Podcasts Banquiers Solidaires : Episode N.1

Interview de Carolina VIGUET, Directrice Communication & Partenariats, FGCA
Réalisée par : Mireille de Kerleau, Communications Manager, CACEIS

1. Quelques mots sur la Fondation Grameen Crédit Agricole ?

La Fondation a été créée en 2008 par le Crédit Agricole et Muhammad Yunus Prix Nobel de la Paix qui a fondé au Bangladesh la toute première banque de microfinance au monde. Notre mission est de lutter contre la pauvreté via l’inclusion financière et l’entrepreneuriat à impact.

Concrètement, nous allons financer et accompagner avec des missions d’assistance technique des institutions de microfinance et des entreprises sociales qui servent en priorité des femmes et des populations rurales en Afrique, en Asie et en Europe.

2. Qu’est que le programme Banquiers Solidaires ?

Banquiers Solidaires fait justement partie de cette offre d’assistance technique. C’est un dispositif de volontariat de compétences lancé par la Fondation Grameen Crédit Agricole et Crédit Agricole S.A. en 2018 qui est ouvert à tous les collaborateurs du groupe Crédit Agricole, entités et Caisses régionales, en faveur des organisations financées par la Fondation.

Ce sont des missions pro bono de 2 semaines sur le terrain ou de missions plus longues mais à distance qui sont réalisées par 1 ou 2 collaborateurs du Crédit Agricole pour accompagner une organisation financée par la Fondation sur un besoin spécifique. Il peut s’agir donc de construire un business plan d’un nouveau projet, d’établir le plan marketing des 3 prochaines années de l’organisation ou de renforcer le plan financier de l’entreprise bénéficiaire.

3. Qui peut être Banquier Solidaire ?

Tous les collaborateurs des entités Crédit Agricole et Caisses régionales en France et à l’international. Mais il y a quand même une condition sine qua non : avoir une expertise solide dans le sujet de la mission. Nous avons vraiment tous types de profils ; des Directeurs et profils Senior mais aussi des collaborateurs avec 2-3 ans d’expérience mais experts quand même dans le sujet de la mission.

4. Comment fonctionne le dispositif ?

Je dirais qu’il y a 4 étapes :

ETAPE 1. DETERMINER LA MISSION ET SELECTIONNER LE BANQUIER SOLIDAIRE

  • Nous déterminons la mission suite à une demande spécifique de l’entreprise que nous finançons
  • Nous lançons un appel à candidatures pour la mission sur notre site internet et aussi sur la plateforme de mécénat du Crédit Agricole SA, CA Solidaires
  • Nous lançons ensuite tout un processus de recrutement classique via des entretiens conduits par l’équipe de la Fondation pour sélectionner un ou deux collaborateurs du Crédit Agricole (cela dépend de la complexité de la mission) pour la mission

ETAPE 2. CONTRACTUALISATION ET PREPARATION DE LA MISSION

  • Une convention est à signer par l’employeur du Banquiers Solidaire, l’organisation bénéficiaire et le Banquier Solidaire
  • Pour les mission terrain, il y a aussi une préparation à faire avant de partir en mission : il a des entretiens, des documents à lire, pour que la mission terrain de 2 semaines soit vraiment la plus efficace possible

ETAPE 3. MISSION TERRAIN OU A DISTANCE

  • Il y a beaucoup d’échanges, de points d’étape, d’ateliers, de formations et beaucoup de rencontres aussi avec les équipes de l’entreprise ou institution de microfinance bénéficiaire ainsi que les clients finaux.

ETAPE 4. FINALISER LES LIVRABLES

  • Par exemple, le Banquier Solidaire va finaliser le plan RH qui a été demandé ou le business plan du nouveau produit à lancer dans les 3 ou 4 semaines après la mission.

5. Le collaborateur doit prendre des congés pour faire une mission Banquiers Solidaires ?

Pas forcément. Il y a 3 options possibles : soit la mission est réalisée en bénévolat (pendant les congés du collaborateur), soit elle se fait en mécénat de compétences (dans le cadre du contrat de travail), soit c’est mixte, donc une partie de la mission est faite pendant les congés et une autre dans le cadre du contrat de travail. Cela est décidé par l’employeur du Banquier Solidaire, il n’y a pas d’obligation côté employeur, mais la réalité est que toutes les entités du Crédit Agricole et Caisses régionales participantes ont toujours donné des jours en mécénat.

6. Quel bilan faites-vous, au sein de la Fondation, du programme Banquiers Solidaires ?

Cela fait déjà trois ans. Le programme a été lancé en 2018. Trois ans après son lancement, le succès du programme confirme l’engagement des collaborateurs et la volonté du Groupe de soutenir des projets à impact social. Le programme compte aujourd’hui une trentaine de missions lancées dans une quinzaine de pays en faveur d’une vingtaine d’organisations soutenues par la Fondation. Ce sont plus de 300 jours de missions prévus ou réalisés en volontariat de compétences par une trentaine de Banquiers Solidaires.

