12 décembre 2019
© HCR

KAMPALA: L’Agence suédoise de coopération pour le développement international (Sida), le Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) et la Fondation Grameen Crédit Agricole ont lancé aujourd’hui un programme de quatre ans visant à promouvoir l’accès à des services financiers et non financiers pour les réfugiés et les communautés d’accueil en Ouganda.

Le programme est une approche financière mixte novatrice associant des fonds publics et privés pour faciliter le financement des réfugiés et des communautés d’accueil. L’accès à des services de crédit abordables est essentiel pour que les réfugiés puissent démarrer, créer et développer des entreprises, subvenir à leurs besoins quotidiens et être plus résilients face aux situations d’urgence. En outre, l’accès à d’autres types de services financiers tels que l’épargne, les paiements et les assurances est essentiel pour garantir l’inclusion des réfugiés dans le secteur financier formel et promouvoir leur autonomie et leur résilience.

Une approche novatrice

Il s’agit d’un programme unique en son genre, conçu pour inciter les investisseurs en microfinance et les fournisseurs de services financiers (FSP) à étendre leurs services financiers aux réfugiés et aux populations hôtes. Le projet est actuellement expérimenté dans le camp de réfugiés de Palorinya, dans le nord de l’Ouganda et à Kampala, et sera progressivement étendu à d’autres districts d’accueil de réfugiés ciblés.

« C’est un moyen efficace d’utiliser l’aide au développement. Nous mobilisons des fonds auprès d’autres investisseurs et nous veillons ainsi à ce que de rares fonds humanitaires puissent être débloqués pour aider les réfugiés les plus démunis », déclare Carin Jämtin, Directrice générale de SIDA.

La Fondation Grameen Crédit Agricole fournira un financement sous forme de dette à trois prestataires de services financiers avec une garantie de SIDA, qui financera également l’assistance technique du programme par le biais de son allocation humanitaire. La Fondation coordonnera, avec le HCR, la composante assistance technique afin d’aider les trois FSPs à développer une offre de produits et services, y compris des formations en matière d’éducation financière et de développement commercial, aussi bien à destination des réfugiés que des membres des communautés d’accueil.

Soutenir l’entrepreneuriat

Pour le HCR, le projet est conforme au cadre global d’intervention pour les réfugiés (CRRF) et répond à l’appel à travailler avec les agences de développement et le secteur privé pour trouver des solutions durables pour les réfugiés. De nombreux réfugiés sont des entrepreneurs, ayant été entrepreneurs dans leur pays d’origine ou possédant des compétences entrepreneuriales pour créer ou développer une activité commerciale dans leur pays d’accueil. Mahoua Parums, représentante du HCR en Ouganda, a salué cette initiative et a déclaré que « l’inclusion financière est un élément clé de la recherche de solutions à long terme pour les réfugiés, car elle les aide à reconstruire des moyens de subsistance durables. De nombreux réfugiés décident de créer une entreprise une fois installés dans le pays d’asile et la microfinance peut les aider à faire croître leur entreprise, à éviter la dépendance à l’égard de l’aide et à apporter une contribution économique et sociale aux communautés d’accueil. »

Grâce à ce programme, les réfugiés recevront une formation en matière de gestion entrepreneuriale qui leur permettra d’acquérir des compétences essentielles telles que l’élaboration de plans d’entreprise, l’éducation financière (y compris les relations avec les banques), la tarification et la commercialisation.

« Au sein de la Fondation, nous sommes convaincus que les institutions de microfinance, tout en adaptant leurs produits et leurs services, ont un rôle actif à jouer dans la promotion de l’inclusion financière des réfugiés. Des opportunités de finance numérique, une connaissance approfondie des caractéristiques de chaque groupe, un suivi régulier et des services non financiers appropriés devraient stimuler une telle implication », déclare Eric Campos, Directeur général de la Fondation Grameen Crédit Agricole.

Au total, quelques 100 000 réfugiés et hôtes ougandais devraient pouvoir accéder à des services financiers (crédit et épargne), dont 70% de femmes. Le projet soutiendra la création et le développement de petites entreprises dans des secteurs tels que celui de l’agriculture, l’artisanat, la restauration ou encore le commerce.