La Fondation réalise de nouveaux investissements en Asie

© Didier Gentilhomme

La Fondation Grameen Crédit Agricole a réalisé de nouveaux investissements auprès de ses partenaires asiatiques avec cinq prêts accordés en Indonésie, Birmanie, Sri Lanka et au Cambodge. En Asie, la Fondation compte 14 partenaires, ce qui représente à fin décembre 2018 25% de son encours total.

Elle a ainsi accordé un prêt de 2,1 millions d’euros à KOMIDA, partenaire historique de la Fondation qui intervient en Indonésie, uniquement auprès des femmes. KOMIDA est une ONG de microfinance qui a commencé à proposer des microcrédits en 2005 à la population touchée par le tsunami dans la province de Banda Aceh. L’institution s’est transformée en coopérative d’épargne et de crédit en 2008 et compte aujourd’hui plus de 545 000 clients.

La Fondation a par ailleurs accordé un prêt de 1,1 millions d’euros à Proximity, en Birmanie. Proximity Finance est un programme de microfinance, développé par Proximity Designs, qui a pour objectif l’éradication de l’extrême pauvreté dans le pays en traitant les pauvres comme des clients et en proposant des technologies et des services novateurs et abordables aux familles qu’elle finance et qui gagnent leur vie en cultivant des petits lopins de terre. L’institution compte près de 100 000 clients dont 66% de femmes.

Au Sri Lanka, l’institution de microfinance Berendina, dont la mission est la réduction de la pauvreté et l’offre de meilleures conditions de vie pour les groupes les plus pauvres du pays, a bénéficié d’une garantie de la Fondation pour un montant de 331 000 euros à A ce jour, Berendina compte 99 000 clients, dont 87% de femmes. Tous ses clients son situés en zone rurale.

Enfin au Cambodge, la Fondation a accordé deux nouveaux financements à AMK et Chamroeun de 2,5 millions d’euros et de 973 000 euros respectivement. AMK (Angkor Mikroheranhvatho (Kampuchea) Co. Ltd) fournit principalement des prêts via la méthodologie du « village banking » ciblant en priorité les femmes pauvres en zone rurale, ainsi que les activités agricoles. Depuis 2010, l’institution est également autorisée à collecter de l’épargne. A ce jour elle compte près de 325 000 clients à 93% en zone rurale et 81% de femmes. Pour sa part, Chamroeun qui compte 26 300 clients, est une institution de microfinance qui met la vocation sociale au coeur de son modèle économique. Elle fournit des services financiers aux plus pauvres et leur propose également un ensemble de services de formation et d’accompagnement.

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L’harmonie entre la performance sociale et la performance économique est possible

     Par Hélène Sananikone, Fondation Grameen Crédit Agricole

© Philippe Lissac

« Social » et « business », deux termes qui ont longtemps été considérés antinomiques et qui continuent de l’être pour beaucoup. Pourtant, il existe des modèles économiques qui structurellement se fixent comme objectif de concilier sur un même plan impact social et développement économique. Au début des années 2000, le professeur Yunus a posé les fondements d’un modèle présentant ces caractéristiques : le « social business » que l’on peut traduire par le terme générique « entreprise sociale ». Comme toute entreprise classique, elle cherche à atteindre la profitabilité financière mais elle doit, dans le même temps, répondre à son objectif d’utilité sociale qui est intégrée au cœur de sa gouvernance et de son fonctionnement.

Afficher un profil de rentabilité lorsque l’on se préoccupe de l’impact social n’est pas une équation simple car cet objectif entraîne des coûts supplémentaires pour l’entreprise. Le point mort est nécessairement plus long à atteindre, mécaniquement, le besoin en fonds propres est souvent plus important mais l’équation est loin d’être impossible.

