7 mai 2018
© CreditAgricole SA/CAPA Pictures/Nicolas Axelrod.

Pour un accès plus équitable à la création de richesse, la Fondation Grameen Crédit Agricole en appelle à un capitalisme plus responsable porteur d’un nouveau ” contrat social”

Un constat pragmatique

Forte d’une expérience d’investisseur pionnier dans des entreprises de Social Business, et à l’appui d’un bilan chiffré, la Fondation Grameen Crédit Agricole constate que l’Entrepreneuriat social est, le plus souvent, rapidement bénéfique pour la société, mais qu’il met beaucoup plus de temps pour atteindre son seuil d’équilibre financier.

Le Social Business

Une entreprise de type « Social business » a pour objectif d’apporter une solution à une problématique sociétale, tout en cherchant à atteindre la profitabilité financière. Ce modèle d’entreprise est donc classique dans son aspect financier, mais très différente car l’utilité sociale est son but primordial. La profitabilité n’est qu’un moyen de l’atteindre durablement. Sa manière de créer de la valeur ne réside pas dans sa capacité à répondre à un besoin du marché, si possible avec un avantage compétitif, mais dans la poursuite de sa mission sociale, le projet d’utilité collective à l’origine de sa création.

Un Livre Blanc, sept propositions

Dans son Livre blanc, la Fondation Grameen Crédit Agricole formule sept propositions concrètes pour améliorer l’efficacité du social business. De l’identification des facteurs de succès à la structuration de la performance sociale des projets, la Fondation présente une approche économique singulière.

1. Créer le statut d’entreprise « à contrat d’utilité sociale »

Pour la Fondation Grameen Crédit Agricole, il ne peut exister d’entreprise sociale sans un acte contractuel qui engage les objectifs sociétaux des projets.

2. Valoriser l’utilité sociale pour l’intégrer au compte de résultat de l’entreprise sociale

La valorisation consisterait à identifier et à estimer les impacts sociaux et environnementaux de l’entreprise pour pouvoir les transcrire sous forme d’unités de compte.

3. Favoriser fiscalement l’évolution des associations en entreprises à contrat d’utilité social

Les social business ont besoin de recourir aux financements hybrides (montage dons/dettes) car les marges particulièrement faibles de leurs modèles économiques ne peuvent généralement pas couvrir les coûts d’investissement.

4. Créer des partenariats public-privé en zones rurales pour l’accès aux biens essentiels

Une entreprise sociale installée en milieu rural peut parfaitement se faire relais de l’action publique et se rendre éligible à un format adapté de PPP.

5. Diffuser des brevets low tech en open source

Les brevets low-tech en open source (libre de droits) sont une des clés du développement des économies modestes et de proximité dans les pays émergents.

6. Recourir à des montages financiers déconsolidant dans les chaînes de valeur agricoles

Développer une relation de confiance via la contractualisation renforce et structure la chaîne de valeur agricole.

7. S’appuyer sur des relais de proximité

La Fondation recommande de s’appuyer localement sur un investisseur membre au conseil d’administration. Sa présence facilitera les opérations et la gouvernance.

” Social et Business : deux mots que, d’apparence, tout oppose. Dans l’ancien paradigme économique où l’individualisme était triomphant et sa conséquence la précarisation, généralisée, ils résonnaient comme une contradiction, un paradoxe. Une lubie d’idéaliste. Et pourtant, leur rencontre, aussi singulière soit-elle, est une voie d’avenir pour repenser et redéfinir un capitalisme plus responsable et une économie volontairement inclusive. ” Eric Campos, délégué général de la Fondation Grameen Crédit Agricole.

Pour télécharger le Livre Blanc Social Business : Livre-blanc-Social-business-BD