociale etc.
A l’initiative du Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés et de la Fondation Grameen Crédit Agricole, une session de formation est organisée sur la thématique de l’inclusion financière pour les réfugiés et les communautés d’accueil.
Une formation autour de la micro-assurance sera également animée par la Fondation Grameen Crédit Agricole, l’Organisation Internationale du Travail et Micro Insurance Network.
Enfin, Sébastien Simonot, chargé d’investissement à la Fondation, interviendra lors de l’atelier “Finance verte et inclusive : Comprendre et s’attaquer aux vulnérabilités des clients”. La formation fournira aux participants une vue d’ensemble sur les cadres d’évaluation des besoins fondamentaux des clients, les outils de collecte de données et les stratégies pour intégrer ces programmes de finance verte inclusive au sein de leur organisation.
L’occasion de rencontrer ses partenaires
A l’occasion de la SAM 2021, la Fondation rencontrera ses partenaires africains, notamment ceux impliqués dans le programme d’assistance technique de la Facilité Africaine, développé depuis 2013 en partenariat avec l’Agence Française de Développement (AFD) et qui arrivera à son terme au 31 décembre de cette année. Des réunions seront ainsi organisées en amont de la SAM 2021 et permettront à l’ensemble des parties impliquées de faire le point sur ce dispositif qui a permis de renforcer une vingtaine d’institutions de microfinance en Afrique subsaharienne, zone d’intervention prioritaire de la Fondation.
Découvrez les programmes d’assistance technique de la Fondation Grameen Crédit Agricole ici.

La Fondation est signataire du Parcours de Protection des Clients
La Fondation Grameen Crédit Agricole est fière d’être signataire du Parcours de Protection des Clients Cerise + SPTF. Ce parcours guide les prestataires de services financiers dans la mise en œuvre des normes de protection des clients, qui sont les pratiques essentielles en matière de protection des consommateurs, en termes de conception et de livraison de produits, de prévention du surendettement, de transparence, de tarification responsable, de traitement juste et respectueux des clients, de confidentialité des données des clients et de mécanismes de résolution des plaintes.
Le Parcours de Protection des Clients est un outil développé par CERISE* et la Social Performance Task Force (SPTF)** pour aider les prestataires de services financiers à s’engager, à faire des progrès et à garantir les normes de protection des clients.
Edouard Sers, Responsable Risques, Conformité et Impact à la Fondation, exprime son enthousiasme face au lancement du Parcours de Protection des Clients : « Lorsque la Smart Campaign s’est clôturée l’année dernière, j’avais peur que l’industrie ne se concentre plus sur la protection des clients. Partenaire de 76 IMF en Afrique subsaharienne, en Asie du Sud-Est, en Asie du Sud, en Europe de l’Est et en Asie centrale, la Fondation Grameen Crédit Agricole porte une grande attention à leurs pratiques lors de chaque due diligence et se tient prête à les accompagner dans leur cheminement vers l’excellence dans la protection des clients, par le financement et l’assistance technique. Je suis ravi que CERISE et la SPTF reprenne ce rôle important dans notre industrie. »
Ce n’est que collectivement que nous pouvons assurer la stabilité du secteur, encore plus en ces temps de changement climatique et de pandémie. La Fondation encourage donc vivement ses partenaires à privilégier la protection des clients et à se joindre à cette initiative majeure.
Télécharger la Déclaration Commune
*CERISE est une association créée en 1998 qui promeut la finance responsable, inclusive et éthique et qui travaille avec différents acteurs du secteur pour co-créer des outils des normes sociales et des outils d’évaluation sociale gratuits et accessibles à tous.
**SPTF est une organisation à but non lucratif qui cherche à développer et promouvoir des normes et bonnes pratiques pour la gestion de la performance sociale pour rendre les services financiers plus sûrs pour les clients.

Facilité africaine : une assistance technique en faveur de l’ACFIME

La Facilité Africaine est un dispositif mis en place en 2013 par la Fondation Grameen Crédit Agricole, en partenariat avec l’Agence Française de Développement (AFD), pour accompagner des institutions de microfinance rurales en Afrique subsaharienne.
Ce dispositif, qui s’achève fin 2021, aura permis de réaliser 326 missions d’assistance technique auprès de 26 institutions de microfinance pour un montant total de 3,52 mIn € de subventions.
Retour sur le programme avec l’interview de Gaston Assagwe, Directeur général de l’ACFIME.
L’ACFIME (Agence Communautaire pour le Financement de la Micro Entreprise) est une institution de microfinance de type Tier 3 (portefeuille de crédit < 10 mIn USD) basée au Burkina Faso. A fin décembre 2020, l’institution servaient 21 504 clients pour un encours de crédit de 1,9 mIn €. Elle propose des produits de crédit et d’épargne à une clientèle essentiellement féminine (90%) et vivant principalement en zone rurale (90%).
Dans le cadre du programme d’assistance technique Facilité Africaine, le consultant Pierre Houssou a accompagné l’institution dans l’élaboration d’une cartographie des risques adaptée à ses enjeux et à sa stratégie de développement.
Pourquoi l’élaboration d’une cartographie des risques était-elle importante pour l’ACFIME ?
Institution de microfinance créée en 2007, l’ACFIME a développé ses activités au plan national avec trois agences et sept points de services. Elle a mis en place, dès sa création, un service d’audit interne pour assurer la maîtrise des opérations de l’institution et anticiper les risques. Dans le cadre de la Facilité Africaine, l’institution a été accompagnée par le consultant Pierre Houssou pour l’élaboration d’une cartographie des risques. Aujourd’hui, le suivi périodique de la cartographie permet de s’assurer de l’évolution de chaque risque et de prendre rapidement des mesures pour les corriger.
Qu’attendiez-vous du consultant ? Les résultats ont-ils été à la hauteur de vos attentes ?
Comment déceler un risque, comment l’analyser, comment en mesurer l’importance de façon pérenne et viable pour l’institution ? Grâce à cette mission, le service audit interne a d’abord été formé sur la notion de risques et à l’élaboration d’un plan d’atténuation de ces derniers. Les risques pouvant se trouver dans chaque poste et chaque procédure ou processus, la collaboration de chacun était essentielle pour atteindre le second objectif de la mission : l’élaboration d’une cartographie des risques. L’approche participative utilisée par Pierre Houssou (questions-réponses individuelles, focus groupe, votes, plénières, etc.) a permis à chaque membre de l’ACFIME d’être acteur de ce grand travail de réflexion et d’analyse.
Quelles auraient pu être les pistes d’amélioration de cette mission ?
La durée de la mission aurait sans doute pu être prolongée. Mais le résultat est très positif, et à l’issue de la mission un comité de gestion des risques a été mis en place au sein de l’ACFIME pour mettre à jour la cartographie de façon autonome. Nous possédons désormais une cartographie précise et adaptée aux risques financiers, opérationnels et stratégiques, ainsi que des outils de gestion performants. Le plan annuel de l’audit interne s’appuie d’ailleurs sur cette cartographie pour faire évoluer l’ACFIME.
En quoi cette cartographie vous a-t-elle aidés à mieux gérer les risques pendant la crise de la Covid-19 ?
Depuis la mise en place de cette cartographie, les risques identifiés ont fait l’objet d’un plan d’atténuation dont la mise en œuvre a permis de prévenir et réduire les risques existants. Dans le contexte de la crise la Covid-19, la cartographie a aidé l’ACFIME à rapidement s’orienter vers des partenaires financiers locaux, comme l’Etat burkinabé, pour faire face au tarissement des financements internationaux, du fait des restrictions de déplacement et des restrictions sanitaires à l’échelle mondiale.

BANQUIERS SOLIDAIRES : DEUX MISSIONS « STRATEGIE DIGITALE » A POURVOIR

Banquiers Solidaires est un programme de volontariat de compétences lancé par la Fondation Grameen Crédit Agricole et Crédit Agricole S.A. en 2018 avec un double objectif : d’une part, accompagner avec de l’assistance technique les institutions de microfinance et les entreprises à impact financées par la Fondation, d’autre part, valoriser les compétences des collaborateurs du Groupe qui souhaitent s’investir dans des projets d’utilité sociale.
Les missions peuvent se dérouler pendant le temps de travail du Banquier Solidaire (mécénat de compétences) ET/OU pendant les congés (volontariat).
Actuellement deux missions « Stratégie digitale » sont à pourvoir sur le terrain ou à distance :
- Mission terrain en faveur de Smart Credit (Moldavie)
Smart Credit est une institution de microfinance créée en 2010 par 5 professionnels locaux ayant une même vision : fournir des services financiers à des personnes socialement défavorisées et des petits entrepreneurs moldaves. L’institution compte plus de 3 000 emprunteurs actifs et gère un portefeuille de 4,4 millions d’euros.
Le Banquier Solidaire sélectionné aura pour mission d’évaluer la stratégie numérique de l’institution et de contribuer à la construction de sa stratégie digitale. Une expérience en gestion de projets informatiques et la maîtrise de l’anglais sont nécessaires.
Pour plus d’informations, consultez la fiche mission sur ca-solidaires.fr.
- Mission terrain ou à distance en faveur d’OXUS (Kirghizstan)
OXUS Kyrgyzstan (OKG) est une institution de microfinance qui fournit des services financiers aux travailleurs pauvres et aux personnes sous-bancarisées au Kirghizstan. L’institution sert 8 000 emprunteurs actifs et gère un portefeuille de 6,4 millions d’euros.
Le Banquier Solidaire sélectionné aura pour mission d’accompagner OKG dans l’évaluation des procédés relatifs à la digitalisation et dans la construction d’une nouvelle stratégie digitale incluant un plan d’action détaillé. Une expérience dans la gestion de projets informatiques et idéalement dans des projets de digitalisation est nécessaire. La maitrise de l’anglais est obligatoire, la connaissance du russe serait un plus.
Pour plus d’informations, consultez la fiche mission sur ca-solidaires.fr.
Pour postuler, envoyez votre CV et lettre de motivation (ou 2 paragraphes présentant vos motivations) à :
- Cécile DELHOMME, Responsable Communication et Partenariats : cecile.delhomme@credit-agricole-sa.fr
- Violette CUBIER, Responsable Assistance Technique : violette.cubier@credit-agricole-sa.fr

[TEMOIGNAGE] UN BANQUIER SOLIDAIRE AU CAMBODGE

Lancé par la Fondation Grameen Crédit Agricole et Crédit Agricole S.A. en 2018, Banquiers Solidaires est un programme de volontariat de compétences ouvert à tous les collaborateurs du groupe Crédit Agricole en faveur d’institutions de microfinance ou d’entreprises à impact soutenues par la Fondation.
Découvrez la tribune de Jean Baptiste Bounes, Banquier Solidaire de SODICA, qui a effectué entre 2020 et 2021 une mission à distance en faveur de Phare Performing Social Enterprise (PPSE).
Lutter contre la pauvreté à travers l’entrepreneuriat
La Fondation Grameen Crédit Agricole et plus précisément le programme Banquiers Solidaires m’ont été présentés par Eric Campos lors d’une plénière d’entreprise CACIF en décembre 2019. J’ai tout de suite été séduit par les missions de lutte contre la pauvreté via la promotion de l’entrepreneuriat à impact social et de la finance inclusive dans les pays en développement. Je me suis alors rapproché de la Fondation afin de recevoir les différentes offres Banquiers Solidaires et de postuler à celles en ligne avec mes motivations et mes compétences.
Après avoir passé plusieurs entretiens menés par l’équipe de la Fondation, j’ai été sélectionné pour conseiller PPSE au Cambodge dans sa stratégie de levée de fonds.
La mission proposée répondait en tout point à mes attentes : pouvoir mettre mes compétences au profit d’un projet à fort impact social dans un contexte difficile lié à la Covid-19; découvrir une nouvelle culture et sortir de ma zone de confort professionnelle.
Tout l’enjeu de cette mission était de pouvoir réussir à collaborer à distance sur une longue période tout en maintenant une intensité dans le processus de levée de fonds.
Une mission à distance en période de pandémie
Du fait des restrictions liées au contexte sanitaire, j’ai participé via mon intervention auprès de PPSE à la première mission Banquiers Solidaires à distance de la Fondation.
Contrairement aux missions terrain qui se déroulent généralement sur deux semaines consécutives, ma mission a été réalisée sur le rythme d’un jour par semaine sur 15 semaines. Ce calendrier était mieux adapté à une opération de levée de fonds, me permettant ainsi d’être présent aux côtés du dirigeant et des actionnaires sur la durée.
Un réel travail de pédagogie a été effectué lors des premiers échanges pour s’assurer que le niveau de compréhension des différents enjeux était le même pour chaque participant.
Par ailleurs, des points hebdomadaires ont été organisés afin de maintenir une collaboration étroite malgré la distance. La définition en amont des différentes étapes du processus a également facilité son bon déroulement. Cette planification a permis à la Fondation d’envisager de nouvelles missions à distance de manière sereine.
Le volontariat de compétences : une expérience à renouveler
Cette expérience a été très enrichissante, tant sur le plan humain que d’un point de vue professionnel.
Tout d’abord, la réelle autonomie qui m’a été confiée m’a permis de me poser les bonnes questions, de m’affirmer et de prendre confiance en moi pour mener à bien les missions quotidiennes. Cette expérience a sans aucun doute marqué un tournant dans ma carrière professionnelle.
J’ai aussi eu la chance de travailler aux côtés d’une entreprise à fort impact social et de fonds d’Impact Investing, ce qui me tenait réellement à cœur tant je trouve cet univers passionnant et porteur.
Cette mission m’a également beaucoup apporté sur le plan humain. J’ai découvert une culture très différente et fait des rencontres inspirantes et enrichissantes.
Je souhaiterais particulièrement remercier Dara Huot, CEO de PPSE, pour son extrême générosité, sa bienveillance et sa confiance. L’investissement en termes de temps et de charge de travail est certes conséquent, mais si c’était à refaire, je le referais sans hésiter.

