Microfinance et réfugiés : une association prometteuse

Par Alexia Van Rij & Philippe Guichandut, Fondation Grameen Crédit Agricole

© FGCA

Et si la microfinance était la clé de l’intégration des réfugiés ?

Etant souvent perçus comme une clientèle trop risquée et instable, les réfugies sont généralement non ou sous-servis par les prestataires de services financiers, en dépit des besoins criants. Pourtant, les quelques expériences de prêts à des personnes réfugiées semblent afficher des résultats satisfaisants[1].

Forts de ce constat, l’UNHCR (Haut-Commissariat aux Réfugiés des Nations Unies) et le Sida (l’Agence Suédoise de Coopération au Développement International) ont lancé un programme promouvant l’accès à des services financiers et non financiers des réfugiés en Ouganda et en Jordanie. C’est ainsi que la Fondation Grameen Crédit Agricole a été sélectionnée pour appuyer ses institutions de microfinance partenaires à reconsidérer la question des réfugiés dans leur stratégie.

Une première étude sur les besoins d’accès à des services financiers et non-financiers a été confiée à Microfinanza[2]. Dans ce cadre nous avons passé trois jours d’échanges et de rencontres passionnants avec des réfugiés burundais, rwandais et congolais au camp de Nakivale, au Sud de l’Ouganda.

Au cœur de Nakivale en Ouganda : un besoin fort d’accès aux services financiers

L’Ouganda est aujourd’hui le troisième pays au monde pour l’accueil des populations réfugiées, avec plus de 1.4 million de réfugiés à fin mars 2018. A la suite de la crise au Sud-Soudan de 2013, l’Ouganda a vu arriver un nombre croissant de réfugiés, l’HCR l’estimant à près de 1 800 par jour. Le pays mène une des politiques les plus favorables à l’accueil des réfugiés dans le monde, leur permettant de recevoir un lopin de terre à cultiver, de travailler, d’accéder gratuitement aux services sociaux ougandais (éducation, santé), de jouir de la liberté de mouvement et de recevoir des papiers d’identité. C’est dans ce contexte bien particulier que la Fondation a rejoint l’équipe de Microfinanza à Nakivale, l’un des plus anciens camps de réfugiés en Ouganda, pour les accompagner dans leur étude auprès des réfugiés.

Nakivale accueille aujourd’hui plus de 100 000 personnes, principalement originaires du Rwanda, du Burundi et de la République Démocratique du Congo, réparties en petites localités sur 185 km2. La plupart des habitants de Nakivale ont bénéficié de lopins de terre octroyés par le gouvernement, utilisés pour l’agriculture et l’élevage. D’autres tiennent un petit restaurant, un salon de coiffure ou encore un magasin de vente de vêtements. Finalement, des activités bien classiques pour des institutions de microfinance. Cependant aucune institution de microfinance n’intervient dans le camp et les réfugiés ne peuvent donc compter que sur la solidarité au sein du camp.

Moban Sacco, une organisation d’épargne crédit regroupant aujourd’hui pas moins de 1 449 membres, est née de cette force d’entraide face au manque de capital. Grâce à Moban Sacco, les réfugiés peuvent épargner de petits montants et recevoir quelques crédits, mais ceux-ci sont jugés par tous comme insuffisants pour réellement développer leur affaire.

Les préjugés démentis

Une des craintes ressenties par les institutions de microfinance à l’égard des réfugiés est que ces derniers retournent dans leur pays sans avoir payé leurs dettes. Force est de constater qu’à Nakivale, aucune des personnes interrogées n’envisage de rentrer dans son pays de sitôt face à l’insécurité de la région, certaines d’entre elles étant installées au camp depuis plus de 15 ans (en moyenne 7-8 ans) avec la ferme intention de développer leur micro-entreprise sur place.

