L’autonomie des femmes, une priorité pour la Fondation Grameen Crédit Agricole

Le développement économique passe par le soutien aux activités entrepreneuriales féminines. Leur autonomie de revenus est un facteur clé pour réduire les inégalités liées au genre dans le monde.

Avec 77 % de femmes servies parmi les clients actifs de ses institutions partenaires, contre moins de 50 % pour la moyenne du secteur, la Fondation Grameen Crédit Agricole fait figure d’acteur engagé. C’est un choix revendiqué depuis sa création. Elle le poursuit aujourd’hui : environ un tiers des institutions de son portefeuille cible spécifiquement les femmes.

Zhanna B. Zhakupova, Directrice générale d’Asian Credit Fund, organisation de microfinance soutenue par la Fondation au Kazakhstan, déclare : “Nous savons que les femmes réinvestissent plus de 90% de leur revenu dans la famille et dans l’éducation des enfants. Ainsi, plus les femmes se lanceront dans des activités économiques, même les plus petites, plus les familles du Kazakhstan pourront atteindre un niveau de vie digne. Cette réalité est au cœur d’ACF. Depuis 1997, nous avons soutenu plus de 100 000 femmes en leur ouvrant l’accès au crédit et à des formations pour démarrer et développer leur propre entreprise.”

Découvrez en plus ici : Rapport-Annuel-2017

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Créée en 2008, sous l’impulsion conjointe des dirigeants de Crédit Agricole S.A. et du Professeur Yunus, Prix Nobel de la Paix 2006 et fondateur de la Grameen Bank, la Fondation Grameen Crédit Agricole SA est un opérateur multi-métiers qui contribue à la lutte contre la pauvreté par l’inclusion financière et l’entrepreneuriat à impact social. Investisseur, prêteur, coordinateur d’assistance technique et conseiller de Fonds, la Fondation soutient des institutions de microfinance et entreprises sociales dans près de 40 pays.

La Fondation élargit sa zone d’intervention aux côtés de la BPI

Par François-Edouard Drion, BPI Crédit Agricole

La Banque de Proximité à l’Inter national (BPI) du groupe Crédit Agricole s’est associée à la Fondation Grameen Crédit Agricole en 2017, en développant un parte nariat pour ses deux banques du Bassin Méditer ranéen, Crédit Agricole Égypte et Crédit du Maroc.

La BPI et ces deux institutions portent une attention particulière à promou voir une finance inclusive dans leurs territoires, dans le cadre de leur stratégie RSE. La Fondation Grameen Crédit Agricole y apporte son expertise en matière de développement du secteur de la microfinance.

En Égypte et au Maroc, l’expertise reconnue de la Fondation Grameen Crédit Agricole nous a permis de proposer des solutions innovantes de finan cement d’institutions de microfinance, qui nous positionnent de façon distinctive sur le marché. Elles soutiennent pleinement nos valeurs de proximité, d’utilité au territoire, d’une finance éthique et responsable. Cela nous permet de générer un impact social positif, tout en promouvant un modèle économique rentable.

Nous souhaitons que ce modèle de partenariat se mette en place également en Serbie. D’autres pays sont à l’étude.

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Source : Rapport-Annuel-2017

Rencontre avec Philippe Guichandut, Directeur Finance Inclusive

Par Flora Helard & Mathilde Thonon, In venture

Depuis 10 ans, la Fondation Grameen Credit Agricole encourage le développement d’initiatives locales de microfinance et d’entreprises sociales dans les plus de 30 pays en développement dans lesquels elle est implantée. Nous avons interviewé Philippe Guichandut qui nous a parlé des engagements et des résultats des actions de la Fondation.

Socialement respon­sables, la Fondation Grameen Crédit Agricole a été créé en 2008 sous l’impulsion conjointe des dirigeants du Crédit Agricole et du Professeur Muhammad Yunus, Prix Nobel de la Paix 2006 et fondateur de la banque de microcrédit Grameen (voir son interview ici). La Fondation encourage le développement d’initiatives locales de microfinance et d’entreprises sociales dans les 32 pays en développement dans lesquels elle est implantée. En 2017, 49 millions d’euros ont été octroyés à des institutions de microfinance partenaires et des entreprises sociales.

Nous avons interviewé Philippe Guichandut, Directeur du Développement et de l’Assistance Technique, qui nous a parlé des engagements et des résultats des actions de la Fondation.

1. Le partenariat entre le Crédit Agricole et la Grameen va fêter ses 10 ans. D’après l’expérience de la Fondation, peut-on confirmer l’affirmation du Professeur Yunus que les pauvres sont solvables?