Facilité Africaine : une assistance technique en faveur de GRAINE SARL

La Facilité Africaine est un dispositif mis en place en 2013 par la Fondation Grameen Crédit Agricole, en partenariat avec l’Agence Française de Développement (AFD), pour accompagner des institutions de microfinance rurales en Afrique subsaharienne.
Retour sur ce programme à travers le témoignage d’Eléonore Marie Céline Compaore-Gyebre, Gérante de GRAINE SARL.
Créée en 2006, l’institution de Microfinance burkinabé GRAINE SARL (Groupe d’Accompagnement à l’INvestissement et à l’Epargne) est une organisation de type Tier 3 (portefeuille de crédit < 10 mIn USD). A fin décembre 2020, GRAINE SARL proposait des produits de crédit de groupe et individuels à 17 926 clients, composés essentiellement de femmes (75%), vivant en zone rurale (66%), pour un encours de crédit de 4,9 mIn €.
Dans le cadre du programme d’assistance technique Facilité Africaine, GRAINE SARL a été soutenue tout au long de son processus de transformation digitale. Le consultant Thomas Carrié a ainsi accompagné l’institution dans la mise en place d’un nouveau logiciel intégré de gestion de l’information en cloud, la migration sécurisée des données et la formation des utilisateurs.
Pourquoi la mise en place d’un nouveau Système d’Information et de Gestion (SIG) était-elle importante pour GRAINE SARL ?
En 2018, nous étions arrivés à un niveau de croissance qui nécessitait un logiciel de gestion de l’information plus performant que celui que nous utilisions. La consolidation des données et la production de reporting étaient devenues irréalisables dans les délais requis. De plus, au regard de l’étendue du réseau (6 agences et 29 points de service), nous souhaitions développer des produits financiers innovants pour mieux répondre aux besoins de la clientèle et améliorer notre rentabilité. L’acquisition d’un nouveau logiciel intégré nous a permis d’interconnecter tous les guichets ainsi que le siège. Cet outil nous a permis d’avoir une vision consolidée des informations collectées sur le terrain en temps réel, de fiabiliser la collecte des données, de la sécuriser et de développer de nouveaux produits.
Qu’attendiez-vous du consultant ? Les résultats ont-ils été à la hauteur de vos attentes ?
Au-delà de l’acquisition de ce nouveau logiciel, nous avions besoin de quelqu’un connaissant bien le secteur de la microfinance et les problématiques liées à la digitalisation. Thomas Carrié, en binôme avec Yempabou Samuel Nidjergou, basé à Ouagadougou, nous ont très bien accompagné, depuis la définition des besoins jusqu’au paramétrage et au déploiement du logiciel. Puis ils nous ont permis de gérer la migration des données et la formation des utilisateurs, et ce en respectant les délais impartis ! Nous sommes très satisfaits de la prestation, tant sur le savoir-faire que sur le savoir-être des consultants.
Quel bilan faites-vous de cette mission et quelles auraient pu être les pistes d’amélioration ?
Avant, chaque guichet fonctionnait de façon non centralisée, et le SIG comportait des lourdeurs. Comme tout était manuel, la vérification était difficile et le risque d’erreur important. Par ailleurs, la surveillance et la maintenance de l’ensemble des serveurs avaient un coût conséquent. La centralisation des données grâce au nouveau SIG en cloud nous permet de suivre la situation des opérations au jour le jour et de garantir la sécurité et la fiabilité des informations collectées. Le SIG nous a ainsi apporté un gain de temps, d’argent et de sécurité. Celui-ci nous donne aujourd’hui entière satisfaction, même si les mises à jour sont parfois défaillantes à cause des baisses de tension ou de la mauvaise connexion internet dans le pays.
Grâce au SIG, avez-vous amélioré la satisfaction client ou développé de nouveaux produits ou services ?
La fiabilité de l’information est désormais optimale, et nous obtenons 90% de satisfaction auprès des clients. Le nouveau SIG nous a permis de proposer de nouveaux services de proximité comme la digitalisation de la collecte de la tontine (collecte journalière de l’épargne), la mise en place du SMS Banking[1] et la possibilité de réaliser des décaissements de crédit ou des dépôts d’épargne quel que soit le point de service. Nous souhaitons renforcer la digitalisation de la collecte des informations. Pour cela, nous équiperons nos agents de tablettes numériques pour qu’ils puissent enregistrer, sur le terrain, toutes les informations concernant les potentiels clients.
[1] Le SMS Banking est une forme de Mobile Banking permettant à des IMF d’envoyer des messages sur les téléphones portables de leurs clients. Ce service permet également aux clients de réaliser certaines opérations par SMS (par exemple : effectuer un dépôt ou un retrait d’épargne).

La Fondation, partenaire de la 1ère édition du Baromètre de la finance à impact
La Fondation Grameen Crédit Agricole est partenaire de la première édition du Baromètre de la finance à impact lancée lors du Forum mondial Zéro Exclusion, Zéro Carbone, Zéro Pauvreté le 2 septembre 2021. Cette publication, coordonnée par Convergences, est le résultat d’un travail collectif regroupant des experts de la finance à impact, des analystes, des investisseurs et des institutions de microfinance. Elle confronte différentes visions de l’investissement à impact et de l’inclusion financière dans le monde.
Avec pour thème « financer les transitions sociales et environnementales », ce Baromètre présente les chiffres clés du secteur et les leviers pour le développement d’une finance inclusive au service des populations et de la planète. Comment rediriger les financements vers un projet à impact ? Comment mettre en relation investisseurs et porteurs de projets ? Y-a-t-il une mesure commune de l’impact ?
Cette édition revient également sur l’enjeu de l’inclusion financière face à la crise de la Covid-19, et notamment l’impact de cette crise sur les institutions de microfinance.
Edouard Sers, Directeur Risques & Impact de la Fondation est intervenu sur ce sujet lors du Forum mondial 3Zero :
« La crise de la Covid-19 a eu un impact important sur les institutions de microfinance (IMF) partenaires de la Fondation Grameen Crédit Agricole, impact qui est à nuancer en fonction de la région et des pays touchés. Les deux conséquences financières principales de la crise ont été une hausse généralisée du risque crédit qui a impacté la rentabilité (surtout en 2020) et par conséquent un impact sur les fonds propres. En début d’année, 60% des IMFs interrogées pensaient avoir besoin de nouveaux fonds propres. En milieu d’année 2021, les dernières enquêtes que nous avons menées montrent qu’une IMF sur cinq est encore à la recherche d’une solution pour se recapitaliser convenablement. En revanche, il n’y a pas eu de crise généralisée de liquidité et, malgré la perte de rentabilité pour beaucoup, le secteur a fait globalement preuve de responsabilité en maintenant les emplois. Nous restons donc optimistes étant donné la grande capacité de résilience du secteur. Afin de soutenir ses partenaires, la Fondation continue à développer son offre de financement et d’assistance technique. Elle partage également régulièrement les conclusions de son Observatoire Covid-19 basé sur des enquêtes menées en partenariat avec ADA et Inpulse pour collecter le ressenti des acteurs sur le terrain. »
Découvrez le Baromètre ici .
Découvrez le rapport de la Fondation Grameen Crédit Agricole : « L’impact de la crise Covid-19 sur les institutions de microfinance. Constats et perspectives ».

La Fondation œuvre en faveur de l’inclusion financière des réfugiés

Depuis 2019, la Fondation Grameen Crédit Agricole, l’Agence suédoise de développement et coopération Internationale (Sida) et le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR) unissent leurs forces pour soutenir les populations réfugiées en Ouganda.
La Fondation a été sélectionnée par l’Agence Suédoise de Développement et de Coopération Internationale (Sida) et le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR) pour la conception et la coordination d’un programme innovant ayant pour objectif d’améliorer les moyens de subsistance, la résilience et l’inclusion financière des réfugiés et des communautés d’accueil en Ouganda.
Hanadi Tutunji, Financial Inclusion Officer au sein du HCR revient sur ce programme commun sur quatre ans.
En quoi l’inclusion financière est-elle une solution durable pour les réfugiés en Ouganda ?
L’Ouganda accueille environ 1.5 million de réfugiés et de demandeurs d’asile, ce qui en fait le premier pays d’accueil en Afrique, et le troisième dans le monde. C’est l’un des pays avec les politiques d’accueil les plus progressives au monde, et l’un des pays leaders pour la mise en place du Cadre d’Action Globale pour les réfugiés (CRRF) et du Global Compact on Refugees (GCR). En Ouganda, les réfugiés vivent dans des campements proches des communautés d’accueil, et ont accès aux même services publics nationaux, en matière de santé, d’éducation, d’accès à l’eau, de moyens d’existence et d’assainissement. Les réfugiés sont par ailleurs libres de leurs mouvements, ont le droit de travailler, et ont été inclus dans le Plan National III pour le Développement du pays.
Une grande majorité des réfugiés (94%) vit dans 13 campements, situés dans le Sud-Ouest et le Nord du pays. Les 6% restants vivent en zone urbaine, près de Kampala. Malgré les politiques progressistes et inclusives de l’Ouganda, le taux de pauvreté des réfugiés est près de deux fois plus élevé que celui des communautés d’accueil, ce qui crée des défis pour la coexistence pacifique des communautés, et des problématiques de sécurité, en particulier pour les femmes, les filles et les personnes ayant des besoins spécifiques.
En 2020, le Programme Alimentaire Mondial a réduit de 30% les rations alimentaires pour les populations réfugiées, en raison d’un manque de financements. L’impact de cette réduction des rations alimentaires a été accru par la crise de la COVID-19, et du confinement national. Suite au confinement, 13% des réfugiés ont dû cesser de travailler (en particulier ceux vivant dans les zones urbaines), ce qui a encore accru leur insécurité alimentaire et financière.
Des solutions durables doivent donc être trouvées pour relever les défis humanitaires et de développement auxquels l’Ouganda est confronté, notamment en raison du nombre important de réfugiés en situation de déplacement prolongé.
L’inclusion financière permet de favoriser l’accès des réfugiés aux systèmes financiers, de développer l’activité économique et de promouvoir les micro-entreprises et l’auto-emploi. Les services financiers et non financiers proposés aux réfugiés les aident à subvenir à leurs besoins de manière durable. Il est donc important de s’engager auprès du secteur privé et de faciliter son action pour développer et fournir des services financiers sur mesure aux réfugiés, y compris l’accès aux services d’épargne, de prêts, d’assurances et de transferts de fonds.
Pouvez-vous expliquer les spécificités du programme ?
Le programme vise à améliorer l’accès au crédit des réfugiés et de leurs communautés d’accueil afin qu’ils puissent développer des activités génératrices de revenus. A terme, l’objectif du programme est d’améliorer la résilience d’environ 100 000 ménages parmi ces populations.
Ce programme, qui tire parti de financements mixtes (capitaux publics et privés), comprend trois volets : un fonds de garantie des prêteurs, un financement de la dette pour trois institutions de microfinance (IMF) et une assistance technique pour les IMF et les réfugiés.
Le HCR partage des données socio-économiques, facilite l’accès aux réfugiés, forme le personnel des IMF sur les besoins des réfugiés et leur protection, et supervise la participation des réfugiés aux formations financières et commerciales. La Fondation Grameen Crédit Agricole, avec le soutien financier de Sida, assure le volet Assistance Technique du programme qui vise notamment à offrir aux réfugiés des services non financiers, tels que la formation commerciale et l’éducation financière. L’assistance technique permet par ailleurs de couvrir une partie des coûts initiaux de mise en place encourus par les IMF pour étendre leurs opérations de prêt aux réfugiés.
Grâce au programme, les IMF ont pu ouvrir de nouvelles agences dans les districts de Moyo (campement de Parlorinya), Yumbe (campement de Bidibidi) et Isingiro (campement de Nakivale) où vivent de nombreux réfugiés. A fin mars 2021, 14 777 prêts avaient été accordés par les IMF bénéficiaires du programme, dont 6 423 prêts (44%) aux populations réfugiées. 19 294 personnes avaient par ailleurs bénéficié de formations. Le programme s’adressant à la fois aux réfugiés et à leur communautés d’accueil, il facilite les liens entre les communautés, favorisant ainsi leur coexistence pacifique.
Quelles sont les priorités et les perspectives du HCR en matière d’inclusion financière dans le monde ?
Les besoins financiers des réfugiés évoluent dans le temps, allant du financement des moyens de survie au moment de leur arrivée à des services plus complets tels que l’épargne, les paiements et le crédit dans un deuxième temps.
L’inclusion financière représente un tremplin pour passer de l’aide humanitaire au développement d’activités pérennes. Le HCR veille à ce que les réfugiés ainsi que les personnes vulnérables dans les communautés d’accueil aient accès à des services financiers abordables et adaptés, et que des prestataires de services financiers responsables fournissent ces services.
Pour renforcer l’inclusion financière, le HCR souhaite à l’avenir étendre ses partenariats, continuer à soutenir et motiver ses partenaires à fournir des services durables aux réfugiés et les accompagner dans leur mission de plaidoyer pour améliorer le cadre réglementaire.