De plus, tous les réfugiés rencontrés ont affirmé avoir une idée très concrète de l’utilisation qu’ils feraient d’un prêt. En quelques mots, ce ne sont pas les idées qui manquent, mais le capital ! Comment oublier le récit de cette femme, venue de la région du Kivu au Congo, seule avec ses trois enfants, coiffeuse de profession et dont le jeune fils de 11 ans traduisait ses paroles car elle avait œuvré toute sa vie à ce que son fils apprenne l’anglais ? Ayant quitté son pays sans économies, elle n’avait pas les moyens de monter son salon de coiffure et dépendait des rations alimentaires fournies par l’HCR pour survivre, elle et ses enfants. Ou encore la rencontre avec ce chef d’entreprise rwandais, qui avec ses quelques économies a créé il y a 6 ans maintenant une entreprise pour moudre du grain ? Il était parvenu à employer 3 personnes pour développer son activité, mais sa petite épargne ne lui permettait pas d’agrandir son affaire et d’acheter du nouveau matériel performant.

Ces exemples, parmi beaucoup d’autres, mettent en évidence la diversité des situations et le potentiel souvent gâché de ces hommes et femmes dotés de talents, d’expérience et de volonté de prendre leur destinée en mains, comme ils avaient pu le faire dans leur pays avant que la situation ne leur échappe.

A la Fondation, nous sommes convaincus que les institutions de microfinance, en adaptant leurs produits et services, ont un rôle actif à jouer dans la promotion de l’inclusion financière des réfugiés. Les opportunités de la finance digitale, une bonne connaissance des caractéristiques de chaque groupe et un suivi régulier devraient favoriser une telle implication. Les rencontres avec les institutions financières partenaires de la Fondation laissent penser qu’ils sauront être au rendez-vous et relèveront le défi d’offrir des services financiers inclusifs de qualité à ces populations réfugiées et à leurs communautés d’accueil.

L’étude en cours avec Microfinanza, qui sera rendue publique en juillet 2018, devrait donner des pistes de travail concrètes pour que nos partenaires, avec notre appui, le travail conjoint avec l’HCR et l’assistance technique financée par le Sida, puissent s’impliquer de manière active.

_______________________________________________________

[1] Quelques exemples sur : New issues in refugee research, Michelle Azorbo, Research paper N.199, UNHCR; Microfinance for Refugees, Thimothy H. Nourse, American Refugee Committee ici.
[2] Entreprise sélectionnée via un appel d’offres.

Journée Portes Ouvertes à la Fondation Grameen Crédit Agricole

Par Killian Grippon & Chloé Liquard, Fondation Grameen Crédit Agricole

© FGCA

Le 8 juin, la Fondation Grameen Crédit Agricole a accueilli partenaires et entités du groupe Crédit Agricole pour présenter les métiers de la Fondation et discuter de ses actions pour une économie mieux partagée.

La journée a été forte en échanges et enseignements, avec les présentations de l’équipe et les interventions de Jean-Marie Sander, Président de la Fondation, Jean-Michel Severino, Administrateur de la Fondation et Sébastien Duquet, Directeur d’OXUS, réseau d’institutions de microfinance soutenu par la Fondation.

La journée portes ouvertes a permis de réaffirmer la volonté d’exigence, d’engagement et de partage de la Fondation en faveur d’une finance inclusive. Participer à cette journée nous a permis une immersion complète dans le monde de la Fondation dès les premiers jours de notre stage.

Le monde de la finance secoué par des défis globaux

Changement climatique, sécurité, migration… Le monde de la finance est influencé par une collection complexe d’attributs interdépendants. Le changement climatique continuera de métamorphoser la politique, la sécurité et le contexte socio-économique. L’accès aux ressources se complique, exacerbant les tensions, les inégalités et les conflits. Le nombre de réfugiés accroît : l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) prévoit qu’il y aura 200 millions de réfugiés d’ici 2050[1]. La population mondiale est en pleine croissance : plusieurs études prévoient autour de 10 milliards de personnes sur Terre d’ici 2050[2]. Devant une telle croissance démographique, de nombreuses questions se posent sur les capacités à nourrir, loger et garantir l’insertion économique et sociale de ces milliards de personnes.