En effet, nous nous sommes rendu compte que les bénéficiaires des institutions de microfinance remboursaient généralement bien leurs crédits, à des taux de remboursement meilleurs que ceux des banques traditionnelles pour ce type de clients. Il faut toutefois nuancer la définition de “pauvres”. Pour toucher les populations les plus pauvres, la microfinance ne suffit pas. Il est nécessaire de fournir des services complémentaires non-financiers et un accompagnement personnalisé, afin que les clients ne se retrouvent pas dans des situations de surendettement. Les IMFs qui visent les populations les plus pauvres proposent ainsi d’abord des sessions d’information ainsi que de l’aide individuelle, puis le crédit intervient dans un deuxième temps lorsque la personne est plus prête et mieux armée pour faire développer son activité économique. Donc je dirais que oui, sous certaines conditions, les pauvres sont solvables. Cependant, je ne crois pas que toute personne est un entrepreneur potentiel, beaucoup des emprunteurs en microfinance sont dans des logiques de survie, notamment parmi les plus pauvres.. Il faut sélectionner avec attention des individus qui sauront utiliser le crédit à bon escient, pour de pas empirer leur situation.

2. Pourquoi pensez-vous que les banques ont un rôle prépondérant à jouer dans la résolution de problèmes sociaux et environnementaux?

Les banques ont certainement un rôle à jouer, au même titre que les ONGs, l’Etat et les entreprises. Il est important qu’elles intègrent une dimension sociale dans leurs activités et évoluent vers un fonctionnement plus inclusif et responsable, afin de pas laisser à l’écart une partie de la population. Le problème social ne peut cependant pas être entièrement sous la responsabilité des banques, nous avons besoin d’un véritable changement de paradigme au niveau de l’opinion publique. Si la microfinance a émergé, c’est pour pallier à un défaut du marché qui ne répondait pas aux besoins de toute la population, notamment dans les zones rurales et auprès des populations exclues des systèmes bancaires traditionnels. Malheureusement, je pense que la microfinance a encore de beaux jours devant elle.

3. Comme la Grameen, vous ciblez particulièrement les femmes pour vos activités de microfinance. Constatez-vous des différences dans l’emploi du crédit selon le genre?

Bien sûr, nous savons que les femmes vont plus facilement réinvestir les bénéfices liés à leurs activités dans le cadre familial, notamment la scolarisation des enfants, la nourriture, l’habitat, la santé… Cela ne veut pas dire que les hommes ne le font pas mais on constate généralement que la conscience familiale est plus présente chez les femmes, ce qui permet d’atteindre un plus grand nombre de personne avec la microfinance et participer à l’amélioration des conditions de vie des personnes ciblées.

4. Est-ce possible de mesurer concrètement l’impact de la microfinance sur le bien-être des communautés? Quels indicateurs utilisez-vous et pensez-vous qu’il faille universaliser la mesure d’impact?

La mesure de l’impact est quelque chose de très complexe, et pour cette raison la microfinance a beaucoup été critiquée. Nous sommes confrontés à un problème de méthodologie, il y a différentes écoles concernant la mesure de l’impact. Or, selon la méthodologie adoptée, on peut trouver des résultats très différents. Nous avons donc choisis de mesurer la performance sociale de nos projets, en travaillant avec l’outil de notation SPI4-ALINUS, développé par CERISE pour la due diligence et le monitoring des investisseurs sociaux. Je pense qu’il serait trop complexe et risqué d’universaliser la mesure d’impact car il faut tenir compte des spécificités locales (religion, culture, enclavement, niveau de développement…), et celles-ci varient énormément d’une région à l’autre.

5. Pensez-vous que les modèles des IMF que vous soutenez sont exportables en France, ou est-ce que la microfinance est réservée aux pays en développement?

Absolument, la microfinance se développe en France et en Europe. Elle n’est pas réservé aux pays en développement. Ce sont des marchés différents, des coûts différents mais de nombreuses personnes voulant développer une activité économique et ne pouvant pas obtenir de prêt d’une banque traditionnelle se tournent aujourd’hui vers cette solution. Le Réseau Européen de la Microfinance (REM) regroupe les institutions intervenants en Europe et cherche à améliorer les cadres législatifs européens et des Etats membres.

6. Avec ce partenariat entre le Crédit Agricole et la Grameen, vous semblez réaffirmer votre volonté d’inclusion des territoires ruraux. Quel est votre agenda pour aller encore plus loin dans l’inclusion sociale des zones rurales et enclavées?