En effet, lorsque les dirigeants sont animés par la profonde détermination de créer des externalités positives au moyen de la création de valeur de leur entreprise, ils trouvent des moyens pour générer de l’impact social et pérenniser leur action. De plus en plus recherché, ce modèle alliant impact et profitabilité s’impose de plus en plus comme un modèle d’avenir. A la Fondation, nous voyons de plus en plus d’entreprises qui cherchent à servir des clients à faibles revenus (Base of Pyramid, BoP) en jouant sur l’effet volume mais aussi en mutualisant les couts sur une gamme étendue de produits. Dans ces cas, l’objectif social s’avère être un levier de création de richesses. Une success story qui illustre ce propos : la Laiterie du Berger, entreprise sociale sénégalaise dont la Fondation Grameen Crédit Agricole est actionnaire.

La Laiterie du Berger, une aventure entrepreneuriale

La Laiterie du Berger est une histoire de famille et d’amis sénégalais qui ont cru dans la possibilité de structurer une filière de production de lait au Sénégal. Le projet, à l’origine, fut donc celui de proposer un modèle économique aux éleveurs Peuls pour leur permettre d’augmenter leurs revenus et, donc, leur niveau de vie grâce à un modèle de production, de collecte et de valorisation du lait sénégalais.

Lorsque ce projet fut élaboré, beaucoup pensèrent qu’il était impossible : l’utilisation du lait frais sénégalais dans la fabrication des produits laitiers est un peu comme construire une oasis dans le désert : très cher et peu compétitif vis-à-vis des concurrents qui utilisent uniquement du lait en poudre importé directement de grandes nations productrices.

Face à ces difficultés, les porteurs du projet ont cherché à s’associer à des partenaires industriels et financiers à long terme puis à bâtir ensemble un modèle de chaine de valorisation du lait. La Laiterie du Berger a ainsi développé un modèle hybride en conjuguant mise en valeur du lait produit localement et utilisation du lait en poudre pour faire baisser le cout de production industrielle. L’entreprise a par ailleurs développé une marque ombrelle « Dolima » couvrant une gamme de produits laitiers à un prix abordable destinée à des populations aux revenus variés mais toutes soucieuses de consommer des produits laitiers. L’entreprise a récemment accompagné sa croissance autour du slogan « Bon pour moi, bon pour mon pays », ce qui a permis à la marque « Dolima » de devenir une référence nationale

Après 12 ans d’activité, la Laiterie du Berger propose une gamme élargie de produits laitiers bien segmentée et a désormais atteint le point d’équilibre économique. L’usine fonctionne à plein régime et de nouveaux investissements sont envisagés pour suivre la demande en produits Dolima.

Grâce à la ténacité de son fondateur et de ses co-actionnaires, l’entreprise a toujours été vigilante quant à sa mission sociale tout en faisant face à de longues années de mise en place de son propre modèle économique. C’est grâce à la maitrise de la chaine de valeur agricole, de « la fourche à la fourchette » ou « de l’éleveur au consommateur » que ce projet a pu non seulement voir le jour mais surtout atteindre son point d’équilibre. 10 ans ont été nécessaires pour cela.

Un avenir à partager entre la Franche-Comté et le Sénégal

Désormais un deuxième chapitre va s’ouvrir grâce à l’entrée d’un nouvel actionnaire : Crédit Agricole Franche Comté. Suite à une mission « Banquier solidaire » en juin 2018, la Caisse régionale a accepté de détacher un ingénieur agronome pendant deux ans pour rejoindre KOSAM 2, un projet dont l’ambition est de structurer une filière lait. Les problématiques territoriales du Nord du Sénégal sont en réalité proches de l’histoire vécue en Franche-Comté lors de la création de l’appellation d’Origine Contrôlée du Comté (AOC) et la valorisation de la production du lait d’élevage. L’objectif est de pérenniser le revenu des éleveurs en renforçant leur capacité de production et en assurant ainsi à la Laiterie du Berger l’approvisionnement nécessaire au développement de sa gamme spécifique.

L’histoire de la Laiterie du Berger nous montre que, bien que complexe, le mariage entre rentabilité et impact social est possible. A la Fondation Grameen Crédit Agricole, nous y sommes convaincus et continuerons, aux côtés de nos partenaires, à promouvoir cette vision d’avenir de l’entreprise et de la Finance durable.