Face à cet inquiétant constat, que faire ? Il y a un besoin urgent de mobiliser des ressources, d’agir en partenariat, d’intégrer ces défis sociaux et environnementaux à l’économie d’aujourd’hui et de demain. Cette approche intégrée est au cœur de la finance inclusive et de l’action de la Fondation Grameen Crédit Agricole. En rejoignant l’équipe de la Fondation, nous avons découvert son approche partenariale, d’adaptabilité et de responsabilité pour mieux répondre aux besoins des populations marginalisées. Pour nous, c’est la finance du futur qui capte la diversité des défis présents et à venir et qui s’adapte à un monde qui change.

La Fondation, un acteur clé de la finance inclusive

Depuis sa création en 2008, la Fondation travaille en faveur du développement de la finance inclusive en soutenant des institutions de microfinance (IMF) et entreprises de type social business partout dans le monde. Le Président de la Fondation Jean-Marie Sander a ouvert la journée en confirmant cet engagement fort et commun pour une économie mieux partagée. Tout au long de la Journée, l’ensemble des équipes de la Fondation a présenté les métiers, les projets et les actions de la Fondation. En tant que nouveaux arrivants dans l’univers de la microfinance et du social business, à la fin de la journée nous avons partagé un même constat : le secteur est bien plus complexe que ce que l’on pourrait imaginer.

Par exemple, l’éventail d’outils de financement et services proposés et développés est très large et adapté aux besoins spécifiques des institutions de microfinance. La Facilité Africaine, initiative mise en place avec l’Agence Française de Développement (AFD), est un exemple de l’évolution de l’offre de la Fondation vers un accompagnement plus global en faveur des IMF. Aussi, après une première phase qui a permis d’accompagner 16 IMF rurales en Afrique Subsaharienne, la seconde phase du programme se réalisera entre 2017 et 2020 et permettra non seulement de financer mais aussi de fournir de l’assistance technique à plus d’une vingtaine d’institutions.

La Fondation a également renforcé ses liens avec les entités de Crédit Agricole. Aussi, des schémas de garantie avec les entités du Groupe à l’international en Egypte, Maroc, Serbie et Inde sont en cours de développement. Un financement long terme de 14 millions d’euros par Crédit Agricole Corporate Investment Bank va permettre à la Fondation de renforcer son action dans les années à venir. Crédit Agricole Indosuez Wealth (Asset Management) assurera la gestion des Fonds d’investissement dont la Fondation a un mandat de conseiller. Et pour nommer un denier partenariat, le programme de volontariat de compétences « Banquier solidaire » entre Crédit Agricole SA et la Fondation a été lancé juste une semaine avant la Journée Portes Ouvertes. Dans le cadre du programme, les collaborateurs du Groupe pourront partir en mission pour accompagner des IMF et entreprises sociales soutenues par la Fondation. C’est la première fois dans l’histoire du Crédit Agricole et de la Fondation qu’un tel partenariat est lancé.

Promouvoir la finance inclusive passe aussi par la prise de conscience quant aux défis imposés par le changement climatique dans le monde rural. Améliorer la capacité de résilience des producteurs ruraux est tout autant nécessaire que faciliter l’accès à des moyens de financement afin d’assurer la pérennité du secteur agricole. Cette approche est adoptée par la Fondation, non seulement via l’assistance technique, mais aussi par le biais de ses activités autour de la microassurance agricole. La Fondation a lancé un projet pilote de microassurance au Mali pour accompagner RMCR, une de ses IMF partenaires, à proposer une assurance contre le risque de sécheresse à ses emprunteurs. Le projet doit relever plusieurs défis, mais il continuera d’évoluer pour rendre le produit plus abordable et adapté.

L’échange avec Sébastien Duquet, Directeur d’OXUS, un réseau d’IMF intervenant dans des zones en situation de post-conflit, nous a permis de mieux percevoir les synergies entre l’inclusion financière et l’action humanitaire. L’accès à des services de microcrédits restent essentiels dans un contexte de relèvement économique. Néanmoins, des disparités en termes de performance sociale persistent, notamment en ce qui concerne les enjeux de genre et de ruralité, ce qui représente un défi majeur.

Perspectives : démultiplier l’impact et travailler en partenariat

Quelles conclusions avons-nous tiré de cette journée ? Avant tout, la Journée Portes Ouvertes nous a permis de mieux comprendre le rôle de la Fondation et la façon dont elle s’engage pour une économie plus inclusive et responsable. De même, plusieurs axes stratégiques se démarquent pour les années à venir : les partenariats, le soutien au monde agricole et l’approche responsable.