D’ailleurs, quelques missions sont toujours à pourvoir, lancées en 2021, et une dizaine de missions seront lancées cette année. Donc à tous les potentiels Banquiers Solidaires qui nous écoutent, allez sur notre site internet ou contactez-moi, parce que de belles missions à impact vous attendent.

Ecoutez le podcast ici

“Mettre la finance au service des réfugiés” par l’OIT

Chaque mois, l’Organisation Internationale du Travail (OIT) publie « Social Finance Brief », une publication qui retrace le parcours de prestataires de services financiers partout dans le monde. Dans l’édition de janvier 2022, l’OIT a documenté le parcours l’Uganda Agency for Development Limited (UGAFODE), organisation soutenue par la Fondation Gramen Crédit Agricole.

UGAFODE est une des institutions de microfinance bénéficiaires d’un programme lancé par la Fondation, le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) et l’Agence suédoise de coopération internationale au développement (Sida) pour favoriser l’inclusion financière et non-financière des réfugiés et des communautés d’accueil en Ouganda.

Grâce au programme, UGAFODE a ouvert une mini-agence dans le camp de réfugiés de Nakivale en Ouganda. Elle a reçu un appui financier pour l’ouverture de l’agence à Nakivale et un soutien technique, coordonné par la Fondation Grameen Crédit Agricole, pour développer une offre de produits et services adaptée aux besoins des réfugiés.

La publication « Social Finance Brief » de l’OIT décrit l’évolution du processus décisionnel et opérationnel d’UGAFODE pour devenir un acteur d’inclusion au service des réfugiés et des communautés d’accueil. UGAFODE est un exemple de bonnes pratiques pour le secteur de la microfinance et une belle histoire de l’impact de l’action de la Fondation et ses partenaires sur le terrain.

Téléchargez la Note ici.

Partenariat de 10M€ en faveur de l’entrepreneuriat africain entre la BEI et la Fondation

FGCA/Didier Gentilhomme

16 février 2022

De petits entrepreneurs du continent Africain vont bénéficier d’un partenariat de 10 millions d’euros entre la Banque européenne d’investissement et la Fondation Grameen Crédit Agricole

  • Coopération continue visant à renforcer l’accès à la microfinance des entrepreneurs ruraux défavorisés qui ont été touchés par la pandémie de COVID-19
  • Programme visant à soutenir les institutions de microfinance dans différents pays d’Afrique, en mettant l’accent sur l’égalité des sexes
  • Le secteur privé africain bénéficiera d’un financement en devise locale et du soutien aux petites institutions de microfinance

L’accès au financement des entrepreneurs et des entreprises touchés par la COVID-19 dans les régions rurales des pays subsahariens sera renforcé par une nouvelle initiative de financement ciblée de 10 millions d’euros lancée par la Banque européenne d’investissement (BEI) et la Fondation Grameen Crédit Agricole en amont du premier sommet UE-Afrique tenu depuis la pandémie.

Cette toute dernière coopération entre la Banque européenne d’investissement, la plus grande banque publique internationale au monde, et la Fondation Grameen Crédit Agricole, l’un des principaux bailleurs de fonds en microfinance dans toute l’Afrique, s’attachera à veiller à ce que les petites entreprises puissent accéder au financement, créer des emplois et lutter contre la pauvreté.

« Il est essentiel de s’assurer que les entrepreneurs et les communautés d’Afrique puissent accéder au financement afin de générer de nouvelles opportunités, d’accélérer l’inclusion sociale et de renforcer la résilience économique face aux défis engendrés par la pandémie de COVID-19. La BEI s’est engagée à soutenir la microfinance dans toute l’Afrique et nous sommes heureux de renforcer la coopération de longue date avec la Fondation Grameen Crédit Agricole. L’engagement de 10 millions d’euros lancé aujourd’hui profitera directement à de petites entreprises sur le continent », a déclaré Ambroise Fayolle, Vice-président de la Banque européenne d’investissement.

« Il est fondamental de procurer des financements ciblés dans les régions fragiles pour lutter contre la pauvreté, prévenir l’exclusion sociale et générer de nouvelles opportunités qui stimulent la croissance économique. Cette nouvelle coopération entre la BEI et notre Fondation renforcera l’accès des entrepreneurs au financement dans les secteurs touchés par la COVID et dans les communautés isolées et rurales », a déclaré Éric Campos, Directeur général de la Fondation Grameen Crédit Agricole.

Le nouveau partenariat panafricain en faveur de la microfinance a été officiellement convenu à Bruxelles en début de journée en amont du sommet UE-Afrique lors du Forum des affaires UE-Afrique.