[INTERVIEW] Facilité Africaine : une assistance technique en faveur de MLF Zambie

La Facilité Africaine est un dispositif mis en place en 2013 par la Fondation Grameen Crédit Agricole, en partenariat avec l’Agence Française de Développement (AFD), pour accompagner des institutions de microfinance rurales en Afrique subsaharienne.
Ce dispositif, qui s’achève fin 2021, aura permis de réaliser 326 missions d’assistance technique auprès de 26 institutions de microfinance pour un montant total de 3,52 mIn € de subventions.
Retour sur ce programme à travers le témoignage de Jack Ngoma, Directeur Exécutif de MLF Zambie.
Créée en 2008, MLF Zambie est une institution de microfinance de type Tier 3 (portefeuille de crédit < 10 mIn USD). A fin décembre 2020, l’institution propose des produits de crédit et des formations à une clientèle composée de presque 23 000 femmes, vivant en zone rurale, pour un encours de crédit de 830 217€. Dans le cadre du programme d’assistance technique de la Facilité Africaine, MLF Zambie a été accompagnée pour élaborer un plan d’affaires pour la période 2021-2025. Le consultant en charge de la mission, Thomas Lendzian, du Cabinet Tukumuka Consulting, a permis à l’institution de cadrer sa stratégie, de définir un plan d’action opérationnel afin notamment de permettre à MLF Zambie de se développer dans de nouvelles zones et de trouver de nouvelles sources de financement.
Pourquoi l’élaboration d’un plan d’affaires était-elle importante pour votre institution ?
Un regard extérieur était nécessaire pour analyser en profondeur le marché de la microfinance en Zambie, pour nous permettre de nous positionner clairement et pour renforcer notre compétitivité. Par ailleurs, nous souhaitions pouvoir communiquer de façon efficace sur nos objectifs à long terme auprès des parties prenantes, dont certains sont de potentiels investisseurs. Le soutien de la Fondation Grameen Crédit Agricole a été très utile à chaque étape de la mise en place du plan d’affaires.
Qu’attendiez-vous du consultant ? Les résultats correspondent-ils à vos attentes ?
Nous cherchions un cabinet dont l’expertise en microfinance et l’expérience terrain nous permettraient d’améliorer le processus de planification de nos activités. Thomas Lendzian, du cabinet de conseil local Tukumuka Consulting, avait le profil idéal et il s’est avéré que ce recrutement fut particulièrement judicieux et pertinent. Nous avons apprécié sa connaissance des différentes régions d’Afrique et de la Zambie en particulier, ainsi que sa compréhension des stratégies et des tendances du secteur. Le plan d’affaires nous a permis de mieux comprendre le secteur local et de définir précisément nos projections de croissance. Nous sommes désormais armés face à la concurrence, et avons clarifié nos objectifs à long terme. L’élaboration de ce plan d’affaires nous a également permis de communiquer plus clairement sur nos objectifs organisationnels auprès de notre personnel et des parties prenantes, et de nous adresser à des investisseurs identifiés comme étant pertinents.
Quelles sont les priorités définies dans le business plan ?
Parmi les piliers stratégiques du plan d’affaires élaboré sur cinq ans, nous visons une croissance significative, avec pour objectif de servir 80 000 clients d’ici 2025. Nous souhaitons par ailleurs renforcer notre efficacité opérationnelle grâce à une méthodologie de prêt révisée utilisant les réseaux d’agents et la technologie intelligente. Nous misons également sur la diversification des produits pour permettre aux clients d’accéder à des produits de crédit flexibles et adaptés à leurs activités – notamment agricoles. Grâce à la formulation de ce plan d’affaires, nous espérons par ailleurs mettre en place des partenariats stratégiques avec des investisseurs et des partenaires commerciaux pertinents. Enfin, le renforcement de l’impact social de MLF Zambie, notamment via la fidélisation des clients et l’amélioration des conditions de vie des femmes, est un objectif majeur pour les années à venir.

Le secteur agricole en Afrique analysé par la Fondation pour l’agriculture et la ruralité dans le monde (FARM)

La Fondation pour l’agriculture et la ruralité dans le monde (FARM) est une fondation reconnue d’utilité publique, ayant pour mission de promouvoir des agricultures et des filières agroalimentaires performantes et respectueuses des producteurs, des consommateurs et de l’environnement, en particulier dans les pays du Sud.
A l’interface entre l’action et la recherche, FARM alimente les débats entre décideurs et acteurs du développement à travers la publication d’études, l’organisation d’événements et sa contribution à des projets pilotes.
Le secteur agricole en Afrique, et en particulier en Afrique subsaharienne, est également un axe central des actions menées par la Fondation Grameen Crédit Agricole depuis 2008. Nous vous invitons à découvrir les derniers articles publiés par Jean-Christophe Debar, consultant pour FARM, portant sur le financement des politiques agricoles et sur la dépendance alimentaire du continent africain.
La grande majorité des gouvernements des pays d’Afrique subsaharienne peinent à respecter l’engagement contracté à Malabo en 2014 : consacrer au moins 10 % de leur budget à l’agriculture. La crise économique et l’augmentation de l’endettement dues à la Covid-19 rendent encore plus difficile le soutien au secteur agricole, alors qu’il s’agit d’un défi majeur à relever en matière de sécurité alimentaire, de lutte contre la déforestation et d’adaptation au changement climatique.
Contrairement à une opinion largement répandue, la dépendance de l’Afrique subsaharienne aux importations de produits alimentaires est relativement modeste : de l’ordre de 15 à 20 % de la consommation selon les pays. L’Afrique pourrait cependant avoir besoin de compter davantage sur les marchés mondiaux suite à l’explosion de la demande liée à la croissance démographique, l’impact négatif du changement climatique sur les rendements et la nécessité de lutter contre la déforestation.
Membre fondateur de FARM, le groupe Crédit Agricole accentue aujourd’hui son soutien financier pour lui permettre d’enrichir son champ d’étude, élargir son périmètre d’intervention et renforcer ses modes d’action. La Fondation Grameen Crédit Agricole s’implique également dans ce nouveau plan de développement de FARM en mettant en place dès 2021 des synergies de moyens et des réflexions prospectives communes.
Découvrez l’intégralité du blog de FARM

La Fondation accompagne en compétences le Plastic Odyssey LAB

19 tonnes de plastique entrent dans l’océan chaque minute, moins de 10% du plastique produit est recyclé, et 80% de la pollution marine provient des villes côtières des pays les plus démunis. Face à ce constat, les équipes de Plastic Odyssey ont décidé d’agir en organisant une expédition autour du monde sur leur bateau ambassadeur. L’objectif ? Constituer un réseau mondial d’initiatives locales de recyclage plastique. Embarquées à bord de leur navire, des technologies de tri, de recyclage et de pyrolyse sont mises à disposition des entrepreneurs afin de les aider à valoriser les déchets.
Parallèlement à cette expédition, les équipiers du projet ont lancé leur programme d’accélération « Plastic Odyssey Lab » (PO LAB), afin d’accompagner en compétences les entrepreneurs du recyclage. Suite à un premier appel à projet en France, 6 lauréats ont pu rejoindre le bateau ambassadeur en juillet 2021.
Au programme :
- Un accompagnement technique des ingénieurs de Plastic Odyssey qui permet aux lauréats de tester leurs procédés de fabrication grâce aux machines de recyclage embarquées
- Un accompagnement entrepreneurial assuré par le groupe Crédit Agricole via la Fondation Grameen Crédit Agricole et les Caisses régionales.
Forte de son expertise dans la promotion de l’entrepreneuriat à impact, la Fondation a conçu spécifiquement des modules de formation pour les lauréats du PO LAB, tous des startups :
« Nous avons d’abord analysé les projets et les besoins des lauréats, pour la plupart très en amont de leur aventure entrepreneuriale. Nous les avons notamment aidés à élaborer un business plan à impact, ou, pour les plus avancés, à préciser les partenariats techniques et financiers possibles dans le secteur de l‘impact. Il nous a également été nécessaire d’analyser les besoins auxquels le PO LAB pouvait répondre pendant leur incubation. Une fois leurs besoins identifiés, nous avons recherché les meilleurs experts dans les Caisses régionales du Crédit Agricole (CRCA) liées aux territoires dont étaient issus les lauréats. Lors du PO LAB, les lauréats ont ainsi bénéficié de sessions individuelles avec chaque expert des CRCA et des Village by CA, sur des thèmes comme le marketing, les ressources humaines, les financements locaux. En complément, des sessions de groupe ont été organisées avec la Fondation sur la structure et la stratégie financières d’une entreprise à impact et la spécificité d’une levée de fonds pour les startups à impact. » – Céline Hyon-Naudin, chargée d’investissement Social Business, Fondation Grameen Crédit Agricole
Une fois le PO LAB terminé, la Fondation poursuit son accompagnement entrepreneurial auprès des lauréats en organisant une nouvelle session de formation à Marseille cet automne :
« Des sessions individuelles sur des thèmes précis sont prévues après le PO LAB avec la Fondation, afin de laisser le temps aux lauréats d’intégrer leurs tests techniques à leur projet entrepreneurial. Nous sommes actuellement en train de travailler sur ces modules et les problématiques suivantes pourront par exemple être abordées : Quel modèle d’entreprise choisir (ONG, ESUS, SAS) ? Quelle stratégie produit adopter pour répondre au mieux au besoin social et environnemental identifié ? Comment organiser les flux logistiques (approvisionnement des déchets, gestion des stocks, distribution des produits finis) ? » – Céline Hyon-Naudin
Le bateau est actuellement amarré à Dunkerque et les équipes Plastic Odyssey prévoient de lancer leur expédition en Méditerranée à la fin de l’automne 2021. D’autres sessions du PO LAB sont prévues dans les pays du bassin méditerranéen. En Egypte et au Maroc, les réseaux du groupe Crédit Agricole sont également mobilisés pour soutenir ce programme d’accélération. Un bel exemple d’engagement collectif du groupe Crédit Agricole s’inscrivant dans la lignée du Projet Sociétal.
En savoir plus sur le soutien du Crédit Agricole auprès de Plastic Odyssey.

Newsletter #39 : La reprise des activités du secteur de la microfinance
La Fondation Grameen Crédit Agricole publie sa Newsletter #39 qui souligne la grande résilience dont ses partenaires font preuve pour accompagner au mieux les populations vulnérables.
La Fondation s’est intéressée aux effets de la crise Covid-19 sur ses institutions de microfinance (IMF) partenaires et a mené pendant plus d’un an une série d’enquête en collaboration avec ADA et Inpulse. Les résultats de ces études sont synthétisés dans le rapport « L’impact de la crise sur les institutions de microfinance. Constats et perspectives. » que nous vous invitons à découvrir dans cette Newsletter.
Si la pandémie a eu un impact certain sur les activités des institutions de microfinance, nous attestons aujourd’hui d’un retour progressif à la normale pour la majorité d’entre eux, en témoigne KOMIDA. Acteur majeur de la microfinance en Indonésie et partenaire de la Fondation depuis 2004, KOMIDA a réussi à poursuivre ses activités et son développement en zone rurale avec l’ouverture de 10 agences supplémentaires en 2021. L’institution continue de soutenir ses clients en mettant l’accent sur l’octroi de microcrédits à vocation sociale.
Dans la rubrique « Paroles du terrain », nous vous présentons UGAFODE Microfinance Limited, institution de microfinance ougandaise à l’avant-garde de l’inclusion financière des réfugiés. Grâce au soutien de la Fondation, du Haut-Commissariat aux Réfugiés (HCR) et de l’Agence suédoise de coopération internationale au développement (Sida), UGAFODE a ouvert, en mars 2020, une agence dans le camp de réfugiés de Nakivale et les premiers résultats sont très encourageants. L’ambition est désormais d’étendre le projet à d’autres régions.
Vous découvrirez enfin le témoignage de Jean-Baptiste Bounes, chargé d’Affaires Fusions-Acquisitions chez SODICA, qui a réalisé la première mission Banquiers Solidaires (*) à distance auprès de Phare Performing Social Enterprise (PPSE) au Cambodge. Des missions à distance et sur le terrain sont actuellement à pourvoir.
(*) Lancé par la Fondation Grameen Crédit Agricole et Crédit Agricole S.A. en 2018, Banquiers Solidaires est un programme de volontariat de compétences ouvert à tous les collaborateurs du groupe Crédit Agricole en faveur d’institutions de microfinance ou d’entreprises à impact soutenues par la Fondation.