Laiterie du Berger : une expérimentation prometteuse

Par Jonathan Michaud, CA Franche Comté

© Philippe Lissac

Les Peuls, éleveurs nomades, ont toujours produit du lait principalement destiné à l’autoconsommation et considéré comme un sous-produit d’un troupeau allaitant. L’ambition de la LDB est de faire de ce lait une production à part entière, destinée à la vente, générant un revenu stable pour le foyer.

La raison d’être de la Laiterie du Berger

Transformer le lait collecté auprès des éleveurs Peuls de la zone de Richard Toll au Nord du Sénégal est inscrit dans le projet d’entreprise de la Laiterie du Berger (LDB) et ce depuis ses débuts en 2008. Les Peuls, éleveurs nomades, ont toujours produit du lait principalement destiné à l’autoconsommation et considéré comme un sous-produit d’un troupeau allaitant. L’ambition de la LDB est de faire de ce lait une production à part entière, destinée à la vente, générant un revenu stable pour le foyer.

Cette idée forte d’un développement intégré et durable à travers la valorisation d’une production agricole par une entreprise de social business a fait converger de nombreuses initiatives autour de la LDB qu’elles soient portées par des acteurs de la recherche, du développement ou par la Laiterie elle-même. Bien que souffrant quelquefois d’un manque de cohérence entre-elles, toutes les actions menées ont cependant permis de tirer de nombreux enseignements, d’élaborer des outils de suivi et de contribuer ainsi aux prémices d’une véritable dynamique territoriale autour de la production laitière. La Laiterie du Berger et ses actionnaires ont souhaité aujourd’hui capitaliser et valoriser toute cette riche expérience pour repartir sur une nouvelle étape du développement de la filière lait au Sénégal.

Un partenariat ambitieux pour développer la filière laitière au Sénégal

Aux côtés de la Fondation Grameen Crédit Agricole, La Caisse Régionale de Crédit Agricole Franche-Comté a souhaité s’investir pour accompagner la Laiterie du Berger dans ce projet enthousiasmant. C’est donc dans ce contexte qu’une mission d’appui a été menée dans le cadre du programme de volontariat de compétences « Banquier Solidaire by CA ». L’objectif : élaborer un plan de développement de la filière laitière visant à concilier les besoins de la Laiterie du Berger, son impact social et les attentes des éleveurs et du territoire.

Le plan d’action proposé au terme des deux semaines de travail a été validé par le Conseil d’administration de la Laiterie du Berger en juin dernier. Il est fruit d’un travail collaboratif avec les équipes de la Laiterie et de la Fondation, et des échanges avec les autres actionnaires, capitalisant sur les expériences passées et bénéficiant de l’analyse des principales parties prenantes.

La mini-ferme : point d’entrée du plan stratégique

Le plan d’action se structure en deux phases. Dans un premier temps, le projet est de déployer 15 mini-fermes pour éprouver et fiabiliser le modèle tout en construisant les conditions matérielles et immatérielles nécessaires (chantier de récolte de fourrage, mise en place de conseils en élevage, formation des éleveurs, structuration des acteurs). Dans un second temps, et de manière progressive, le plan vise à déployer 100 mini-fermes à l’échelle du territoire pour impacter le plus grand nombre d’éleveurs.

Une mini-ferme est un pôle de spécialisation laitière au sein du troupeau dominant allaitant. C’est le lieu où l’ensemble des facteurs de production matériels et immatériels sont réunis pour optimiser et maximiser la production laitière : alimentation, abreuvement, suivi de la reproduction, conseil. D’un point de vue très pratique pour les éleveurs, la mini-ferme consiste à stabuler les quatre meilleures vaches laitières du troupeau à chaque instant de l’année, le point de départ étant constitué par l’achat de quatre zébus maures (animaux à meilleur potentiel laitier que les zébus locaux) et d’un taureau métisse (croisement entre une race laitière européenne et un zébu). En réunissant les conditions zootechniques (eau, complémentation, suivi de la production et de la reproduction) et en l’accompagnant dans l’appropriation des pratiques d’élevage requises, l’éleveur pourra quotidiennement produire 20 litres de lait.