Améliorer l’accès du secteur privé au financement dans les communautés défavorisées

La nouvelle coopération entre la BEI et la Fondation Grameen Crédit Agricole contribuera à renforcer l’activité de microfinance dans toute l’Afrique en fournissant des financements à long terme et en devise locale aux institutions de microfinance locales.

L’investissement devrait financer plus de 147 000 prêts destinés à des travailleurs indépendants et micro-entreprises, tout en maintenant jusqu’à 36 000 emplois. Compte tenu de l’importance de l’autonomisation des femmes et des filles dans toute l’Afrique, le programme permettra de financer environ 98 000 prêts destinés à des femmes entrepreneures.

Relever les défis qui freinent la microfinance en Afrique

Cette nouvelle initiative soutiendra des institutions de microfinance plus petites que celles que la BEI peut directement financer. Ces partenaires de microfinance sont souvent incapables de bénéficier du financement des banques commerciales locales et ne peuvent se développer.

Cette initiative contribuera à l’inclusion financière et sociale et devrait soutenir les entrepreneurs des régions reculées, les micro-entreprises gérées par des femmes et les jeunes qui ont un accès limité ou inexistant aux services financiers. Ces segments vulnérables et mal desservis sont également les plus touchés par la pandémie de COVID-19.

Soutenir les régions fragiles en Afrique

La Fondation Grameen Crédit Agricole pourra allouer le prêt aux nombreuses institutions de microfinance d’Afrique subsaharienne. Le réseau d’institutions de microfinance partenaires couvre seize pays de la région, dont des pays fragiles comme le Bénin, le Togo, le Niger et le Malawi.

S’appuyer sur une coopération de longue date entre les partenaires de la microfinance

La Banque européenne d’investissement et la Fondation Grameen Crédit Agricole coopèrent depuis 2018 pour renforcer la microfinance en Afrique et s’efforcent d’améliorer les bonnes pratiques en matière de microfinance et d’aider les entrepreneurs à améliorer leurs compétences professionnelles grâce à des projets d’assistance technique.

La Banque européenne d’investissement est la plus grande banque publique internationale et a consacré plus de 8 milliards d’euros à de nouveaux investissements en Afrique depuis le début de la pandémie.


La Banque européenne d’investissement (BEI) est l’institution de prêt à long terme de l’Union européenne détenue par ses États membres. Elle met à disposition des financements à long terme destinés à des investissements sains afin de contribuer à la réalisation des objectifs politiques de l’UE.
Créée en 2008 à l’initiative conjointe du Crédit Agricole et du Prix Nobel de la Paix le professeur Muhammad Yunus, la Fondation Grameen Crédit Agricole finance et soutient avec de l’assistance technique des institutions de microfinance et des entreprises sociales dans près de 40 pays.

Plastic Odyssey Lab : rencontre avec les entrepreneurs du recyclage plastique

Plastic Odyssey collecte et développe des technologies et solutions de recyclage du plastique pour les diffuser en open-source au plus grand nombre. Elles sont embarquées sur un navire-laboratoire qui partira en 2022 pour un tour du monde le long des côtés les plus polluées de la planète. À chaque escale de son expédition autour du monde, l’atelier de recyclage flottant de Plastic Odyssey accueillera des entrepreneurs du monde entier pour les aider à tester, prototyper et développer leurs solutions de recyclage du plastique.

Plastic Odyssey et son partenaire Crédit Agricole organisent “PO Lab :  rencontre avec les entrepreneurs du recyclage plastique” au Village By CA à Paris le 16 février de 15h30 à 18h.

Au programme :

1 – Pitch des projets lauréats du PO Lab

Retour sur la 1e édition du PO Lab, avec les pitchs des 5 lauréats :

  • Conchyl’Innov, Charlotte Rhone
  • Plasti-Cycle, Daovone Sribouavong
  • Skateboard en plastique recyclé, Jason Knight
  • Purple Alternative Surface, Pierre Quinonero & Sebastien Molas
  • Mon empreinte plastique, Alban Desbarax & David Le Gall

`2 – Table-Ronde : Pollution plastique & solutions de recyclage en Afrique et en Asie : contexte, enjeux et perspectives

Avec des intervenants inspirants :

  • Matthieu Witvoet : Eco-aventurier de 27 ans, membre de Circul’R, qui a effectué en 2017 un tour du monde à vélo pour aller à la rencontre des bonnes pratiques en matière de recyclage du plastique.
  • Pascale Martel Naquin : Ancienne Directrice de l’association CEFREPADE, qui accompagne des actions de renforcement de compétences et de valorisation des déchets depuis plus de 20 ans, surtout en Haïti et en Afrique subsaharienne.
  • Said Benhamida : Directeur et co-fondateur de Mika, startup qui collecte et valorise de déchets plastiques le long du littoral marocain.
  • Jean-Baptiste Grassin : Directeur de Nomad Plastic et Chargé de la recherche et de la stratégie de Plastic Odyssey.