Banquiers Solidaires : deux missions online sont à pourvoir en faveur de FATEN (Palestine) et OXUS (Kirghizstan)

Banquiers Solidaires est un programme de volontariat de compétences lancé par la Fondation Grameen Crédit Agricole et Crédit Agricole S.A. en 2018 avec un double objectif : d’une part, accompagner avec de l’assistance technique les institutions de microfinance et les entreprises à impact social financées par la Fondation, d’autre part, valoriser les compétences des collaborateurs du Groupe qui souhaitent s’investir dans des projets à fort impact social.
Les missions peuvent se dérouler pendant le temps de travail du Banquier Solidaire (mécénat de compétences) ET/OU pendant les congés (volontariat).
Actuellement, deux missions online sont à pourvoir. Le Banquier Solidaire travaillera sur cette mission à raison d’un jour par semaine pendant 15 semaines. Ces modalités de durée peuvent toutefois être modifiées en fonction des préférences du Banquier Solidaire, de l’organisation bénéficiaire et de l’employeur.
- Mission « Gestion financière » en faveur de FATEN (Palestine)
FATEN est une institution de microfinance fondée en 1995 par l’ONG Save The Children qui a pour mission de répondre aux besoins en services financiers des entrepreneurs et des particuliers palestiniens à faibles et moyens revenus. La Fondation Grameen Crédit Agricole soutient FATEN depuis 2014 par le biais de divers prêts mais aussi par de l’assistance technique dans le cadre des missions Banquiers Solidaires.
Le Banquier Solidaire sélectionné soutiendra FATEN dans la mise à jour des procédures, politiques et outils financiers. Une connaissance des normes internationales relatives à l’information financière et en particulier sur les derniers changements apportés aux normes IFRS 16 et IFRS 9 est requise. La maîtrise de l’anglais est nécessaire et une très bonne connaissance de l’arabe serait un plus.
Pour plus d’informations, consultez la fiche mission sur ca-solidaires.fr
- Mission « Stratégie digitale » en faveur d’OXUS (Kirghizstan)
OXUS Kyrgyzstan (OKG) est une institution de microfinance qui fournit des services financiers aux travailleurs pauvres et aux personnes sous-bancarisées au Kirghizstan. L’institution sert 8 000 emprunteurs actifs et gère un portefeuille de 6,4 millions d’euros.
Le Banquier Solidaire sélectionné aura pour mission d’accompagner OKG dans l’évaluation des procédés relatifs à la digitalisation et dans la construction d’une nouvelle stratégie digitale. Une expérience dans la gestion de projets informatiques et idéalement dans des projets de digitalisation est nécessaire. La maitrise de l’anglais est obligatoire, la connaissance du russe serait un plus.
Pour plus d’informations, consultez la fiche mission sur ca-solidaires.fr.
Pour postuler : envoyez votre CV et lettre de motivation (ou 2 paragraphes présentant vos motivations et expertises) à :
- Cécile DELHOMME, Responsable Communication et Partenariats : cecile.delhomme@credit-agricole-sa.fr
- Violette CUBIER, Responsable Assistance Technique : violette.cubier@credit-agricole-sa.fr

Banquiers Solidaires : deux missions terrain sont à pourvoir en faveur de Lazika (Géorgie) et Smart Credit (Moldavie)
Banquiers Solidaires est un programme de volontariat de compétences lancé par la Fondation Grameen Crédit Agricole et Crédit Agricole S.A. en 2018 avec un double objectif : d’une part, accompagner avec de l’assistance technique les institutions de microfinance et les entreprises à impact social financées par la Fondation, d’autre part, valoriser les compétences des collaborateurs du Groupe qui souhaitent s’investir dans des projets à fort impact social.
Les missions peuvent se dérouler pendant le temps de travail du Banquier Solidaire (mécénat de compétences) ET/OU pendant les congés (volontariat).
Actuellement, deux missions sont à pourvoir sur le terrain :
- Mission « Communication et marketing » en faveur de Lazika (Géorgie)
Lazika Capital est une institution de microfinance créée en 2000 par Oxfam Grande-Bretagne en Géorgie. Sa mission est de faciliter l’accès des entrepreneurs à revenu faible et intermédiaire à des services financiers adaptés à leurs besoins. L’institution se situe aujourd’hui parmi les leaders du secteur géorgien de la microfinance et compte près de 14 000 clients.
Le Banquier Solidaire sélectionné aura pour mission d’évaluer les actions et la stratégie marketing de l’organisation ainsi que d’élaborer un plan marketing fin-2021/2022. Une solide expérience en marketing et une bonne maîtrise de l’anglais sont nécessaires. La mission sera d’une durée de 10 jours sur le terrain.
Pour plus d’informations, consultez la fiche mission sur ca-solidaires.fr
- Mission « Stratégie digitale » en faveur de Smart Credit (Moldavie)
Smart Credit est une institution de microfinance créée en 2010 par 5 professionnels locaux ayant une même vision : fournir des services financiers à des personnes socialement défavorisées et des petits entrepreneurs moldaves. L’institution compte plus de 3 000 emprunteurs actifs et gère un portefeuille de 4,4 millions d’euros.
Le Banquier Solidaire sélectionné aura pour mission de contribuer à la construction de la stratégie digitale de Smart Crédit. Une expérience en gestion de projets informatiques et la maîtrise de l’anglais sont nécessaires.
Pour plus d’informations, consultez la fiche mission sur ca-solidaires.fr.
Pour postuler : envoyez votre CV et lettre de motivation (ou 2 paragraphes présentant vos motivations et expertises) à :
- Cécile DELHOMME, Responsable Communication et Partenariats: cecile.delhomme@credit-agricole-sa.fr
- Violette CUBIER, Chargée de programme Assistance Technique: violette.cubier@credit-agricole-sa.fr

La Fondation publie son rapport “L’impact de la crise sur les institutions de microfinance”
La pandémie de Covid-19 a touché toutes les économies en impactant particulièrement les économies fragiles et les populations les plus vulnérables.
La Fondation Grameen Crédit Agricole s’est intéressée aux effets sans précédent de cette crise planétaire sur les institutions de microfinance. Une première enquête a ainsi été lancée en mars 2020 auprès de tous nos partenaires pour comprendre comment ils s’adaptaient aux répercussions de la pandémie qui se faisaient déjà ressentir sur leurs activités. En nous associant dans les mois qui suivirent à deux autres grands acteurs de la finance inclusive, ADA et Inpulse, nous avons étendu la portée de ces études à plus d’une centaine d’institutions présentes sur 4 continents : Afrique, Amérique du Sud, Asie et Europe. Au total, 6 enquêtes ont été menées depuis le questionnaire inaugural du mois de mars.
Vous découvrirez à travers cette publication les résultats de ces études synthétisés sous 3 volets :
S’adapter rapidement aux contraintes opérationnelles
Les enquêtes menées tout au long de l’année 2020 ont révélé trois difficultés majeures : l’impossibilité de rencontrer les clients physiquement, des collectes de remboursements limitées et des contraintes pour décaisser de nouveaux prêts. Pour y remédier, les IMF ont agi de manière proactive et adaptée, traduisant la grande capacité de résilience de ces organisations. Néanmoins, toutes n’ont pas été impactées de la même manière. Ce document retrace ainsi l’évolution de ces contraintes et les mesures mises en place pour y faire face.
Un impact financer significatif et durable
Les contraintes opérationnelles rencontrées ont inévitablement eu des répercussions financières importantes. Parmi elles, deux conséquences majeures ont été visibles chez la quasi-totalité des IMF : une augmentation du portefeuille à risque (PAR) et une réduction de l’encours de crédit. Ces deux phénomènes ont fluctué tout au long de l’année en fonction des contextes locaux et d’autres difficultés financières ont pu apparaitre ponctuellement. L’analyse des indicateurs de performance, détaillée dans ce document, permet de visualiser l’effet durable de la crise.
Perspectives d’avenir
Dans ce contexte, la majeure partie des IMF a résisté et fait preuve d’optimisme. Parmi les axes envisagés pour les prochaines années ressortent un retour à la croissance du portefeuille ainsi que l’ouverture à de nouveaux produits et services, voire à de nouveaux marchés, et ce dès 2021. Vous découvrirez au fil des pages d’autres mesures d’adaptation explorées par les IMF, témoignant d’une volonté qui rassure quant à l’avenir du secteur. Nous devons néanmoins rester vigilants face à l’instabilité du contexte actuel. C’est pourquoi nous maintenons notre démarche de suivi rapproché de la crise auprès de nos partenaires en 2021, à un rythme trimestriel.

La Fondation accorde 7 nouveaux prêts en Europe de l’est et Asie Centrale

Depuis janvier 2021, la Fondation Grameen Crédit Agricole a poursuivi ses financements en Europe de l’est et Asie Centrale et a ainsi accordé sept nouveaux prêts à ses partenaires.
Au Kosovo, la Fondation a accordé un nouveau prêt à l’institution de microfinance AFK pour un montant de 1,5 millions d’euros sur une durée de trois ans. L’Agence pour les finances au Kosovo (AFK) est une institution de microfinance qui a pour but d’améliorer des conditions de vie au Kosovo en fournissant un accès aux services financiers durables aux microentreprises et petites entreprises. AFK vise à encourager le développement des zones rurales ainsi que les femmes entrepreneurs et les minorités. L’institution dessert 19 300 emprunteurs actifs (22% de femmes et 51% en milieu rural) et gère un portefeuille de 36 millions d’euros.
En Moldavie, la Fondation a accordé un nouveau prêt à l’institution de microfinance Microinvest pour un montant de 1,4 millions d’euros sur une période de trois ans. Microinvest octroie des microcrédits et une aide à la création d’entreprise aux petits entrepreneurs dans de nombreuses régions de la République de Moldavie. 70 % du portefeuille de prêts correspond à des prêts aux entrepreneurs privés vivant en zone rurale. L’institution compte près de 37 000 clients qui vivent à 66% en zone rurale et dont 41% sont des femmes.
Au Monténégro, la Fondation a accordé un prêt à l’institution de microfinance Monte Crédit pour un montant de un million d’euros, sur une durée de trois ans. Créée en 2005, Monte Crédit est une institution de microfinance dont la mission est de donner aux familles rurales les moyens de créer des revenus et des emplois libérant le potentiel économique pour que les communautés prospèrent. L’institution compte plus de 4 000 clients dont 54% sont des femmes et 51% vivent en zone rurale.
Au Kirghizstan, la Fondation a accordé un nouveau prêt à l’institution de microfinance OXUS pour un montant en monnaie locale équivalent à 800 000 euros. OXUS Kirghizistan est une institution de microfinance créée en 2006 par OXUS Group et ACTED. Entreprise responsable, elle s’engage dans l’offre de services financiers aux travailleurs pauvres et aux personnes sous-bancarisées au Kirghizistan. A ce jour l’institution compte près de 8 000 clients dont 48% de femmes et 62% de clients en zone rurale.
Au Kazakhstan, la Fondation a accordé un nouveau prêt à l’institution de microfinance Asian Credit Fund (ACF) pour un montant en monnaie locale équivalent à un million d’euros. ACF est une institution de microfinance créée en 1997 par l’ONG américaine Mercy Corps. Les services financiers d’ACF sont conçus pour promouvoir le développement des ménages ruraux, la croissance des petites entreprises et l’accession à la propriété. ACF adhère à un modèle de prêt communautaire spécialisé qui offre des solutions financières sur mesure, des conseils commerciaux et une assistance technique à ses clients. A ce jour, l’institution compte 27 000 clients dont 70% de femmes et 93% de clients en zone rurale.
Enfin, au Tadjikistan, la Fondation a accordé un nouveau prêt d’un montant en monnaie locale équivalent à un 1,2 millions d’euros à l’institution de microfinance HUMO. HUMO est une institution de microfinance qui vise à soutenir les populations vulnérables et mal desservies vivant dans les zones rurales grâce à des services financiers et de conseil pour les petites entreprises. L’institution compte près de 73 000 clients dont 37% de femmes et 75% de clients ruraux. Toujours au Tadjikistan, la Fondation a également accordé un nouveau prêt à l’institution de microfinance OXUS Tajikistan pour un montant en monnaie locale équivalent à un million d’euros sur une période de trois ans. OXUS Tajikistan cible essentiellement les microentrepreneurs et agriculteurs des zones rurales. Sa mission sociale est claire et vise à améliorer les conditions économiques et sociales de la population à faibles revenus qui n’est pas servie par le secteur bancaire. A ce jour, l’institution compte plus de 14 000 clients dont 36% de femmes et 79% en zone rurale.
Pour en savoir plus, cliquez ici.

