La Fondation publie son Rapport intégré 2017 qui est un appel à concevoir des financements, des investissements et des mécanismes d’accompagnement de l’économie qui soient plus accessibles, plus transparents, plus solidaires. Aux côtés d’autres acteurs engagés, la Fondation Grameen Crédit Agricole prend part à la transition financière vers une économie plus juste, plus équitable, aux effets mieux partagés. Son Rapport intégré 2017 est un appel à concevoir des financements, des investissements et des mécanismes d’accompagnement de l’économie qui soient plus accessibles, plus transparents, plus solidaires.
Avec 49,3 millions d’euros de financement octroyés en 2017, la Fondation élargie son spectre d’intervention à 32 pays en soutenant 69 institutions de microfinance et entreprises de social business qui accompagnent 3,2 millions de clients dans le monde dont 77% sont des femmes et 75% vivent en zones rurales. En favorisant l’accès à l’entrepreneuriat et en cherchant à renforcer la résilience des plus fragiles, la Fondation Grameen Crédit Agricole s’engage en faveur du bien commun.
Créée en 2008, sous l’impulsion conjointe des dirigeants de Crédit Agricole S.A. et du Professeur Yunus, Prix Nobel de la Paix 2006 et fondateur de la Grameen Bank, la Fondation Grameen Crédit Agricole SA est un opérateur multi-métiers qui contribue à la lutte contre la pauvreté par l’inclusion financière et l’entrepreneuriat à impact social. Investisseur, prêteur, coordinateur d’assistance technique et conseiller de Fonds, la Fondation soutient des institutions de microfinance et entreprises sociales dans près de 40 pays.
Pour un accès plus équitable à la création de richesse, la Fondation Grameen Crédit Agricole en appelle à un capitalisme plus responsable porteur d’un nouveau ” contrat social”
Un constat pragmatique
Forte d’une expérience d’investisseur pionnier dans des entreprises de Social Business, et à l’appui d’un bilan chiffré, la Fondation Grameen Crédit Agricole constate que l’Entrepreneuriat social est, le plus souvent, rapidement bénéfique pour la société, mais qu’il met beaucoup plus de temps pour atteindre son seuil d’équilibre financier.
Le Social Business
Une entreprise de type « Social business » a pour objectif d’apporter une solution à une problématique sociétale, tout en cherchant à atteindre la profitabilité financière. Ce modèle d’entreprise est donc classique dans son aspect financier, mais très différente car l’utilité sociale est son but primordial. La profitabilité n’est qu’un moyen de l’atteindre durablement. Sa manière de créer de la valeur ne réside pas dans sa capacité à répondre à un besoin du marché, si possible avec un avantage compétitif, mais dans la poursuite de sa mission sociale, le projet d’utilité collective à l’origine de sa création.
Un Livre Blanc, sept propositions
Dans son Livre blanc, la Fondation Grameen Crédit Agricole formule sept propositions concrètes pour améliorer l’efficacité du social business. De l’identification des facteurs de succès à la structuration de la performance sociale des projets, la Fondation présente une approche économique singulière.
1. Créer le statut d’entreprise « à contrat d’utilité sociale »
Pour la Fondation Grameen Crédit Agricole, il ne peut exister d’entreprise sociale sans un acte contractuel qui engage les objectifs sociétaux des projets.
2. Valoriser l’utilité sociale pour l’intégrer au compte de résultat de l’entreprise sociale
La valorisation consisterait à identifier et à estimer les impacts sociaux et environnementaux de l’entreprise pour pouvoir les transcrire sous forme d’unités de compte.
3. Favoriser fiscalement l’évolution des associations en entreprises à contrat d’utilité social
Les social business ont besoin de recourir aux financements hybrides (montage dons/dettes) car les marges particulièrement faibles de leurs modèles économiques ne peuvent généralement pas couvrir les coûts d’investissement.
4. Créer des partenariats public-privé en zones rurales pour l’accès aux biens essentiels
Une entreprise sociale installée en milieu rural peut parfaitement se faire relais de l’action publique et se rendre éligible à un format adapté de PPP.
5. Diffuser des brevets low tech en open source
Les brevets low-tech en open source (libre de droits) sont une des clés du développement des économies modestes et de proximité dans les pays émergents.
6. Recourir à des montages financiers déconsolidant dans les chaînes de valeur agricoles
Développer une relation de confiance via la contractualisation renforce et structure la chaîne de valeur agricole.
7. S’appuyer sur des relais de proximité
La Fondation recommande de s’appuyer localement sur un investisseur membre au conseil d’administration. Sa présence facilitera les opérations et la gouvernance.
” Social et Business : deux mots que, d’apparence, tout oppose. Dans l’ancien paradigme économique où l’individualisme était triomphant et sa conséquence la précarisation, généralisée, ils résonnaient comme une contradiction, un paradoxe. Une lubie d’idéaliste. Et pourtant, leur rencontre, aussi singulière soit-elle, est une voie d’avenir pour repenser et redéfinir un capitalisme plus responsable et une économie volontairement inclusive. ” Eric Campos, délégué général de la Fondation Grameen Crédit Agricole.