Cette rencontre pourra être suivi sur Webex.

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Le Village by CA est un réseau d’accélérateurs de start-up porté par le Crédit Agricole. Il s’appuie sur des écosystèmes d’innovation pour accompagner la transformation des entreprises en région. En savoir plus : //www.levillagebyca.com/

Covid-19 : Evolution de la crise dans certains de nos pays d’intervention

Depuis le début de la pandémie, la Fondation Grameen Crédit Agricole suit l’évolution de la crise sanitaire dans ses pays d’intervention afin de mieux comprendre ses effets sur les institutions de microfinance soutenues et leurs clients. Après Covid-19 : l’impact de la crise sur la microfinance, cette nouvelle publication compile les données et les analyses de certains pays où la Fondation intervient.

La Fondation a fait le choix d’analyser des outils de mesure accessibles, quantitatifs et qualitatifs. Les indicateurs quantitatifs se centrent notamment sur le nombre de cas Covid et le nombre de décès, qui sont analysés en moyenne sur 7 jours et en proportion sur 1 million d’habitants afin d’avoir de données comparatives. Le pourcentage d’habitants entièrement vaccinés est aussi pris en compte pour évaluer l’efficacité de la campagne vaccinale dans le pays. Les outils de mesure qualitatifs reposent sur les actions du gouvernement en réponse à la crise, l’impact de la pandémie sur l’économie et la cartographie sanitaire (pays rouge, orange ou vert) développé par la France.

Les sources proviennent exclusivement d’entités compétentes telles que le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies, le Fonds monétaire international, le Ministère Français des Affaires étrangères, le Ministère de la Santé publique, l’Organisation de la coopération et du développement économiques, la Banque Mondiale et l’Organisation Mondiale de la Santé.

Avec cette publication, destinée aux décideurs publics, financeurs, opérateurs et institutions de microfinance, nous espérons contribuer à la compréhension des effets de la Covid-19 sur le secteur de la microfinance pour mieux se préparer, innover et répondre à la crise.

Télécharger la publication ici (en anglais).

Le digital au cœur des orientations stratégiques des institutions de microfinance

ADA, Inpulse et la Fondation Grameen Crédit Agricole se sont associés en 2020 pour suivre et analyser les effets de la crise Covid-19 sur leurs institutions de microfinance (IMF) partenaires dans le monde. Ce suivi a été réalisé périodiquement en 2020 et 2021 afin d’avoir une meilleure vision de l’évolution de la crise à l’international. Les conclusions exposées dans cet article font suite à la dernière étude menée en novembre 2021. Avec cette analyse régulière, nous espérons contribuer, à notre niveau, à la construction de stratégies et de solutions adaptées aux besoins de nos partenaires, ainsi qu’à la diffusion et à l’échange d’informations entre les différents acteurs du secteur.

Les résultats présentés proviennent de la 8e enquête de la série commune (1) à ADA, Inpulse et la Fondation Grameen Crédit Agricole. Les 70 institutions qui ont répondu sont situées dans 39 pays d’Europe de l’Est et d’Asie centrale (EAC-24%), d’Afrique subsaharienne (ASS-38%), d’Amérique latine et Caraïbes ( ALC-20%), d’Asie du Sud et du Sud-Est (ASSE-9%) et du Moyen-Orient et Afrique du Nord (MOAN-9%) (2) .

1. Malgré la reprise des opérations, la croissance est limitée par une faible demande

Au cours du 2e semestre 2021, le contexte Covid-19 s’est largement amélioré pour nos institutions de microfinance partenaires. En effet, en novembre 2021, 64% d’entre elles indiquent que les mesures d’endiguement de l’épidémie dans leurs pays s’étaient allégées par rapport à celles connues dans l’été et 70% des répondants (49 IMF) ne rencontrent plus de contraintes liées à la Covid-19 dans leurs activités.

Les IMF d’Europe de l’Est (Bulgarie, Lituanie, Moldavie et Roumanie) ressortent comme une exception à cette dynamique puisqu’une partie d’entre elles (7 IMF sur 13 dans cette sous-région) témoignent d’un contexte durci lors de cette période, en lien avec le regain épidémique dans la région au dernier trimestre. Cela se matérialise notamment par des difficultés à rencontrer les clients sur le terrain ou en agence et donc à mener les activités de manière générale (collecte et déboursement de prêts).

C’est dans ce contexte changeant que les IMF opèrent depuis près de deux ans désormais. Bien que la tendance soit à l’amélioration des conditions, les performances opérationnelles restent inférieures aux prévisions au fur et à mesure des enquêtes : 53% des sondés (37 IMF) indiquent ne pas avoir atteint leurs objectifs de déboursements depuis le début de l’année. Ce phénomène se retrouve globalement dans chaque région, à l’exception de la zone ALC (dont la plupart des partenaires sont situés en Amérique Centrale).