L’AFD et la Fondation Grameen Crédit Agricole, un partenariat historique et prometteur
Rémy Rioux, Directeur général,
Groupe Agence française de développement
Partenaire historique, l’Agence française de développement (AFD) soutient les activités de la Fondation depuis plus de 10 ans. Son Directeur, Rémy Rioux, nous partage sa vision sur l’impact de la crise économique et sanitaire générée par la pandémie Covid-19 sur le continent africain et son bilan du partenariat avec la Fondation.
—Quels ont été selon vous les points d’impact de la crise sanitaire sur le continent africain et comment l’AFD a agi face à cette crise ? Quels ont été vos principaux axes d’intervention ?
R. R. : L’Afrique a connu en 2020 un choc, dont je rappelle qu’il lui est totalement exogène, sans précédent. Le continent est apparu assez résilient sur le plan sanitaire, moins sur le plan économique. Une récession inédite, de 2,6% en moyenne, a touché plus d’une quarantaine de pays de façon simultanée. Au-delà de l’impact conjoncturel, la crise fait surtout redouter une fragilisation en profondeur des économies et des sociétés.
Le groupe Agence française de développement (AFD) s’est mobilisé très rapidement pour soutenir ses partenaires. Sur le plan sanitaire, avec une initiative Santé en commun d’1,2 milliards d’euros, dont la moitié en Afrique pour une cinquantaine de projets et près de 130 millions d’euros en dons ; et sur le plan économique avec notre programme « Choose Africa » en soutien au tissu entrepreneurial puis son renforcement avec un volet Résilience, portant le programme à 3,2 milliards d’euros engagés d’ici 2022. Enfin, nous soutenons, dans la continuité du Sommet « Finance en Commun », les banques publiques de développement africaines –il en existe une centaine sur le continent– pour en faire des relais de croissance durable.
—Quel bilan faites-vous du partenariat historique avec la Fondation Grameen Crédit Agricole ?
R. R. : Depuis plus de 10 ans, le groupe AFD accorde à la Fondation des garanties de portefeuille et individuelles et finance la Facilité africaine qui nous permet d’accompagner des institutions de petite taille au profit des populations défavorisées, en parti culier en zones rurales. Depuis 2020, la relation partenariale avec la Fondation est assurée par Proparco, notre filiale dédiée au secteur privé. Au-delà du partenariat financier, nous apprécions la qualité de la relation entre nos deux institutions, empreinte de confiance et de transparence. Le caractère primordial du soutien au secteur de la microfinance a été renforcé par la crise Covid-19 et travailler avec la Fondation constitue un levier solide pour renforcer le secteur.
—Une grande institution comme la vôtre et un acteur agile comme la Fondation peuvent-ils encore inventer de nouvelles façons d’agir et dans quels domaines prioritaires ?
R. R. : C’est la complémentarité de nos deux institutions et de leurs modes d’intervention qui font la force du partenariat et sa pertinence au service de plusieurs axes d’intervention prioritaires, à savoir : le soutien au développement de la microassurance, en particulier la microassurance agricole ; l’accompagnement des institutions de microfinance dans l’amélioration de la gestion de la performance sociale ; le développement de l’offre digitale du secteur de la microfinance ; et la microfinance verte. Le contexte de la crise est venu renforcer la pertinence de ces domaines d’intervention.

La crise Covid-19 et les inégalités entre les sexes

Par Miren Bengoa, Administratrice, membre du Comité Finance, Risques et Impact,
Fondation Grameen Crédit Agricole &Directrice Action Internationale, Groupe SOS
Administratrice de la Fondation Grameen Crédit Agricole depuis 2020, Miren Bengoa est, depuis janvier 2021, la nouvelle Directrice Action Internationale du Groupe SOS. Elle était à la tête, depuis 2011, de la Fondation CHANEL qui a vocation à soutenir des projets améliorant la situation économique et sociale des femmes. Son regard sur l’impact de la crise Covid-19 sur l’égalité femmes-hommes et les réponses pour y faire face.
— Quel est l’impact de la Covid-19 sur la condition des femmes ?
M. B. : La montée des inégalités entre les femmes et les hommes est l’une des conséquences immédiates de la crise Covid-19. Nous avons constaté au cours de cette pandémie une augmentation des actes de violence envers les femmes et les filles et un recul de l’apprentissage des filles à mesure que les taux d’abandon scolaire et les mariages d’enfants augmentent. Des dizaines de millions de femmes supplémentaires ont sombré dans l’extrême pauvreté, car elles perdent leur emploi à un rythme plus élevé que les hommes, et pâtissent de leurs difficultés à accéder aux nouvelles technologies et de leur manque de compétences numériques.
— En quelques mots, quel est aujourd’hui le panorama des inégalités entre les sexes dans le monde ?
M. B. : Les projections actuelles indiquent que l’égalité femmes-hommes ne sera pas atteinte pendant encore 130 ans. En 2020, les femmes représentaient en moyenne (à l’échelle mondiale) 4,4% des chefs d’entreprise, 16,9% des membres des conseils d’administration, 25% des parlementaires et 13% des négociateurs de paix. Seuls 22 pays ont actuellement à leur tête une femme cheffe d’État ou de gouvernement (UN Women, 2020). Nous avons besoin d’une meilleure représentation des femmes qui reflète les femmes et les filles dans leur diversité et leurs capacités.
— Comment l’entrepreneuriat féminin peut être une réponse à la crise ?
M. B. : Les femmes entrepreneures ont été en première ligne et fortement affectées par la baisse de l’activité économique. Néanmoins, elles sont également porteuses de solutions innovantes et doivent être soutenues au mieux par les financeurs et les pouvoirs publics. Etant fortement impliquées dans la réponse aux besoins communautaires, elles ont pu adapter leurs activités aux contraintes dues à la pandémie. Cela n’a pas été évident : elles ont parfois renoncé à une activité lucrative pour s’occuper en priorité de leurs familles.
— Promouvoir l’autonomisation des femmes est une des missions de la Fondation Grameen Crédit Agricole. Quelles devraient être les priorités pour renforcer cette ambition ?
M. B. : Depuis sa création, promouvoir l’autonomisation des femmes est au cœur de l’action de la Fondation : parmi les 7 millions de clients des institutions de microfinance soutenues, 73% sont des femmes bénéficiaires des microcrédits pour créer ou développer des activités génératrices de revenus. Le maintien des financements, la flexibilité apportée dans le report d’échéances et l’analyse fréquente des besoins de ces institutions sont et seront clés pour leur permettre de retrouver une capacité d’action en faveur de l’entrepreneuriat féminin.

La Fondation réalise quatre nouveaux financements en Afrique subsaharienne

Au cours du premier semestre 2021, la Fondation Grameen Crédit Agricole a poursuivi ses financements en Afrique subsaharienne avec quatre nouveaux prêts accordés, dont deux à des nouveaux partenaires.
Au Togo, la Fondation a accordé un nouveau prêt à l’institution de microfinance Assilassimé pour un montant en monnaie locale équivalent à 2,2 millions d’euros. Assilassimé a pour mission d’offrir un accès durable à des services de microfinance sociale adaptés, pour les personnes en situation d’exclusion ou d’extrême pauvreté avec un accès limité au système de microfinance classique. L’institution cherche en premier lieu à leur permettre de mener des activités génératrices de revenus et d’améliorer leurs conditions de vie. A ce jour, Assilassimé compte plus de 19 000 clients dont 91% de femmes.
En Zambie, la Fondation a accordé un nouveau prêt à l’institution de microfinance AMZ pour un montant en monnaie locale équivalent à un million d’euros. AMZ a pour objectif de servir les clients qui ont été précédemment exclus du marché financier formel, principalement en raison de leur situation de pauvreté ou de leur lieu de résidence. Les produits proposés sont conçus pour répondre à leurs besoins financiers. L’institution compte plus de 80 000 clients qui vivent à 92% en zone rurale et dont 56% sont des femmes.
Au Rwanda, la Fondation a accordé un premier prêt à l’institution de microfinance ASA Microfinance Rwanda pour un montant en monnaie locale équivalent à 500 000 euros. ASA Microfinance Rwanda Plc (ASA Rwanda) est une institution créée en 2016 par ASA International. Sa mission est de contribuer à la réduction de la pauvreté grâce à l’autonomisation économique en garantissant l’accès aux services financiers à la communauté défavorisée du Rwanda. L’institution accorde des prêts selon les méthodologies de groupe et individuelle. Elles finance principalement des femmes qui représentent plus de 95% de sa clientèle, et intervient en grande majorité en zone rurale.
Enfin, au Kenya, la Fondation a également accordé un premier prêt d’un montant en monnaie locale équivalent à 766 000 euros à l’institution de microfinance YEHU. YEHU est une institution de microfinance dont la mission est de lutter contre la pauvreté en donnant aux entrepreneurs ruraux pauvres du Kenya les moyens de les aider à se sortir de la pauvreté grâce à une meilleure accessibilité à des services financiers pérennes. Cela comprend le fait de leur permettre d’épargner tout en leur donnant accès à des micro-prêts, qui peuvent être utilisés pour démarrer ou développer leur petite entreprise. Yehu propose également des formations commerciales, des produits de microassurance et d’autres services pour améliorer la vie de ses membres. A ce jour l’institution compte 28 000 clients dont 96% de femmes. 76% de ses clients vivent en zone rurale.
A ce jour, la Fondation Grameen Crédit Agricole compte 89 partenaires répartis dans 37 pays et gère un portefeuille de 86 millions d’euros dont 46% dans des pays dits fragiles.
Pour en savoir plus, cliquez ici.

La Fondation poursuit son soutien à ses partenaires en Asie

Au cours du premier trimestre 2021, la Fondation Grameen Crédit Agricole a réalisé trois nouveaux financements en Asie, notamment en Indonésie.
En Indonésie, la Fondation a accordé un nouveau prêt à l’institution de microfinance KOMIDA pour un montant en monnaie locale équivalent à 2,2 millions d’euros. KOMIDA est une institution de microfinance créée en 2004 en tant que fondation afin d’offrir une assistance financière sous forme de services d’épargne et de prêt ainsi que des services non financiers tels des formations dans le domaine de la santé ou de la gestion financière de la famille. L’institution qui s’adresse exclusivement aux femmes compte à ce jour près de 720 000 clientes.
Toujours au Indonésie, la Fondation a accordé un nouveau prêt à l’institution de microfinance MBK pour un montant en monnaie locale équivalent à 5 millions d’euros. « Mitra Bisnis Keluarga » (MBK) est une institution de microfinance réglementée par l’Autorité indonésienne des services financiers (FSA) et agréée en tant que société de financement non bancaire. En utilisant la méthodologie de la Grameen Bank, MBK fournit un fonds de roulement aux femmes à faible revenu de Java pour leur donner accès à des services financiers formels et rentables (inclusion financière), réduire leur vulnérabilité et améliorer leur vie. A ce jour l’institution compte plus de 1 million de clients, exclusivement des femmes, qui vivent à 75% sous le seuil de pauvreté.
Au Myanmar, la Fondation a accordé un nouveau prêt à l’institution Proximity Finance pour un montant en monnaie locale équivalent à 1,4 millions d’euros. Proximity est une institution créée en 2010 qui conçoit et offre des produits financiers abordables et générateurs de revenus pour des familles rurales. L’institution veille à améliorer les moyens de subsistance des ruraux du Myanmar en fournissant des services financiers innovants adaptés à leurs besoins et utilise le dynamisme des entreprises pour créer de la valeur sociale. A ce jour Proximity compte près de 200 000 clients dont 69% de femmes et 98% de clients ruraux.
A ce jour, la Fondation Grameen Crédit Agricole compte 89 partenaires répartis dans 37 pays et gère un portefeuille de 86 millions d’euros dont 46% dans des pays dits fragiles.
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Lazika Capital, partenaire de la Fondation, soutient les entrepreneurs géorgiens
Lazika Capital est une institution de microfinance créée en 2000 par Oxfam Grande-Bretagne en Géorgie. Sa mission est de faciliter l’accès des entrepreneurs à revenu faible et intermédiaire à des services financiers adaptés à leurs besoins. Lazika Capital se situe aujourd’hui parmi les leaders du secteur géorgien de la microfinance et compte près de 14 000 clients. Le secteur agricole représente 52% de son portefeuille.
En 2020, pour lutter contre la crise de la Covid-19, Lazika Capital a accordé des avantages significatifs à ses clients directement affectés par la crise sanitaire et économique. Au cours de cette période, la Fondation Grameen Crédit Agricole avec d’autres prêteurs a soutenu Lazika Capital pour limiter une baisse de ses liquidités et pour que l’institution puisse continuer de financer ses clients. Bien que la situation sanitaire s’est améliorée en 2021, l’institution reste activement impliquée dans divers programmes publics visant à réduire l’impact négatif de la pandémie et à accélérer la reprise économique.
Priorité à la digitalisation
Lazika Capital a été la première organisation de microfinance en Géorgie à avoir obtenu de la Banque nationale le droit de proposer des services à distance.
Pour soutenir les entrepreneurs, et notamment dans le secteur agricole, Lazika Capital propose à ses clients des améliorations technologiques afin de rendre leurs produits et services plus diversifiés et flexibles. L’institution a par exemple recours aux tablettes numériques pour une meilleure gestion des dossiers sur le terrain. Cette offre digitale a été particulièrement utile pendant la période de confinement, les clients pouvant demander des prêts, être informés de leur approbation et effectuer leur remboursement sans se rendre dans une agence.
Les résultats positifs obtenus en 2020 prouvent que Lazika Capital est une institution résiliente et capable de faire face aux difficultés tout en continuant d’être un partenaire performant, fiable et responsable dans le secteur de la microfinance. De son côté, la Fondation Grameen Crédit Agricole poursuit son soutien à l’institution avec qui elle travaille depuis 2017, afin de lui permettre de continuer à soutenir l’entrepreneuriat en Géorgie, et ce malgré les défis à relever en cette période d’incertitude.
Plus d’informations sur Lazika ici.

