9 juillet 2021

Rémy Rioux, Directeur général,
Groupe Agence française de développement

Partenaire historique, l’Agence française de développement (AFD) soutient les activités de la Fondation depuis plus de 10 ans. Son Directeur, Rémy Rioux, nous partage sa vision sur l’impact de la crise économique et sanitaire générée par la pandémie Covid-19 sur le continent africain et son bilan du partenariat avec la Fondation.

—Quels ont été selon vous les points d’impact de la crise sanitaire sur le continent africain et comment l’AFD a agi face à cette crise ? Quels ont été vos principaux axes d’intervention ?

R. R. : L’Afrique a connu en 2020 un choc, dont je rappelle qu’il lui est totalement exogène, sans précédent. Le continent est apparu assez résilient sur le plan sanitaire, moins sur le plan économique. Une récession inédite, de 2,6% en moyenne, a touché plus d’une quarantaine de pays de façon simultanée. Au-delà de l’impact conjoncturel, la crise fait surtout redouter une fragilisation en profondeur des économies et des sociétés.

Le groupe Agence française de développement (AFD) s’est mobilisé très rapidement pour soutenir ses partenaires. Sur le plan sanitaire, avec une initiative Santé en commun d’1,2 milliards d’euros, dont la moitié en Afrique pour une cinquantaine de projets et près de 130 millions d’euros en dons ; et sur le plan économique avec notre programme « Choose Africa » en soutien au tissu entrepreneurial puis son renforcement avec un volet Résilience, portant le programme à 3,2 milliards d’euros engagés d’ici 2022. Enfin, nous soutenons, dans la continuité du Sommet « Finance en Commun », les banques publiques de développement africaines –il en existe une centaine sur le continent– pour en faire des relais de croissance durable.

—Quel bilan faites-vous du partenariat historique avec la Fondation Grameen Crédit Agricole ?

R. R. : Depuis plus de 10 ans, le groupe AFD accorde à la Fondation des garanties de portefeuille et individuelles et finance la Facilité africaine qui nous permet d’accompagner des institutions de petite taille au profit des populations défavorisées, en parti culier en zones rurales. Depuis 2020, la relation partenariale avec la Fondation est assurée par Proparco, notre filiale dédiée au secteur privé. Au-delà du partenariat financier, nous apprécions la qualité de la relation entre nos deux institutions, empreinte de confiance et de transparence. Le caractère primordial du soutien au secteur de la microfinance a été renforcé par la crise Covid-19 et travailler avec la Fondation constitue un levier solide pour renforcer le secteur.

—Une grande institution comme la vôtre et un acteur agile comme la Fondation peuvent-ils encore inventer de nouvelles façons d’agir et dans quels domaines prioritaires ?

R. R. : C’est la complémentarité de nos deux institutions et de leurs modes d’intervention qui font la force du partenariat et sa pertinence au service de plusieurs axes d’intervention prioritaires, à savoir : le soutien au développement de la microassurance, en particulier la microassurance agricole ; l’accompagnement des institutions de microfinance dans l’amélioration de la gestion de la performance sociale ; le développement de l’offre digitale du secteur de la microfinance ; et la microfinance verte. Le contexte de la crise est venu renforcer la pertinence de ces domaines d’intervention.