Les faibles niveaux de décaissements sont liés avant tout aux difficultés que connaissent les clients des IMF. Parmi les IMF qui n’ont pas les niveaux de croissance attendus cette année, les deux raisons les plus avancées (respectivement 54% et 49%) sont le profil de risque détérioré de la clientèle et la réticence des clients à prendre de nouveaux prêts. Cette justification se confirme d’ailleurs par le fait que 53% des répondants ont encore un portefeuille à risque plus élevé qu’avant la crise. Cette augmentation du risque persistante et la situation d’une partie des clients des IMF dont les besoins sont faibles, voire inexistants, limite donc les possibilités de développement des IMF.

2. La digitalisation reste la grande priorité des institutions de microfinance

Malgré une reprise économique à la fois progressive et contrastée, la proactivité des IMF pour s’adapter aux enjeux ponctuels et futurs continue de se vérifier au fil des mois. Dès le début de la crise, nous avions remarqué que la crise avait nourri la réflexion autour de sujets stratégiques. En fin d’année 2021, 47% des IMF confirment que les pistes importantes de travail pour les années à venir ont émergé avec la crise. Surtout, les thématiques les plus mentionnées au début de la pandémie (développement de produits pour l’agriculture, adaptation de l’offre, digitalisation) sont toujours au cœur des orientations que devraient prendre les institutions partenaires.

La mise en place de solutions digitales (internes et externes) ressort comme l’axe de développement principal. La digitalisation est en effet incontournable pour pallier les difficultés de contact direct avec les emprunteurs, sujet mis en exergue dès le début de la pandémie. Nous notons d’ailleurs que l’attrait pour le digital se retrouve dans toutes les régions mais qu’il est plus ou moins prononcé en fonction de la taille des IMF : 69% (9 IMF) des institutions de Tiers 1 (3) pensent lancer des nouveaux produits et service digitaux alors que cela ne concerne que 47% (15 IMF) des Tiers 2 et 24% (5 IMF) des Tiers 3.

Les autres axes stratégiques mentionnés le sont dans une moindre mesure. Cependant, 30% des répondants prévoient de s’orienter davantage vers le secteur de l’agriculture. Les réponses à ce sujet ne font pas ressortir de corrélation marquée que ce soit en termes de taille des IMF ou de localisation ; seule la région ASSE montre un intérêt particulier (67%). Cette piste fait écho aux témoignages que nous avions récoltés il y a un an et demi : ce secteur était alors apparu comme l’un des moins touchés par la crise de la Covid-19. Cette intention de plus investir dans le secteur agricole est particulièrement positive tant ce secteur représente à la fois un enjeu économique, social et environnemental pour les années à venir.

Enfin, un autre point saillant parmi les réponses de nos partenaires est la formation et la sensibilisation des clients sur différentes thématiques : l’usage des solutions digitales (27%), l’éducation financière (27%), la santé (11%) ou la protection de l’environnement (11%). Si ces sujets sont moins plébiscités, ils sont en lien avec les axes de développement des IMF mentionnés ci-dessus et mettent en avant la nécessité d’accompagner les clients pour qu’ils s’adaptent à ces changements.

3. La capacité de mise en œuvre de ces stratégies varie en fonction de la taille des IMF

Nous notons que 76% des IMF ont déjà démarré la mise en place de mesures en lien avec ces axes stratégiques et 16% prévoit de lancer des actions dans ce sens dans les mois à venir. Ainsi, seul 7% de l’échantillon présente des perspectives moins évidentes sur ce point. Un certain décalage dans la mise en place de ces mesures émerge toutefois en fonction de la taille des institutions : les IMF de Tiers 1 ont pour la très vaste majorité (93%) déjà mis en place de telles mesures alors que cette proportion baisse à 77% pour les Tiers 2 et 64% pour les IMF de Tiers 3.

Ces différences par taille d’IMF (que nous constations déjà dans des travaux de 2020 sur les conséquences directes de la crise sur les IMF (4)) se retrouvent aussi sur le niveau du soutien attendu de la part des parties prenantes externes (investisseurs, donateurs, etc.). Alors que l’assistance technique (69% des réponses) et le financement dédié (66%) sont les deux composantes qui ressortent le plus pour avancer sur ces thématiques, elles sont bien plus sollicitées par les IMF de Tiers 2 et 3. De même, les IMF de la zone EAC sont les seuls à marquer une certaine indépendance à ce sujet, un tiers des répondants de la zone ne soulignant aucun besoin de soutien.