Banquiers Solidaires : six missions à pourvoir auprès des partenaires de la Fondation

Deux missions Banquiers Solidaires online et quatre missions terrain sont actuellement à pourvoir pour le compte de la Fondation Grameen Crédit Agricole.
Banquiers Solidaires est un programme de volontariat de compétences lancé par la Fondation et Crédit Agricole S.A. en 2018 et destiné à tous les collaborateurs du groupe Crédit Agricole. L’objectif du programme est double: d’une part, accompagner avec de l’assistance technique les institutions de microfinance et les entreprises à impact social financées par la Fondation, et d’autre part, valoriser les compétences des collaborateurs du Groupe qui ont envie de s’investir dans de projets à fort impact social.
Les missions peuvent se dérouler pendant le temps de travail du Banquier Solidaire (mécénat de compétences) ET/OU pendant les congés (volontariat).
Actuellement, six missions sont à pourvoir, online ou sur le terrain :
MISSIONS ONLINE
Les experts sélectionnés pour les missions Online travailleront à distance et consacreront l’équivalent de un jour par semaine, pendant 15 semaines, à la mission.
Les deux missions Online sont à pourvoir dès que possible.
- Mission « Stratégie digitale » en faveur d’OXUS (Kirghizstan)
OXUS Kyrgyzstan (OKG) une institution de microfinance qui fournit des services financiers aux travailleurs pauvres et aux personnes sous-bancarisées au Kirghizstan. L’institution sert 8 000 emprunteurs actifs et gère un portefeuille de 6,4 millions d’euros.
Une mission Banquier Solidaire est prévue dès juillet 2021 afin d’accompagner OKG dans l’évaluation des procédés relatifs à sa digitalisation et dans la construction d’une nouvelle stratégie digitale. L’expert recherché est un collaborateur du Crédit Agricole avec une expérience significative en matière de gestion de projets informatiques. La maîtrise de l’anglais est indispensable.
La fiche mission est disponible en cliquant ici.
- Mission « Gestion financière » en faveur de FATEN (Palestine)
FATEN est une institution de microfinance en Palestine. L’institution compte plus de 26 000 clients et gère un portefeuille de 108 millions d’euros.
L’expert de Crédit Agricole sélectionné soutiendra FATEN dans la mise à jour des procédures, politiques et outils financiers. Le Banquier Solidaire doit maîtriser l’anglais et avoir des connaissances des normes internationales relatives à l’information financière et en particulier sur les derniers changements apportés aux normes IFRS 16 et IFRS 9. La maîtrise ou une très bonne connaissance de l’arabe est un plus. A minima, la maîtrise de l’anglaise sera requise.
La fiche mission est disponible en cliquant ici.
MISSIONS TERRAIN
Les quatre missions terrain sont à pourvoir dès que possible, sous réserve des conditions sanitaires.
- Mission « Appui logistique/achats » en faveur de Oshun (Sénégal)
Oshun est une entreprise sociale qui propose des solutions inclusives, notamment sous forme de kiosques à eau fonctionnant à l’énergie solaire, permettant aux populations les plus sensibles un accès à l’eau saine. Oshun Sénégal achève un processus de structuration administratif et RH et souhaite renforcer ses fonctions supports, en premier lieu le suivi de la logistique et des achats.
L’expert du Crédit Agricole sélectionné soutiendra Oshun dans la mise en place des procédures visant à simplifier et sécuriser la logistique, la gestion des achats et de l’approvisionnement, et renforcer les collaborateurs concernés. La mission sera d’une durée de 10 jours, d’abord à distance depuis la France puis sur le terrain au Sénégal si les conditions sanitaires le permettent. Le Banquier Solidaire doit avoir une solide expérience en logistique et gestion des achats et, idéalement, une expérience de formation et coaching dans le domaine des achats.
La fiche mission est disponible en cliquant ici.
- Mission « LBC-FT » en faveur de SEF (Afrique du Sud)
SEF est une institution de microfinance qui accorde des prêts à travers un réseau de 98 agence en Afrique du Sud. L’institution compte 225 317 emprunteurs actifs et gère un portefeuille de plus de 45 millions d’euros.
L’expert du Crédit Agricole sélectionné a pour mission d’accompagner la Direction Qualité et Conformité et la Direction Formation en développant des supports de formation pertinents sur les sujets LBC-FT pour les salariés. Le Banquier Solidaire doit avoir au moins 5 ans d’expérience en conformité. La mission sera d’une durée de deux semaines, dont 10 jours sur le terrain.
La fiche mission est disponible en cliquant ici
- Mission « Marketing » en faveur de Lazika Capital (Géorgie)
Lazika Capital est une institution de microfinance de type Tier 2 en Georgie. L’organisation opère au travers de 18 agences dans l’ouest de la Géorgie.
L’expert du Crédit Agricole sélectionné a pour mission d’évaluer les actions et la stratégie marketing de l’organisation ainsi que d’élaborer un plan marketing mi-2021/2020. Le Banquier Solidaire doit avoir une solide expérience en marketing. Une bonne maîtrise de l’anglais est requise. La mission sera d’une durée de 20 jours, dont 10 jours sur le terrain.
La fiche mission est disponible en cliquant ici
- Mission « Stratégie digitale » en faveur de Smart Credit (Moldavie)
Smart Credit est une institution de microfinance qui fournit des services financiers à des personnes socialement défavorisées et des petits entrepreneurs moldaves. L’institution compte plus de 3 000 emprunteurs actifs et gère un portefeuille de 4,4 millions d’euros.
Le Banquier Solidaire aura pour mission de contribuer à construire la stratégie digitale de Smart Crédit. L’expert est un collaborateur du groupe Crédit Agricole qui maîtrise l’anglais et avec une expérience en gestion de projets informatiques.
La fiche mission est disponible en cliquant ici.
Comment y postuler ?
Pour découvrir les offres détaillées des missions :
- Allez sur le site CA Solidaires : onglet « S’engager » puis « Les congés Solidaires »
- Cliquez sur l’offre de votre choix, vous y trouverez toutes les informations nécessaires à votre candidature.
Pour plus d’informations, vous pouvez contacter : cecile.delhomme@credit-agricole-sa.fr

Microinvest soutient les investissements pour moderniser l’agriculture en Moldavie
Rencontre avec Dumitru Svinarenco, Directeur général de Microinvest (République de Moldavie), au sujet des investissements dans l’agriculture moldave dans les principales institutions de prêts agricoles.
1. Pouvez-vous présenter Microinvest en quelques mots ?
Microinvest est un institut de crédit non bancaire à capital mixte. Nous avons réussi à prouver notre rôle majeur sur le marché financier moldave en soutenant les entreprises locales, l’agriculture et les particuliers et en contribuant directement au développement de l’économie du pays.
Nous nous classons au 6ème rang du système bancaire par la taille de notre portefeuille, tout en conservant la première place sur le marché du crédit non bancaire dans le pays.
Nous nous distinguons des autres institutions financières grâce aux solutions personnalisées et les avantages significatifs dans le processus de prêt que nous offrons à chaque client, y compris les entrepreneurs agricoles. Nous sommes la seule Institution Financière Non Bancaire (IFNB) en Moldavie à détenir le certificat de qualité international – SMART, qui prouve que nous sommes un prêteur responsable et digne de confiance.
2. L’agriculture est l’un des piliers fondamentaux de l’économie moldave et c’est également un secteur prioritaire pour Microinvest. Comment l’année 2020 a-t-elle affecté vos clients et votre organisation ?
Chaque année, le secteur agricole se développe et se modernise grâce à des entrepreneurs performants et des investissements responsables. 30% de notre portefeuille global de prêts et plus de 40% de notre portefeuille de prêts aux entreprises sont consacrés au secteur agricole, au soutien des entreprises et des exploitations agricoles, qui ont besoin d’investissements financiers pour une agriculture de qualité.
L’année 2020 a eu un impact majeur sur le secteur agricole moldave. directement impacté par la crise Covid-19, mais aussi par la sécheresse sans précédent que nous avons traversés. Les récoltes cette saison ont été très médiocres.
3. Comment avez-vous procédé pour aider le secteur agricole à faire face à ces crises ?
Microinvest a été parmi les premières organisations à renoncer aux pénalités, tant pour les entrepreneurs que pour les particuliers. Tout au long de cette période, nos experts ont évalué la situation de chaque entrepreneur. Nous avons fait preuve de souplesse pour trouver des solutions permettant de restructurer et de prolonger la durée des prêts, sans facturer de redevances.
Dès le début de la crise, nous avons continué à prêter aux agriculteurs pour leur permettre d’entreprendre la saison agricole à la date prévue. Malgré les difficultés, certains de nos clients ont réussi à développer des activités familiales prospères et à tirer de bons résultats des investissements réalisés.
4. Microinvest est financé par la Fondation Grameen Crédit Agricole (FGCA) depuis 2020. Comment la Fondation a-t-elle soutenu votre organisation pendant cette pandémie ?
Microinvest a commencé les interactions avec la FGCA en 2019 et a signé le premier accord de prêt en mai 2020, au plus fort des restrictions de confinement imposées par la plupart des pays.
Ce premier prêt octroyé par la Fondation a donné une impulsion aux autres prêteurs, prouvant que même les nouveaux prêteurs étaient convaincus de notre stabilité financière et de notre capacité à réagir à la crise. Le deuxième prêt a déjà été décaissé en mars 2021.
La Fondation a maintenu une communication transparente avec nous, a été à l’écoute de nos besoins et a soutenu la recherche de solutions adaptées. Nous considérons la Fondation comme un partenaire fiable, c’est pourquoi nous prévoyons de développer et de renforcer cette coopération à l’avenir.
5. Quelles seront vos priorités stratégiques pour les années à venir ? Quelle place accordez-vous à la digitalisation ?
La digitalisation occupe une place privilégiée dans notre stratégie de communication et de développement. Nous suivons une approche équilibrée en combinant l’automatisation digitale avec des échanges personnalisés avec les clients, des visites de terrain et des interactions directes.
Les entrepreneurs apprécient l’expertise et la richesse d’une approche personnalisée qui permet de proposer des solutions financières sur mesure. En parallèle, nous avons tendance à opter pour la digitalisation massive des services de détail, ce qui simplifie le processus de prêt et permet à nos clients de gagner un temps précieux.
Nous sommes convaincus que l’agriculture en Moldavie est l’un des piliers stratégiques de notre pays. Nous soutenons les personnes physiques et morales dans leurs projets de croissance et de transformation des entreprises. En 2021, nous avons mis en place une offre spéciale pour les clients commerciaux – des crédits non garantis jusqu’à 1 700 000 MDL, afin qu’ils puissent atteindre leurs objectifs en toute confiance.
Les agriculteurs et nous-mêmes attendons beaucoup de la nouvelle saison agricole. Une bonne année donnera une impulsion supplémentaire au secteur agricole, mais aussi une volonté accrue d’investir dans la modernisation des pratiques agricoles, en achetant de nouveaux équipements plus performants.