Le prix du lait payé par la LDB permettra de dégager une rentabilité pour payer l’investissement de départ tout en assurant un revenu au foyer (cf. schéma ci-contre). Cette trajectoire technique se double d’une trajectoire financière, la valeur du capital étant largement améliorée au bout d’un cycle de 4 ans, temps d’entrée en lactation des femelles métisses issues du croisement des zébus maures et du taureau métisse.

La mini-ferme permet ainsi de réunir les trois facteurs clés de succès du développement d’une filière laitière autour de la LDB : la temporalité, en laissant le temps aux éleveurs et au territoire de s’approprier et de valoriser les changements ; la trajectoire, en mettant à disposition des moyens matériels (animaux, fourrages,…) et immatériels (formation, accompagnement) pour que chaque éleveur s’inscrive dans une trajectoire de progression technique ; et la levée progressive des facteurs limitants dans le territoire (manque d’accès à l’eau, difficultés dans l’alimentation du bétail, etc.) pour permettre au plus grand nombre d’éleveurs d’améliorer et d’augmenter la production laitière de leur troupeau.

Vers un mode de développement territorial innovant

La mise en œuvre de ce plan de développement ne sera efficace et pertinente si et seulement si le projet est porté conjointement par la LDB (qui achète et valorise le lait) et par les éleveurs (qui produisent le lait). Cette approche de type filière ou interprofession doit se matérialiser sur le territoire. Nous proposons donc la création d’une entité détenue à la fois par la LDB, les éleveurs ainsi qu’éventuellement d’autres parties prenantes du territoire. Cette entreprise aura sa propre gouvernance et aura pour mission de satisfaire les besoins des éleveurs (production de fourrages, négoce d’aliments du bétail, conseils techniques, formation) et les besoins de la LDB (vente de lait) avec une obligation de résultat. Elle sera le bras armé des éleveurs et de la LDB au service d’un développement territorial équilibré basé sur la production et la valorisation du lait et pouvant demain élargir son champ d’action pour accompagner la transition vers une ruralité durable au Sénégal.

La Fondation réalise deux nouveaux investissements en RDC

© Philippe Lissac

En 2018, la Fondation a poursuivi ses investissements en Afrique subsaharienne avec notamment deux nouveaux investissements en République Démocratique du Congo.

Elle a ainsi financé avec un prêt équivalent à 698 000 euros Baobab RDC, une institution de microfinance créée en 2012 par OXUS et rachetée par le groupe Baobab (anciennement Microcred) en 2017. Baobab RDC a pour mission de servir les personnes exclues du système financier classique et d’améliorer leurs conditions de vie en leur proposant une gamme de produits variée, simple et accessible. L’institution offre des prêts aussi bien de groupe qu’individuels. A ce jour l’institution compte 7 847 clients dont 50,7% de femmes.

La Fondation a également financé pour la première fois VisionFund DRC a qui elle a accordé un prêt équivalent à 900 000 euros. VisionFund DRC propose une large sélection de prêts, de programmes d’épargne, de microassurance et autres services. Dans les zones rurales du pays, où l’accès au crédit est difficile, ces produits financiers améliorent considérablement la vie de nombreuses personnes. A ce jour l’institution compte plus de 16 800 clients dont 67 % de femmes. 63,3 % des clients de VisionFund DRC sont en zone rurale.

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Créée en 2008, sous l’impulsion conjointe des dirigeants de Crédit Agricole S.A. et du Professeur Yunus, Prix Nobel de la Paix 2006 et fondateur de la Grameen Bank, la Fondation Grameen Crédit Agricole SA est un opérateur multi-métiers qui contribue à la lutte contre la pauvreté par l’inclusion financière et l’entrepreneuriat à impact social. Investisseur, prêteur, coordinateur d’assistance technique et conseiller de Fonds, la Fondation soutient des institutions de microfinance et entreprises sociales dans près de 40 pays.