Les IMF de plus grande taille paraissent donc plus armées et autonomes après la crise pour relever leurs prochains défis, comme elles le furent au pic de la crise. En parallèle, même si c’est dans une moindre mesure, une partie de celles de plus petite taille confirme également des orientations fortes pour les années à venir. Malgré des moyens moins importants, elles n’en sont donc toutefois pas moins ambitieuses.

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(1) Les résultats des sept premières enquêtes sont accessibles ici : //www.gca-foundation.org/observatoire-covid-19/, //www.ada-microfinance.org/fr/crise-du-covid-19/ et //www.inpulse.coop/news-and-media/
(2) Nombre d’IMF répondantes par région : EAC : 17 IMF ; ASS 27 IMF ; ALC : 14 IMF ; ASSE 6 IMF ; MOAN : 6 IMF.
(3) Les IMF de Tiers 3 ont un encours de crédit inférieur à 5 millions USD, les Tiers 2 entre 5 et 50 millions USD et les Tiers 1 supérieur à 50 millions USD.
(4) //www.gca-foundation.org/la-crise-covid-19-des-impacts-varies-selon-la-taille-des-imf/

La Facilité Africaine : retour sur notre premier dispositif d’assistance technique en microfinance

En 2013, aux côtés de l’Agence Française de Développement (AFD), la Fondation a lancé son premier programme d’assistance technique : la Facilité Africaine. L’objectif de ce dispositif est d’accompagner des institutions de microfinance rurales de petite et moyenne taille, mais à fort impact social, en Afrique subsaharienne. Huit ans après son lancement, le bilan de la Facilité témoigne de l’importance d’apporter un soutien non seulement financier mais aussi technique aux institutions de microfinance partenaires.

Via la Facilité Africaine, la Fondation et l’AFD ont accompagné 26 institutions de microfinance qui ont elles-mêmes financé les activités génératrices de revenus de plus de 500 000 emprunteurs avec des prêts moyens d’environ 200 euros. Avec 328 missions d’assistance technique réalisées, le programme a couvert de nombreux domaines d’expertise, de l’élaboration de stratégies environnementales à la digitalisation du processus d’octroi de crédit, en passant par le renforcement de la gouvernance.

La Facilité a permis de renforcer le profil de risque et de consolider les organisations partenaires. Bien qu’il soit complexe d’isoler les effets de l’assistance technique sur l’évolution des performances, la Fondation a pu constater l’impact de la Facilité dans le cadre de l’étude « Notre dispositif d’assistance technique », réalisée avec le soutien de CERISE, organisation spécialisée dans la mesure de l’impact. Une augmentation globale du nombre d’emprunteurs actifs et de l’encours du crédit, une amélioration de l’autosuffisance opérationnelle ainsi que des gains en efficacité ont été visibles auprès des institutions bénéficiaires.

Pour clôturer le programme, la Fondation a organisé en octobre 2021 à Kigali, en marge de la Semaine Africaine de la Microfinance, le dernier et 6e Forum de la Facilité avec tous les bénéficiaires et partenaires. Ce fut l’occasion d’en faire le bilan et de valoriser les bonnes pratiques du dispositif.

Aujourd’hui l’assistance technique fait partie des métiers phares de la Fondation. Ce qui a commencé comme une seule et belle aventure avec la Facilité Africaine est aujourd’hui un ensemble de 6 dispositifs d’assistance technique, avec un montant de subvention sous gestion de 7,1 millions d’euros en 2021. Vecteur de changement et de résilience, l’assistance technique constitue un axe fort de développement de la Fondation et fera partie intégrale du Plan stratégique 2022-2025.

La microfinance doit jouer un rôle plus important pour aider les populations vulnérables face aux effets du changement climatique

“La nécessité d’agir face aux risques environnementaux est une conséquence logique de la mission que s’est fixée notre institution : venir en aide aux populations les plus vulnérables.”

Les acteurs du secteur de la microfinance historiquement organisés pour favoriser l‘accès au financement des populations fragiles doivent faire évoluer leurs outils et leurs modalités d’intervention dans un contexte d’urgence climatique et environnementale que l’on ne peut plus ignorer. Les populations rurales, vivant dans des zones économiquement fragiles, sont en effet très exposées à ces effets dans leur dépendance à l’agriculture et leurs difficultés d’accès aux services de base (accès à l’eau, à l’énergie, à des conditions sanitaires acceptables, etc.).

Pour mieux comprendre ces mécanismes, nous avons conduit une série d’entretiens qualitatifs auprès des institutions de microfinance partenaires de la Fondation Grameen Crédit Agricole qui sont venus compléter des questionnaires régulièrement adressés et analysés depuis plusieurs mois. Cette démarche nous a permis d’identifier les principaux risques environnementaux appréhendés par ces institutions et les moyens mis en œuvre pour les prévenir et les traiter. Nous partageons ici quelques éléments d’analyse ainsi que les pistes de réflexion que nos partenaires ont d’ores et déjà engagées.