COVID-19 : La gouvernance de la Fondation pendant la crise sanitaire
Coup de projecteur sur l’interview croisée de Sylvie Lemmet, Présidente du Comité Finance, Risques et Impact, Jérôme Brunel, Président du Comité Conformité et Contrôle interne, et Bernard Lepot, Président du Comité d’Investissement, à découvrir dans le Rapport intégré 2020 de la Fondation.
En vous remémorant le moment de la survenance de la crise, pouvez-vous nous dire quelle fut à ce moment-là votre perception ?
Bernard Lepot : Dès le mois de mars nous avons tous compris que nous étions en « terra incognita » pour une durée indéterminée avec des conséquences systémiques peu lisibles. Tous les continents étaient touchés dont l’Afrique et l’Asie où nous avons l’essentiel de nos activités. Le risque de fortes difficultés de nos partenaires étaient probables avec possiblement d’importantes provisions pour la Fondation. Malgré cette absence de visibilité, il fallait, pour le Conseil, définir rapidement la posture de la Fondation que nous résumons ainsi : soutien à nos partenaires existants et concertation avec les autres prêteurs internationaux.
Sylvie Lemmet : En mars dernier, nous étions dans l’inconnu total. Avec le sentiment que la crise allait frapper fortement les pays en développement et que nous allions être confrontés à des faillites potentielles et des pertes pour la Fondation. Nous étions inquiets pour nos partenaires.
Jérôme Brunel : Je craignais que l’impact de la pandémie, dont je pensais qu’elle allait affecter plus fortement les pays en voie de développement ou émergents moins développés –ce qui n’a d’ailleurs pas été confirmé–, fragiliserait la solidité des contreparties de la Fondation entraînant un montant substantiel de provisions, ce qui n’a pas été le cas jusqu’à présent grâce à la résilience des organisations soutenues ainsi qu’à la coordination et les actions communes des différents acteurs du secteur de la finance inclusive.
Quel a été le rôle du Comité que vous présidez dans ce contexte ?
J.B. : Le Comité de Conformité et de Contrôle interne a joué pleinement son rôle en adaptant le dispositif de contrôle interne à la montée des risques Covid-19, en organisant une formation sur les méthodes de restructuration de dettes, en adaptant la politique de provisionnement et en approfondissant la collecte des informations sur les clients finaux de nos contreparties. Mais à vrai dire, c’est surtout le Comité des Finances, Risques et Impacts qui avait le rôle premier dans la mobilisation de la gouvernance de la Fondation pour faire face aux conséquences de la pandémie.
S.L. : Le Comité Finance, Risque et Impact (FRI) comprend déjà le Président du Comité de Conformité et de Contrôle interne parmi ses membres. L’an dernier, nous avons immédiatement senti le besoin de faire le lien avec le Comité d’Investissement et son Président a aussi siégé dans le Comité FRI. L’évolution de la gouvernance avec ce comité ad hoc s’est révélée extrêmement positive. Cela nous a permis de construire ensemble et avec le Comité de Direction de la Fondation une bonne compréhension de la situation globale (l’impact sur le portefeuille, la liquidité et la marge) et une doctrine d’intervention, que nous avons faite évoluer au fur et à mesure de la crise. L’objectif : fournir l’oxygène nécessaire à nos partenaires tout en « monitorant » le risque de défaut de remboursement.
B.L. : Une fois la feuille de route établie, le Comité d’Investissement a continué à se réunir tous les mois mais en visio-conférence avec une activité de nouveaux dossiers bien sûr réduite mais avec un suivi rapproché des reports d’échéance accordés aux institutions de microfinance qui en faisaient la demande et plus généralement, un suivi du risque renforcé. Le Conseil avait également décidé la création d’une instance ad hoc réunissant les 3 Présidents des Comités spécialisés pour examiner et approfondir les adaptations éventuelles de la stratégie de la Fondation. Cette structure s’est réunie plusieurs fois permettant les échanges avec les équipes et l’éclairage du Conseil avant décisions.
Un an après, quels sont les enseignements que vous tirez de cette expérience et quelles perspectives voyez-vous pour la Fondation en 2021 ?
S.L. : Un an après, je suis avant tout rassurée par la qualité des femmes et des hommes qui forment l’exécutif de la Fondation et qui ont su réagir avec beaucoup de souplesse, de professionnalisme et d’engagement dans une situation inédite. Nous avons su maîtriser les risques financiers sans abandonner nos partenaires en difficulté. Nous avons pu tester la résilience des organisations soutenues, ce qui rassure à la fois sur leur qualité et sur la résistance du secteur de la microfinance face aux chocs. C’est d’ailleurs un point qu’il faudra creuser pour mieux comprendre les mécanismes qui se sont mis en oeuvre localement et l’impact social réel derrière la bonne performance financière. Pour 2021, nous espérons tous le retour d’une situation moins chaotique et la reprise des activités. Il faudra tirer les leçons des instructions à distance et jongler avec une activité qui semble reprendre mais des déplacements qui restent limités. La pandémie n’est pas encore derrière nous, mais j’espère qu’elle restera sous contrôle dans nos pays d’intervention.
J.B. : La crise sanitaire a montré d’abord, la solidité des engagements pris par la Fondation, c’est-à-dire le choix judicieux de ses contreparties. Ensuite, la qualité de la réaction de l’équipe –et de son Délégué général– pour s’adapter à ce contexte inédit, aidée par la mobilisation de son Conseil et de ses Comités spécialisés. Enfin, l’engagement de la Fondation à continuer malgré cet environnement « hostile » l’activité de prêteur et à soutenir les institutions de microfinance par une initiative internationale pour harmoniser les politiques des autres prêteurs et par un travail précis de dialogue avec chacun des emprunteurs.
B.L. : Un an après, il convient de souligner la remarquable mobilisation et adaptation des équipes de la Fondation avec une grande collaboration entre les différentes fonctions. A ce jour, il faut noter aussi la grande résilience de notre portefeuille, peut-être même au-delà de ce que nous pensions. Une bonne information et implication du Conseil lui a permis d’exprimer sans réserve son soutien et sa solidarité à la stratégie et aux actions de la Fondation. Pour 2021 les choses sont toujours très incertaines avec peut-être une meilleure visibilité au 4e trimestre, mais là encore rien n’est sûr. Espérons que 2021 sera une année de transition permettant de reprendre nos activités de développement en 2022.
Téléchargez le Rapport Intégré 2020 ici.

En 2020, la Fondation a renforcé son activité d’assistance technique
Par Violette Cubier, Responsable AT, Fondation Grameen Crédit Agricole
En 2020, nous poursuivons le développement de notre troisième métier : l’assistance technique au bénéfice de nos partenaires. Nos missions d’assistance technique ont contribué au renforcement institutionnel et à la résilience des partenaires dans ce temps de crise.
La Fondation appuie ses partenaires via différents programmes d’assistance technique. Cet accompagnement porte sur des thématiques variées telles la gestion des opérations et des ressources humaines, la gouvernance, la gestion financière, la planification stratégique, la digitalisation des opérations et produits, le lancement de nouveaux services, la gestion des risques ou encore la gestion de la performance sociale et environnementale.
La Fondation s’est mobilisée tout au long de l’année 2020 pour assurer un accompagnement rapproché de ses partenaires. Les missions d’assistance technique ont ainsi été adaptées pour répondre aux priorités et aux urgences auxquelles les partenaires ont dû faire face (gestion de la liquidité et de la qualité du portefeuille, plans de continuité des activités), mais aussi pour les accompagner dans leur reprise d’activité, leurs réflexions stratégiques et les transitions nécessaires pour faire face à la crise (digitalisation, renforcement des activités en zone rurale). Nous avons aussi mis en place des actions communes avec d’autres acteurs comme la SIDI et le Fonds Fefisol avec lesquels nous avons organisé des formations en faveur d’une cinquantaine d’organisations en Afrique.
L’année 2020 a également été marquée par un fort développement de nos activités d’assistance technique, avec une montée en puissance des programmes existants et le lancement de nouveaux programmes. Grâce aux nouveaux programmes, la Fondation a étendu les zones géographiques d’intervention en assistance technique et a adressé plus activement des enjeux clé tel s le développement des économies rurales, l’adaptation face au changement climatique ou l’inclusion financière des réfugiés.
La coordination des activités d’assistance technique constitue désormais un axe majeur d’intervention de la Fondation, pour contribuer au renforcement institutionnel de ses partenaires et pour les accompagner dans leurs transitions économique, écologique et digitale et ainsi démultiplier leur impact sur le terrain.
Plus d’informations : //www.gca-foundation.org/assistance-technique
Téléchargez le Rapport Intégré 2020

Le risque de crédit persistant : une menace pour la solvabilité des institutions de microfinance ?
ADA, Inpulse et la Fondation Grameen Crédit Agricole se sont associés en 2020 pour suivre et analyser les effets de la crise liée au Covid-19 sur leurs institutions de microfinance partenaires dans le monde. Ce suivi a été réalisé périodiquement tout au long de l’année 2020 afin d’avoir une meilleure vision de l’évolution de la crise à l’international. Nous prolongeons ces travaux cette année, à un rythme trimestriel. Les conclusions exposées dans cet article font suite au premier trimestre 2021. Avec cette analyse régulière, nous espérons contribuer, à notre niveau, à la construction de stratégies et de solutions adaptées aux besoins de nos partenaires, ainsi qu’à la diffusion et à l’échange d’informations entre les différents acteurs du secteur.
En résumé
Les résultats présentés dans les pages suivantes proviennent de la sixième enquête de la série commune (1) à ADA, Inpulse et la Fondation Grameen Crédit Agricole. Les réponses de nos institutions de microfinance partenaires ont été rassemblées lors de la deuxième quinzaine d’avril 2021. Les 87 institutions qui ont répondu sont situées dans 47 pays d’Europe de l’Est et d’Asie centrale (EAC-25%), d’Afrique subsaharienne (SSA-29%), d’Amérique latine et Caraïbes (LAC-25%), d’Asie du Sud et du Sud-Est (SSEA-13%) et du Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA-8%) (2) .
Alors que l’amélioration générale des contextes locaux liés à la COVID-19 permet aux institutions de microfinance de mieux mener leurs activités, notre dernière enquête montre que les IMF ont néanmoins eu beaucoup de difficultés à atteindre leurs objectifs de développement au premier trimestre 2021. Les raisons évoquées sont principalement liées aux difficultés rencontrées par les clients des IMF. Ces derniers sont réticents à s’engager avec de nouveaux emprunts, et s’ils le font c’est avec des montants moindres que par le passé. Dans le même temps, leur profil de risque s’est détérioré à cause de la crise et les IMF auront plus de difficultés à les financer.
Cette tendance générale de la hausse du risque s’est matérialisée par une baisse de la qualité du portefeuille des IMF. En 2020, elle s’est ultimement répercutée sur les comptes de résultats des institutions avec une augmentation des dépenses de provisionnement. Cela sera vraisemblablement à nouveau le cas cette année, avec des réserves additionnelles mais également la radiation de prêts.
De fait, les opérations des IMF ont été réduites ou ralenties, avec en général une baisse du niveau de leurs fonds propres. C’est en effet une IMF sur deux qui indique avoir des besoins en capital en 2021, et ce quelle que soit la taille. Deux tendances se dégagent alors : les IMF comptent sur leurs actionnaires actuels pour couvrir les pertes liées à la crise. En revanche, les investisseurs internationaux sont attendus pour soutenir leur développement dès cette année. Les réponses formulées par nos partenaires soulignent donc l’enjeu de recapitalisation nécessaire cette année, ce qui impliquera l’ensemble des acteurs du secteur.
1. Malgré la réduction des contraintes, des niveaux de déboursement en demi-teinte
Alors que nous constatons depuis l’été 2020 le progressif mais certain recul des contraintes opérationnelles pour les IMF, ce phénomène se poursuit au premier trimestre 2021. Au total, 50% des IMF indiquent que les mesures en place dans leurs pays sont moins contraignantes en avril par rapport à la fin d’année 2020. Ce point est particulièrement marqué en Afrique subsaharienne (64% des répondants de la zone) et l’Amérique Latine et les Caraïbes (59%). Cela se retrouve dans une moindre mesure pour les IMF d’Europe et Asie Centrale, où la situation est soit en amélioration, soit stable. Enfin, la situation est opposée en Asie du Sud et du Sud-Est, avec 45% des répondants de la zone qui signalent un contexte plus difficile, les situations cambodgiennes et birmanes pesant notamment sur les résultats.
Dans l’ensemble, ce sont même près de la moitié des sondés qui indiquent ne rencontrer plus aucune contrainte opérationnelle pour mener leurs activités. Cela se reflète dans la reprise d’activité des IMF : 52% de celles d’Afrique subsaharienne peuvent travailler comme avant la crise. En Amérique Latine, c’est une vaste majorité d’entre elles qui reprennent l’activité progressivement depuis les premières difficultés rencontrées. En Europe et Asie Centrale, la situation est partagée à nouveau, entre reprise progressive ou quasi-complète. A l’inverse, pour les IMF de la région SSEA, le contexte dégradé se matérialise dans des activités, soit toujours contraintes, soit à nouveau affectées par de nouvelles mesures d’endiguement de l’épidémie.
Malgré ces signaux positifs et continus sur le niveau d’activité de nos partenaires, il s’avère que le niveau de déboursement de prêts prévu pour le trimestre est encore difficile à atteindre. Ainsi, 55% des sondés indiquent ne pas avoir atteint leurs objectifs de déboursements de prêts au premier trimestre 2021. Seulement 10% des sondés ont dépassé leurs attentes, tandis 35% ont réussi à remplir leurs objectifs. Les réponses ne semblent pas liées uniquement à la reprise des activités : par exemple, 80% des IMF d’Afrique subsaharienne n’ont pas atteint leurs objectifs de déboursements au premier trimestre alors que la moitié dit avoir repris un niveau d’activité proche de celui d’avant la crise.
Lorsque les IMF n’ont pas atteint leurs objectifs de croissance en début d’année, trois raisons ressortent pour expliquer ce phénomène. Tout d’abord, le fait que les clients soient encore réticents à prendre de nouveaux prêts (58% de ce groupe), en particulier dans un contexte toujours assez incertain. Ensuite, cela s’explique par le profil de risque des clients qui s’est détérioré (50%), et qui ne sont plus éligibles à des prêts, ou alors le sont pour des montants moins importants (38%).
Ces deux derniers arguments sont également mentionnés par les IMF qui ont atteint leurs objectifs sans les dépasser. Néanmoins, cette dynamique est compensée en partie par le fait que les institutions se sont ajustées face à la crise et ont mis en place des produits adaptés (digital, secteurs ciblés…) aux contextes actuels pour répondre à la demande (47%).
Enfin, la tendance est bien différente pour les IMF qui ont dépassé leurs objectifs de déboursement : le facteur principal est la forte demande reçue (78%), tandis que l’ajustement de l’offre (33%) et la hausse des montants sollicités (22%) soutiennent cette tendance.
2. Un risque crédit toujours élevé continue d’avoir un impact significatif sur la profitabilité des institutions
En parallèle de ces problématiques de décaissements de prêts, le sujet du risque de crédit reste l’enjeu majeur pour 64% de nos IMF partenaires, comme nous le constatons depuis le début de notre série d’enquêtes. Si les retards de paiement par les clients peuvent encore provenir de moratoires toujours en cours (20% des sondés, particulièrement dans les régions Asie du Sud et du Sud-Est, et Amérique Latine et Caraïbes), la sortie de moratoire s’est traduite majoritairement par un passage du portefeuille « moratoire » au portefeuille à risque, soit comme prêts impayés, soit comme prêts restructurés. Au total, 61% des sondés indiquent que moins de 90% de leurs clients repaient leurs prêts, et 25% sont concernés par des taux de remboursements inférieurs à 70%.
Une autre difficulté principale est la baisse de la profitabilité des IMF depuis le début de la crise de la COVID-19. A la fin du Q1 2021, 55% de nos partenaires soulèvent ce point. Dans le détail, on découvre qu’une part des sondés a réussi à conserver une certaine profitabilité en 2020, grâce à certaines mesures (33% – indiqué en vert dans le graphique ci-dessous). Nous retrouvons ensuite un groupe d’institutions (49% – indiqué en orange) pour lesquelles un impact sur la profitabilité a été ressenti, mais sans mettre en danger l’institution. Enfin, un dernier groupe se détache (18% – indiqué en rouge), dans une position moins favorable puisque les pertes engrangées en 2020 ont des conséquences directes sur les fonds propres des institutions. Parmi celles-ci, cela implique même pour certaines que le capital de l’entreprise passe sous des niveaux planchers exigés de la part du régulateur ou des financeurs.
Le provisionnement du portefeuille à risque ressort en fait comme le facteur principal d’impact sur la profitabilité (61%). Cela a d’ailleurs pu entrainer pour une partie des institutions (26%) un bris d’engagement contractuel avec ses bailleurs de fonds. Au même moment, on ne constate encore que peu de radiations massives de prêts, puisque seulement 13% des sondés ont déjà recours à l’annulation de dettes de manière plus importante par rapport aux années précédentes.
Cependant, l’impact du risque de crédit sur la rentabilité des IMF devrait se poursuivre dans les mois à venir. La radiation de prêt dans de fortes proportions, supérieurs aux standards habituels, devrait concerner 25% de nos partenaires sondés. Dans le même temps, 24% prévoient que le provisionnement du PAR, notamment par la sortie de moratoire, va continuer à avoir de fortes conséquences sur leur résultat financier. Soulignons enfin que le vieillissement du portefeuille à risque actuel pourrait également entrainer des dépenses de provisionnement supplémentaires.
3. Des fonds propres sous tension mènent à la recherche d’investisseurs
La baisse de la profitabilité, qui pourrait donc se poursuivre dans un futur proche sans amélioration du risque de crédit, doit s’analyser à court et à long terme. A court terme, la maitrise du portefeuille à risque est un enjeu majeur pour éviter une (nouvelle) dégradation de la rentabilité. Cela se répercute alors directement sur les opérations des IMF. D’après nos partenaires, ce constat a en effet majoritairement amené à revoir à la baisse les projections de croissance (55%) pour les prochaines années. Il ressort également que la gestion du risque passe par une attention particulière portée au type d’activité des clients (31% ont suspendu des déboursements vers certains secteurs – souvent le tourisme, le commerce international, etc.) et aux critères d’éligibilité (29%). Cette prudence accrue reflète l’emphase actuellement mise sur la gestion du risque.
L’autre angle de réflexion, à plus long terme, pose la question de la solvabilité des institutions de microfinance face à des revenus en baisse ou des pertes à encaisser. Aujourd’hui, une majorité d’institutions (61%) n’ont pas pris de mesures concernant leurs fonds propres depuis le début de la crise. Lorsque ce fut le cas, ce sont les actionnaires existants qui ont apporté du soutien aux IMF, tandis que les dettes subordonnées (fonds propres tiers 2) ont également été mises en place, dans une moindre mesure.
Pourtant, une très forte partie de ces institutions (48%) fait état de besoin au niveau des fonds propres en 2021. Cette importante proportion témoigne de l’étendue du support nécessaire au sein du secteur pour assurer son développement. Il ne ressort d’ailleurs pas de véritable archétype de l’IMF qui souligne cette attente de soutien au haut de bilan en 2021 : quelle que soit la taille des IMF, environ la moitié de chaque catégorie de Tiers exprime des besoins de capital.
Pour subvenir à ces attentes de capital, les types d’actionnaires vers lesquels les institutions de microfinance souhaitent s’orienter dépendent de la raison pour laquelle cet appui est nécessaire. Ainsi, concernant les institutions mentionnant un besoin de soutien au niveau des fonds propres 2021, nous constatons que lorsque l’IMF a besoin d’aide pour couvrir des pertes, elle s’oriente alors en très vaste majorité vers ses actionnaires existants (83% des cas, 10/12). En revanche, lorsque les IMF cherchent du soutien pour continuer à se développer, elles feront alors plus appel à des investisseurs internationaux (56% des cas, 14/25), au-delà de l’apport potentiel des actionnaires existants. Enfin, notons que la dette subordonnée peut être favorisée par rapport à une injection de capital, cette option étant mentionnée par 5 institutions.
L’ensemble des réponses de nos partenaires laissent donc penser que l’impact de la crise, par le risque de crédit, crée logiquement des besoins en fonds propres pour une grande proportion d’entités, puisqu’elles font face soit à des pertes financières, soit à une limitation de leur capacité de reprise. Alors que 41% des sondés disent vouloir se concentrer en priorité sur l’amélioration de la qualité du portefeuille cette année, nos partenaires rappellent ici le rôle essentiel que devront jouer les investisseurs internationaux et actuels dans le maintien d’un niveau de capitalisation satisfaisant et propice à leur développement.
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(1) Les résultats des cinq premières enquêtes sont accessibles ici : //www.gca-foundation.org/observatoire-covid-19/, //www.ada-microfinance.org/fr/crise-du-covid-19/ et //www.inpulse.coop/news-and-media/
(2) Nombre d’IMF répondantes par région: EAC 22 IMF ; SSA 25 IMF ; LAC 22 IMF ; SSEA 11 IMF ; MENA : 7 IMF.
(3) Tiers 1 signifie que l’IMF gère un portefeuille supérieur à 50 millions de dollars, Tiers 2 s’applique aux portefeuilles de 5 à 50 millions de dollars et Tiers 3 concerne les portefeuilles inférieurs à 5 millions de dollars.