La Fondation poursuit ses investissements en Europe de l’Est et en Asie Centrale

© Didier Gentilhomme

En 2018, la Fondation a poursuivi ses investissements dans les régions d’Europe de l’Est et d’Asie Centrale avec l’octroi d’un total de sept prêts auprès de six partenaires pour un montant cumulé de 7,6 millions d’euros, soit 19% des nouveaux investissements réalisés au cours de l’année écoulée.

La Fondation a ainsi investi pour la première fois en Bosnie Herzégovine avec l’octroi d’un prêt d’un montant de 2 millions d’euros à l’institution de microfinance Mi-Bospo qui offre un accès au crédit et à des services non financiers aux particuliers, et en particulier aux femmes entrepreneurs. L’institution fournit également un financement responsable en appliquant les principes de protection des consommateurs, lesquels jouent un rôle important dans le développement de l’entrepreneuriat féminin. A ce jour, Mi-Bospo compte plus de 22 500 clients dont 64% de femmes. La Fondation a également accordé un premier prêt d’un montant de 1 million d’euros à Mikra, une institution de microfinance fondée par CRS (Catholic Relief Services) et qui propose aux populations actives les plus pauvres (et principalement aux femmes, soit 70,2% de ses 13 400 clients) un accès à des services financiers et d’accompagnement abordables et de qualité.

Au Kazakhstan, la Fondation a accordé un second prêt en monnaie locale équivalent à 608 000 euros à l’institution de microfinance Bereke, qu’elle finance depuis 2017. Bereke, qui compte 5 200 clients dont 76% de femmes, a pour mission de contribuer à l’amélioration du niveau de vie des citoyens grâce à un soutien économique fourni par le biais de prêts accordés aux petites et microentreprises ainsi qu’au moyen de prêts agricoles, à la consommation ou pour l’habitat.

La Fondation a également accordé un nouveau prêt, le troisième depuis 2016, à l’institution de microfinance OXUS Kirghizstan, d’un montant de 687 000 euros sur une période de trois ans. L’institution offre des financements individuels et des prêts de groupe, les près de 7 000 clients d’OXUS travaillant majoritairement dans les secteurs de l’agriculture et l’élevage.

Au Kosovo, la Fondation a également financé un nouveau partenaire, AFK (Agency for Microfinance in Kosovo), avec un prêt de 1,4 million d’euros sur une période de trois ans. AFK est une institution de microfinance qui vise à améliorer les conditions de vie dans le pays en offrant aux micro et petites entreprises un accès à des services financiers durables. L’institution compte 17 500 clients dont 78% se trouvent en zone rurale.

Finalement, au Tadjikistan, la Fondation a accordé deux prêts d’un montant total de 1,9 million d’euros à l’institution de microfinance Humo, partenaire depuis 2017. La Fondation a ainsi accordé au total trois prêts à cette institution dont l’activité principale est d’offrir des services financiers de qualité et abordables aux populations rurales, ainsi que de promouvoir le développement des petites et moyennes entreprises dans les régions pauvres du pays. A ce jour, Humo compte près de 50 000 clients à 81,5% en zone rurale et 44,4% de femmes.

En 2018, la Fondation consolide sa présence en Afrique de l’Ouest avec 8 nouveaux prêts

© Didier Gentilhomme

Au cours de l’année écoulée, la Fondation Grameen Crédit Agricole a renforcé sa présence en Afrique de l’Ouest avec 8 nouveaux financements dont 3 auprès de nouveaux partenaires.

Ainsi au Mali, la Fondation a financé Kafo Jiginew, un réseau mutualiste de caisses d’épargne et de crédit qui propose des services financiers de proximité (épargne, crédit, micro assurance transfert de fonds, autres prestations) au plus grand nombre de personnes au Mali pour l’amélioration de leurs conditions de vie. A ce jour l’institution compte 48 000 clients actifs dont 92% de clients en zone rurale. La Fondation lui a accordé un prêt en monnaie locale équivalent à 3 millions d’euros sur une période de cinq ans.