1. Les risques météorologiques sont ceux auxquels il est le plus urgent de répondre

Catastrophes naturelles d’origine météorologique et dérèglement du cycle des saisons impactent de manière croissante les activités des clients des IMF. Pour 65% de nos partenaires, les risques météorologiques constitueront la menace environnementale la plus importante dans le futur proche. Les populations vulnérables et rurales en particulier sont davantage exposées du fait de leur dépendance à l’agriculture, de la fragilité de leurs infrastructures ou encore de leurs difficultés d’accès aux soins. Nos institutions partenaires partagent ainsi de nombreux exemples de perturbations qui impactent l’activité de leurs clients. Les sécheresses affectent les rendements et réduisent l’accès à l’eau potable, et les inondations détruisent les récoltes et les infrastructures et interrompent les chaînes d’approvisionnement.

L’ampleur et la nature des risques environnementaux sont très variables en fonction des régions. L’Afrique subsaharienne est la zone géographique dans laquelle nos partenaires souffrent le plus du risque météorologique : il est déjà matérialisé pour 40% d’entre elles. Dans cette région sont également rapportés plus qu’ailleurs des risques importants d’érosion et de pollution des sols. En revanche, les risques sanitaires liés à la pollution de l’air sont plus préoccupants pour nos partenaires en Europe de l’Est et en Asie du Sud-Est.

2. Une prise de conscience forte, mais une mise en œuvre encore peu significative

Nos partenaires sont largement conscients des risques environnementaux qui pèsent sur leurs activités. La grande majorité, 88% des répondants, considère que la protection de leurs bénéficiaires contre les risques environnementaux fait partie de leur mission. Cependant, cela ne se traduit pas nécessairement en actions concrètes pour le moment. L’engagement de la gouvernance de l’institution apparaît comme un pré-requis indispensable : de nombreuses institutions indiquent que les décisions en ce sens ne sont prises et les décisions mises en œuvre que lorsque la gouvernance est réellement impliquée dans le suivi des thématiques environnementales. Parmi les 88% des sondés qui estiment que les aspects environnementaux sont inclus dans leur mission, 16% n’ont pas encore d’implication tangible de leur gouvernance dans ces sujets.

3. Les Institutions ne sont pas encore suffisamment proactives sur les sujets environnementaux

Un des leviers pour inciter la gouvernance des institutions à prendre des mesures est la demande des clients : de nombreuses institutions ont ainsi observé que lorsque des clients exprimaient leurs attentes sur des services ou des financements spécifiques liés à la transition climatique (équipements d’irrigation, semences adaptées, accès à l’énergie, etc.), les conseils d’administration étaient plus enclins à vouloir développer de nouvelles offres et à demander davantage d’implication à leurs équipes sur ce thème. Pour autant, seul 40% de nos IMF partenaires observent des demandes explicites de leurs clients sur ces sujets environnementaux, ce qui laisse présupposer d’un véritable potentiel sur ce point.

L’influence que peuvent également avoir les bailleurs de fonds vient renforcer cet engagement des institutions. Parmi nos partenaires les plus avancés sur ces sujets, nombreux sont ceux qui ont été incité ou accompagné par leurs propres financiers pour définir une stratégie environnementale ou encore concevoir des produits de finance verte inclusive. C’est le cas de 4 partenaires de la Fondation Grameen Crédit Agricole sur les 7 avec lesquels nous avons mené des entretiens qualitatifs.

4. Des initiatives inspirantes ont déjà été mises en place par certaines institutions

Plusieurs de nos partenaires ont déjà mis en place des initiatives intéressantes afin de renforcer la résilience de leurs activités face aux risques environnementaux et limiter la contribution du portefeuille à ces risques.

Afin de protéger les clients et ainsi leur activité, 51% de nos institutions partenaires sensibilisent leurs clients à la vulnérabilité de leur activité face aux effets du changement climatique (baisse des rendements, impact des aléas météorologiques, etc.). 35% d’entre elles ont des listes d’exclusion, qui bannissent le financement de pratiques qui affaiblissent les activités des clients, telles que l’utilisation de pesticides ou la surexploitation agricole, qui polluent et appauvrissent les sols. Le tiers de nos IMF partenaires forment leurs clients aux pratiques plus résilientes, notamment dans le secteur de l’agriculture. Enfin, l’une des actions parmi les plus courantes est celle consacrée à favoriser la constitution d’une épargne de précaution, proposée par 25% des institutions. Elle permet aux petits producteurs de provisionner et d’anticiper des aléas climatiques potentiels (sécheresse, inondations, cyclones, etc.).

Une autre action efficace pour protéger les clients est la proposition d’offres d’assurance spécifique, notamment agricole, mais leur mise en place s’avère le plus souvent difficile et complexe. Un nombre plus faible propose des prêts d’urgence et des prêts avec des conditions suspensives flexibles afin de répondre rapidement aux besoins des clients en cas de catastrophe naturelle.