Premièrement, le travail de la Fondation suit très fortement une approche partenariale. Lutter contre la pauvreté est une responsabilité qui doit être partagée par des différents acteurs. La Fondation continuera à travailler avec des acteurs privés, publics et solidaires pour démultiplier son impact et étendre sa présence géographique. Le développement du monde agricole restera une priorité pour la Fondation, tant via le soutien de la microfinance en zones rurales que par l’appui à l’entrepreneuriat d’utilité sociale. Finalement, la Fondation continuera à promouvoir une démarche responsable dans l’ensemble de ses activités.

Pour conclure la journée, Jean-Michel Severino, Administrateur de la Fondation, a livré un discours puissant sur les enjeux de développement de l’Afrique. Insécurité alimentaire, croissance démographique galopante, déplacement des marchés, le continent africain devra faire face à plusieurs défis de taille et la Fondation et ses partenaires ont un grand rôle à jouer.

Cette Journée Portes Ouvertes a été la première d’une série d’évènements que la Fondation organisera tout au long de l’année. Ces « Rencontres pour une économie partagée » seront une plateforme d’échange et de partage d’expérience avec les partenaires de la Fondation et nous nous réjouissons d’en faire partie.

___________________________________________________________

Source

[1] //www.unhcr.org/4df9cc309.pdf
[2] //www.un.org/development/desa/fr/news/population/world-population-prospects-2017.html

A lire cette semaine : Paix, la sécurité et le développement au Sahel

Du défi démographique à l’environnemental, en passant par l’enjeux de la lutte contre la pauvreté, Jean-Marc Chataigner expose sa vision du développement du Sahel et fait appel à « la poursuite d’une solidarité internationale accrue » par « une approche conjointe, partenariale, co-construite avec les gouvernements, les collectivités, les associations locales, les populations. Coup de projecteur sur son interview.

Quels enjeux et perspectives d’une approche intégrée pour le retour à une paix durable au Sahel ?

Les grands défis de la région nécessitent la poursuite d’une solidarité internationale accrue parce que les pays sahéliens n’ont pas encore la capacité d’y faire face seuls. Il faut une approche conjointe, partenariale, co-construite avec les gouvernements, les collectivités, les associations locales, les populations. Il faut une approche intégrée des différentes composantes d’action de la communauté internationale, des efforts nationaux, régionaux et internationaux. A travers la mission qui m’a été confiée par le Ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, la France promeut l’idée d’une approche mieux articulée des différentes actions politiques et diplomatiques, notamment pour la mise en œuvre de l’accord de paix au Mali, des efforts sécuritaires, à travers la mise en place de la force conjointe du G5 Sahel et du relais qui devra être pris in fine dans des approches renouvelées du développement.

L’Alliance Sahel, lancée en 2017 par la Chancelière Merkel et le Président Macron, vise dans ce sens l’obtention de résultats concrets sur un nombre limité de secteurs, sur des sujets essentiels pour l’avenir du Sahel qui ont pourtant été délaissés ces dernières années par les bailleurs de fonds comme l’agriculture et l’éducation. L’Alliance Sahel privilégie une approche en termes d’efficacité de l’APD (Aide Publique au Développement) et de transparence et de redevabilité des actions mises en œuvre, en lien étroit avec les gouvernements partenaires et les sociétés civiles concernées. Elle entend renforcer le ciblage des actions des bailleurs de fonds sur les zones les plus fragiles et vulnérables, périphériques et éloignées des capitales, et favoriser une meilleure articulation des programmes de développement avec les problématiques humanitaire et de sécurité.

Comment reconstruire un partenariat de confiance et pérenne entre la France et le continent africain ?