Au Bénin, la Fondation a accordé un prêt en monnaie locale équivalent à 1,4 million d’euros à un nouveau partenaire, PEBCo Bethesda, dont la mission est d’améliorer les conditions de vie des populations en proposant des services financiers et non financiers de qualité. L’institution offre des prêts de groupe et individuels et compte environ 95 000 emprunteurs actifs dont 64% de femmes et 33% en zone rurale.

Au Togo, la Fondation a également financé un nouveau partenaire, Assilassimé, avec un prêt en FCFA équivalent à 500 000 euros. Assilassimé est un programme créé en 2012 par Entrepreneurs du Monde pour les personnes marginalisées. L’institution leur apporte des services financiers (microcrédit) et non financiers (formation, appui individualisé, référencement social). Elle compte aujourd’hui près de 30 000 clients dont environ 95% de femmes.

Au Burkina Faso, la Fondation a par ailleurs réalisé trois nouveaux investissements en 2018 auprès de partenaires existants, portant le montant total de ses engagements dans ce pays à plus de 4 millions d’euros, soit 13,8% de ses engagements en Afrique subsaharienne à fin décembre 2018. Ainsi, ACFIME a reçu un prêt en FCFA équivalent à 305 000 euros sur une période de trois ans. C’est une institution de microfinance qui contribue à combler le fossé non couvert par les grandes IMF qui interviennent sur l’ensemble du pays, les prêts accordés par ACFIME présentant un très fort potentiel d’impact social. Elle compte à ce jour 18 600 clients dont 90% de femmes. Pour sa part, PAMF-BF a reçu un prêt en monnaie locale équivalent à 1 million d’euros sur une période de trois ans. L’institution qui compte environ 28 400 clients a pour principale activité la collecte de l’épargne et l’octroi de crédits sur le territoire Burkinabè, afin de concourir à une meilleure satisfaction des besoins financiers des populations à revenu modeste dans un cadre renforcé de protection de leurs membres ou usagers. Enfin, ACEP Burkina a reçu un prêt en monnaie locale équivalent à 1,5 million d’euros sur une période de trois ans. Acep est une institution de microfinance spécialisée dans le financement des microentreprises et des toutes petites entreprises existantes dans les centres urbains et leurs proches banlieues. Les crédits octroyés sont destinés essentiellement au financement des besoins en fonds de roulement et d’investissement. A ce jour l’institution compte 11 000 emprunteurs actifs.

Pour finir, au Sénégal, la Fondation a accordé un prêt en monnaie locale équivalent à 762 000 euros à CAURIE Microfinance, une institution de microfinance socialement responsable et financièrement viable qui a pour mission de contribuer durablement à la promotion économique et sociale des microentrepreneurs pauvres, principalement les femmes. CAURIE compte à ce jour 71 000 clients dont 98% de femmes. La Fondation a également accordé un financement de 100 000 euros à SFA (Sénégalaise des Filières Alimentaires) sous forme de compte courant d’actionnaires. SFA est une entreprise sociale qui développe une chaîne de valeur inclusive à partir de la production et de la commercialisation de riz et dont la Fondation est actionnaire depuis 2013.

La Fondation investit pour la première fois au Ghana

En 2018, la Fondation Grameen Crédit Agricole a consolidé sa présence en Afrique subsaharienne en investissant notamment pour la première fois au Ghana où elle a financé trois partenaires qui représentent 8,1 % des nouveaux financements mis en place en 2018.

ID Ghana a ainsi reçu un prêt en monnaie locale équivalent à 300 000 euros. C’est une Institution de Microfinance Sociale qui grâce à ses services de microcrédit, d’épargne et de formation, et à sa vision sociale très innovante, aide des milliers de familles à sortir durablement de la précarité. Elle a notamment développé une méthodologie de groupe sans caution solidaire et offre une subvention aux familles bénéficiaires pour souscrire au système national d’assurance santé. A ce jour l’institution compte plus de 10 000 emprunteurs dont 92% de femmes.