Il y a énormément de choses à faire pour renforcer l’inclusion des ruraux, et notamment des agriculteurs. Il y a très peu d’institutions de microfinance qui se spécialisent dans ce secteur car il est très risqué et dépend fortement des aléas climatiques. La microfinance est généralement urbaine ou péri-urbaine, et lorsqu’elle est rurale, elle est rarement agricole. C’est un vrai enjeu pour nous de comprendre et de financer les chaînes de valeur agricoles. L’expérience du Crédit Agricole dans ce domaine en France est très utile pour nous. 77% de nos bénéficiaires sont issus des zones rurales, et entre 20 et 30% travaillent dans l’agriculture.

7. La Fondation investit également dans des entreprises sociales. Quels sont vos critères de sélection pour celles que vous financez? Investissez-vous dans des early-stage social business ou bien à un stade déjà plus avancé?

Nous n’investissons pas dans des startups mais plutôt dans des entreprises sociales déjà développées, pas forcément économiquement pérennes mais qui possède un réel potentiel de développement. Pour nous, le plus important est que la mission principale de l’entreprises soit véritablement sociale. Nous faisons signer une charte sociale aux entrepreneurs et actionnaires pour s’assurer que l’impact social soit bien le moteur du développement de leur entreprise. Dans un second temps, nous étudions leur business plan, le capital requis, la pertinence sur le marché et les indicateurs sociaux. Nous accordons également une importance particulière à la personnalité des entrepreneurs car ce sont eux qui vont faire en sorte que l’entreprise fonctionne ou pas, et la confiance est la base de tout partenariat.

8. Dans vos activités de plaidoyer, sentez-vous qu’il y ait encore beaucoup de travail à faire pour réconcilier le monde de la finance et celui de l’aide social et de la protection de l’environnement auprès de l’opinion publique ?

J’ai eu un long parcours dans le monde associatif avant de rejoindre la Fondation Grameen Crédit Agricole. Il existe une vraie différence culturelle mais l’opposition traditionnelle entre ces secteurs découle surtout d’une méconnaissance mutuelle et de beaucoup de préjugés. Le privé et le social n’ont jamais été aussi proches, de plus en plus d’initiatives en commun se développent et le privé a acquis un vraie conscience des enjeux sociaux et environnementaux. C’est aussi une question de génération, les jeunes aujourd’hui ont une sensibilité différente et nous n’en sommes qu’au début de ce rapprochement.

9. En tant qu’épargnants du Crédit Agricole, que peut-on faire au niveau individuel pour participer au mouvement de la finance inclusive?

Il existe de nombreuses opportunités pour participer à ce mouvement de manière individuelle, mais la plupart des gens ne sont pas au courant. Un gros travail de sensibilisation est nécessaire pour donner accès à ces informations. Vous pouvez souscrire à des produits labélisés Finansol, investir dans des entreprises sociales, acheter des biens ou services fournis par des entreprises de l’ESS. Si vous travaillez dans une grande entreprise, vous pouvez choisir d’utiliser l’épargne salariale. Allez aussi voir votre banque pour vous renseigner sur vos possibilités.

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Source
//www.in-venture.org/fondation-grameen-credit-agricole-1

Atelier SPTF sur la Gestion de la performance sociale

Du 19 au 22 février derniers, The Social Performance Task Force (SPTF), CGAP, Dvara et Leapfrog Investments ont organisé un atelier d’apprentissage sur le thème de l’Orientation client à Mamallapuram (Tamil Nadu), parallèlement à la réunion annuelle de SPTF.

L’événement a réuni 280 participants, qui ont échangé des expériences pratiques et discuté d’études de cas mettant en évidence comment une gestion créatrice de valeur pour les clients peut constituer la meilleure façon d’atteindre un double objectif de réussite commerciale et d’inclusion financière. Parmi les thèmes d’actualité abordés lors de l’atelier, citons les opportunités et les risques liés aux technologies nouvelles et à la numérisation des services financiers, la mesure des résultats des services financiers au niveau concret des clients et une gestion infléchie en ce sens, la segmentation de la clientèle en vue de la définition de produits mieux adaptés, ainsi que le rapport Mimosa India sur le taux de pénétration des prêts.

Le succès financier du secteur de la finance inclusive est une condition certes nécessaire mais non suffisante en vue de garantir un effet de changement positif sur la vie de ses clients par le biais de services financiers. Comme l’ont montré les crises survenues ces dernières années en Bosnie, au Maroc ou en Bolivie, mais également dans certains états de l’Inde, une croissance rapide et des profits élevés ne sont pas forcément des indicateurs d’amélioration des conditions de vie des clients, ni même de bonnes performances financières à long terme. C’est pourquoi le secteur de la finance inclusive, via le travail de coordination de SPTF, a défini une série de meilleures pratiques acceptées par l’ensemble du secteur pour décrire et évaluer la fourniture de services financiers responsables : ce sont les « Normes universelles » (USSPM – Universal Standards for Social Performance Management, Normes universelles de Gestion de la performance sociale).