Les relations entre la France et l’Afrique ont toujours eu une dimension particulière liée à une histoire partagée faite de moments difficiles, mais aussi d’une communauté d’armes exemplaire pour faire face aux ennemis de la liberté. Mais le monde de 2018 n’est plus celui de 1945 ou même celui de 1958. Les relations internationales ont profondément évolué avec la fin de la guerre froide, les attentats de 2001, l’émergence de nouvelles puissances, l’apparition de menaces planétaires auxquelles nous devons faire face et qui peuvent susciter de forts replis nationalistes. Dans ce nouveau concert international, la France, et à travers elle plus largement l’Europe, et l’Afrique ont des intérêts communs à faire valoir.

Dans son discours à Ouagadougou en novembre dernier, le Président de la République a clairement jeté les bases de cette nouvelle relation à bâtir à travers notamment l’appel à une meilleure écoute de la jeunesse africaine, un vrai changement de méthode dans la gestion de l’aide publique au développement, « ne plus construire des cathédrales à notre gloire » a-t’il même précisé, la priorité à l’éducation, en particulier celle des jeunes filles, la lutte commune contre l’extrémisme religieux et l’obscurantisme, le lancement d’une réflexion sur la restitution du patrimoine africain, les conditions de circulation des étudiants africains et l’accueil des talents africains, l’investissement dans les infrastructures africaines de demain. Tous ces sujets, je ne les cite pas tous car la liste est impressionnante, sont cruciaux pour l’établissement d’une relation de respect, de partenariat et d’équilibre, seule à même d’instaurer une confiance réciproque durable sur le long terme entre nos deux continents.

Quels sont les enjeux de croissance, de paix et de sécurité pour l’Europe et l’Afrique ?

L’Afrique est le lieu d’enjeux économiques et sécuritaires essentiels pour l’Europe dans une aire géographique en pleine mutation et à fort développement démographique.

Le décollage de nombreux pays africains est aujourd’hui engagé et représente des opportunités commerciales et d’investissements pour l’Europe dans des marchés en pleine émergence. A contrario, la persistance d’Etats fragiles et faillis constitue une menace à la fois pour notre sécurité collective et la pérennité du développement africain. Le renforcement des capacités régionales de paix et le déploiement sur le modèle du G5 Sahel de forces militaires africaines capables de faire face aux différentes menaces qui pèsent sur la paix et la sécurité du continent est à ce titre une priorité fondamentale.

Retrouvez sa tribune ici.

Le groupe Crédit Agricole mécène de l’expédition Plastic Odyssey

Crédit Agricole S.A., cinq Caisses régionales et CAMCA Mutuelle apportent le appui au projet Plastic Odyssey dont l’objectif est de récupérer les déchets plastiques sur les littoraux avant qu’ils ne polluent les océans et les transformer en carburant. En quoi consiste ce projet ?

Le projet Plastic Odyssey repose sur l’objectif suivant : récupérer les déchets plastiques sur les littoraux avant qu’ils ne polluent les océans et les transformer en carburant, grâce à un procédé innovant qui consiste à adapter à la navigation la technologie de la pyrolyse. Une fois ce pari réussi, l’équipe Plastic Odyssey pourra apporter cette technologie aux populations locales des pays émergents, avec un impact sur l’environnement mais aussi sur la création d’emplois

Qui est impliqué ?

Crédit Agricole S.A., cinq Caisses régionales* et CAMCA Mutuelle sont mécènes pour un montant total de 115 000€, avec le soutien de la Fondation Grameen Crédit Agricole.

Quelles sont les étapes du projet ?

La première étape comprend la construction, la mise à l’eau le 15 juin à Concarneau et l’exhibition d’un prototype baptisé « Ulysse » durant 6 mois, réplique miniature du bateau qui prendra la mer en 2020. La seconde étape du projet comprendra la construction du bateau, ainsi qu’un voyage d’une durée de 3 ans, composé de 30 escales en Amérique du Sud, en Afrique et en Asie.

* Aquitaine, Finistère, Normandie, Normandie-Seine, Provence Côte d’Azur

>>> En savoir plus

Un partenariat pour renforcer la « climate smart finance »

L’agriculture familiale en Afrique constitue l’essentiel de la production agricole du continent. Elle est particulièrement impactée par le changement climatique. Les Institutions de Microfinance (IMF) en milieu rural doivent adapter leurs pratiques afin de mieux gérer leurs propres risques ainsi que ceux de leurs clients.