Mission Banquiers Solidaires à pourvoir en faveur d’Oshun Sénégal
Une nouvelle mission d’appui logistique/achats est à pourvoir en faveur de Oshun Sénégal. Celle-ci sera d’une durée de 10 jours, à partir de juin 2021, d’abord à distance depuis la France puis sur le terrain au Sénégal si les conditions sanitaires le permettent.
Banquiers Solidaires est un programme de mécénat de compétences lancé par la Fondation Grameen Crédit Agricole et Crédit Agricole S.A., ouvert à tous les collaborateurs du groupe Crédit Agricole. L’objectif est double : d’une part, accompagner avec de l’assistance technique les institutions de microfinance et les entreprises à impact social financées par la Fondation, et d’autre part, mettre à disposition les compétences des collaborateurs du Groupe désireux de s’investir dans de projets à fort impact social. Les missions peuvent se dérouler pendant le temps de travail du Banquier Solidaire (parrainage par l’employeur du Banquier Solidaire) ET/OU pendant les vacances (volontariat).
Créé en mars 2018, Oshun est une entreprise sociale qui propose des solutions inclusives, notamment sous forme de kiosques à eau fonctionnant à l’énergie solaire, permettant aux populations les plus sensibles un accès à l’eau saine tout en favorisant la mise en place d’un écosystème local communautaire et vertueux. Oshun Sénégal achève un processus de structuration administratif et RH et souhaite renforcer ses fonctions supports, en premier lieu le suivi de la logistique et des achats.
L’expert du Crédit Agricole sélectionné soutiendra Oshun à partir de juin 2021 dans la mise en place des procédures visant à simplifier et sécuriser la logistique, la gestion des achats et de l’approvisionnement, et renforcer les collaborateurs concernés. Le Banquier Solidaire doit avoir une solide expérience en logistique et gestion des achats et, idéalement, une expérience de formation et coaching dans le domaine des achats.
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Comment y postuler ?
Pour découvrir les offres détaillées des missions :
- Allez sur le site CA Solidaires “Trouver sa mission“
- Rentrez dans la barre de recherche : “Fondation Grameen”. Toutes les offres de Banquiers Solidaires apparaîtront !
- Cliquez sur l’offre de votre choix, vous y trouverez toutes les informations nécessaires à votre candidature.
Plus d’information : cécile.delhomme@credit-agricole-sa.fr

Regards croisés : 2020, une année marquée par la crise de la Covid-19
Par Jean-Marie Sander, Président de la Fondation Grameen Crédit Agricole jusqu’en mars 2021 et
Raphaël Appert, Président de la Fondation Grameen Crédit Agricole depuis mars 2021 &
Vice-Président de Crédit Agricole SA et Fédération Nationale du Crédit Agricole
Il y a un peu plus de 30 ans, Michel Serres partageait avec nous la nécessité d’un « Contrat naturel » analogue au « Contrat social » qui appelait à une réconciliation entre l’homme, la nature et le vivant. L’année 2020 fut terrible pour les économies fragiles.
La bonne santé de la Fondation, qui s’est adaptée tout au long de l’année aux effets économiques de cette crise, n’est pas le miroir des drames qui se sont joués et qui se jouent encore dans les territoires de nos partenaires où les amortisseurs sociaux sont quasi inexistants. Face à la pandémie et à son impact sur la vie au quotidien, la solidarité familiale fut souvent le rare soulagement trouvé par les populations à très faibles revenus.
Bien que son origine anthropocentrique reste encore à démontrer, cette crise sanitaire nous invite à la prise de conscience de notre inclusion dans la nature, nous rappelle à notre humilité face à l’ordre naturel et nous confie le soin non seulement de développer l’humanité mais aussi de la maintenir.
Les effets économiques de la pandémie ont affecté le monde entier mais plus particulièrement les populations vulnérables : selon les chiffres de la Banque Mondiale, ils pourront rapidement entraîner 150 millions de personnes dans l’extrême pauvreté. En ce qui nous concerne, nous éviterons de nous auto-satisfaire d’une capacité probable à retrouver un semblant de croissance économique, dont nous savons tous qu’elle n’atteindra pas rapidement et équitablement les populations les plus fragiles.
Dans cette reprise économique, la Fondation se mobilisera toute entière en 2021 car beaucoup d’efforts restent encore à faire pour essayer de modifier la machine à créer des inégalités face aux drames. Pour cela, nous devrons compter sur notre professionnalisme, notre détermination et sur les valeurs qui guident notre action au quotidien.
C’est avec cette ambition que nous avons créé la Fondation avec le Professeur Yunus en 2008. C’est toujours avec cette même ambition que nous continuerons à nous engager dans les mois qui viennent.

La Fondation publie son Rapport intégré 2020
La Fondation Grameen Crédit Agricole publie son Rapport intégré 2020 qui retrace les moments forts et les chiffres clés de cette année marquée par la crise sanitaire et économique liée à la Covid-19. Grâce à un suivi rapproché et à une étroite collaboration avec ses partenaires et d’autres acteurs du secteur de la finance inclusive, la Fondation clôture l’année avec un bilan solide.
Au 31 décembre 2020, la Fondation gérait 81,2 millions d’euros d’encours en faveur de 75 institutions de microfinance et 12 entreprises sociales dans 39 pays. L’entrepreneuriat des femmes et le développement des économies rurales restent au cœur de l’action de la Fondation : 73% des 7,3 millions de bénéficiaires des institutions soutenues sont des femmes et 85% vivent en zones rurales.
Depuis le début de la crise, la Fondation a réalisé des enquêtes auprès des organisations soutenues pour comprendre l’impact de la crise et mieux répondre à leurs besoins[1]. La Fondation a également initié une coordination globale avec d’autres acteurs autour des principes clés pour protéger les institutions de microfinance et leurs clients face à la crise. A ce jour, 30 bailleurs de fonds, investisseurs et plateformes ont signé de l’engagement de la Coalition.
Grace à ce dialogue permanent avec ses partenaires et ses paires, la Fondation a mis en place plusieurs mesures adaptées pour soutenir le secteur. Elle a ainsi accordé des reports d’échéance à 29 partenaires, principalement des institutions de microfinance pour un montant total de 9,4 millions d’euros. En 2020, la Fondation a aussi accompagné les organisations avec 93 missions d’assistance technique[2], sur des sujets prioritaires comme les plans de continuité mais aussi sur des thématiques comme la digitalisation, indispensable pour la reprise de leurs activités.
La Fondation a pu compter sur l’appui de ses bailleurs de fonds pour renforcer son action en 2020. Elle a obtenu des financements de Proparco, de la Banque européenne d’investissement (BEI) et de Crédit Agricole CIB pour constituer une enveloppe Covid-19 et accompagner la reprise économique de ses partenaires.
En 2020, la Fondation a aussi travaillé aux côtés du groupe Crédit Agricole. Via un nouveau schéma de coopération avec Crédit Agricole Roumanie, de nouveaux financements octroyés via le FIR –Fonds en microfinance du Groupe– et le programme de volontariat de compétences Banquiers solidaires, la Fondation et le Crédit Agricole ont renforcé leurs actions pour l’inclusion financière des populations les plus fragiles. Une mission qui restera prioritaire dans cette année de reprise que constitue 2021.
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