Depuis sa création en 2008, dans le cadre de sa mission de soutien et d’ouverture d’un champ d’action pour une finance inclusive responsable, la Fondation Grameen Crédit Agricole déploie ses activités dans le domaine de la coopération au développement ; ce faisant, elle promeut et applique l’évaluation et l’analyse systématiques combinées de la performance sociale et de la performance financière avec l’ensemble de ses partenaires. La Fondation Grameen Crédit Agricole est un membre associé de MFIN depuis 2017.

Depuis 2016, la Fondation réalise une évaluation annuelle de la performance sociale d’un portefeuille d’entreprises représentatives afin d’obtenir une mesure comparative des performances par rapport au marché et l’identification de domaines d’amélioration dans le cadre de la réalisation de son plan d’action annuel. Présentée à la Direction et au Conseil d’administration de la Fondation, cette analyse permet un suivi plus précis de notre action en vue de mener à bien notre mission. Elle fait l’objet d’une communication externe afin de permettre les échanges de savoir et de pratiques. (Pour consulter les référentiels de la Fondation et d’autres benchmarks SPI4 : //www.cerise-spi4.org/#/benchmarking/.)

Rencontre N.2 du Cercle des Amis de la Fondation

© FGCA

La deuxième rencontre du Cercle des Amis de la Fondation, première de l’année 2018, a eu lieu le 26 juin, et a rassemblé des collaborateurs du groupe Crédit Agricole et de la Fondation.

Cet évènement a été l’occasion d’échanger autour de l’action de la Fondation et de ses projets avec le Groupe. La rencontre s’est déroulée autour de trois présentations qui ont porté sur l’activité de la Fondation en 2017, le programme « Banquier solidaire by CA », et les schémas de coopération avec les entités du Groupe à l’international.

Eric Campos, Délégué général de la Fondation, a ouvert l’évènement avec une brève présentation de la Fondation et du Rapport intégré 2017. Avec 49,3 millions en financements octroyés en 2017 et 69 institutions de microfinance et social business accompagnés dans plus d’une trentaine de pays, la Fondation a affiché un bon bilan et réaffirmé son positionnement comme un acteur engagé pour une économie mieux partagée.

Ensuite, la rencontre s’est tournée vers les synergies entre la Fondation et le groupe Crédit Agricole. Carolina Herrera, Directrice Communication & Relations Investisseurs et Partenaires, a présenté le Programme de volontariat de compétences « Banquier Solidaire by CA », récemment établi entre la Fondation et Crédit Agricole SA. Cette initiative unique dans l’histoire du Groupe et de la Fondation vise à renforcer le soutien de la Fondation aux institutions de microfinance et entreprises sociales et de valoriser les compétences des collaborateurs du groupe Crédit Agricole.

C’est le cas de Jonathan Michaud, ingénieur agronome de Crédit Agricole Franche-Comté, venu partager l’expérience de sa mission à la Laiterie du Berger au Sénégal, entreprise sociale dont la Fondation et la Caisse Régionale sont actionnaires.

Lors de cette rencontre du Cercle des Amis, Hélène Sananikone, Equity Investment Manager de la Fondation, et Jonathan Michaud ont présenté la Laiterie du Berger qui promeut le développement de la filière laitière dans le Nord du Sénégal à partir d’un mode de production coopératif.

Au-delà de l’engagement sociétal de Crédit Agricole Franche-Comté, ce sont les ressemblances entre le business model de la Laiterie du Berger et le paradigme de développement de la région Franche-Comté qui ont motivé le soutien de la Caisse Régionale envers ce projet. L’aboutissement de cette mission se traduit par l’élaboration d’ un plan d’action détaillé et approuvé par le Conseil d’administration de la Laiterie. L’objectif de ce plan est d’ améliorer la productivité de cette entreprise sociale et d’assurer la pérennité de son business model.

La dernière partie de cette rencontre du Cercle des Amis de la Fondation a porté sur les coopérations entre la Fondation et le Groupe à l’international. Caroline Brandt et Violette Cubier, Chargées d’investissement à la Fondation ont présenté les schémas de coopération mis en place en Egypte et en cours de négociation en Inde, en Serbie et au Maroc. Ces partenariats favoriseront le financement des institutions de microfinance locales, permettant à la Fondation de démultiplier son action et aux entités du Groupe de se positionner en financeur de l’économie sociale et solidaire.

La rencontre a fini avec l’invitation au prochain rendez-vous du Cercle des Amis le 2 octobre sur le Campus de Crédit Agricole Montrouge. Plus d’actualités seront à suivre sur les engagements de la Fondation et du Groupe en faveur de la finance inclusive et le développement des économies rurales partout dans le monde.