Face à cette problématique, la Fondation Grameen Crédit Agricole et YAPU, société Fintech sociale Allemande, souhaitent accompagner les IMF partenaires dans la digitalisation de leurs opérations et la mise à jour de leurs systèmes d’information qui intègre le risque climatique. En novembre 2017, la Fondation Grameen Crédit Agricole et YAPU ont signé un accord de coopération pour développer les services dans le domaine de la finance intelligente face au climat (« climate-smart-finance »). Cette approche vise à inclure les risques liés au changement climatique dans l’offre de produits et de services des institutions financières pour qu’elles puissent développer davantage des activités économiquement viables, résilientes face au changement climatique et contributrices de la préservation et de la restauration des écosystèmes. Deux projets seront lancés en 2018 dans le cadre de ce partenariat.

___________________________________________________________

Créée en 2008, sous l’impulsion conjointe des dirigeants de Crédit Agricole S.A. et du Professeur Yunus, Prix Nobel de la Paix 2006 et fondateur de la Grameen Bank, la Fondation Grameen Crédit Agricole SA est un opérateur multi-métiers qui contribue à la lutte contre la pauvreté par l’inclusion financière et l’entrepreneuriat à impact social. Investisseur, prêteur, coordinateur d’assistance technique et conseiller de Fonds, la Fondation soutient des institutions de microfinance et entreprises sociales dans près de 40 pays.

Un nouveau partenariat entre la Fondation et Crédit Agricole Egypte

Par Violette Cubier, Fondation Grameen Crédit Agricole

La Fondation Grameen Crédit Agricole et Crédit Agricole Egypte ont signé un accord de partenariat afin de structurer un mécanisme de prêt en faveur de DBACD, l’une des plus importantes IMF en Egypte. Découvrez l’interview de Walie Lotfy, Responsable de la Banque de Proximité de Crédit Agricole Egypte.

Interview de Walie Lotfy, Responsable de la Banque de Proximité de Crédit Agricole Egypte

Pourriez-vous présenter le partenariat entre Crédit Agricole Egypte et la Fondation Grameen Crédit Agricole ?

Le projet d’un partenariat entre Crédit Agricole Egypte (CA Egypte) et la Fondation Grameen Crédit Agricole (Fondation GCA) est né il y a plus de 3 ans. Des contraintes réglementaires nous ont néanmoins empêchés, à l’époque, de concrétiser notre coopération. Parce que CA Egypte tout comme la Fondation GCA était convaincu de l’importance de ce partenariat et du potentiel du marché, nous avons relancé notre projet en 2017 autour d’un schéma de coopération entièrement renouvelé et mieux structuré, qui satisfait les exigences du Groupe et les exigences réglementaires, tout particulièrement en ce qui concerne les questions liées à la conformité.

Nous nous sommes ainsi associés dans le but de structurer un mécanisme de prêt en faveur d’institutions de microfinance (IMF). La première transaction, à hauteur de 58 millions EGP (environ 2.8 millions EUR) a été réalisée avec succès au bénéfice d’une IMF de référence en Egypte, la Dakahlya Businessmen Association for Community Development (DBACD).

Avec cette première transaction réussie, CA Egypte rejoint la ligue des banques qui contribuent au développement de la microfinance dans le pays. CA Egypte élargit ainsi sa gamme de services en touchant de nouveaux secteurs, conformément à la stratégie de croissance durable de la Banque.

Comment le secteur bancaire peut-il contribuer au développement de la microfinance en Egypte?

Historiquement, le secteur bancaire en Egypte a évité de s’engager dans le secteur de la microfinance du fait de la complexité de ce dernier. C’est pourquoi les banques publiques ont longtemps dominé ce marché. Cependant, la Banque Centrale d’Egypte a récemment mis en place des mécanismes pour inciter les banques à appuyer le développement de la microfinance dans le pays. Par ailleurs, toutes les banques ont pris conscience du vaste potentiel du marché de la microfinance, non seulement en raison de la qualité des actifs mais aussi des niveaux élevés de rentabilité. La plupart des banques sont désormais en concurrence pour prêter aux institutions de microfinance.