Advans Ghana pour sa part a bénéficié d’un prêt en monnaie locale équivalent à 2 millions d’euros. C’est une institution financière qui offre aux PME ghanéennes, aux microentrepreneurs et aux particuliers la possibilité de développer leur activité et d’améliorer leur niveau de vie grâce à des services financiers accessibles. A ce jour, l’institution compte près de 14 000 clients dont 62% de femmes.

Sinapi Aba Savings and Loans est une institution financière non bancaire qui propose divers produits de prêt et d’épargne. Sa mission est d’être une pépinière qui offre des opportunités de développement entrepreneurial et de génération de revenus aux personnes économiquement défavorisées qui peuvent ainsi améliorer leurs conditions de vie. A ce jour, l’institution qui a reçu un prêt en monnaie locale équivalent à 930 000 euros, compte plus de 145 000 emprunteurs actifs dont environ 80% de femmes et 90% en zone rurale.

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La Fondation investit dans ID Ghana suite à la SAM

Par MicroCapital

© Didier Gentilhomme

La majorité des 76 partenaires de la Fondation se trouvent en Afrique subsaharienne et la «SAM est le meilleur endroit pour rencontrer des partenaires existants et potentiels.» […] Il offre également une incroyable opportunité de réunir les partenaires de la Fondation.

Philippe Guichandut, Directeur développement de la finance inclusive à la Fondation Grameen Crédit Agricole, a été présent lors des trois SAM. La majorité des 76 partenaires de la fondation se trouve en Afrique subsaharienne et Philippe Guichandut a constaté que la « SAM est le meilleur endroit pour rencontrer nos partenaires actuels et potentiels ». Il ajoute: « Autour de la SAM, nous saisissons toujours l’occasion de réunir nos partenaires, ce qui est le meilleur moyen d’échanger des expériences entre nos partenaires et de leur donner l’occasion d’assister à des sessions de formation organisées par nous-mêmes ou par la SAM ».

Diriger et assister à des ateliers à la SAM a été essentiel pour l’équipe de Philippe Guichandut afin de « partager notre propre expérience et promouvoir des sujets qui nous intéressent, en particulier dans les domaines de l’agro-microassurance et du financement agricole.» Par exemple, lors de la SAM qui s’est tenue en Éthiopie en 2017, la Fondation a organisé une visite de terrain pour faire découvrir à 11 IMF l’initiative R4 Rural Resilience, un projet de microassurance agroalimentaire du Programme alimentaire mondial et d’Oxfam America. Les participants ont visité Africa Insurance, Nyala Insurance, la microbanque DECIS et deux ONG locales, ORDA et REST.

Philippe Guichandut a ajouté que « le salon des investisseurs de la SAM est également un excellent moyen de rencontrer de nouveaux partenaires potentiels et de mieux comprendre les différents types d’IMF susceptibles de travailler avec nous ». Par exemple, son équipe a rencontré des représentants d’ID Ghana pour: la première fois à la foire de la SAM. Cette relation a prospéré et la Fondation Grameen Credit Agricole finance aujourd’hui ID Ghana dans le cadre de la Facilité Africaine, un partenariat mise en place entre la Fondation et l’Agence française de développement.

ADA, une ONG basée à Luxembourg, co-organise la SAM tous les deux ans avec l’aide du Ministère Luxembourgeois de la coopération au développement et de l’action humanitaire. Les membres du comité directeur de la SAM sont: ADA, le ministère des Affaires étrangères et européennes du Luxembourg, le réseau des institutions africaines de microfinance, l’Association africaine de crédit agricole et rural et la Fédération des APSFD de l’Union économique et monétaire ouest-africaine. Pour plus d’informations sur la SAM, cliquez ici.