Pour limiter la contribution des activités des clients aux risques environnementaux, 65% de nos partenaires ont adopté ce qui pourrait s’apparenter à des « politiques sectorielles ». Elles permettent d’exclure des activités qui favorisent la déforestation, la pollution de l’eau ou de l’air ou la génération de déchets. Plus de 50% de nos partenaires sensibilisent leurs clients à l’impact de leur activité, par exemple la surconsommation de l’eau ou de l’énergie. 51% des IMF sondées financent des équipements à faible consommation ou des transitions vers des énergies propres. Cela concerne par exemple des modes de cuisson basse consommation, des équipements solaires ou encore l’isolation des maisons. Enfin, 47% financent des pratiques agricoles et d’élevage respectueuses de l’environnement. Ce financement est souvent complémentaire des actions de formation et de sensibilisation des clients dans le cadre du renforcement des chaînes de valeur agricoles.

5. Les IMF rencontrent de nombreux obstacles dans la mise en œuvre de leurs offres environnementales

Si nous sommes en mesure de donner de nombreux exemples d’initiatives chez nos institutions partenaires, celles-ci concernent encore un nombre limité d’entre elles. Bien que 64% des institutions ayant répondu à notre enquête aient des projets futurs sur ces thématiques, celles-ci sont confrontées à des obstacles financiers et techniques : 78% d’entre elles affirment manquer de ressources financières et 52% d’expertise pour mettre en place leurs projets. En termes de soutien financier, les IMF souhaitent des lignes de financement de plus de 3 ans, ainsi que des prêts à des taux avantageux indexés à des objectifs de performance environnementale. L’assistance technique est aussi un outil efficace pour accompagner les entreprises dans la conception de nouveaux produits, la sensibilisation et la formation de leurs clients, et l’adaptation de leur activité vers plus de résilience et de respect de l’environnement. D’après nos entretiens, recevoir de l’assistance technique joue un rôle clé dans leur développement, et les besoins des IMF en assistance technique sont importants. Notamment, beaucoup de nos partenaires sont intéressés par le développement d’une offre de micro-assurance agricole, qui demande beaucoup de moyens et des connaissances spécifiques.

6. En conclusion

Afin de faire avancer le secteur de la microfinance sur les thématiques environnementales, il apparait nécessaire de mobiliser les instances de gouvernance des institutions de microfinance. Au-delà de l’accompagnement proposé par les bailleurs de fonds, à renforcer, cette mobilisation peut se provoquer en approfondissant et en répliquant à grande échelle les pratiques efficaces existantes, le partage d’expériences entre institutions, l’organisation de forums et de groupes de réflexion, la conception de produits financiers adaptés comme la microassurance ou le financement de chaînes de valeur agricoles.

Un « parcours de protection de l’environnement » reste à construire ensemble avec nos pairs et nos partenaires (à l’image du parcours de protection de la clientèle de SPTF-CERISE) en nous appuyant sur les initiatives existantes dans le secteur (Green Index, ALINUS). La pratique de « prêts verts », dont l’usage s’accélère rapidement dans d’autres secteurs, devrait être davantage promue dans celui de la microfinance. Il s’agit par exemple de proposer des taux préférentiels indexés à des objectifs de performance environnementale.

L’assistance technique est essentielle pour permettre aux institutions de mettre en place des actions concrètes. La nécessité d’adapter l’offre aux besoins des institutions est un des principaux apprentissages de l’évaluation approfondie de « Notre dispositif d’assistance technique ». En ce qui concerne la Fondation Grameen Crédit Agricole, la nécessité d’adaptation s’applique tout particulièrement aux missions sur des thématiques environnementales : les risques environnementaux qui pèsent sur l’activité des partenaires varient grandement d’une région à l’autre, et même d’une IMF à l’autre. Il s’agit donc de concevoir un dispositif d’accompagnement d’assistance technique flexible et modulable en fonction des spécificités des institutions et de la conjoncture, sans imposer de thématiques trop précises et de méthodologies standardisées. Celui-ci doit être accompagné d’une large variété de financements possibles pour divers types de missions d’assistance technique. Un autre apprentissage répertorié dans la publication est la nécessité de réfléchir à des modèles de mesure de l’impact des missions autour des enjeux environnementaux, avec la formulation d’objectifs et d’indicateurs précis.

Pour définir des indicateurs communs pertinents, à la fois en termes d’impact direct et indirect à travers l’activité du portefeuille, il est nécessaire de s’accorder collectivement sur les bonnes pratiques et définitions communes. En particulier, le secteur peut porter une réflexion sur l’accompagnement et le développement d’une agriculture plus durable qui est sans aucun doute l’un des enjeux majeurs des pays les plus fragiles du continent africain.