Selon vous, quel est la valeur ajoutée de la Fondation Grameen Crédit Agricole et quelles sont les perspectives pour le partenariat?

Ce partenariat correspond à la stratégie du Groupe visant à renforcer les synergies entre ses différentes entités. Il apporte des avantages réciproques à la fois à la Fondation GCA et au CA Egypte. Pour la Fondation GCA, ce partenariat ouvre de nouveaux marchés pour son expansion. Pour CA Egypte, pouvoir compter sur la connaissance et le savoir-faire de la Fondation est un appui notable pour diversifier sa gamme de services et entrer sur le marché de la microfinance en Egypte tout en limitant les risques associés. Ce partenariat permettra à CA Egypte de prendre de l’avance vis-à-vis de concurrents ne bénéficiant pas de ce type d’expertise.

Le partenariat permet également à la Banque de gagner en visibilité et d’acquérir un meilleur positionnement dans le secteur de la microfinance, grâce à la réputation de la Fondation GCA qui est reconnue comme l’un des acteurs de référence du secteur.

Je pense que cette coopération a un fort potentiel. Nous avons tiré plusieurs leçons de cette transaction pilote et nous continuerons à optimiser le dispositif afin de développer une offre plus compétitive et ainsi démultiplier notre impact, tout en maintenant sous contrôle les risques.

CA-Assurances et la Fondation Grameen Crédit Agricole en mission au Burkina Faso

Crédit Agricole Assurances accompagne la Fondation Grameen Crédit Agricole dans une due diligence de CIF-VIE, une des principales sociétés d’assurance au Burkina Faso qui intéresse particulièrement la Fondation. Cette opération s’inscrit dans une double ambition pour la Fondation : renforcer sa présence dans le secteur de la micro-assurance et consolider ses liens avec les entités du Groupe Crédit Agricole.

CIF-VIE : une entreprise à fort potentiel

CIF-VIE démarre son activité en 2013 au Burkina Faso, avec le soutien du RCPB, le principal réseau coopératif de microfinance Burkinabé, et de ADA (ONG luxembourgeoise). Elle vise à améliorer la protection des assurés et bénéficiaires à travers une gamme complète de produits d’assurances vie, décès et capitalisation au Burkina Faso.

Aujourd’hui, la compagnie africaine pèse 6% du marché. Avec un résultat net positif depuis sa création, CIF-VIE franchit une nouvelle étape dans sa croissance avec une transformation stratégique, opérationnelle et financière. Son plan d’action : ouvrir son capital à de nouveaux actionnaires pour se conformer aux nouvelles exigences de Conférence interafricaine des marchés de l’assurance (CIMA) ; restructurer son organisation vers une meilleure efficacité et une meilleure gestion des risques ; et développer ses produits et étendre son réseau de distribution. Son objectif d’ici 2020 est d’être dans les 5 premières compagnies d’assurance du Burkina Faso.

La Fondation et CA-Assurances ensemble pour soutenir la micro-assurance

La Fondation Grameen Crédit Agricole soutient 70 institutions de microfinance et social business dans plus d’une trentaine de pays. Investisseur, financeur et accompagnateur, elle renforce sa contribution à la transition financière en soutenant le développement de la micro-assurance en Afrique.

En constatant le fort potentiel de CIF-VIE, la Fondation a réalisé aux côtés de CA-Assurances, une mission de due diligence pour mieux comprendre cette structure et évaluer la possibilité d’y investir. Pierre Casal Ribeiro, Expert micro-assurance à la Fondation, a conduit la mission de due diligence accompagné d’Eduardo Cardoso de Miranda, expert en assurance des emprunteurs au sein de CA-Assurances, avec le soutien d’El-Hadj Diop, Conseiller investissement, et Céline Hyon-Naudin, Chargée d’investissement social business de la Fondation.

Crédit Agricole Assurances, 1er groupe d’assurance en France et 1er bancassureur en Europe s’est engagé aux côtés de la Fondation dans une dynamique de responsabilité sociétale pour valoriser les compétences et les convictions de ses collaborateurs en faveur du bien commun.

Investir pour une économie mieux partagée est le moteur de cette collaboration.