La SAM 2019 fait partie d’une série de rencontres qui montre la valeur de la SAM (Semaine Africaine de la Microfinance), une conférence majeure dédiée à l’inclusion financière en Afrique. Les trois premiers SAM ont eu lieu à Arusha, en Tanzanie, en 2013; Dakar, Sénégal, en 2015; et Addis-Abeba, en Éthiopie, en 2017. Le prochain SAM aura lieu fin octobre 2019 à Ouagadougou, au Burkina Faso!

La SAM a pour objectif d’offrir une plate-forme unifiée pour traiter les problèmes de la microfinance en Afrique en réunissant des investisseurs, des IMF, des chercheurs, des banques, des réseaux, des innovateurs, des gouvernements et autres parties prenantes. Le SAM 2017 a accueilli 700 participants de 58 pays (principalement africains), y compris des représentants de 200 IMF. 25 exposants au salon de l’innovation; et 26 investisseurs, qui ont établi 170 contacts avec des IMF lors du salon des investisseurs. La Semaine comprenait également des sessions présentées par 60 orateurs et une offre de 20 formations.

La Fondation : 10 ans d’action pour l’inclusion financière et l’entrepreneuriat

© Philippe Lissac

2018 a marqué le 10e anniversaire de la Fondation Grameen Crédit Agricole. Créée par le Crédit Agricole et le Professeur Yunus, Prix Nobel de la Paix, la Fondation vise à contribuer à la lutte contre la pauvreté par la promotion de l’entrepreneuriat à impact social et l’inclusion financière. Depuis sa création, plus de 200 millions d’euros de financements ont été accordés à plus de 100 partenaires (des institutions de microfinance qui accordent ensuite des microcrédits aux populations exclues du système bancaire traditionnel et des entreprises sociales qui interviennent en faveur des personnes à faibles revenus) œuvrant dans 38 pays.

Au 31 décembre 2018, la Fondation enregistre 81 millions d’euros d’engagements, dont 75,7 millions de financements à des institutions de microfinance et 4,5 millions d’investissements à des entreprises à impact social. Les pays d’Afrique subsaharienne représentent 37% de ces engagements. Au cœur de ses objectifs, la Fondation favorise l’entrepreneuriat au féminin et les économies rurales via les institutions soutenues : 75% des bénéficiaires de microcrédits sont des femmes et 79% vivent en zones rurales.

Des partenariats forts avec le groupe Crédit Agricole

En 2018, plusieurs projets ont été lancé en partenariat avec les entités et Caisses régionales du groupe Crédit Agricole. En partenariat avec CA Indosuez Wealth (Asset Management) et CACEIS Bank, Luxembourg Branch, la Fondation a lancé en 2018 le fonds de Finance Inclusive en milieu Rural (FIR), un véhicule d’investissement à impact social permettant aux entités du groupe Crédit Agricole d’investir en faveur de la microfinance. Le FIR, pour lequel la Fondation a un mandat de conseillère exclusif, accorde des financements à des institutions de microfinance en milieu rural. Avec les deux premières levées de fonds en septembre et décembre 2018, les participations de 15 Caisses Régionales de Crédit Agricole, Amundi et Crédit Agricole Assurances ont été confirmés pour un montant additionnel de près de 8 millions d’euros.

En collaboration avec les entités du groupe Crédit Agricole, la Fondation a mis en place un programme de volontariat de compétences appelé « Banquiers solidaires » permettant de proposer des missions d’assistance technique à des collaborateurs du Groupe pour le compte des partenaires de la Fondation. Trois missions ont été réalisées au Burkina Faso, au Sénégal et au Cambodge en 2018. Trois nouvelles missions sont en préparation pour être lancées au cours du premier semestre 2019 au Maroc, au Kazakhstan et en Haïti.

2018 fut également l’année de préparation du plan stratégique de la Fondation 2019-2023. Renforcer l’offre aux institutions de microfinance, favoriser le développement des économies rurales et développer des partenariats avec le groupe Crédit Agricole seront au cœur des actions de la Fondation des prochaines années.